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LE SYLLABUS base de l'union Catholique !

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Eric
Diane
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LE SYLLABUS base de l'union Catholique ! - Page 8 Empty Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !

Message  Diane Jeu 4 Fév 2010 - 17:16

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.
(Suite)


En confirmation de la doctrine sur le mariage, si bien exposée par Notre Saint-Père le Pape Pie IX, nous traduisons ici quelques-uns des canons de la vingt-quatrième session du concile de Trente :

CANON I.Anathème à qui dira que le mariage n'est pas vraiment et proprement l'un des sept sacrements de la loi évangélique, institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais une invention humaine dans l'Église.

CANON 111.Anathème à qui dira, que les degrés de consanguinité et d'affinité exprimés dans le Lévitique sont les seuls qui puissent empêcher ou dirimer le mariage; ou que l'Église ne peut dispenser d'aucun, ou qu'elle n'en peut augmenter le nombre, à l'effet d'empêcher ou de dirimer le mariage.

GANON IV. Anathème à qui dira que l'Église n'a pas pu établir des empêchements qui diriment le mariage ou qu'elle s'est trompée en les établissant.

CANON IX.Anathème à qui dira que les clercs cons titués dans les ordres sacrés, ou les réguliers qui ont fait profession solennelle de chasteté, peuvent contracter mariage, et que leur mariage contracté est valide, nonobstant la loi de l'Eglise ou le vœu; que la contradictoire est la condamnation du mariage ; que tous ceux qui ne sentent pas avoir reçu le don de chasteté, eussent-ils fait vœu de chasteté, peuvent contracter mariage : puisque Dieu ne refuse pas ce don à ceux qui le demandent sincèrement et ne souffre pas que nous soyons tentés au-dessus de nos forces.

CANON XII. Anathème à qui dira que les causes matrimoniales ne regardent pas les juges ecclésiastiques.


À suivre.

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Message  Diane Ven 5 Fév 2010 - 16:38

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.


Il


Ce qui précède répond suffisamment aux erreurs sur le mariage ; ajoutons néanmoins quelques réflexions au sujet des deux erreurs qui font le plus de bruit à notre époque : le mariage civil et le divorce. Le mariage civil attaque directement le mariage chrétien considéré comme sacrement ; le divorce l'attaque directement en tant qu'il est un contrat indissoluble.
Le mariage entre chrétiens est un sacrement, toujours un sacrement, et s'il n'y a pas de sacrement, il n'y a pas de mariage valide même comme contrat naturel. Voilà la doctrine de l'Église qui s'impose à la croyance de tous les catholiques. De là cette conséquence rigoureuse : chez les chrétiens, le mariage civil, c'est-à-dire l'union de l'homme et de la femme en dehors du sacrement, ne saurait jamais être qu'un concubinage légal, suivant l'expression souvent employée par Pie IX. Or le concubinage, qu'il soit légal ou non, reste toujours ce qu'il est devant la conscience et devant Dieu :1e crime et la honte. Ici, la légalité n'enlève pas la honte et n'empêche pas le crime, parce que cette légalité ne repose sur aucun droit.

En effet, depuis que le mariage a été élevé par Notre-Seigneur à la dignité de sacrement, il a été soustrait à la juridiction des puissances temporelles, soumis à la seule juridiction et à la seule discipline de l'Église. L'État, n'ayant aucune puissance sur les choses saintes, surtout sur-les sacrements, n'a plus aucune puissance sur le mariage. Le seul pouvoir qui lui appartienne, c'est de régler les rapports purement temporels résultant du mariage, ce que Pie IX appelle les effets civils.

Que l'État légifère sur les biens dotaux, sur les acquisitions et les possessions des époux, sur l'ordre de succession dans les héritages, c'est son affaire; que, par conséquent, il exige qu'on lui fasse connaître la célébration du mariage, lorsque la famille voudra que ce mariage soit reconnu par lui et protégé par la loi civile, il n'excède pas son droit. Mais dès qu'il prétend faire le mariage, unir les époux et leur donner des droits, c'est un profane qui met la main à l'encensoir contre la défense formelle de Dieu et de son Église.

À suivre...

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Message  Diane Sam 6 Fév 2010 - 17:29

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.


Le mariage chrétien étant un sacrement au même titre que les autres sacrements, l'Église a sur lui les mêmes droits que sur les autres sacrements. Elle n'en peut changer la matière, qui a été fixée par Jésus-Christ, instituteur des sept sacrements de la loi nouvelle, mais elle peut par l'autorité qu'elle tient de son divin Fondateur déterminer dans quelles conditions la matière est propre ou non à faire le sacrement.

Ici, quand il s'agit du mariage, là matière prochaine du sacrement, c'est le contrat naturel, exprimé sensiblement par des signes qui marquent le consentement des deux parties. L'Église peut poser certaines conditions, auxquelles les contractants doivent se conformer pour agir validement, et déclarer que ces conditions négligées rendront le contrat nul et invalide. Cette faculté s'appelle le pouvoir de poser ou de lever les empêchements dirimants pouvoir qui réside dans l'Église à laquelle appartient la législation des sacrements, mais qui ne réside pas dans l'État séculier, duquel les sacrements ne dépendent en rien. Les empêchements dirimants sont donc ceux qui dirimant le mariage, c'est-à-dire, le rendent nul, et invalide. Il y a d'autres empêchements, appelés prohibants, qui ne rendent pas le mariage invalide, mais seulement illicite.

Le premier empêchement dirimant porté dans l'Église, le fut par Noire-Seigneur lui-même, lorsqu'il abolit le divorce reçu dans la loi de Moïse, et qu'il déclara que tout mariage contracté du vivant d'un conjoint légalement renvoyé, serait nul et adultère. Usant du même droit, qu'elle avait reçu de son divin fondateur, l’Église déclara que tels et tels mariages, valides d'après les lois de l'empire, étaient adultères et incestueux; et cela quand les empereurs étaient païens : preuve manifeste que l'Église agissait en vertu de son droit propre, et non en vertu d'un droit que le pouvoir civil lui aurait accordé.

Et aujourd'hui, par cette même puissance déporter dès empêchements dirimants, elle déclare nuls les mariages non célébrés dans la forme prescrite par le concile de Trente, c'est-à-dire en présence du curé et de deux ou trois témoins ; et pareillement nuls les mariages des clercs engagés dans les ordres sacrés.

Ce dernier empêchement dirimant, le vœu de chasteté émis dans l'ordination, n'a pas été établi, comme on le prétend, par Boniface VIII. Ce pape d'ailleurs en aurait eu parfaitement le droit, comme tout autre pape; mais cet empêchement remonte beaucoup plus haut que le XIX siècle. Le désir de l'Église fut toujours que ses ministres fussent chastes et continents ; et dès qu'elle le jugea opportun, elle fit de ce désir une loi rigoureuse.


À suivre...


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Message  Diane Dim 7 Fév 2010 - 16:33

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.
(Suite)


Cette loi, annulant le mariage des clercs, apparaît dès le IV' siècle, par exemple dans les canons du concile d'Elvire, au commencement du IVe siècle, et vers là fin du même siècle dans ceux du IV° concile de Carthage, où siégeait parmi deux cent quatorze évêques le grand saint Augustin. Au milieu du siècle suivant, le concile de Chalcédoine portait la même disposition, qui, conforme à la tradition apostolique et approuvée par le Saint-Siège, est restée la loi de l'Eglise latine.

Quant au divorce, qui ferait du mariage un contrat rescindable à volonté, nous croyons superflu d'en parler longuement ; presque tous les chrétiens en ont encore horreur.

L'indissolubilité du lien conjugal est une volonté divine, qui s'affirme nettement dans le premier mariage célébré en présence du Créateur lui-même. Dieu, ne trouvant pas bon que l'homme fût seul, lui donna une compagne semblable à lui et tirée de lui. La recevant de la main de Dieu, le premier homme s'écria : C'est l'os de mes os, la chair de ma chair. Lhomme quittera son père et sa mère, et s'attachera à son épouse et ils seront deux dans une même chair.

Plus tard cette institution divine fut gâtée par les passions humaines ; le divorce fut admis même chez les Juifs, dans certaines circonstances, et permis par Moïse; Notre-Seigneur le constate, et l'explique : Oui, dit-il aux Juifs, à cause de la dureté de votre cœur, oh duritiam cordis vestri,, Moïse vous a permis de renvoyer vos épouses, mais au commencement il n'en fut pas ainsi. (S. Math., XIX, 8.) Et il déclare que lui, le réformateur de toutes choses, l'auteur et le consommateur de la loi, il retire la concession faite par Moïse ; relevant l'union de l'homme et de la femme, il en fait un grand sacrement, le symbole de son union indissoluble avec son Église, et le ramène à la dignité de son institution primitive : Ce que Dieu a uni, que Vhomme ne le sépare pas. (S. Math., XIX, 6.)

En voilà pour tous les siècles; la parole de Jésus-Christ ne passera pas, le mariage restera indissoluble1, et le divorce aura beau trouver des patrons sur les planches de nos théâtres, et dans le sanctuaire de nos assemblées législatives (1), jamais il n'obtiendra droit de cité dans un pays chrétien. Et tous ceux qui seront élevés dans la foi catholique, comme le dit admirablement saint Augustin, sauront que le mariage est d'institution divine, et le divorce d'institution diabolique.

(1) La cause du divorce a été plaidée en même temps sur le théâtre par Emile Augier (Voir Supplément de l'Univers du 25 juin 1876 : Une scène de comédie) ; et devant l'assemblée des députés par N. Naquet, dont on peut lire le long rapport dans le Journal officiel du22 juin 1876. L'honorable député ose bien demander le divorce au nom de la morale!... L'assemblée, quoique peu cléricale, n'a pas goûté la plaidoirie.



À suivre...


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Message  Diane Lun 8 Fév 2010 - 17:36

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.



III


La virginité est un état de vie préférable à celui du mariage. Le concile de Trente, en définissant cette proposition comme article de foi, a formulé une doctrine qui ressort clairement de l'exemple et des enseignements de Notre-Saigneur. Le divin Sauveur est né d'une vierge et a vécu vierge; il a choisi des Apôtres vierges, ou bien, si quelques-uns étaient mariés, il les soumit à une chasteté perpétuelle en les appelant à sa suite. Aussi pouvaient-ils dire par la bouche de saint Pierre : Pour vous suivre, Seigneur, nous avons tout quitté !

Un jour que Jésus enseignait l'indissolubilité du mariage, les Apôtres lui dirent : Si telle est la condition de l'homme avec la femme, mieux vaut ne pas se marier. Jésus en convient, et répond : Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux qui en reçoivent le don. Et aussitôt, aux eunuques qui le sont par le fait de la nature ou par la violence de l'homme, il oppose les eunuques volontaires, qui ne le sont pas en réalité, mais vivent comme s'ils l'étaient, en vue du royaume des cieux. Celui gui peut comprendre,, qu'il comprenne! (S. Math, XIX, 10-12.)

Son disciple saint Paul expose plus longuement la même doctrine, dans les instructions qu'il envoie à L’Église de Corinthe. Tout le chapitre vu de sa première aux Corinthiens traite du mariage, du veuvage et de la virginité, et peut se réduire à ces trois mots : le mariage est bon, le veuvage est meilleur, la virginité est ce qu'il y a de mieux. Il en donne des raisons qui ne sont pas à dédaigner : Le temps est court, dit-il, les nécessités de la vie présente, absorbent facilement l'esprit et le cœur de l'homme; il serait bon que l'homme, pour être plus libre au service de Dieu, ne se laissât pas trop préoccuper par. ses joies, par ses tristesses, par ses achats et par ses, possessions, encore moins par sa femme. Je trouve donc qu'il est avantageux à l'homme de ne point avoir de femme.

Etes-vous marié? Ne cherchez pas à rompre ce lien. Le lien ' vient-il à se rompre? Ne cherchez pas à vous remarier; toutefois, si vous vous remariez, vous ne faites pas de faute. La vierge qui se marie ne pèche pas mais qu'elle s'attende à des tribulations. Je voudrais vous voir libres de toute sollicitude : Celui qui n'a pas d'épouse tourne du côté de Dieu toute sa sollicitude et ne cherche qu'à lui plaire; mais celui qui est avec une épouse doit s'occuper du monde, plaire à sa femme, et il est divisé Et divisus est. De même la femme qui ne se marie pas mais reste vierge, ne pense qu'à plaire au Seigneur;

celle qui se marie pense aux choses du monde, aux moyens de plaire à son époux. Et l'Apôtre conclut : Ainsi se marier est une bonne chose, mais ne pas se marier en est une meilleure. —

C'est exactement la thèse catholique.



À suivre...


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Message  Diane Mar 9 Fév 2010 - 17:45

ERREURS SUR LE MARIAGE CHRÉTIEN.


— C'est exactement la thèse catholique.

Fidèles aux traditions apostoliques, les Pères et les docteurs de l'Eglise non-seulement ont préféré pour eux-mêmes l'état de virginité ou de chasteté à l'état du mariage, mais encore ont écrit à la louange de cette aimable vertu leurs plus ravissantes pages (1).

Quelles raisons péremptoires, inconnues de tous les écrivains catholiques, ont été découvertes par les philosophes de nos jours pour déprécier la virginité? Aucune; leur seule raison, loin d'être nouvelle, c'est leur haine pour l'Eglise catholique, et par conséquent pour les religieux et les religieuses, qui sont le plus bel ornement de l'Église catholique.
Ils allèguent que la virginité est un état contre nature. Qu'en savent-ils? L'Église leur répond : cet état n'est pas contre nature, mais au-dessus de la nature, car c'est la grâce de Dieu qui fait les vierges.

Ils disent encore que les religieux et les religieuses sont des gens inutiles à la société. — Calomnie répétée mille fois, mais réfutée victorieusement par des faits palpables et innombrables. Gens inutiles à la société, les Frères des Écoles chrétiennes, les Filles de la charité de saint Vincent de Paul, les Sœurs garde-malades, les Petites Sœurs des pauvres, et cent autres congrégations d'hommes et de femmes, dont nos ennemis même sont obligés d'admirer le dévouement, le sacrifice et les grandes œuvres!... Mais le seul point qu'il soit nécessaire d'indiquer ici, c'est que l'état de virginité, embrassé par tous ces hommes et par toutes ces femmes que le monde admire, est la condition indispensable, la raison principale des services qu'ils rendent à la société. Prenons un exemple. Tous les concours proclament la supériorité, mais une supériorité écrasante, de l'enseignement congréganiste sur l'enseignement laïque (1).

Or cette supériorité incontestable, d'où vient-elle? De l'intelligence et de la science de l'instituteur congréganiste? Non, généralement il ne l'emporte pas sous ces deux rapports sur son concurrent laïque. Ce qui fait sa force, qui lui assure la victoire, c'est qu'il est célibataire et religieux.



(1) Saint Ambroise, saint Jérôme, saint Chrysostome et la plupart des docteurs ont des livres sur les Vierges ou sur la Virginité ; saint Augustin développe à fond la doctrine catholique dans les trois ou-vrages intitulés De bono conjugali, De bono Viduilatis, De sancta Virginitate.

(1) Il n'est pas rare d'avoir, à notre avantage, une proportion quadruple, quintuple, décuple même. En voici une, constatée par l'Univers du 17 novembre 1876: Sur cinquante élèves admis comme boursiers de la ville de Paris à l'école Chaptal, quarante-six sortaient des écoles congréganistes, quatre seulement des laïques.






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Dernière édition par Diane le Jeu 11 Fév 2010 - 17:33, édité 1 fois
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Message  Diane Jeu 11 Fév 2010 - 17:32

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


Au moment où nous écrivons, l'erreur a prévalu ; elle est un fait accompli. Le pape est dépouillé de son principat civil, de son pouvoir temporel, comme on dit ordinairement chez nous ; il ne lui reste pas une province, pas une ville, mais à peine un palais dont on fait une prison. La royauté des papes est morte, disent les révolutionnaires. Non, disent les Catholiques, elle sommeille ; détrôné par la violence, le Pontife demeure le roi le plus légitime de la terre, et les erreurs qu'il a condamnées seront toujours des erreurs et toujours condamnées.

Les vrais enfants de l'Eglise, ceux qui reçoivent les enseignements de leur mère, sont parfaitement d'accord sur ces trois points : Il n'y a aucune incompatibilité entre la souveraineté temporelle et l'autorité spirituelle; Le pouvoir temporel des papes est la royauté la plus légitime qui soit au monde; Dans l'état actuel des sociétés humaines, le pouvoir temporel est moralement nécessaire à l'indépendance de l'Église.


À suivre...


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Message  Diane Ven 12 Fév 2010 - 18:01

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


I


Certains hérétiques voient une incompatibilité entre les deux pouvoirs exercés par le même homme, et déclarent que le Pontife, par le fait qu'il est Pontife, ne peut pas être roi. Mais il leur est impossible d'établir cette prétendue incompatibilité.

Ils ne peuvent apporter le témoignage de l'histoire ; les annales de tous les peuples déposent contre eux. Sous la loi naturelle, nous voyons Melchisédech, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, en même temps prêtres et princes temporels ;

car ils offraient des sacrifices, et gouvernaient comme de vrais rois leurs nombreuses familles. Sous la loi écrite, Moïse fut également chef temporel et chef spirituel ; d'une part, il est incontestable qu'il gouvernait le peuple de Dieu et livrait des batailles ; d'autre part, nous le voyons remplir la charge du sacerdoce, lorsqu'il offrait les sacrifices et lorsqu'il consacra le grand prêtre Aaron. Sous la loi évangélique l'histoire mentionne nombre d'évêques qui furent princes temporels, et montre surtout la longue succession des Pontifes Romains dans leurs États indépendants.

Oseraient-ils alléguer l'Évangile, et nous opposer quelques textes qu'ils ne veulent pas comprendre ? Ils nous rappelleront que Jésus-Christ veut qu'on rende à César ce qui est à César ; rien de plus vrai, mais l'Église laisse intacts les droits de César, elle demande seulement que César respecte les droits de Dieu. Ils seront triomphants, lorsqu'ils auront répété cette autre parole du divin Sauveur : Mon royaume n'est pas de ce monde, (S. Jean, XVIII, 36). Mais comment voir dans cette parole de Jésus à Pilate l'incompatibilité des deux royautés ?

Notre-Seigneur disait simplement que ses droits ne venaient pas des hommes, et qu'il n'avait pas l'intention de prendre les armes, ou de les faire prendre à ses ministres, pour se tirer des mains de ses ennemis. Il ne nie pas qu'il soit roi, au contraire il l'affirme. Il ne nie pas davantage que cette royauté, qu'il revendique, doive s'exercer en ce monde; car, sur les âmes ou sur les corps il est clair qu'il a voulu régner en ce monde et qu'il y règne depuis
bientôt dix-neuf siècles. — Au reste nous pouvons nous dispenser d'expliquer longuement les quelques textes évangéliques qu'on apporte ; à ceux qui essaient de s'en faire des armes nous avons le droit d'opposer toujours cette fin de non-recevoir : Il ne vous appartient pas d'interpréter l'Évangile. C'est l'Église qui en est l'interprète divinement autorisée.




À suivre...


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Message  Diane Sam 13 Fév 2010 - 17:16

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


I


Or l'Église déclare nettement ne connaître aucune parole du saint Évangile qui rende les prêtres et les pontifes inhabiles à régner ; elle ne cesse de condamner comme une injustice manifeste la violence dont elle est victime et de frapper de ses censures les envahisseurs de ses domaines.

Ils ne sont pas plus heureux, lorsqu'ils demandent à la raison des arguments contre le pouvoir temporel de l'Église. Feront-ils dire à la raison, que l'autorité spirituelle exclut nécessairement l'autorité temporelle ? Mais si cela était vrai, Dieu lui-même ne serait pas revêtu des deux autorités; assertion impie et inepte. Ensuite, comment deux autorités peuvent-elles s'exclure, lorsque la fin de l'une est subordonnée à la fin de l'autre?

Or le bien temporel, fin du pouvoir civil, demeure subordonné au bien spirituel, fin du pouvoir spirituel.

S'ils insistent à cause de la multiplicité des charges et des emplois, nous leur ferons remarquer qu'on multipliera les employés et les fonctionnaires, autant que le besoin du service l'exigera. Dira-t-on qu'il est impossible que le gouvernement de l'Église soit confié à un seul, parce que le Souverain Pontife ne peut suffire tout seul à la multitude des affaires ? Dira-t-on que la France ne peut être ni un royaume ni un empire, parce qu'un seul homme ne saurait administrer tout seul ses nombreuses et vastes provinces ? .


À suivre...


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Message  Diane Dim 14 Fév 2010 - 16:50

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


I



Mais nous arrivons aux derniers retranchements de nos adversaires. C'est moins la multitude des affaires qu'il faut considérer, disent-ils, que leur nature et leur opposition; or le gouvernement temporel oblige souvent à des actes, à des mesures, à des répressions, qui ne conviennent pas au caractère sacré des ministres du Dieu de paix et compromettraient la dignité pontificale.

Est-il vrai que l'administration temporelle compromette nécessairement le caractère et la dignité du Pontife ? Les trois grandes -attributions du prince temporel sont le pouvoir législatif, le 'pouvoir judiciaire et le pouvoir coercitif. On nous accordera facilement que les deux premiers n'ont aucune incompatibilité avec l'autorité spirituelle ;

au contraire ils lui appartiennent de plein droit, comme nous l'avons vu, dans l'ordre spirituel, et ils n'affaibliront pas son autorité spirituelle s'il les exerce dans l'ordre temporel. Reste le pouvoir coercitif crue nous avons dit être une suite nécessaire du pouvoir législatif chez le pontife comme chez le prince. Ici supposant crue le prince est en même temps pontife, nous considérons ce pouvoir coercitif dans ses applications les plus extérieures et les plus violentes. Ainsi envisagé, il se réduit à ces deux actes que le Pontife Roi ne pourra pas toujours éviter : A l'intérieur du royaume, infliger aux sujets coupables des peines corporelles, 'quelquefois la peine de mort ;

à l'extérieur, soutenir par la guerre les droits des États de l'Église. Voilà les cas extrêmes; mais la dignité pontificale peut les subir sans être diminuée. Le droit de punir de mort a été exercé par Moïse, puis par les Juges que Dieu avait donnés à son peuple ; il est exercé tous les jours par Dieu : ainsi, à la rigueur, le Vicaire de Dieu pourrait en personne prononcer des sentences capitales, mais rien ne l'y oblige ; il aura des ministres et des tribunaux, et se réservera le rôle de la clémence

Quant aux guerres contre d'autres nations, nous accorderons à nos adversaires, qu'il ne siérait pas au Pontife de tenir lui-même l'épée, ni d'entreprendre des guerres offensives dans le but d'étendre ses conquêtes; l'Église le comprend si bien, qu'elle défend à ses ministres de porter les armes. Mais les guerres défensives, rien n'empêche le Pontife-Roi d'avoir des généraux et des soldats pour les soutenir; comme tous les autres hommes il jouit du droit de légitime défense.



À suivre...


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Message  Diane Lun 15 Fév 2010 - 17:09

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


I


Ainsi les deux puissances ne s'excluent pas ; elles se prêtent au contraire un mutuel appui. Chez le prince revêtu du caractère sacré, on trouvera plus facilement les caractères qui recommandent l'autorité aux yeux des peuples. Il sera plus respecté, en raison môme de sa dignité surnaturelle, qui fait de lui le représentant direct de Dieu. Il connaîtra mieux les règles de la justice, les infirmités ct les misères de la nature humaine, les remèdes convenables et la manière de les employer.

Obligé à plus de perfection, plus éloigné de toute ambition personnelle plus libre du côté de là famille et des intérêts matériels, il aura plus de zèle, plus d'abnégation, plus de dévouement aux intérêts de son peuple. Ce portrait n'est pas imaginaire ; les deux cents papes qui ont gouverné Rome depuis la un des persécutions forment une série de grands princes comme on n'en vit jamais sur le trône d'aucune outre nation.


Il


Ainsi le gouvernement papal, plus que tout autre, offre aux peuples les garanties désirables. Nous ajoutons qu'il est aussi le plus légitime de tous, dans les causes qui l'ont fait naître et qui l'ont maintenu depuis au moins une douzaine de siècles.

Bien des gens pensent que le pouvoir temporel des papes fut créé d'un seul coup par les donations carlovingiennes. Il n'en est rien. Cette institution remonte plus haut, et a plusieurs causes, que l'on découvre par l'étude attentive de l'histoire. On peut dire qu'elle date de la fin des persécutions, ou, ce qui est la môme chose, de la conversion des empereurs au christianisme.



À suivre...


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Message  Diane Mar 16 Fév 2010 - 17:29

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


II




Sortis des catacombes, les papes montent sur le trône ; du moment qu'ils ne sont plus proscrits, ils commencent à régner. Déjà dans Rome païenne, les papes gênaient les Césars. Bien que l'empereur eût tout pouvoir contre le pontife son sujet, bien qu'il portât parmi ses titres celui de souverain pontife, il sentait que ce titre appartenait à un autre, et quand il apprenait que les chrétiens l'avaient donné à l'un de leurs prêtres, il en éprouvait plus d'inquiétude que si on fût venu lui annoncer que l'un de ses généraux lui disputait l'empire. Pour se débarrasser de ces compétiteurs dont ils soupçonnaient instinctivement la puissance sans en connaître le vrai caractère, les empereurs envoyèrent au martyre une soixantaine de papes.

Constantin, devenu chrétien, ne pouvait plus traiter les papes comme avaient fait ses prédécesseurs, mais il sentit aussi qu'il n'était pas le vrai maître de Rome ; laissant donc la ville éternelle à l'Eglise éternelle, il transporta le siège du gouvernement impérial sur les rives du Bosphore. Il put avoir d'autres raisons, mais l'influence croissante des pontifes fut certainement lrune des principales.

Dès lors les papes furent les souverains de fait de la ville de Rome, et la force même des choses commença leur état temporel, qui alla peu à peu se fortifiant et s'étendant par les moyens les plus légitimes. De la part des pontifes point de violences, point d'intrigues, point de combats, point d'usurpations ; mais une fidélité constante à la domination nominale des empereurs de Byzance, et des services aussi nombreux que précieux rendus aux peuples de l'Italie. C'est un curieux spectacle, de voir ces hommes de Dieu devenir souverains temporels sans s'en apercevoir, ou plutôt malgré eux, par la confiance que les peuples leur témoignent, par leur influence spirituelle et morale, et aussi par l'abandon où les princes de Byzance laissent leurs sujets d'Occident.

Ces chefs du Bas-Empire, pour la plupart incapables, féroces hérétiques et persécuteurs pensaient quelquefois à Rome et à l'Italie pour les rançonner et les ravager jamais pour les gouverner et les défendre contre les invasions des barbares; le sceptre tombant de ces indignes mains, il fallait bien que quelqu'un le ramassât. La Providence y avait pourvu en préparant une souveraineté nouvelle qui remplaçait l'ancienne sans secousse sans révolte sans effusion de sang. Plusieurs nations s'étant formé des débris de l'empire romain dans les Gaules, dans l'Espagne et l'Allemagne, et même en Italie, les territoires voisins de Rome se trouvèrent l'apanage naturel des Pontifes Romains. Aussi voit-on ces Pontifes, avant le siècle de Charlemagne, envoyer aux nations des ambassadeurs et traiter de puissance à puissance avec les rois.

Dans la première moitié du VIIIe siècle, le pape saint Grégoire II, écrivant à l'empereur Léon l'iconoclaste, parlait au nom de tout l'occident et constatait que les peuples occidentaux, les yeux fixés sur Rome, regardaient le Pontife comme l'arbitre et le modérateur de la tranquillité publique.


À suivre...


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Message  Diane Mer 17 Fév 2010 - 16:23

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


II


C'est donc un fait incontestable, la souveraineté temporelle des papes était admise et reconnue dès avant les donations carlovingiennes.

C'cst si vrai que, dans les actes du temps, ces donations prennent le caractère d'une restitution que les fils aînés de l'Église obligent les usurpateurs à faire à la mère commune des chrétiens. Pépin, avant d'attaquer Astolphe roi des Lombards, lui envoie des ambassadeurs pour l'engager à demander la paix et à restituer les propriétés de la sainte Église de Dieu et de la république romaine ; le pape de son côté, conjurait le même prince de restituer de bonne volonté et sans effusion de sang ces propriétés de l'Église et de l'État romain. Enfin Louis le Débonnaire dans la charte Ego Ludovicus, dit que Pépin et Charlemagne avaient depuis longtemps par un acte de donation restitué l'exarchat de Ravenne au bienheureux Apôtre Pierre et aux papes.

Ainsi le pouvoir temporel est tout à la fois l'œuvre des papes, non par leur ambition, mais par leur situation et par les services qu'ils rendaient aux peuples ; l'œuvre des peuple*, par la juste confiance qu'ils témoignaient aux papes; l'œuvre des empereurs de Constantinople, parleur incapacité et l'abandon virtuel de leurs droits ; l'œuvre de Pépin, Charlemagne, la comtesse Mathilde, et des autres princes qui ont restitué ce pouvoir, l'ont affermi et agrandi par leurs mémorables donations ; et par-dessus tout l'œuvre de la Providence, qui préparait l'indépendance matérielle de son Église et de son Vicaire, au milieu des nations rivales qui se disputaient les épaves du vieil empire romain.

Ce dernier point de vue est plusieurs fois signalé dans les documents pontificaux, d'où le Syllabus est extrait: C'est par un dessein tout particulier de la divine providence, qu'au moment où l'empire romain se divisait en diverses principautés, le Pontife Romain fut aussi mis en possession d'un principat civil..

On le verra plus manifestement encore par ce qui nous reste à dire sur cette question.



À suivre...


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Message  Diane Jeu 18 Fév 2010 - 17:14

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.




III



Très-convenable au caractère sacré du Pontife, très-légitime dans son origine, le pouvoir temporel des papes est moralement nécessaire, dans l'état actuel du monde politique, au bon fonctionnement de leur gouvernement spirituel. Tout homme de bonne foi en conviendra, s'il réfléchit quelques instants aux relations que le chef suprême de la catholicité doit entretenir tant avec les princes chrétiens qu'avec les fidèles de tout l'univers.

Les relations du pape avec les princes chrétiens rendent son pouvoir temporel moralement nécessaire. Tous les princes chrétiens donnent au Souverain Pontife le nom de père, et il donne à tous le nom de fils; convient-il que le père de tous soit le sujet de l'un de ses fils ?
Père de tous les princes chrétiens, il ne doit pas devenir pour eux une occasion de jalousie cl de discorde, ce qui arriverait inévitablement, s'il dépendait de l'un d'eux. En effet, le pape étant le dépositaire de la plus grande autorité morale qui soit au inonde, le prince souverain du pape jouirait, par le fait de cette souveraineté d'une influence que les autres princes ne sauraient voir d'un bon œil.

Enfin les princes chrétiens ne sont pas toujours en paix les uns avec les autres, et au milieu de leurs divisions et de leurs querelles, le rôle du pape est tout tracé : garder une neutralité bienveillante pour tous, tenir la balance de la justice, ménager des rapprochements, préparer les voies à la paix. Mais supposé que le pape habite dans les états d'un prince en guerre avec un autre, il ne lui est plus possible de garder cette attitude si noble, si digne, si utile au bien des peuples : ou il cédera à l'inclination de son patriotisme personne., ou il subira la pression de son souverain. Il est donc évident que, pour rester l'ami, le conseiller et le père de tous les princes, le Pontife ne doit être le sujet d'aucun.

Et cette conséquence apparaît encore très-clairement, si l'on examine les relations que le pape doit entretenir avec toute l'Église. Ces relations supposent la parfaite indépendance du pape ; du jour où les fidèles, à tort ou à raison, soupçonneront que le chef de l'Église parle, agit, se détermine sous l'influence d'un maître, ils n'auront plus la même confiance dans ses paroles et dans ses décisions.


À suivre...


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Message  Diane Ven 19 Fév 2010 - 18:20

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


III



Et de fait, sans l'indépendance territoriale du chef de l'Église, Jérusalem est sous le joug de Babylone. Plus de liberté dans la nomination des prélats, des bénéficiers, des dignitaires de l'Église, ni même dans l'élection du pape; car le prince imposerait le choix de ses créatures. Plus de régularité dans les ressources pécuniaires nécessaires à la dignité du culte, aux frais de la cour pontificale, aux traitements des employés, etc. D'où le pape dépouillé tirerait-il ces ressources? Si vous dites : d'un traitement fixe qui lui serait payé par le prince; vous faites au chef de l'Église une situation servile, précaire, indigne de lui. Si vous dites : d'un certain patrimoine, dont les revenus lui seraient assurés ;

vous le laissez toujours à la merci du prince, à qui il sera facile, sous un prétexte ou sous un autre, de supprimer revenus et patrimoine. Plus d'indépendance dans les communications ; car qui empochera le prince d'arrêter les envoyés du pape, de soustraire ses messages et ses correspondances ? Enfin plus de sécurité ni pour le pape ni pour la papauté ; ce point de vue de la question n'est pas sans importance à notre époque de révolutions et de bouleversements continuels : supposez que la nation, dont le pape est l'hôte, soit vaincue, envahie, démembrée, par une autre nation hérétique ou irritée contre le pape, que fera-t-on de lui?

Si vous trouvez à propos de nous rappeler que le Vicaire de Jésus-Christ doit être prêt à sacrifier tous les avantages matériels et même sa vie, pour le bien des âmes, nous répondrons-: Sans aucun doute ! Mais le bien des âmes demande-t-il que le chef de l'Église soit le jouet des rivalités humaines , qu'il soit asservi, persécuté, traîné de ville en ville, séparé de ses conseillers, emprisonné, mis à mort ? Il y a des chrétiens qui pensent ainsi. Si le pape ne s'occupait plus du gouvernement temporel, disent-ils, la religion y gagnerait infiniment. Et pour appuyer leur thèse d'un argument irrésistible ils apportent l'exemple delà primitive Église si courageuse si belle si triomphante...

Oui triomphante mais par le sang de ses pontifes et de ses enfants. Pendant trois cents ans tous les papes à. l'exception d'un seul périssent de mort violente et les martyrs se comptent par millions. Si l'ère des persécutions sanglantes doit s'ouvrir de rechef, l'Eglise, .ce n'est pas douteux cueillera de nouvelles palmes son martyrologe se grossira de noms nouveaux sa robe immortelle se rajeunira dans le sang de l'Agneau; elle a vaincu le monde et se sent de force à le vaincre encore Mais celui (fui forme le vœu de voir l'Église redescendre aux catacombes ou monter sur les échafauds, me semble plutôt un disciple de Néron qu'un enfant de la sainte Église de Dieu.


À suivre...


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Message  Diane Sam 20 Fév 2010 - 16:51

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.

III


Napoléon, encore premier consul, parlait ainsi ;
« L'institution qui maintient l'unité de la foi, c'est-à-dire le Pape, gardien de l'unité catholique, est une institution admirable. On reproche à ce chef d'être un souverain étranger. Ce chef est étranger, en effet, et il faut en remercier le Ciel. Le Pape est hors de Paris, et cela est bien ; il n'est ni à Madrid, ni à Vienne, et c'est pourquoi nous supportons son autorité spirituelle. A Vienne, à Madrid, on est fondé à en dire autant. Croit-on que, s'il était à Paris, les Viennois, les Espagnols consentiraient à recevoir ses décisions? On est donc trop heureux qu'il réside hors de chez soi, et qu'en résidant hors de chez soi, il ne réside pas chez les rivaux ;

qu'il habite dans cette vieille Rome, loin de là main des empereurs d'Allemagne, loin de celles des rois de France ou des rois d'Espagne ; tenant la balance entre les souverains catholiques penchant toujours un peu vers le plus fort et se relevant bientôt si le plus fort devient oppresseur. Ce sont les siècles qui ont fait cela et ils l'ont bien fait, Pour le gouvernement des âmes c'est la meilleure la plus bienfaisante institution qu'on puisse imaginer. Je ne soutiens pas ces choses par entêtement de dévot mais par raison »

L'empereur Napoléon oublia ces sages paroles du premier consul Bonaparte ; enivré de sa colossale puissance, il essaya de mettre la main sur le pape, d'en faire son sujet et de le fixer à Paris, en imposant silence à Madrid et à Vienne. Les événements ont donné raison au premier consul contre l'empereur. Écoutons une autre voix moins sujette à détonner, la voix du Vicaire de Jésus-Christ.

À suivre...


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Message  Diane Dim 21 Fév 2010 - 16:13

CHAPITRE IX.

ERREURS RELATIVES AU POUVOIR TEMPOREL DU
PONTIFE ROMAIN.


III


Le Souverain Pontife Pie IX a été dépouillé successivement de toutes ses provinces et de toutes ses possessions. A chaque invasion, à chaque violence, à chaque injustice, il a élevé la voix pour défendre les droits du Saint-Siège. Il a pu prendre le monde a témoin que son caractère, ses goûts et son genre de vie le mettaient à l'abri de tout soupçon de cupidité ou d'ambition personnelle; que les domaines, dont il revendiquait la possession, étaient le patrimoine de l'Église entière , qu'il n'en avait que l'administration, qu'il avait fait serment de les garder dans leur intégrité et de les transmettre à ses successeurs ; que la domination temporelle des papes était fondée sur les titres les plus anciens les plus nombreux , les plus légitimes ; qu'elle était sanctionnée par les traités reconnue par tous les peuples et par tous les princes même non catholiques ;

qu'elle était nécessaire à l'indépendance spirituelle de l'Église. Il n'a cessé d'avertir les envahisseurs et leurs fauteurs qu'ils tombaient sous l'excommunication majeure et autres peines et censures ecclésiastiques portées par les sacrés canons et par les conciles généraux surtout par le concile de Trente. Ces avertissements ont été méconnus, ces anathèmes ont été méprisés. Les ennemis de Dieu, comme parle le Psalmiste, se sont rués sur l'héritage du Seigneur; la hache et la scie à la main, ils ont enfoncé les portes du sanctuaire. Ils ont dit dans leur CŒUR: Faisons cesser les jours de fête de Dieu sur lu terre (Ps. LXXIII).

Mais le Psalmiste en appelle à la justice céleste de leurs succès insolents : Jusques à quand, mon Dieu, vous laisserez-vous insulter par vos ennemis t et permettrez-vous à vos adversaires d'irriter votre nom?... Ne livrez pas aux bêtes les âmes qui vous adorent; n'oubliez pas les âmes de vos pauvres pour toujours, jetez les yeux sur votre héritage. Levez-vous, mon Dieu, jugez votre cause ; souvenez vous des outrages que ces insensés vomissent contre vous tout le jour. N'oubliez pas les cris de vos ennemis : elle monte toujours, la superbe de ceux qui vous haïssent.


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Message  Diane Lun 22 Fév 2010 - 16:19

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.


In cauda venenum ! La queue des erreurs modernes proscrites par le Saint-Siège, c'est le libéralisme; et cette queue est remplie d'un poison aussi subtil que pernicieux. A cause de la malice et des ruses multiples du reptile qu'il s'agit d'écraser, ce dernier chapitre de notre travail demande un soin tout spécial et de plus grandes précautions. Mettons d'abord sous les yeux de nos bienveillants lecteurs les quatre dernières propositions du Syllabus ;

LXXVII


A notre époque il n'est plus expédient, que la religion catholique soit regardée comme la seule religion de l'État, à l'exclusion de tous les autres cultes.



LXXVIII


C'est donc à bon droit que, dans certains pays catholiques, la loi assure aux immigrants la liberté d'exercer publiquement le culte particulier à chacun.

LXXIX


En effet, il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et le plein pouvoir accordé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs idées et toutes leurs opinions, contribuent à corrompre les mœurs, à pervertir l'esprit des peuples, et à propager le fléau de l'indifférentisme.

LXXX


Le Pontife Romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, avec le libéralisme et avec la civilisation moderne.

Cette vaste question du libéralisme serait convenablement traitée, si l'on posait comme principe la vraie notion de la liberté en général ; si l'on établissait la saine doctrine sur la liberté de conscience et des cultes , si l'on faisait pareillement la lumière sur la liberté de la presse ; sil'on distinguait le vrai progrès du faux, la vraie civilisation de la fausse ; si enfin l'on était assez heureux pour ne se montrer ni trop indulgent ni trop sévère pour le libéralisme catholique.




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Message  Diane Mar 23 Fév 2010 - 17:49

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

I


La liberté est la plus noble faculté que Dieu ait donnée à l'âme humaine. Par elle nous ressemblons à Dieu, qui agit dans le monde sans contrainte et selon son bon plaisir; par elle nous adhérons à Dieu et lui rendons la seule gloire qu'il désire de nous, celle de régner sur un cœur qui pourrait ne pas lui appartenir. Mais il importe de ne pas confondre la liberté avec la licence.

La liberté est définie par saint Thomas, la faculté de choisir, Vis electiva (1). Pour qu'un être soit libre, il faut qu'il puisse choisir, mais il n'est pas nécessaire qu'il puisse choisir entre tous les contraires. Il n'est pas requis qu'il choisisse sa fin dernière, cela est môme impossible, la fin dernière étant la môme pour tous, et tous la cherchant par la nécessité de leur nature. Cette fin dernière, pour l'homme comme pour l'ange, c'est le bonheur par la possession de Dieu. Nous pouvons nous tromper sur l'objet de notre bonheur, mais nous ne pouvons cesser de désirer et de chercher le bonheur.

Nous allons donc, par la nécessité de notre nature, à la recherche de la béatitude qui est notre fin, alors même que nous ignorons que Dieu connu, aimé, posséder, est lui seul cette béatitude nécessairement cherchée et voulue. Ce qui fait dire à saint Thomas que notre libre arbitre ne s'exerce pas sur notre fin elle-même, mais seulement sur les moyens d'atteindre et de posséder nôtre fin, et que sous le seul rapport des moyens à prendre, nous sommes maîtres et responsables de nos actes .

Quant aux moyens eux-mêmes, il n'est pas nécessaire que l'être libre ait la faculté de les prendre tous indifféremment; du moment qu'il peut choisir parmi les moyens qui le conduisent à la fin, quand même il n'aurait pas la faculté de choisir ce qui l'éloigné de sa fin dernière, sa liberté n'est ni détruite ni diminuée, mais plutôt agrandie et perfectionnée. En d'autres termes, la faculté de faire le mal est bien une preuve de la liberté, une partie de la liberté humaine en cette vie, mais ce n'est pas du tout l'essence de la liberté. Dieu est souverainement libre, encore qu'il lui soit absolument impossible de rien faire qui l'éloigne de sa fin, c'est-à-dire de lui-même. Les anges et les saints du ciel n'ont pas perdu la liberté, encore qu'ils aient perdu la faculté de mal faire et soient devenus impeccables.

(1) En cet endroit saint Thomas prouve que le libre arbitre ne diffère pas de la volonté, comme la raison ne diffère pas de l'intelli¬gence : « Sicut se habet intellectus ad rationem, ita se habet , volun-las ad vim electivam, id est ad liberum arbiriuin. (Summ. 1 part, q. LXXXIII, art. IV.) — Il traite ex profsso de la liberté dans cette question 83, de libero arbitrio, et dans la précédente, de voluntale. La doctrine qu'il expose dans ces deux questions, il en fait l'application dans le cours de la Somm, à Dieu, aux anges, aux bienheureux du ciel, aux réprouvés de l'enfer, aux hommes habitant sur la terre.


suivre...


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Message  Diane Mer 24 Fév 2010 - 17:58

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

I


Les anges ont été successivement dans deux états de liberté. Tant que dura leur épreuve, leur liberté ressemblait à celle dont nous jouissons en cette vie ; elle pouvait se porter soit au bien soit au mal, s'attacher à Dieu ou se détourner de lui : c'est la liberté de la créature, que Dieu n'a pas encore confirmée dans le bien; liberté vraie, mais imparfaite et défectible, comme toute nature créée laissée à elle-même. Depuis leur admission dans la béatitude éternelle, les anges sont dépouillés delà faculté de choisir le mal, mais non de la liberté. Voici comment saint Thomas l’explique :

Il en est du libre arbitre dans le choix qu'il fait des moyens qui conduisent à la fin, comme de l'intellect dans les conclusions qu'il tire des principes posés. — Que l'intellect ait la faculté de tirer des conclusions variées, vraiment contenues dans les principes, c'est le signe de sa puissance ; mais qu'il tire des conclusions à tort et à travers, sans tenir compte de la logique et des principes, c'est le signe de sa faiblesse. De même pour le libre arbitre : Qu'il puisse choisir ses moyens en restant dans l'ordre et en s'approchant de la fin qu'il doit atteindre, c'est la perfection de sa liberté ; mais qu'il choisisse ce qui est désordre c'est à-dire le péché qui l'éloigne de sa fin c'est le défaut de sa liberté. Il y a donc une plus grande liberté dans les anges qui sont impeccables qu'en nous qui sommes exposés au péché.

Telle est la notion catholique de la liberté humaine : la faculté de choisir les moyens, à condition de tendre toujours à la fin; Vis electiva nicdiorun, servato ordine finis Quand nous choisissons les moyens qui nous conduisent à notre fin suprême, c'est-à-dire à Dieu, nous usons de notre liberté; quand nous prenons les moyens qui nous éloignent de Dieu, nous abusons de notre liberté. L'abus de notre liberté prouve que nous sommes effectivement libres, mais ne constitue par notre liberté.

Et tout ce que nous venons de dire nous amène à cette conclusion importante, sur laquelle on ne saurait trop insister : La liberté du mal n'est pas un droit, mais un désordre, que la divine providence permet sans l'autoriser jamais, que les pouvoirs humains peuvent quelquefois tolérer sans l'approuver jamais Le mal n'a aucun droit; l'erreur, qui est le mal de l'intelligence, n'a aucun droit; le vice, qui est le mal de la volonté, n'a aucun droit; quiconque enseigne le vice ou l'erreur, ne peut obtenir pour cela aucun droit, car son enseignement ne peut être rendu légitime par personne, et ainsi aucune secte hérétique ou schismatique n'a de droits réels; tout au plus ces sectes peuvent-elles, dans certaines circonstances, recevoir par tolérance la faculté de vivre.

Seule, l'Église catholique a des droits, parce que, seule, elle est la vérité religieuse ; toute protection accordée à une autre religion est la violation du droit de l'Église catholique.

Voilà la thèse, voyons maintenant l'hypothèse.

À suivre...


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Message  Diane Jeu 25 Fév 2010 - 16:44

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

Il


Il est donc bien entendu que la liberté de conscience et des cultes, considérée en elle-même, au point de vue des principes et avant d'avoir égard aux difficultés des temps et des lieux, est un mal, une erreur, une impiété, une injure à Dieu, à son Église et à la raison humaine. Cette liberté abusive demeure condamnée à toujours.

Mais, dans l'hypothèse que cette liberté abusive et mauvaise devient un moindre mal que celui qu'entraînerait le privilège exclusif accordé à la seule vraie religion, il est clair que le pouvoir public devra user de tolérance envers cette mauvaise liberté, comme envers tant d'autres choses mauvaises qu'il no peut empêcher. C'est le cas d'appliquer l'axiome admis de tous : De deux maux, il faut choisir le moindre. Si donc la question est ainsi posée : La liberté des cultes peut-elle être sanctionnée par les lois civiles d'un pays? Nous répondons : Quelquefois oui, quelquefois non; cela dépend de l'état social de ce pays.

Faisons d'abord l'hypothèse d'une société saine, c'est-à-dire exclusivement catholique. Tous les membres de cette nation, à peu d'exceptions près, sont nés et vivent dans la religion catholique, qui seule y est reconnue, seule protégée, seule enseignée, seule pratiquée publiquement;

à peine y voit-on ça et là quelques partisans des religions étrangères, et ces religions n'ont aucune existence légale. Quel sera, dans cet état de choses, le devoir du prince ou de l'autorité publique?

Nous répondons hardiment : Ce sera de maintenir énergiquement, par tous les moyens, même par la rigueur et par le glaive, le privilège dont la religion catholique a joui jusqu'à ce jour chez cette nation.

Ce privilège est juste, puisqu'il donne à la vérité les avantages qui lui sont dus; il est très-utile au bien public, puisqu'il établit la société sur le solide fondement de la religion vraie ; il est possédé tranquillement, et n'expose le pays à aucun danger sérieux, puisqu'au contraire il éloigne les causes de désordres et de troubles. Ce privilège ne peut être aboli sans imprudence et sans injustice.

Dans ces conditions, un souverain qui accorderait la liberté des cultes, assumerait sur sa tête les plus graves responsabilités. Il trahirait les intérêts de Dieu, qu'il doit soutenir devant ses sujets, en le faisant honorer et servir par les moyens dont il dispose. Il trahirait les intérêts spirituels de son peuple ;

car il répondrait devant Dieu de la ruine spirituelle d'une multitude d'âmes, de ces scandales nombreux, déplorables, irréparables, qu'il lui eût été si facile de prévenir. Il trahirait les intérêts même temporels de son peuple; car, par sa funeste tolérance, il diviserait les familles, il introduirait dans ses États l'esprit d'insubordination et de révolte, d'abord contre l'autorité religieuse et bientôt contre l'autorité civile; il sèmerait des haines implacables, armerait ses sujets les uns contre les autres, provoquerait enfin des guerres de religion qui sont les plus acharnées des guerres civiles.



À suivre...


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Message  Diane Ven 26 Fév 2010 - 16:22

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

Il


L'histoire nous donne ici de terribles enseignements : des guerres de trente ans allumées en Allemagne par Luther et ses disciples ; la France déchirée et ensanglantée par le fanatisme des Huguenots ; l'Angleterre livrée à des horreurs épouvantables sous les règnes de ces deux monstres qui s'appellent Henri VIII et Elisabeth.

Ainsi, tant que l'unité religieuse d'un peuple n'est pas brisée, c'est le devoir de ce peuple et de ses chefs de la conserver intacte par les lois publiques. Naguère encore l'Espagne se trouvait dans cette heureuse situation ; si elle avait perdu son ancienne puissance, elle n'avait pas perdu son antique foi catholique. Dans l'allocution consistoriale Quibus iuctuosissimis, prononcée le 5 septembre 1851, le Souverain Pontife Pie IX rendait compte aux Cardinaux de ses efforts et de ses démarches, alors couronnés de succès, pour conserver au peuple espagnol le bienfait de l'unité religieuse. Aujourd'hui, hélas ! les Espagnols suivent les autres peuples dans les voies de la révolution ; ils ont ouvert leur code à la liberté de l'erreur et du mensonge.

Arrivons à l'hypothèse d'une société malade. Une fois que l'unité religieuse d'un peuple a été brisée par des luttes plus ou moins longues, aucune loi civile n'est capable de la rétablir ; cette unité ne peut revivre que par les mômes moyens qui l'avaient créée, par la grâce de -Dieu et la prédication évangélique. Le devoir des princes .catholiques, régnant sur des peuples qui ne sont plus entièrement catholiques, n'est pas de rendre à la religion catholique ce privilège exclusif, qui lui apparient de droit, mais ne lui est pas nécessaire ; qui pourrait même lui être nuisible, en suscitant contre elle de-aversions des haines peut-être des révoltes et des persécutions sanglantes.

Le devoir des princes à l'égard du catholicisme, est de le pratiquer eux-mêmes, de ne jamais le gêner dans ses développements, do le favoriser par tous les moyens légaux, sans être dans l'obligation de proscrire les autres cultes ; cette proscription, si désirable en soi, entraînerait de trop graves inconvénients. A cause de ces inconvénients, l'autorité pourra s'en tenir à réprimer les vices directement contraires à la morale et à l'ordre public, tels que le blasphème, l'impiété, la polygamie, (itc : mais les cultes erronés suivis par une partie du peuple, elle peut, par tolérance, reconnaître à leurs partisans des avantages légaux analogues à ceux qu'elle reconnaît aux catholiques. Supposons qu'un roi catholique monte demain sur le trône d'Angleterre, et que les catholiques deviennent la majorité du pays, l'illustre cardinal Manning affirme que, si cette situation devenait la leur, les catholiques anglais ne molesteraient personne en matière de religion par des lois civiles.

Un dernier mot sur la conduite à tenir par les Catholiques, comme citoyens particuliers. Quand ils ont parmi eux des dissidents, bien loin de les maltraiter, ils leurs rendent tous les devoirs de civilité et de charité. Relativement à la loi qui proclame la liberté des cultes, les catholiques sont les premiers à s'y soumettre et à la respecter ; ils auraient droit a une liberté complète, exclusive ; mais, à. cause des tristes temps que nous traversons, ils se contentent de ce minimum de liberté que la loi leur accorde. Ils en bénéficient, et ils ont raison ; que d'autres en bénéficient comme eux, ils ne le trouvent pas mauvais.



À suivre...


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Message  Diane Sam 27 Fév 2010 - 16:36

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

IlI



De toutes les erreurs modernes aucune n'est plus funeste, de tous les fameux principes de 89 aucun n'est plus désastreux que la liberté de la presse. Le pape Grégoire XVI, dans la célèbre Encyclique Mirarivos, du 15 août 1832. l'appelait déjà une liberté pernicieuse, détestable, exécrable ; il parlait avec indignation de ces monstrueuses doctrines, de ces prodigieuses erreurs qui allaient se disséminant de tous côtés par cette énorme multitude de livres, de brochures, d'écrits minces de volume, mais gros de malice ; et le saint vieillard versait des larmes à la vue des malédictions dont cette presse impie inondait la face de la terre.

Nous admettrions, dans la société civile, une liberté modérée de la presse, comme elle existe au sein de l'Eglise catholique. Tant que l'Église ne s'est pas prononcée sur une question, les fidèles gardent leur liberté de penser, de parler et d'écrire; les théologiens ne se croient pas obligés d'être tous du même avis sur les questions controversées, ils ont au contraire une 'très-grande liberté d'opinions, chacun peut écrire pour défendre le sentiment qu'il croit vrai ;

et de ce choc d'opinions diverses jaillissent souvent de précieuses lumières. Ces dis-cussions, parfois longues et vives, n'offrent pas de dangers sérieux, parce que les adversaires reconnaissent l'autorité d'un juge commun, qui saura, au besoin, intervenir dans la lutte et y mettre fin. Et l'on a vu ce juge suprême, l'Eglise, attendre quelquefois des siècles avant de porter un jugement définitif, par respect pour la libre parole de ses docteurs.

Si l'État agissait de même à l'égard des journalistes, des écrivains et des orateurs politiques ; s'il leur permettait de discuter librement, sous la surveillance des lois, les questions qui intéressent le pays, mais en réprimant avec sévérité toutes les attaques à la religion, à la morale et à l'autorité publique, nous n'aurions rien à dire contre la liberté de la presse; nous la trouverions même utile, propre à éclairer le gouvernement sur les besoins et les désirs légitimes du peuple, en même temps quelle répandrait l'instruction dans les masses.

Mais ce n'est pas le cas de la presse moderne, ce n'est pas cette liberté qu'on demande pour elle. Aujourd'hui, la liberté de la presse, c'est la faculté de penser comme on veut, de parler et décrire comme Ton pense; la faculté de tout dire, de tout attaquer, do tout bafouer, de tout renverser, de surexciter par tous les moyens les plus mauvaises passions. Journaux, romans, livres, brochures, pièces de théâtres, discours, conférences, autant d'armes empoisonnées qui frappent ce que le monde a de plus respectable et de plus nécessaire. Point de dignité point d'honneur, point de sincérité point de pudeur point de respect ni de soi ni des autres!

La presse devrait être un apostolat, elle est un gagne-pain. Vous trouverez, à Paris et ailleurs, des milliers d'écrivassiers, qui vous bâcleront pour quelques centaines de sous les articles les plus impies, les romans les plus obscènes. Combien payez-vous? notre plume est à vos ordres : voulez-vous de la vertu ou du libertinage?


À suivre...


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Message  Diane Dim 28 Fév 2010 - 18:54


CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

IlI


Vous savez que l'article vertu est peu demandé. Faut-il louer ou critiquer? Quelles opinions devons-nous mettre, tant que nous serons à votre service?... Oh! le vil métier ! oh! l'affreuse engeance que celle des romanciers et des journalistes!

Et c'est ce métier-là qu'on veut affranchir de toute surveillance ! C'est à ces hommes vendus, sans conviction, sans foi et sans conscience, qu'on veut lâcher la bride et donner toute licence! Mieux vaudrait proclamer la liberté du poison, du pétrole et du poignard.
Dire que la liberté de la presse, comme elle se pratique sous nos yeux, est inoffensive, c'est une niaiserie ou une moquerie.

Est-elle inoffensive au point de vue religieux ? Mais elle sape le fondement de la foi. Un catholique n'est pas du tout libre de penser comme il veut, lorsque l'Église a décidé qu'il doit penser de telle manière. Le libre examen, père naturel do la liberté de la presse, est le principe du protestantisme; ce n'est pas un principe catholique. Aussi la liberté de penser et d'écrire a toujours été resserrée dans de justes bornes par les lois de l'Église, comme le remarque Grégoire XVI, rappelant les prescriptions de plusieurs de ses prédécesseurs, et le salutaire décret du concile de Trente sur le catalogue de l'Index.

Condamnée par l'Église, la liberté de la presse dirige contre cette citadelle inexpugnable ses plus furieux assauts. Quel débordement d'injures sur Dieu, sur les saints, sur la foi, sur le clergé, sur les sacrements, sur toutes les choses saintes ! Aux fêtes de Noël 1876,-des journaux français ont eu l'infamie d'insulter l'Enfant Jésus dans sa crèche, d'exprimer le souhait infernal qu'il soit mort d'une fluxion de poitrine sur la paille de son étable. Est-ce assez révoltant pour la conscience de trente-six millions de catholiques ? D'autres, quelques jours plus tard, demandaient pour étrennes le plaisir de voir guillotiner un évêque..... Par pudeur et par tristesse, nous ne faisons pas d'autres citations.

Est-elle inoffensive au point de vue moral?



À suivre...


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Message  Diane Lun 1 Mar 2010 - 16:47

CHAPITRE X.

ERREURS RELATIVES AU LIBÉRALISME MODERNE.

IlI



Est-elle inoffensive au point de vue moral? Mais comptez donc les personnes de tout sexe, de tout âge, de tout rang, perdues par les mauvaises lectures; les intelligences corrompues par les doctrines perverses, les cœurs gâtés par ces romans et ces feuilletons qui suent le vice. Et ces feuilles publiques, dont les cent mille voix portent en tous lieux des scandales vrais ou inventés, la haine de la religion et de ses ministres, la passion du plaisir et du sang, saura-t-on jamais les excès qu'elles provoquent?

Est-elle inoffensive au point de vue social et politique? Mais aucun gouvernement ne peut vivre, s'il ne la bride ou ne l'acheté. Les adorateurs de la liberté de la presse, s'ils arrivent au pouvoir, s'empressent de museler leur idole. Nous saura-t-on mauvais gré d'en rappeler un exemple récent? Le fait se passait à la Chambre française, dans la séance du mois de février 1877. Nos députés de la gauche, ennuyés de voir leurs journaux réprimés quelquefois, bien rarement, par les tribunaux, demandent l'abrogation des lois répressives des excès de la presse ;

la majorité s'empresse d'obtempérer à ce désir profondément républicain. Ce vote fait tout juste l'affaire du gouvernement. Le président du conseil, M. Jules Simon en personne, ce « ministre profondément républicain », et tout ensemble « profondément conservateur » monte à la tribune; il demande que, provisoirement, lisez tant qu'il sera ministre, le gouvernement ne soit pas désarmé contre la presse, et que, par conséquent, cette loi abrogée reste en vigueur. Vainement on lui lance en pleine poitrine un discours prononcé par lui-même en 1888, quand il était simple député, à l'effet d'obtenir la liberté complète de la presse ;

il reçoit le coup sans sourciller, et il déclare comme ministre, en reniant son opinion de simple député, que la répression de la presse est une question de sécurité publique. Il obtient gain de cause, la loi abrogée reste en vigueur; quand le ministre redeviendra simple député, il plaidera de nouveau la cause de l'entière liberté de la presse.

Ce petit incident ne manque pas de charme. La seule conclusion que nous en voulons tirer, c'est que nos adversaires, quand ils tiennent le timon des affaires, appliquent les propres doctrines du Syllabus. S'ils ne faisaient jamais plus mal.....


À suivre...


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