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A DIEU par la souffrance

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Message  Monique Jeu 30 Juin 2011 - 1:02

A DIEU
par la souffrance


PREMIERE PARTIE

D'où vient la souffrance ?

Un jeune prêtre rencontra un jour, dans la banlieue rouge de Paris, un pauvre ouvrier qui avait eu une existence bien dure. Avant de le quitter, il lui serre la main et l'invite à se tourner vers Dieu ; mais le malheureux l'interrompt aussitôt :

« Comment pourrais-je L'aimer ? Il ne m'a fait que du mal ; cependant, je Lui pardonne ».

Pour beaucoup, la souffrance est non seulement une énigme, mais un scandale. Irrités par les maux qui les accablent, au lieu d'implorer le secours de Dieu, ils se dressent contre lui et l'accusent d'injustice et de cruauté. Mieux éclairé, le chrétien n'ignore pas que le monde n'est plus tel que Dieu l'a fait ; mais en face d'une dure épreuve ou d'une grande calamité, comme la guerre, il est déconcerté et sur ses lèvres on surprend parfois aussi des paroles de murmure et, même de blasphème. On l'entend crier tout, haut :

« Si Dieu était aussi bon qu'on le dit serions-nous condamnés à tant souffrir ?... «

Le chrétien ne tiendrait pas ce langage s'il levait les yeux vers le Ciel, où nos souffrances d'un jour seront changées en joie éternelle. Oserait-il se plaindre si dans sa détresse, il regardait Jésus crucifié ? En voyant Celui qui est la sainteté même supporter si patiemment tous les tourments et tous les outrages, il soupçonnerait la valeur et la fécondité de la douleur. Mais la pleine lumière sur le problème de la souffrance ne sera faite qu'au Ciel, lorsque le plan divin pour le salut et la rédemption du monde nous sera révélé dans tous ses détails.

En attendant que vienne le jour qui mettra fin à nos incertitudes et à tous nos maux, essayons de découvrir, à la lumière de la Révélation, les lois de la divine Providence. Le peu que nous comprendrons augmentera notre confiance en la miséricorde de Dieu, qui a transformé en moyen de salut les peines que nous avons méritées par nos péchés.


A.S. Perret O.P.
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EDITIONS DE LA VIE CHRÉTIENNE
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Message  Monique Sam 2 Juil 2011 - 1:46

A DIEU
par la souffrance


La souffrance dans la vie humaine
La vie est une nuit à passer dans une mauvaise hôtellerie. Sainte Thérèse.


Sous une forme originale, la grande Carmélite nous dit ce qu'il faut penser de la vie présente. Bien avant elle, l'auteur inspiré de l' « Ecclésiaste » avait proclamé qu'il y a « un temps pour pleurer et un temps pour rire » (Eccl., III, 4).

Ces paroles n'ont pas cessé d'être vraies ; elles sont plus vraies que jamais. Non pas qu'il y ait aujourd'hui plus de causes de souffrances que dans le passé, mais on semble ne plus savoir souffrir depuis qu'on a perdu, avec l'esprit de sacrifice, l'habitude de regarder en haut pour y chercher force et courage.

L'humanité a multiplié ses conquêtes dans le domaine matériel, mais elle n'est pas arrivée et elle n'arrivera jamais à faire de ce monde un nouveau paradis, quoi qu'en pensent certains esprits. La souffrance est devenue, depuis la chute de notre premier père, la compagne inséparable de l'homme; elle a en nous des racines trop profondes pour que nous puissions les extirper. On a pleuré dans les temps passés ; on pleurera dans les temps qui viendront. La douleur sera toujours la loi de la vie ; finissent toujours par se faire pincer . C'est même trop dire : sous l'apparence du bonheur, les mondains cachent souvent une incurable tristesse et un profond dégoût de la vie ; on se lasse des plaisirs et des fêtes.

Dans un riche château du Sud-Est de la France, sur les boiseries qui ornent le plafond d'une grande salle, on peut lire de curieuses devises, écrites en lettres d'or. Au centre, en bonne place, se trouvent ces mots : « Pour une joie cent douleurs ». Est-ce bien vrai ? Il y a sans doute des existences qui sont remplies par d'incessantes épreuves ; mais la vie a aussi ses joies, parfois même de grandes joies. La terre ne produit pas que des ronces et des épines : elle nous offre aussi des fleurs et des fruits. Il y a des jours où nous goûtons la douceur de vivre. Ne pas le reconnaître serait nous montrer ingrats envers Celui à qui nous devons tous les biens dont nous jouissons.

Mais on trouve tout naturel de jouir ; on regarde le bonheur comme une chose qui nous est due. Parce qu'elle nous blesse dans notre âme ou dans notre chair, la souffrance nous apparaît, au contraire, comme un injuste agresseur et notre premier mouvement est de nous insurger contre elle. Nous agissons envers Dieu comme ces personnes qui s'empressent d'oublier les bienfaits reçus, dès qu'on ne fait plus pour elles tout ce qu'elles désirent. Les services passés ne comptent plus ; désormais, elles se plaindront de notre indifférence et de notre abandon.

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Message  Monique Dim 3 Juil 2011 - 2:30

A DIEU
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La souffrance dans la vie humaine


Des diverses épreuves auxquelles nous sommes exposés, la maladie est l'une des plus redoutées, parce qu'elle nous prive d'un bien très apprécié. Ne dit-on pas communément : « Qui a santé a tout » ? L'homme qu'un mal incurable immobilise sur son lit a beau être riche, il est plus à plaindre que l'humble ouvrier qui gagne son pain par un dur travail.

Considérée au point de vue moral, la santé n'est par elle-même la source d'aucune vertu ; mais elle constitue une condition favorable et un auxiliaire précieux. Elle rend plus facile l'accomplissement du devoir et la Continuité de l'effort ; il faut avoir le physique en bon état pour résister à la fatigue et accomplir une tâche qui demande une application soutenue.

La santé nous met à l'abri des dépressions nerveuses qui ruinent l'énergie et des souffrances physiques qui nous empêchent de poursuivre l'œuvre que nous avions commencée. Toutes nos tâches sont alourdies quand notre santé est défaillante ; nous n'avons plus ni force ni entrain. On peut, avec la grâce et au prix de pénibles efforts, vaincre cette difficulté ; on a vu des Saints continuer leur vie de labeur et pratiquer les plus hautes vertus, malgré de cruelles maladies.

Mais le plus souvent, à cause de l'humaine faiblesse, on reste inerte. sans courage, devant la tâche à remplir. Aussi serait-il déraisonnable de gaspiller sans raison notre santé. Nous devons en user avec sagesse et discrétion, a moins que la charité ou d'autres obligations nous fassent un devoir de la sacrifier. « L'esprit dit Saint François de Sales, doit traiter le corps comme son enfant, quand il obéit, sans l'assommer ; mais comme un sujet rebelle, quand il se révolte. » (1)
La santé a aussi la plus heureuse influence sur notre moral et. en particulier, sur notre humeur C'est bien souvent au fond de notre organisme qu'il faut chercher la cause de notre tristesse ou de notre gaieté ; c'est au dedans de nous qu'il fait beau ou mauvais temps. Nos diverses humeurs nous font voir les choses sous des couleurs différentes, qui sont tantôt roses et tantôt noires.

La bonne humeur nous les fait apprécier avec optimisme ; elle nous est d'un puissant secours pour supporter les ennuis, les déceptions, les contrarié tés de la vie. Avec elle, nous sommes moins sujet aux émotions déprimantes et aux découragements ; sous le coup du malheur, nous gardons notre sérénité et notre sang froid.

La santé est donc un bien précieux ; aussi craignons-nous de la perdre et redoutons-nous la maladie avec son cortège de douleurs et de privations. Être frappé au printemps de la vie par un de ces maux contre lesquels la science est impuissante, n'avoir plus devant soi que la perspective d'une souffrance qui s'achèvera dans la mort, il y a de quoi abattre les courages les mieux trempés, surtout lorsqu'on est privé
du grand bienfait de la foi.


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Message  Monique Mer 6 Juil 2011 - 3:37

A DIEU
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La souffrance dans la vie humaine


Chez les malades, la douleur physique est accompagnée de peines morales qui, pour être cachées, n'en sont que plus lourdes à porter. Ce n'est pas sans angoisse ni déchirement qu'ils voient leur avenir brisé et leurs rêves de bonheur à jamais évanouis. Et l'humiliation de se sentir réduit à l'impuissance et de dépendre de la charité ou du bon plaisir des autre ?

Pour les malades, tous les jours se ressemblent et ils sont affreusement monotones. La douleur succède à la douleur et parfois même toutes les douleurs semblent fondre à la fois sur eux.

« La grande souffrance du malade, écrit Mlle S. F., est de se sentir anormal, de n'être pas comme les autres, de vivre une vie contre nature.

« Les autres aussi ont leurs contrariétés et leurs épreuves ; mais faits pour marcher, ils marchent ; faits pour lutter, ils luttent ; faits pour faire souche, ils font souche ; faits pour vivre, ils vivent. Et nous qui nous nous sentons faits pour la vie, nous mourons chaque jour ; nous voudrions agir et nous sommes condamnés à l'inaction. Notre cœur est-il plein d'amour, nulle expansion ne lui est permise ; nous brûlons du désir de nous dévouer et de servir ; il nous faut accepter d'être servis...

« L'âme vit, mais c'est dans un corps mort ; si elle veut se donner, celui-ci y met obstacle. L'harmonie et l'entente n'existent plus entre eux ; le corps n'est plus le serviteur et l'âme n'est plus maitresse chez elle ; c'est le désordre.

« Les autres vont, viennent et, la vie au cœur, réalisent leur destinée. Pour nous, la jeunesse, temps de toutes les semences, est morte déjà, et c'est, au regard humain, une chose atroce...




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Message  Monique Jeu 7 Juil 2011 - 0:55

A DIEU
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La souffrance dans la vie humaine


La grande souffrance, pour beaucoup d'entre nous, c'est d'être chassé du cœur des vivants. Le mot est cruel, on n'a pas voulu nous chasser ; mais le mal est un fossé que nous avons été seuls à franchir. Les plus aimants des amis ne descendent pas dans la tombe de celui qu'ils ont accompagné jusqu'à sa dernière demeure. Dans le tombeau de notre douleur, nos amis non plus ne sont pas descendus. L'éloignement, pour ceux qui sont en sana ou à l'hôpital, aide à l'oubli ; on s'habitue à vivre sans nous, c'est si normal !

Quand la maladie se prolonge indéfiniment, nos proches finissent par n'y prêter plus guère attention ; elle devient comme une de ces choses journalières qu'on ne regarde plus. Et c'est encore une nouvelle peine ; nous sommes humiliés de sentir que personne ne souffre plus de notre souffrance et qu'on n'a plus de pitié pour nous.

Et il reste encore cette grande dépendance qui nous fait sentir une fois de plus notre infériorité et notre impuissance. Attendra tout des autres, tout leur devoir, ne rien pouvoir pour eux ! Et quand leur dévouement se lasse ?... Être rivé à un carcan de plâtre est terrible, mais c'est chose moins terrible peut-être que d'être immobilisé par un absolu manque de forces.

Et je ne parle pas des angoisses morales, des crises cardiaques ou intestinales, des interventions chirurgicales ! On n'en finirait point si on voulait énumérer toutes les douleurs physiques et morales qui accompagnent trop souvent la maladie...

Le malade incroyant murmure et se révolte : « Pourquoi suis-je condamné à tant souffrir, pendant que les autres jouissent de tous les biens de la vie ? » Un tel langage est excusable de la part de celui qui n'a pas la lumière de la foi.



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Message  Monique Jeu 14 Juil 2011 - 2:54

A DIEU
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La souffrance dans la vie humaine


Madame Garnier. la fondatrice de l'Œuvre du Calvaire, visita un jour une malheureuse femme, couchée sur la paille, et dont la poitrine était dévorée par un cancer. Après avoir pansé ses plaies, elle lui dit en la quittant : « A bientôt, ma chère amie, ayez confiance en Dieu ». — « Mais, répondit la malheureuse avec colère, s'il y avait un Dieu, serais-je dans cet état ? »

Madame Garnier revint tous les jours ; elle la soignait comme sa propre fille. Un matin, elle la vit qui pleurait : « Mais qu'y a-t-il donc ? Seriez-vous plus souffrante ?» — « Non, Madame, mais je pense maintenant qu'il faut un ciel pour récompenser une sainte comme vous ; moi aussi, je crois. »

Il faut en effet une autre vie pour que tout soit rétabli selon la justice ; Notre-Seigneur l'a enseigné dans la parabole du Mauvais Riche. Cet homme, qui s'habillait de pourpre et de fin lin, festoyait tous les jours. Satisfait et repu, il ne donnait même pas un morceau de pain à un pauvre, nommé Lazare, qui était couvert d'ulcères et qui se tenait devant sa porte. Il arriva que le mendiant mourut, et il fut emporté par les anges auprès d'Abraham, dans le séjour des justes. Le mauvais riche mourut aussi et il fut enseveli dans l'enfer.

Tandis qu'il était dans les tourments, il vit de loin Abraham et Lazare. Il supplia Abraham d'avoir pitié de lui : « Souviens-toi, lui dit Abraham, que tu as reçu les biens durant ta vie, et Lazare les maux. Maintenant, il est consolé, et toi, tu souffres. » (S. Luc, XVI, 19-25.)

Quel renversement des situations ! Parce qu'il a souffert avec patience, le pauvre mendiant partagera le bonheur du Christ, tandis que le riche, orgueilleux et jouisseur, devra expier ses fautes au milieu des flammes éternelles.



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