LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
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Eric
Diane
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
Il
Pressez le rationalisme, vous n'en pourrez extraire que des négations insensées, ou des affirmations sans preuves qui se résolvent encore en négations. Il nie le fait, pourtant si clair, de la révélation. Il nie la nécessité ou l'utilité de la révélation. Il nie la possibilité de la révélation. Toujours des négations, rien que des négations; Et cela est nécessaire ; l'erreur, si affirmative et si tranchante dans ses allures, est essentiellement négative.
A ce système aussi inepte que prétentieux opposons la vraie doctrine de l'Église, en traduisant avec une fidélité scrupuleuse, et presque intégralement, les chapitres et les canons du dernier concile œcuménique. Il traite successivement de la Révélation, de la Foi, de l'accord de la foi avec la raison.
À suivre..
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 15
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
Il
1° Au sujet de la Révélation, la sainte Assemblée enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connut avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, et se montre en quelque sorte visible dans toutes ses créatures. Mais il a plu à sa sagesse et à sa bonté de révéler au genre humain, par une autre voie qui est surnaturelle, sa propre nature et les éternels décrets de sa volonté; et cette révélation surnaturelle, Dieu l'a faite à l'homme à plusieurs reprises, d'abord par les patriarches et les prophètes, et plus tard par son Fils unique.
C'est un bienfait de cette divine révélation, que tous les hommes soient à même, dans l'état présent du genre humain, de connaître promptement, avec une certitude absolue et sans aucun mélange d'erreur, des vérités divines qui ne sont pas de soi inaccessibles à la raison humaine.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 15
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
N'allez pas conclure de là que la révélation ait été absolument nécessaire ; elle n'était nécessaire que dans cette hypothèse, devenue la situation réelle, que Dieu ait destiné l'homme à une fin surnaturelle, en rappelant à la participation de ces faveurs divines qui surpassent absolument l'intelligence humaine.
Cette révélation surnaturelle, selon la foi de l'Église universelle déclarée dans le concile de Trente, est contenue dans nos livres sacrés, et dans les traditions orales que les Apôtres ont reçues de la bouche du Christ, par l'inspiration du Saint-Esprit, et que toutes les générations chrétiennes se sont transmises comme de main en main.
Ces livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dans leur entier et dans toutes leurs parties, tels que le décret du concile de Trente les énumère, doivent être reçus comme sacrés et canoniques. Et quand l'Église les déclare sacrés et canoniques, elle ne veut pas dire seulement que ces livres, rédigés par la seule industrie humaine, ont été ensuite approuvés par son autorité, ni seulement qu'ils contiennent la révélation sans mélange d'erreur; mais bien qu'ils furent écrits sous la dictée de l'Esprit-Saint, qu'ils ont par conséquent Dieu pour auteur, et qu'ils furent donnés comme tels par Dieu à l'Église.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 15 et 16
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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Le concile de Trente ne s'était pas contenté de fixer le catalogue des livres canoniques ; il avait en outre tracé les règles de leur interprétation légitime, pour imposer un frein salutaire à la pétulance de certains esprits. De nos jours, ces règles étant méconnues ou détournées, le concile du Vatican renouvelle le décret du concile de Trente, et en précise la signification : Dans les questions de foi et de mœurs, le vrai sens de la sainte Ecriture est celui qu'a tenu et que tient toujours notre sainte mère l'Église, h laquelle il appartient d'interpréter avec autorité les livres divins ; et par conséquent il n'est permis à personne d'interpréter ces divines Écritures contre le sens admis par l'Église, ou contre le consentement unanime des Pères.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 16
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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Donc : Anathème à qui dira que le Dieu unique et vrai, notre Créateur et Seigneur, ne peut pas être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, au moyen des créatures.
Anathème à qui dira impossible ou inutile, que l'homme soit instruit par révélation divine sur Dieu et sur le culte qu'il faut lui rendre.
Anathème à qui dira que l'homme ne peut être divinement élevé à une connaissance et une perfection au-dessus de sa nature ; mais que de lui-même, par un progrès continuel, il peut et doit atteindre à la possession de toute vérité et de tout bien.
Anathème à qui ne recevra pas pour sacrés et canoniques tous les livres de la sainte Écriture, dans toutes leurs parties, selon qu'ils sont énumérés par le saint concile de Trente, ou niera qu'ils soient divinement inspirés.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 17
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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2° Au sujet de la Foi, voici la doctrine du concile du Vatican :
Puisque l'homme dépend tout entier de Dieu son Créateur et son Maître, et que la raison créée est entièrement soumise à la vérité incréée, c'est pour nous une obligation d'incliner par la foi notre intelligence et notre volonté devant la révélation divine. Cette foi, qui est le commencement du salut de l'homme, l'Église Catholique enseigne qu'elle est une vertu surnaturelle, par laquelle, sous l'inspiration de Dieu et avec le secours de sa grâce, nous croyons vraies les choses qu'il nous a révélées, non parce que la vérité intrinsèque de ces choses apparaît à la| lumière naturelle delà raison, mais à cause de l'autorité de Dieu révélateur, également incapable d'être trompé ou d'être trompeur. Caria foi au témoignage de l'Apôtre est la substance des choses à espérer l'argument des choses qui n'apparaissent pas.
La parole de Dieu serait une garantie suffisante, néanmoins, afin que l'hommage de notre foi soit conforme notre raison, Dieu a voulu ajouter aux secours intérieurs1 du Saint Esprit des preuves extérieures de la révélation. De là tant de faits divins, et en premier lieu, tant de miracles et de prophéties, qui démontrent merveilleusement la puissance et la sagesse infinies de Dieu, et qui sont en même temps, pour le fait de la divine révélation, des signes très-certains et à la portée de toutes les intelligences. Tel est le but des miracles et des prophéties, si nombreux et si évidents, par lesquels Moïse et les Prophètes, Notre-Seigneur lui-même et après lui ses Apôtres ont convaincu le monde.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 17
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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Bien que l'assentiment de là foi ne soit point du tout un mouvement aveugle de l'âme, cependant personne ne peut consentir à la prédication évangélique d'une manière utile au salut, sans l'illumination et l'inspiration du Saint-Esprit, qui donne à tous la suavité du consentement et de la croyance à la vérité. Par conséquent, la foi dans son fond, même quand elle n'agit pas par la charité, est un don de Dieu, et son acte est une œuvre se rapportant au salut et par lequel l'homme donne à Dieu une libre obéissance en consentant et en coopérant à la grâce à laquelle il pourrait résister.
Quant à l'objet de la foi, il faut croire d'une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, et que l'Église, soit par un jugement solennel, soit par son enseignement ordinaire et Universel, propose comme révélé à la croyance des fidèles.
Sans la foi, impossible de plaire à Dieu et d'avoir part à l'héritage de ses enfants. D'où il suit que personne ne fut jamais justifie sans la foi, et que personne, à moins de persévérer jusqu'à la fin dans la foi, n’obtiendra jamais la vie éternelle. Il est donc de la plus haute importance pour nous , de ne pas nous tromper dans cette foi si nécessaire. Or, enfin, de nous préserver de toute erreur, le. Fils de Dieu a établi une gardienne de la vraie foi, une maîtresse de la parole révélée : c'est l'Église, que des signes manifestes rendent reconnaissable à tous les esprits. A l'Église catholique seule appartiennent ces caractères si nombreux et si admirables, prodigués par Dieu pour rendre évidente la crédibilité de la foi chrétienne.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 18 et 19
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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Il y a plus : l'Église elle-même, par sa rapide et merveilleuse propagation, par son éminente sainteté et son inépuisable fécondité pour toutes les bonnes œuvres, par son unité catholique et son invincible stabilité, est un grand et perpétuel motif de crédibilité, un témoignage irréfragable de sa divine mission. Elle s'élève au milieu des nations comme un signe lumineux, invitant à venir à elle tous ceux qui ne croient pas encore, faisant voir à ses enfants que leur foi repose sur un fondement inébranlable.
A ce témoignage s'ajoute le secours efficace de la vertu d'en haut. Car ceux qui errent, notre très-doux Seigneur les excite et les aide de sa grâce, pour les faire parvenir à la connaissance de la vérité; et ceux qu'il a déjà transportés des ténèbres dans son admirable lumière, il les confirme par sa grâce, pour les faire persévérer dans cette même lumière, n'abandonnant jamais s'il n'est d'abord abandonné.
Elle est donc toute différente, la condition de ceux qui, par le don céleste de la foi, ont adhéré à la vérité catholique ; et la condition de ceux qui, entraînés par des opinions humaines, suivent une religion fausse : Ceux qui ont reçu la foi sous le magistère de l'Église, ne peuvent jamais avoir aucun juste motif de changer ou de mettre en doute cette foi reçue. Puisqu'il en est ainsi, rendonsgrâces à Dieu lePère, qui a daigné nous admettre au partage des saints dans la lumière; ne négligeons pas une faveur si salutaire, mais, les yeux fixéssur Jésus l'auteur et le consommateur de là foi, tenons fermement l'inébranlable témoignage de notre espérance.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 19
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
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Donc : Anathème à qui dira que la raison humaine est tellement indépendante, que la foi ne puisse lui être commandée par Dieu.
Anathème à qui dira que la foi divine ne se distingue pas delà science naturelle de Dieu et de la morale ; et que par suite il n'est pas requis, pour la foi divine, que la vérité révélée soit crue à cause de l'autorité de Dieu révélateur.
Anathème à qui dira que la révélation divine ne peut pas être rendue croyable par les signes extérieurs, et qu'en conséquence les hommes ne doivent être amenés à la foi que par la seule expérience intérieure de chacun ou par l'inspiration privée.
Anathème à qui dira que les miracles sont impossibles, et que par conséquent tous les récits miraculeux, même contenus dans la sainte Écriture, doivent être relégués au rang des fables ou des mythes; ou que les miracles ne peuvent jamais être connus avec certitude, et qu'ils ne sont pas de nature à prouver valablement la divine origine de la religion chrétienne.
Anathème à qui dira que l'assentiment de la foi chré¬tienne n'est pas libre, mais produit nécessairement par les arguments de la raison humaine ; ou bien que la grâce de Dieu est nécessaire seulement pour la foi vivante, qui opère par la charité.
Anathème à qui dira que la condition des fidèles est la même que celle des hommes qui ne sont pas encore arrivés à la foi uniquement vraie ; de telle sorte que les catholiques puissent avoir quelque juste motif de mettre en doute la foi déjà reçue sous le magistère de l'Église, et de suspendre leur assentiment jusqu'à ce qu'ils aient fait la démonstration scientifique de la crédibilité et de la vérité de leur foi.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 21
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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3° Au sujet de la Foi et de la Raison rapprochées lune de l'autre, le Concile rappelle cette doctrine constante de l'Eglise catholique : qu'il existe deux ordres de connaissance distincts non-seulement par leur principe, mais aussi par leur objet. Par leur principe : car le principe, de l'un est la raison naturelle ;
celui de l'autre, la foi divine. Par leur objet : car, outre les notions auxquelles la raison humaine peut atteindre, la foi propose à notre croyance des mystères cachés en Dieu, lesquels, sans une révélation divine, ne peuvent pas être connus. Le Fils de Dieu lui-même remercie son Père, d'avoir caché ces mystères aux sages et aux prudents de la terre, et de les avoir révélés aux petits.
Lorsque la raison, éclairée par la foi, cherche avec soin, piété et discrétion, elle peut il est vrai, avec l'aide de Dieu, acquérir quelque intelligence très-fructueuse des mystères, tant par l'analogie des choses qu'elle connaît naturellement que par la liaison des mystères eux-mêmes entre eux et avec la fin dernière de l'homme ;
mais jamais elle ne devient capable de les percevoir, comme des vérités qui constituent l'objet propre de sa connaissance. Car les mystères divins dépassent tellement par leur nature l'intellect créé, que, même transmis par la révélation et reçus par la foi, ils demeurent couverts du voile de cette même foi et comme enveloppés d'un nuage, tant que nous voyageons dans cette vie mortelle loin du Seigneur : Nous marchons par la foi, dit l'Apôtre et non par la vision.
Mais, bien que la foi soit au-dessus de la raison, jamais aucune dissension véritable ne peut exister entre la foi et la raison. Le même Dieu, qui révèle les mystères et infuse la foi, a répandu dans l'esprit humain la lumière delà raison ;
or Dieu ne peut se nier lui-même, ni le vrai contredire le vrai. Cette vaine apparence de contradiction vient principalement, ou de ce que les dogmes de la foi ne sont pas compris et exposés selon l'esprit de l'Église, ou de ce que des opinions hasardées sont regardées comme des jugements de la raison. Dès lors, nous déclarons absolument fausse toute assertion con« traire à une vérité connue par la foi.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 21 et 22
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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L'Église, qui a reçu, avec la charge apostolique d'enseigner, le mandat de garder le dépôt de la foi, tient aussi de Dieu le droit et l'office de proscrire la fausse science, afin que nul ne soit trompé par les artifices d'une philosophie mensongère. Par conséquent, les opinions reconnues contraires à la doctrine de la foi, surtout si elles ont été réprouvées par l'Église, non-seulement il est interdit h tous les fidèles du Christ de les soutenir comme des conclusions légitimes de la science, mais c'est un devoir pour eux de les regarder plutôt comme des erreurs qui se cachent sous une trompeuse apparence de vérité.
Non-seulement la foi et la raison ne peuvent jamais être en désaccord , mais elles se prêtent un mutuel se cours ; la droite raison démontre les fondements de la foi, et, éclairée par sa lumière, développe la science des choses divines ; la foi, de son côté, délivre la raison de l'erreur, la protège, et l'enrichit de connaissances multipliées. Ainsi, bien loin de s'opposer à la culture des arts et des sciences, l'Église la favorise et la propage de mille manières. Elle n'ignore ni ne méprise les avantages qui en résultent pour la vie humaine ; bien plus elle reconnaît que ces connaissances qui ont pour premier auteur Dieu le Maître des sciences, peuvent aussi, avec l'aide de la grâce, nous conduire à. Dieu, si elles sont traitées convenablement. Elle ne défend nullement que ces sciences, dans leur sphère, se servent de principes propres et de méthodes spéciales;
mais, en leur reconnaissant cette juste liberté, elle ne leur permet ni de recevoir Terreur dans leur sein, en contredisant la doctrine révélée, ni d'empiéter sur le domaine de la foi, en dépassant les limites de leur propre domaine.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 22et 23
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
Il
C'est que la doctrine de la foi, révélée de Dieu, n'est pas proposée à l'esprit humain comme un système philosophique qu'il aurait à perfectionner, mais comme un dépôt divin confié h l'épouse du Christ, pour être fidèlement gardé et infailliblement expliqué. Et ainsi le vrai sens des dogmes sacrés, celui qui sera toujours le vrai, c'est le sens une fois déclaré par notre sainte mère l'Église ; et jamais il n'est permis de s'en éloigner, sous prétexte d'une plus haute intelligence.
Nous ne rejetons pas le progrès, loin de là I Qu'il vienne, s'il est vraiment le progrès de la foi, et non son renversement ; qu'il se multiplie, qu'il abonde dans tous les esprits et dans chacun, dans tout fidèle et dans toute l'Église. Puissent croître, avec les âges et les siècles, l'intelligence, la science, la sagesse ; mais que cette marche en avant des esprits se fasse toujours dans l'ordre, laissant à la doctrine révélée les mêmes dogmes, le même sens, la même vérité.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 23
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
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Il
Donc : Anathème à qui dira que la révélation divine ne contient point de mystères vrais et proprement dits, mais que tous les dogmes de la foi peuvent être compris et démontrés, d'après des principes naturels, par la raison convenablement cultivée.
Anathème à qui dira que les sciences humaines doivent être traitées avec une telle liberté, que leurs assertions, môme contraires à la doctrine révélée, peuvent être tenues pour vraies, sans que l'Église ait le droit de les proscrire.
Anathème à qui dira qu'il peut arriver quelquefois, selon le progrès des sciences, que l'on doive donner aux dogmes proposés par l'Église un autre sens que le sens jusque-là compris et enseigné par l'Église.
On ne saurait trop méditer ces lumineuses doctrines du saint Concile. A rencontre du rationalisme, qui est l'antipode de la raison non moins que de la foi, l'Église prend également sous sa tutelle les droits respectifs de Tune et de l'autre. Est-il raisonnable d'employer sa raison à s'élever dans des sphères où la raison ne voit rien et ne peut plus vivre ?
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 24
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
Il
Il y a des vérités que l'homme connaît par sa raison ; il y en a d'autres, que sa raison ne découvre pas, mais qu'il peut apprendre par le témoignage extérieur. Quand nous entendons des hommes, que nous savons incapables de vouloir nous tromper et incapables d'avoir été eux-mêmes trompés, nous admettons leur témoignage, et nous croyons ce qu'ils nous racontent. Pourquoi rejetterions-nous le témoignage de Dieu, surtout lorsqu'il nous parle d'un monde inconnu et supérieur, que lui seul a exploré ? Ce monde, inconnu de nous et connu de Dieu seul, c'est la nature divine; admettons donc, sur son propre témoignage, ce que Dieu daigne nous révéler sur sa propre nature. Sa parole n'est-elle pas une autorité suffisante?
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 24
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE PREMIER,
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
PANTHÉISME, NATURALISME ET RATIONALISME ABSOLU.
Il
Cette foi que Dieu met dans nos âmes, il ne nous est point défendu de l'étudier et de l'approfondir, dans les limites prescrites par le souverain respect que nous devons à l'autorité de la parole de Dieu. C'est Dieu qui nous a donné une nature avide du vrai, c’est lui qui allume en nous la flamme de l'intelligence.
Cette flamme, il désire qu'elle soit vive; cette raison, don de sa providence et image de sa propre intelligence, il veut qu'elle s'exerce et se développe ; mais ce qu'il ne veut pas, c'est que la raison devienne folie. Toutes les études d'une saine raison, Dieu les approuve ; mais les recherches téméraires dune raison malade, il les condamne, comme il condamne tout orgueil, toute révolte, toute folie volontaire.
Ainsi, bien loin de limiter l'horizon de nos connaissances, la foi l'agrandit de toutes parts. La foi vient en aide à la faiblesse de la raison; là où la raison se tait, la foi affirme, sans crainte de se tromper; là où la raison trouve la nuit, la foi s'avance dans la pure lumière. La foi est à la raison ce que le télescope est à la vue naturelle : Est-ce que les télescopes de l'Observatoire ont enlevé la vue à nos astronomes ?
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 24 et 25
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Sons ce titre, encore sept propositions justement flétries par le Syllabus pontifical. Le simple énoncé de ces propositions montrera que le rationalisme dit modéré n'est modéré que dans la forme, mais que dans le fond ses revendications orgueilleuses se rapprochent assez de la folie plus déclarée du rationalisme absolu» Lisez et méditez (1) :
VIII Comme la raison humaine va de pair avec la religion, les sciences théologiques doivent être traitées sur le même pied que les sciences philosophiques.
IX Tous les dogmes sans distinction de la religion chrétienne sont l'objet de la science naturelle ou philosophie : et la raison humaine, avec une culture simplement historique, est capable d'arriver, par ses forces naturelles et ses seuls principes, à une vraie science de tous les dogmes môme les plus cachés, pourvu que ces dogmes lui aient été proposés comme objet.
X Comme autre chose est le philosophe, autre chose la philosophie, le philosophe a le droit et le devoir de se soumettre à l'autorité dont il s'est démontré la vérité ; mais la philosophie ne peut ni ne doit se soumettre à aucune autorité.
XI Non-seulement l'Église ne doit jamais sévir contre la philosophie, mais elle doit tolérer les erreurs de la philosophie, et lui laisser le soin de se corriger elle-même.
XII Les décrets du Siège Apostolique et des Congrégations romaines empêchent le libre progrès de la science.
XIII La méthode et les principes, à l'aide desquels les anciens docteurs scolastiques ont étudié la Théologie, ne conviennent pas aux nécessités de notre époque et au progrès des sciences.
XIV Il faut traiter la philosophie, sans tenir aucun compte de la révélation surnaturelle.
(I) Nous conservons le numérotage du Syllabu,, parce 'qu’on a l'habitude de citer les propositions avec leur numéro respectif dans l'acte pontifical ; par exemple : Ce point de doctrine est en contradiction avec telle proposition du Syllabus.
Ici, le Syllabus nous renvoie aux Actes pontificaux qui suivent ; L'allocution Singulari quadam perfusi, prononcée dans le Consis¬toire secret du 9 décembre 1854, en présence de tous les Evêques ve nus à Rome pour la définition de la Conception Immaculée de la très sainte Vierge ; — la lettre Gravissimas, adressée le 11 décembre 1862 à l'archevêque, de Munich et Freisingen; — la Lettre Tuas libcnter, écrite au même archevêque de Munich le 21 décembre 1863.
Le Syllabus ajoute : Au système du rationalisme se rattachent en très-grande partie les erreurs d Antoine Gùrtther, qui sont Condamnées dans la lettre au cardinal Archevêque de Cologne, Eximtam tuam. du 15 juin 1857; et dans la lettre à l'Ëvèque de Breslau, dolore haud mediocri, du 30 avril 1860. — Nous nous servons aussi de ces deux derniers documents. En terminant le premier, le Souverain Pontife exprime à l'archevêque de Cologne la joie qu'il a éprouvée; du retour à la vraie doctrine, de Gunther et de plusieurs de ses disciples; il dit avoir reçu de ces hommes savants des lettres pleines de soumission, et engage les retardataires à suivre un si bon exemple. Dans le se¬cond le pape réprouve do nouveau quelques points de la doctrine Gunthérienne, encore enseignés dans les écoles du diocèse de Bres-Iar, par exemple, l'introduction dans le composé humain d'un autre principe vital que l'âme raisonnable, laquelle est par elle-même la vraie et immédiate forme du corps humain, selon une doctrine si commune dans l'Eglise et tellement unie au dogme catholique qu'on ne peut pas la nier sans erreur dans la foi.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 27-28 et 29
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Ce système du rationalisme modéré a reçu le jour, paraît-il, chez nos gracieux voisins d'outre-Rhin. Le Souverain Pontife Pie IX, dans sa Lettre à l'archevêque de Munich Gravissimas, nomme comme l'un des principaux patrons des nouvelles doctrines le prêtre Jacques Frohs-chammer, professeur de philosophie à l'Université de Munich, auteur de plusieurs ouvrages condamnés, qui sont aussi mentionnés dans la Lettre Apostolique, savoir: Introduction à la. Philosophie, 1858 ; — De la liberté de la Science, 1861 ;—Athénée, 1862.
Le Pontife ajoute qu'il voit avec douleur cet écrivain, qui aurait pu rendre des services à l'Église, s'écarter de plus en plus du chemin de la vérité, et s'enfoncer plus profondément dans ses erreurs. Il rappelle que, déjà précédemment, un autre livre du même Frohschammer sur l'origine des âmes a été condamné, et que l'auteur, loin de se corriger, s'est moqué hautement de la Congrégation de l'Index et de plusieurs autres institutions ecclésiastiques. Enfin, avec une bonté paternelle, il l'invite encore au repentir et à la soumission. Nous ignorons si l'orgueil du philosophe rebelle lui a permis d'obtempérer au charitable avertissement du Pontife.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 29 et 30
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
I
Sans plus nous occuper de l'auteur, discutons le système. Nous remarquerons :
1° Qu'il introduit une parité et une distinction égale¬ment imaginaires et gratuites.
Parité imaginaire, — disons mieux, regrettable confusion, — entre la raison et la religion, c'est-à-dire entre l'ordre naturel et l'ordre surnaturel. On pose comme axiome l'égalité de la raison et de foi, et l'on en tire cette conclusion, que les sciences théologiques doivent être traitées comme les sciences philosophiques. Mais sur quoi se fonde cette égalité?
Égalité, si l'on veut, dans l'origine, en ce sens que la foi et la raison viennent éga¬lement de Dieu, comme deux lumières d'inégale clarté qui partent d'un même foyer, nous l'accordons avec empressement ; et nous en concluons aussitôt, qu'il n'y a jamais désaccord entre ce qu'enseigne la raison et ce qu'enseigne la foi, puisque le vrai n'est jamais contraire au vrai, ni Dieu jamais en contradiction avec lui-mêmer. Mais égalité dans le mode de connaissance, et dans l'objet, et dans le degré de certitude, et dans les droits, impossible de r'accorder sans nier toute révélation surnaturelle, et sans retomber dans le rationalisme absolu. Donc, point de parité entre les sciences théologiques et les sciences philosophiques.
La théologie s'appuie sur les dogmes delà foi; rien de plus ferme, rien de plus stable. La philosophie est cultivée et expliquée par la raison humaine; rien de plus incertain, puisque la raison est différente chez les différents esprits, et chez tous exposée à une multitude d'erreurs et d'illusions. Nous ne faisons que traduire une phrase de l'allocution Singulari guadam, qui en appelle aussitôt à l'expérience : L'autorité de l'Église une fois rejetée, que voyons-nous? le champ ouvert aux questions difficiles et insolubles ; la raison humaine, soutenue par ses misérables forces, courant en aveugle à l'abîme des plus honteuses erreurs
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
Chapitre 2 page 31et32
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Distinction imaginaire, entre le philosophe et la philosophie. Le philosophe, dit-on, a le droit et le devoir de se soumettre à l'autorité, dont il a lui-même établi la vérité ; mais la philosophie ne doit ni ne peut se soumettre à aucune autorité. Qu'es-ce à dire? La philosophie est la doctrine professée, le philosophe est le sujet qui professe la doctrine. La philosophie, être idéal, existe-t-elle sans sujet ? Agit-elle, parle-t-elle, commande-t-elle ou se soumet-elle, sans que le philosophe fasse lui-même ces actes?
Oui ou non, le philosophe n'est-il pas l'être responsable, ou bien soutiendra-t-on que les doctrines et les esprits qui en sont imbus échappent à toute responsabilité?
Au tribunal de Jésus-Christ, est-ce la philosophie abstraite qui sera examinée, jugée, envoyée au ciel ou au feu éternel ? Et le philosophe fera-t-il accepter cette excuse : Seigneur, ma personne pouvait se soumettre, et non ma doctrine; voilà pourquoi j'ai gardé jusqu'au bout, dans mon âme, des doctrines condamnées par vous ?
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 32
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
La philosophie comme toute autre science, a des droits que l'Église est la première à reconnaître. Libre à elle de poser ses principes, de suivre sa méthode, de tirer ses conclusions ; rien ne l'oblige d'admettre comme siennes des conclusions étrangères, qu'elle n'arrive pas à s'approprier : nous ne lui faisons pas un devoir de dire que le mystère de la Trinité est une conclusion évidente des principes de la raison. Mais cette juste liberté de la philosophie doit connaître ses limites, et ne pas essayer de les franchir.
Enseigner contrairement à la révélation divine et à l'Église ; mettre en doute un dogme révélé, sous prétexte que la raison ne le comprend pas; rejeter le jugement que l'Église croit devoir porter sur telles et telles conclusions philosophiques, jusqu'alors librement soutenues : voilà des licences à jamais interdites non-seulement à tout philosophe, mais à toute philosophie.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 32 et 33
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
2°. Le rationalisme mitigé accable la raison humaine de deux fardeaux qu'elle ne peut porter. Cette pauvre raison, il veut l'élever, et il l'écrase.
N'est-elle pas écrasée sous ce droit, ou plutôt’ sous cette obligation qu'il lui impose, de comprendre tous les dogmes de la religion chrétienne, tous absolument sans distinction de vérités naturelles et de vérités surnaturelles?
Que la raison puisse saisir toutes les vérités objectivement naturelles, même contenues dans la révélation, et surnaturelles seulement parla manière dont elles viennent .à la connaissance de l'homme, à la bonne heure ! Ces vérités, la parole divine, en nous les révélant, ne les tire pas du domaine de l'ordre naturel, et ne les empêche pas d'être un objet proportionné à la capacité de notre raison ; un esprit cultivé peut donc les comprendre, lorsqu'on les lui présente. Comme l'observe le Souverain Pontife, elles sont un objet commun à la raison à et la foi.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 33
Diane- Nombre de messages : 2463
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Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Par exemple, qu'il n'y ait qu'un seul Dieu, très-sage, très-puissant et très-bon; c'est une vérité qui nous est connue et par la raison naturelle et par la révélation divine. Si
vous croyez en ce Dieu unique, parce que vous voyez clai-rement qu'il en est ainsi, vous faites un acte raisonnable; si vous y croyez, parce que Dieu l'a dit, vous faites un acte de foi.
Mais les vérités surnaturelles par leur objet, les mystères, qui constituent proprement la religion chrétienne, restent cachés à l'intelligence la plus cultivée.
Destinée de l'homme à une fin surnaturelle, Incarnation du Fils de Dieu, et autres mystères se rapportant à notre fin dernière; ces dogmes, mêmerévélés, ne serontjamais perçus par la raison comme son objet propre. Non, la raison n'est pas apte à pénétrer dans les arcanes de la sagesse et de la bonté do Dieu, ni dans les secrets de sa libre volonté; non, elle n'arrive jamais, par ses principes et par ses forces naturelles, à une science certaine de ces mystères. Les mystères restent mystères pour tout intellect humain ou angôliquo, jusqu'à ce que Dieu en donne la claire vision par une lumière surnaturelle relativement à toute créature possible.
Saint Augustin connaissait par la révélation et par la foi l'auguste mystère de la très-sainte Trinité; arriva-t-il jamais, par sa raison qui n'était ni faible ni inculte, à l'évidence intrinsèque de ce mystère? Saint Thomas d'Aquin est allé aussi loin que les philosophes allemands, un peu plus loin peut-être, dans la connaissance du même mystère; qu'on lise les choses admirables qu'il a écrites sur les trois divines personnes, dans la première partie de sa Somme Théologique (1). Il serait difficile d'argumenter avec plus de force, de mieux établir la crédibilité et la convenance du mystère; quant à la démonstration scientifique par la raison naturelle, même éclairée de la foi, saint Thomas la déclare absolument impossible, et il a une thèse spéciale sur cette impossibilité.
(1)Première partie de la Somme, depuis la question XXVII jus-qu à la question XLIII inclusivement. C'est l'article premier de la XXXI! question,qui est intitulé: « Ulrum Trinitasdivinarum persona-ge possit per naturalem rationem cognosci? » — Le Docteur répond: « Impossibile est per rationem naturalem ad cognilionetn Trinitatis divinarum personarurn pervenire.Ostensum est enim supra,quodhomo per rationem naturalem in cognitionem Dei pervenire non potesl, nisi ex creaturis.....Virtus autem creativa Dei est communis toti Trinîtati. Unde pertinet ad unitatem essentiae, non ad distinctionem persouarum. Per rationem igitur naturalem cognosci possunt de Deo ea quae pertinent ad unitatem essentiae, non antem ea quae pertinent ad distinctionem personarum. Qui antem probare nitîtur Trinitatem personarum naturali ratione, tldei dupliciter derogat. 1° Quidem, quantum ad dignitatem ipsius fidei, quae est ut sit de rébus invisibi-libus, quao rationem humanatn excedunt.... 2° Quantum ad utilitatem trahendi alios ad fidem. Cum enim aliquis ad probandum fidem in-ducit rationes quae non sunt cogentes, cedit in irrisionem infidelium. Credunt enim quod hujusmodi rationibus innitamur, et propter eas credamus, — Quae igitur fidei sunt, non sunt tentanda probiri niai per aucloritates his qui auctorilates suscipiunt. Apnd alios vero suf-iicit defendere non esse impossibile quod praedicat fides. »
(2)
N'est-ce pas la le vrai langage de la raison? O philosophes rationalistes, que ne parlez-vous comme saint Thomas!... Au reste, on voit que la prétention de démontrer tous les dogmes par la lumière natu¬relle , n'est pas une nouveauté. Saint Thomas la combattait au XIII siècle, et dans le siècle suivant elle était encore soutenue par des hérétiques et des sophistes, notamment par Raimond Lulle.
Page 34 et 35
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Autre charge écrasante pour la raison laissée à elle-même : la nécessité de corriger ses propres erreurs.
L'Église, d'après le rationalisme mitigé, ne doit jamais sévir contre la philosophie, mais attendre patiemment qu'elle se corrige elle-même. Hélas ! pour se corriger elle-même, comment s'y prendra-t-elle ? Voyons : chaque philosophe devra-t-il se corriger tout seul, ou bien quelques-uns auront-ils grâce d'état pour corriger les autres ?
Si chacun est à soi-même son propre correcteur, sur quelle base et d'après quels principes opérera-t-il ? Qui lui dira que ce qu'il croyait vrai hier, est faux aujour¬d'hui; et que ce qu'il prend pour vrai aujourd'hui, ne lui paraîtra pas faux demain ?
Si vous admettez des correcteurs d'office, le seront-ils aussi pour eux-mêmes, ou seulement pour les autres ? Et puis qui les désignera ? qui leur donnera mission ? où trouveront-ils la certitude qu'ils doivent transmettre, et les moyens de la transmettre efficacement, et les sanctions nécessaires contre les récalcitrants ? Et si les non correcteurs se mettent en tête de le devenir, comment les empocherez-vous ? Le philosophe Paul est correcteur, le philosophe Jacques ne Test pas : pourquoi Jacques a-t-il tort ? pourquoi Paul a-t-il raison ? et comment la correction infligée par Paul à. Jacques, aurait-elle la vertu de persuader ce dernier ? — Et si Claude, un troisième philosophe, trouve que c'est Jacques qui a raison, et Paul qui a tort ? — Et si Martin, quatrième philosophe, tout aussi bon rationaliste que les trois autres, vous jure que la philosophie de Paul ne vaut pas plus que celle de Jacques, et celle de Jacques pas plus que celle de Claude ?
Mais, puisque les raisonnements a priori vous embarrassent, tournons-nous du côté de l'expérience. Connaissez-vous une philosophie humaine, qui se soit corrigée toute seule ?S'esl-elle corrigée, la philosophie antique, devenue par le nombre des philosophes tous plus ou moins correcteurs, le pandémonium de toutes les erreurs et de toutes les turpitudes ? — S'est-elle corrigée, la philosophie protestante du libre examen, divisée, morcelée, dépecée en autant de sectes qu'il y eu et qu'il y a de protestants; au point que, de nos jours, protestantisme signifie négation de toute doctrine obligatoire ? — S'est-elle corrigée, notre pauvre philosophie rationaliste, qui s'en est allée mourir dans le panthéisme, dans le scepticisme, dans le nihilisme, dans le désespoir?
Oh ! que la raison humaine est stupide, de vouloir se suffire ! Oh ! que Dieu est bon, de ne pas la laisser à ses propres forces, disons plutôt à ses propres faiblesses, et de l'éclairer par l'autorité toujours vivante et infaillible de son Église !
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 35 et 36
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
Autre charge écrasante pour la raison laissée à elle-même : la nécessité de corriger ses propres erreurs.
L'autorité infaillible de l'Église catholique, c'est l'arche sainte, qui rend les vrais oracles, et qui, Dieu merci, ne sera jamais réduite au silence. L'Église a reçu de Jésus-Christ, son divin fondateur, l'ordre de parler à tous les peuples et à tous les siècles ; l'Église, fidèle à cet ordre, parlera toujours et partout.
— Je t'ai établie pour que tu sois la gardienne et la maîtresse de ma parole divine.
— Oui, Seigneur, je garderai ce dépôt sacré.
— Tu ne le livreras jamais ? — Jamais, Seigneur.
— Tu publieras toutes les vérités ?
— Je les publierai toutes.
-—- Tu proscriras toutes les erreurs ?
— Je les proscrirai toutes.
— Tu élèveras la voix, et tu crieras à travers les nations, même quand les nations feront la sourde oreille ?
— J'élèverai la voix, et je crierai.
— Va, ma fille, je te fais immortelle, comme la vérité dont tu es l'organe; dès cette heure j'arme ton bras de ma force, je dépose ma parole sur tes lèvres, j'embrase ton cœur de mon amour; avec cela tu traverseras les générations humaines, et tu les instruiras. Et moi je suis avec toi tous les jours jusqu'à la consommation des siècles.
Et voilà pourquoi, malgré les aberrations sans nombre des philosophies humaines, il reste chez les hommes un peu de vérité et de raison.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 37
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LE SYLLABUS base de l'union Catholique !
CHAPITRE II.
RATIONALISME MODÉRÉ,
RATIONALISME MODÉRÉ,
3° Le rationalisme modéré, se faisant l'écho des rengaines de la fausse science, jette à la face de l'Église deux imputations calomnieuses, lorsqu'il ne craint pas de dire qu'elle arrête le progrès des sciences, et qu'une méthode, dont les siècles ont prouvé les avantages, n'est plus en rapport avec les besoins du temps.
Non, il n'est pas vrai que l'Église soit un obstacle au progrès des sciences humaines. Mille et mille faits protestent énergiquement : et les encouragements multipliés que l'Eglise donne aux sciences, et les services qu’elle leur rend, et les savants qu'elle forme dans toute» les branches, et les pays qu'elle civilise. Cette accusation n'est tolérable nulle part ; niais sur les lèvres d'un homme se disant chrétien, elle est singulièrement odieuse. On dirait un fils prodigue, qui cherche à faire interdire sa mère de ses droits civils, sous le faux prétexte qu'elle tombe en enfance. Que sont-ils, ces ingrats qui accusent d'ignorantisme l'Église de Jésus-Christ, et que seraient-ils sans elle ?Peut-6trc des sauvages errants au fond des bois, à peine distincts des brutes, se nourrissant d'herbes, de glands ou de chair humaine.
Non, il n'est pas vrai que la méthode en honneur chez les docteurs chrétiens, soit incompatible avec les besoins de notre époque (1).
D'abord, qu'on veuille bien le remarquer, l'Église ne condamne absolument aucune méthode, et n'en canonise aucune à l'exclusion do toute autre. Sans dissimuler ses préférences surabondamment justifiées pour la méthode synthétique ou de démonstration, elle sait aussi, le cas échéant, faire usage de la méthode analytique ou d'invention ; elle conseillera volontiers cette méthode d'invention à ceux qui ont encore à trouver la vérité, par l'étude des motifs de crédibilité, qui les conduiront à reconnaître le fait de la révélation divine et l'autorité suprême de l'Église en matière d'enseignement religieux.
(1) Sur la méthode à suivre dans les études théologiques, on consul, tera avec fruit le P, Perrone, De Lotis theologicis 3 partie, 2 section, de Methodologia.
Le R. P. Petitalot sur le Syllabus, 1877,
page 37 et 38
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
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