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L'existence de Dieu.

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Message  gabrielle Jeu 24 Juin 2010 - 17:52

Il n'est pas toujours facile de comprendre la théologie.

Saint Thomas d'Aquin dit à la suite de saint Albert le Grand: "La théologie est enseignée par Dieu; elle enseigne Dieu , et elle conduit à Dieu"

Pourtant l'étude de la théologie rend la foi plus ferme, plus alerte. Il faut donc pour entreprendre des études théologiques, la grâce de la foi: " Crois pour comprendre" ( S. Augustin); mais il faut aussi un effort de volonté et de coeur: "Celui qui ne sait pas souffrir pour la vérité ne sait pas non plus ce que c'est que de l'aimer"

Ce que je propose, par une suite de dossier, est une sorte de "vulgarisation" de la théologie.

En espérant, que cela nous sevira tous à aimer davantage le Seigneur.


A venir

Article I

Dieu existe

Référence

Sythèse générale de la théologie
Tome I
Dieu et sa Création
J. Gariepy, p.m.é. et I. Sauvé, p.s.s.
Éditions de l' Institut Pie XI
Montréal
Nihil obstat 8 augusti, 1955
Imprimatur 8 augusti, 1955
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Message  ROBERT. Jeu 24 Juin 2010 - 23:17

bounce Very Happy
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Message  Sandrine Ven 25 Juin 2010 - 12:01

Merci Gabrielle, ça promet d'être très intéressant cheers
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Message  gabrielle Ven 25 Juin 2010 - 16:27

ARTICLE I

DIEU EXISTE

"DIEU EST". Ces deux mots à peine prononcés, deux camps opposés nous barrent la route. Le premier dit: Ne cherchez pas des preuves, du moins du côté de la raison. Besogne vaine, car "Dieu est" est une vérité évidente, assez claire pour être connue par elle-même. Le deuxième, à l'extrême opposé, insiste : N'essayez pas de prouver "Dieu est" ; c'est indémontrable. Impossible d'avancer sans avoir répondu.


Pour les partisans de "l'évidence".

a) Dieu lui-même se révèle comme "non évident". Il dit dans l'épître aux Romains, 1, 20, que les païens ont besoin de l'intermédiaire des créatures pour arriver à savoir qu'il existe. Comme il habite, dit-il» "une lumière inaccessible", il ne peut être vu ou connu ici-bas que "dans un miroir, en énigme". (Cor.,
XIII, 12 )



b) L'Eglise, au XVIIe siècle, met à l'index les Méditations de Descartes et, au XVIIIe, la Recherche de Malebranche, qui tiennent pour l'évidence sous le nom d'ontologisme. En 1861, le Saint-Office censure la doctrine qui dit : "La connaissance immédiate de Dieu, au moins habituelle, est essentielle à l'intellect humain, de sorte que sans elle il ne peut rien connaître". L'ontologisme italien est réprouvé en 1887.

c) "Dieu est", voilà sans doute une vérité évidente en soi, mais pas nécessairement évidente pour celui qui, du dehors, la considère. "Le triangle est une figure géométrique", est une proposition évidente à l'envisager en elle-même, mais ne l'est pas au point de vue de celui qui ignore ce qu'est une figure géométrique et quel sens a le mot triangle. Il y aura donc besoin d'explication. A plus forte raison pour "Dieu est". L'homme est en présence de Dieu "comme un observateur qui ne peut pas regarder le soleil en face, alors pourtant que rien n'est plus visible". "Dieu existe" serait évident ou connu par soi, si Dieu était l'objet immédiat et premier de la connaissance humaine. Or il n'en est rien. L'objet propre de l'esprit humain est l'existant sensible; ce n'est qu'après l'avoir saisi, que jaillit en lui la reconnaissance de Dieu. Elle est donc le fruit d'un raisonnement, non pas d'une évidence ou d'une intuition (quoique nous tendions vers elle; ce sera la vision béatifique).


pages 29-30

a suivre
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Message  gabrielle Sam 26 Juin 2010 - 16:20

Pour les partisans de la "non démonstration".

a) "Oui, foncièrement vains tous les hommes qui ont ignoré Dieu, et qui, par les biens visibles, n'ont pas été capables de connaître Celui qui est, ni reconnu l'artisan en considérant les œuvres... Ils ne sont point pardonnables. S'ils ont été capables d'acquérir assez de science pour pouvoir scruter l'univers, comment n'en ont-ils pas plus tôt découvert le Maître". (Sagesse, XIII, 1, 8, 9). Dieu peut être connu à partir de la nature; l'esprit humain parviendra à la connaissance naturelle de l'existence de Dieu.


b) Le Nouveau Testament corrobore l'Ancien par un texte fort apparenté. "La colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui tiennent la vérité captive dans l'injustice. Car ce qu'on peut connaître de Dieu se dévoile à leur esprit: Dieu le leur a dévoilé; ses invisibles richesses depuis la création du monde se laissent voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité, en sorte qu'ils sont inexcusables..." (Rom., 1, 18-21). Ces mots s'adressent à l'ensemble des hommes pouvant connaître Dieu en partant du monde extérieur. Ils cadrent parfaitement avec la volonté en Dieu du salut universel.

c) Après les Pères de l'Eglise, qui invoquent souvent ces deux passages le Magistère parle. Ainsi le Concile du Vatican définit la possibilité pour la raison de connaître avec certitude l'existence de Dieu. Les encycliques "Aeterni Patris" de Léon XIII en 1879 sur l'enseignement de la philosophie de saint Thomas et "Pascendi" de saint Pie X en 1907 condamnant les erreurs des modernistes utilisent, toutes deux, le texte cité de saint Paul aux Romains. De plus le "Serment antimoderniste" l'explique. Enfin Pie XI, dans l'encyclique "Studiorum ducem" en 1923, écrit qu'en fait de démonstration de l'existence de Dieu, les arguments classiques de saint Thomas d'Aquin sont de tous les plus inébranlables.

d) Qu'y a-t-il de plus conforme à la raison et, en un sens, de plus facile que de remonter de l'effet à la cause? Il suffit de regarder le monde (et soi-même). D'une part, il existe: D'autre part, il ne se suffit pas. Tout appelle une cause qui se suffit, qui est absolument .


pages 30-31
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Message  ROBERT. Dim 27 Juin 2010 - 1:58

gabrielle a écrit:
Enfin Pie XI, dans l'encyclique "Studiorum ducem" en 1923, écrit qu'en fait de démonstration de l'existence de Dieu, les arguments classiques de saint Thomas d'Aquin sont de tous les plus inébranlables.
cheers
ROBERT.
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Message  gabrielle Mar 29 Juin 2010 - 15:00

DIEU EST ou l'existence de Dieu est la vérité (de foi définie).

a) La sainte Ecriture est apportée si le chercheur est croyant. En elle Dieu, par une action libre et essentiellement surnaturelle, a levé un coin du voile des mystères surnaturels, parfois même des vérités naturelles de la religion. Voici le maître texte:

"Moïse poussait son troupeau en avant dans le désert et il parvint jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. Voyant un buisson qui brûlait sans se consumer, il se dit: "Allons! que je voie cette merveilleuse vision. Pourquoi donc ce buisson n'en finit-il plus de brûler? En s'approchant, il entend une voix qui l'appelle au milieu du buisson. Il y répond. Il demande qui l'a interpellé. La voix s'élève: "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob". Moïse reçoit une mission qui lui paraît difficile et suscite chez lui des objections. Définitivement vaincu par la voix, il dit : "J'irai donc vers les enfants d'Israël et je leur dirai: Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. Mais s'ils me questionnent: Quel est son nom ? que leur répondrai-je ? Alors la voix retentit: Je suis celui qui est. Vous direz aux enfants d'Israël : Celui qui est m'a envoyé vers vous". (Au livre de l'Exode, 3, 2-15).

b) La raison.

1. Préliminaires — Pour l'incroyant, qui n'admet pas le témoignage de l'Ecriture sainte et qui prétend que la certitude de Dieu est un produit de la foi, mais non pas de la science, il doit se rabattre sur la preuve par la raison. Toutefois le croyant lui-même y trouve son profit. Car l'Eglise maintient les droits de la raison. Et pourquoi la "théologie" sinon pour arriver à la simple "intelligence de la foi" ? Bien plus, le croyant a ici un avantage sur son frère, l'incroyant. Il sait, par la foi, qu'il est possible à la raison humaine de connaître sans crainte d'erreur l'existence de Dieu.

Thomas d'Aquin, le génie le plus représentatif de la raison, expose cinq preuves, dont l'aboutissement dit: Dieu est (1, p. 2, art. 3). On omet les deux premières. D'abord celle qui constate le "changement" ou le perpétuel "mouvement", dans lequel les êtres multiples sont mus et meuvent (ne faudra-t-il pas un être qui meut les autres, mais n'est mû par rien?) Puis celle qui, regardant l'univers, y voit de nombreux "effets" liés à des causes, celles-ci étant enchaînées l'une à l'autre, au point qu'une "cause causante" devient à son tour "causée" (ne faudra-t-il pas en trouver une pleinement efficiente, jamais "causée?) Elles peuvent se rattacher à la quatrième.

2. Preuve par la contingence ( 3e dans la Somme ). — Il y a une contingence universelle. Les êtres ne jouissent pas toujours de l'existence; ou ils ont commencé d'exister, ou ils sont détruits et cessent d'être. Donc, si un être absolument contingent existe en fait, cela n'est intelligible que s'il reçoit actuellement l'existence de l'Etre absolument nécessaire, qui est Dieu, l'Existant. Tout est par un Autre. Lui seul est par soi et soutient le reste par soi. Nous voilà amenés devant CELUI QUI EST.

3. Preuve par les DEGRES DE PERFECTION (4e dans la Somme). — Chez tous les existants observables, que ce soit en nous ou autour de nous, on voit toujours du plus ou moins bon, du plus ou moins vrai, du plus ou moins beau: c'est le règne de la relativité, de la "dégradation". Puisque le bon, le vrai et le beau sont des aspects de l'être, constater des "degrés" chez eux, c'est donc apercevoir des "degrés" dans l'acte d'être. Ils nous servent d'échelle.

S'il y a une perfection réalisée à des degrés divers, cela ne s'explique que par participation actuelle à un degré suprême, qui la réalise à l'infini. Ces degrés ne manifestent-ils pas l'imperfection ? Quand le Bien, le Vrai et le Beau, qui n'impliquent aucune imperfection dans leur énoncé, se rencontrent, dans différents êtres, "avec du plus ou du moins", aucun de ceux qui les possèdent ainsi ne suffit à en rendre compte. Qui le fera? Seul le très bon, le très vrai, le très beau. C'est dire le très existant (ou le plus être des êtres). Car les trois perfections nommées sont les facettes de l'être. Donc, la forme idéale à laquelle participent les existants de toute nature, la cause exemplaire, raison d'être du reste, sera l'EXISTANT parfait, "Il sera la forme sur laquelle tout autre existant sera tenu de s'appuyer pour se laisser mouler dans l'acte d'être". C'est l'Acte pur: c'est Dieu. Il n'y a pas en Lui de plus ou moins. Il dit: Je suis. C'est son nom.


pages 32-34
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Message  gabrielle Jeu 1 Juil 2010 - 15:37

4. Diversion COMMUNISTE

On dit que les preuves de l'existence de Dieu n'ont jamais converti personne. Notons d'abord que Thomas d'Aquin ne prétend pas épuiser tout ce qu'il est possible de dire sur l'existence de Dieu. En tout cas, la théologie vise à engager la raison pratique et, en définitive, à transformer le monde.

Pour sûr, le communisme, ou mieux le marxisme du nom de son auteur, le veut. Il a une doctrine, une pensée directrice, un système d'idées. Sa base est la matière. Nous aussi, nous partons de l'existant sensible, mais plutôt comme d'une piste de décollage, que nous survolerons. Le marxisme, au contraire, colle à la matière. Elle lui donne "l'explication scientifique de l'univers" et remplace "l'hypothèse Dieu" pour découvrir l'origine, la nature, le sens et la finalité du monde. Il n'y a pas d'être au-dessus du monde matériel: voilà de quoi bouleverser toute une vie.

Les communistes remarquent le mouvement, le changement dans les choses, mais ne remontent pas à un être non soumis à cette loi. Tout est changement, apparition et disparition. "Il n'y a rien de définitif, d'absolu, de sacré, rien n'existe que la marche ininterrompue du devenir et du transitoire".

La matière est la réalité première. Tout évolue sous la poussée du progrès universel. Au cours de cette " marche " de la matière, un jour, à un point de rupture très particulier, ELLE s'est mise à penser par le moyen du cerveau, l'organe producteur de la pensée ( Engels ). Staline, dans son ouvrage "Matérialisme dialectique et matérialisme historique", raconte à son tour ce coup de barre décisif, qui évite la rencontre de Dieu.

Car l'Idée de Dieu, c'est l'homme qui l'invente. Il y rassemble tout ce qu'il est, tout ce qui lui manque, tout ce vers quoi il tend. Et indigné, Cachin écrit dans "Science et religion": "L'homme a donné à Dieu ses propres attributs". Ainsi l'homme, qui devrait achever en lui l'évolution de la matière, se détourne de sa vraie fin en se créant un idéal extérieur à lui-même, en s'accrochant à un concept vide, à ce Dieu.

Devant une franchise si brutale, quand nos frères se séparent de nous dès la première démarche de la raison, qu'il semble que nous n'avons pas le même père, que ferons-nous? Avant d'exploiter tout argument, nous dirons: "Notre Père, que votre nom soit sanctifié sur la terre comme au ciel".


pages 34-35
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Message  gabrielle Sam 3 Juil 2010 - 19:49

5. Autre preuve par le gouvernement des choses ou L'ORDRE. — Le fait est qu'il y a dans la nature, chez les êtres dépourvus d'intelligence, des MOYENS admirablement ordonnés à des fins, car, dit saint Thomas (1a, q. 2, art. 3), ces êtres dépourvus d'intelligence, comme les astres, les plantes, les animaux, agissent toujours, ou du moins le plus souvent, pour produire ce qu'il y a de mieux". Par exemple, la finalité ou l'ordre apparaissent dans le mouvement du soleil, dans celui de rotation de la terre autour de son axe en 24 heures produisant le jour et la nuit, celui de translation autour du soleil en 365 jours produisant la variété des saisons, dans l'organisme des plantes pour se nourrir et se reproduire, plus encore dans celui des animaux, soit inférieurs, soit supérieurs. Il suffit de penser à l'abeille, à la structure de l'oeil, au corps du bébé qui naît.

PRINCIPE
: Les êtres qui ne possèdent pas l'intelligence ne peuvent tendre vers une fin que s'ils sont dirigés par une cause intelligente. Si l'hirondelle ou l'abeille agissent en ignorant la raison d'être de leur action, l'intelligence, elle connaît la fin et la raison d'être des moyens.

L'intelligence seule (non la matière ou le hasard) est cause parfaite de l'ordre, qu'il soit stable ou successif. Mais est-il nécessaire, dit-on, de recourir à une intelligence infinie ? Sans doute, dans un "ordre limité", celui d'une montre ou autre, une intelligence limitée (disons l'homme) peut diriger parfaitement. Mais il s'agit ici de l'ordre de l'univers. On aura beau imaginer une intelligence suréminente, si elle n'est pas infinie, elle aura une vie intellectuelle mêlée d'imperfection et n'ayant pas en soi sa raison d'être. Elle sera participée. Elle demandera, comme source explicative, une Intelligence réalisée absolument à l'infini, à savoir la Pensée même, la Vérité même et donc l'Etre même. C'est Dieu, ordonnateur de tous les êtres à leur fin.

Conclusion

a) Les preuves de l'existence de Dieu s'accumulent ou se réunissent en faisceau, en synthèse. Saint Augustin la démontre par la vie de l'esprit et par l'inclination tendant au bonheur parfait par la possession du bien absolu. On cite la preuve de "l'intuition mystique" et celle qui vient du consentement universel. On considère encore l'aspect social de l'idée de Dieu.

La "solution Dieu" est convaincante. L'athéisme laisse tout le problème. Au-dessus des balbutiements de la raison, le croyant entend la voix de Dieu se révélant: "Je suis. Je suis Celui qui est".

b) Le Père Sertillanges, O.P., a composé ce "Pater de l'Incroyant" :

"Notre Père, si tu existes, j'ose me tourner vers toi. Si tu existes, ton nom est saint : qu'il soit sanctifié. Si tu existes, ton règne est l'ordre, et aussi sa splendeur: que ton règne arrive. Si tu existes, ta volonté est la loi des mondes et la loi des âmes : que ta volonté soit faite en nous tous et en toutes choses, sur la terre comme au ciel. Donne-nous, si tu existes, notre pain de chaque jour, le pain de vérité, le pain de sagesse, le pain de joie, le pain supersubstantiel qu'on promet à qui peut le reconnaître. Si tu existes, j'ai de grandes dettes envers toi: daigne me remettre mes dettes, comme je remets moi-même, volontiers, à ceux qui me doivent. A l'avenir, ne m'abandonne pas à la tentation, mais délivre-moi de tout mal".

c) "Au sommet de notre âme reprenons contact dès le matin au réveil, avec le premier moteur des esprits et des corps, qui est le Dieu vivant. Disons-Lui: Que votre règne arrive: le règne de l'Intelligence suprême qui dirige les autres. Que votre volonté soit faite: la volonté à laquelle toutes les autres doivent se subordonner pour atteindre leur véritable fin". (Garrigou-Lagrange, O.P.).

Que l'oeuvre de la création nous serve de miroir de l'existence de Dieu ! Tous les soirs les cieux racontent, avec prodigalité de détails merveilleux, la très grande, l'extraordinaire gloire du Très Haut. L'ordre admirable du ciel étoile chante pour nous. N'écouterons-nous jamais, en aucune nuit de notre vie, cette harmonie de l'univers, cette symphonie béatifiante? "C'est le chant très doux et très puissant du Dieu existant et créant. Bienheureux ceux qui l'entendent !'"


pages 36-38
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Message  gabrielle Mer 7 Juil 2010 - 15:41

ARTICLE II
DIEU INFINIMENT SIMPLE

DIEU EST. Il l'a révélé. L'homme a de plus mille raisons, qui ne sont pas nécessairement des syllogismes, pour trouver Dieu.

Un coup admis le "fait" de l'existence de Dieu, nous sommes portés à demander "comment est-il" ou "ce qu'il est".

Sans doute Dieu a donné la réponse à nos deux questions. Il dit: "Je suis Celui qui est. Voilà mon nom" (ou ma nature). Ce bref énoncé devrait nous satisfaire. Ne contient-il pas et le fait d'exister et "le comment il existe?" Mais, en acquiesçant, l'intelligence humaine chancelle. Car ces deux choses, du moins ce qu'elle est habituée de voir partout comme deux, en Dieu sont une seule chose.

L'affirmation "Dieu est" serait supposée nous livrer tout ce qu'il est. Or nous avouons notre incapacité à voir tout Dieu ainsi. Cet Etre, tellement autre que le nôtre, nous cloue sur place. Nous ne pouvons avancer d'un pas. Justement S. Thomas d'Aquin, en habile stratège, nous conseille de reculer.


page 39
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Message  gabrielle Jeu 8 Juil 2010 - 14:50

Technique d'abordage.

Dans une sorte de recul jugé nécessaire, notre élan sera repris à partir de ce que nous sommes.

Respectueusement postés sur " la voie d'évitement", qui communique perpétuellement avec l'Etre, nous tentons, à la manière de Job, un parallèle entre Lui et nous.

Dans cette audacieuse confrontation il se fera une élimination radicale de toutes nos imperfections. Et à mesure qu'elles fondent au soleil de l'Etre, nous avançons vers le Très Haut. Sa simplicité nous déconcerte moins.

Car nous ne connaissons bien que les êtres du monde. Or Dieu n'est pas du tout comme eux. Donc il n'est rien de ce qu'on a vu jusqu'à présent. D'où la technique de négation et d'élimination de nos déficiences, d'une part, et, en contre-partie de cette soustraction, la multiplication de noms d'excellence et d'éminence pour Dieu. Cette "voie d'évitement" de nos imperfections nous conduit à une certaine connaissance de Dieu. Infime sans doute, négative et ténébreuse encore, comme il convient à celui qui pérégrine dans le pays de la foi. Pays des énigmes, pays des miroirs, qui reflètent quelques traits de la personnalité divine. C'est une amorce, une invite à la vision face à face.


pages, 39-40
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Message  gabrielle Ven 9 Juil 2010 - 15:45

Premier déblaiement.

L'opération "parallèle" débute. Nous sommes corporels. Tous les êtres sont formés d'éléments multiples. Ils sont composés. Et Dieu? Un examen attentif, présidé par Thomas d'Aquin (Ia, q. 3), révèle:

1. Dieu n'est pas corporel (de foi définie, 4e Concile de Latran).

a) La sainte Ecriture procédant souvent par élimination, exclut de Dieu tout ce qui indique un être corporel.

Ainsi elle le déclare : "pur esprit", "immatériel", "invisible", "incorruptible", "immuable", "indépendant de tout lieu qui le circonscrirait", (cf. Jean, 4, 24 ; Luc, 24, 39 ; Rom., 1, 20 ; Rom., 1, 23 ; Jac, 1, 17; Act, 17, 24-28). Ces qualificatifs équivalent à: sans corps, ni parties. Dieu est simple. Ce que les Pères de l'Eglise répètent à l'envi.

b) Tout être corporel est nécessairement soumis au changement, donc imparfait et limité. Or Dieu est Celui qui est, l'Existant et non pas un être qui participe à l'existence; il est le principe de l'ordre et non pas ordonné ; i1 est la cause suprême et non la résultante d'une cause qui aurait réuni ses éléments. Donc, Dieu n'est pas corporel, mais immatériel, n'est pas composé, mais simple.

En soi, simple est déjà contenu en: Celui qui est. Mais, nous, qui sommes composés et avons besoin de plusieurs concepts, nous l'ajoutons en le dénommant "attribut". Et de dire : Dieu est simple, cela nous le fait mieux connaître que de dire uniquement : Il est.


pages 40-41
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Message  gabrielle Sam 10 Juil 2010 - 15:51

2. Dieu n'est pas composé en essence, d'une part, et existence...

a) Chez nous et tous les êtres, "exister" n'est pas toute notre nature et ne nous définit pas tout entiers. L'existence est une partie ou composante avec plusieurs autres choses. Nous ne sommes pas l'existence. Elle s'ajoute à notre nature; elle ne la constitue pas, elle n'est pas une seule et même chose avec elle. Il se peut que nous n'existions pas. Et si nous existons, il y aura toujours lieu de disinguer une certaine ligne de démarcation entre notre nature et notre existence.

b) Voilà ce qui ne peut se concevoir en Dieu. "Etre" est son nom, sa nature. "Etre" dit tout ce qu'il est, puisque c'est sa définition. Car il est tout l'Etre et, dans cette simplicité même de l'être, il est toutes ces perfections que nous éprouvons le besoin de nombrer et de nommer l'une après l'autre.

Nous "escaladons" le Très Haut en faisant le lest de ce qui, chez nous, s'avère très bien, mais est intolérable en Dieu. Arrière ces idées fausses, parce que trop calquées sur l'humain, qui nous représentent Dieu "recevant" l'existence. Dieu est l'existence ou, selon saint Augustin, "Dieu est tout ce qu'il a." Dieu est l'Etre subsistant par Lui-même.

c) L'Exode, 3, 14, redit: "Je suis Celui qui est... vous direz: Celui qui est m'envoie vers vous . . . C'est là mon nom pour l'éternité." L'Apocalypse, 1, 4-8: "Je suis l'alpha et l'oméga, CELUI QUI EST, qui était et qui vient, le Tout-Puissant" ou le Très Haut. Avec sainte Catherine de Sienne, Dieu, entrant dans le jeu de "l'opération parallèle", explique : "Je suis Celui qui est, tu es celle qui n'est pas."

Telle est la perfection primordiale, qui distingue Dieu de nous et de toutes les créatures. "Celui qui est: tel est bien le nom qui convient le plus en propre à Dieu, car il exprime non pas une forme de l'être, mais l'être même. Et Dieu seul est l'Etre même, Dieu seul existe par soi." (Garrigou-Lagrange). Quelle singulière simplicité, d'où se déduiront tous les attributs, comme nous disons!
pagesd 41-42
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Message  gabrielle Lun 12 Juil 2010 - 17:40

L'erreur panthéiste.

a) Sa position. — Dieu est simple en lui-même, mais il s'unit au monde. Il n'est pas un corps, mais il est l'âme de ce monde. Il n'a pas de matière, mais il donne sa propre forme à la matière, comme l'idée de l'artiste au bloc de marbre. Dieu est l'Etre, ne serait-il pas tout ce qui est? Ainsi Dieu entre en composition avec le monde, à ce point que tout ce qui a l'acte d'être se nomme Dieu. TOUT EST DIEU.

b) Sa réfutation. — L'Ecriture sainte met une distinction réelle entre le monde et Dieu. "Tout ce qui est a été fait par Lui." (Jean, 1, 3). Le Créateur ne s'identifie jamais avec son ouvrage.

De même, les Pères de l'Eglise ne confondent pas Dieu avec le monde. Quand ils traitent de l'Incarnation, de cette union si intime de la nature divine avec la nature humaine dans la personne du Verbe, ils ont soin de laisser intacte la différence entre ces deux natures et de déclarer hérétique leur confusion.
Le Concile du Vatican: "Dieu doit être reconnu comme étant essentiellement et réellement distinct du monde." (Sess. 3, ch. 1, can. 3 de Deo).

c) Son rajeunissement. — L'Allemand Hegel (1770-1831), disciple de Kant, a fourbi les armes de nos communistes modernes. Karl Marx, leur authentique père, a revisé le panthéisme d'Hegel et le présente sous une forme plus intransigeante.

Pour le marxisme, le monde devient Dieu. Par une évolution ascendante, il absorbe Dieu. L'essence du monde et la personnalité divine auraient un seul et même acte d'être.

Les docteurs de Moscou poursuivent. Il est de la nature de la matière d'être en perpétuelle évolution. Elle se fait "en spirale", c'est-à-dire sous le signe du progrès constant. L'homme et son activité sont un des phénomènes de la matière universelle en évolution. Comment? Voici. Au sein du monde coexistent des forces opposées ou antagonismes. Donc, la lutte (qu'ils appellent "le dialogue") est installée dans l'essence du monde, de la matière. D'où chocs, contradictions. Et du mécanisme de ce "dialogue" est tout sorti : et le développement de la nature et celui des sociétés humaines. L'homme a été construit par ce " dialogue universel ", car un matin, au sein de cette lutte de la matière, est apparue la première lueur d'intelligence. Ainsi tient-elle son origine de la matière.

Aujourd'hui que cette intelligence a produit nos civilisations modernes, il y a accélération dans le mouvement du monde. Aussi le communisme, "pour aller dans le sens de l'histoire", va prendre la direction de cette lutte, de ce "dialogue" mondial. Dès lors, Marx a introduit dans le conflit ce qu'il nomme "l'action dirigée". Elle a engendré, entre autres monstres, "le lavage du cerveau".

La perversion première est dans la déification du monde, de la matière. (Cf. L'Etoile contre la croix, Ire partie, ch. 2e, passim.)


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Message  gabrielle Mar 13 Juil 2010 - 20:41

Conclusion.

La Cause première ne peut admettre aucun genre de composition. Elle est absolument unique et ne peut pas avoir de semblable. Elle est essentiellement une et simple.

Considérons en Dieu cette simplicité dans laquelle se fondent toutes les perfections que nous observons dans les créatures. Qu'elle nous aide à supprimer ce qu'il y a de factice en notre vie ! Unifier nos puissances dans la poursuite de l'idéal, ramener nos pensées et nos affections vers le but nous rapprochera du Très Haut.

"L'âme d'un saint Joseph, d'un saint Jean, d'un saint François, d'un curé d'Ars donnent une idée de la simplicité de Dieu. Plus encore, l'âme de Marie et celle de Jésus lorsqu'il disait: "Si votre oeil est simple, tout votre corps sera éclairé", i.e. si le regard de votre âme est simple, elle sera toute lumineuse, vraie, loyale. C'est cette simplicité, dit Bossuet, qui permet aux âmes limpides d'entrer dans les "hauteurs" de Dieu, dans les voies de la Providence, dans les mystères insondables, dont les âmes compliquées se scandalisent. Tous ces mystères sont simples pour les simples, malgré leur obscurité." (Garrigou-Lagrange).


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Message  gabrielle Jeu 15 Juil 2010 - 18:13

ARTICLE III
DIEU INFINIMENT PARFAIT

Dieu! Celui qui est dans la plénitude de l'être! Nous devrions voir tout (de) Dieu en ces mots. La faiblesse de notre intelligence nous force à questionner encore, à comparer, à élaguer, à énumérer.

La Révélation continue à venir au secours de notre impuissance. Elle nous a assuré d'abord — et la raison l'appuyait — que Dieu est: simple, absolument sans matière ou quelque genre de composition. Le nom d'être ne convient vraiment qu'à Lui (saint Jérôme). Toutes choses et nous-mêmes, comparés à cette substance pure et parfaite, ne sommes pas même des ombres (saint Bonaventure). En Lui, aucune distinction de parties, aucun accident. "Ecoute, Israël, le Seigneur ton Dieu, le Seigneur est un." (Deut., 6, 4).

Un regard même sommaire, plus encore un examen attentif, dévoilent, à notre propos, des imperfections, des lacunes, parfois des laideurs. En les éliminant de l'Etre suprême et simple, nous connaîtrons que Dieu est "parfait".


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Message  gabrielle Sam 17 Juil 2010 - 18:08

1—Dieu est parfait-.

a) Notions préliminaires. — L'imperfection est comme la limite, la négation "d'être" sous un aspect donné. La perfection est la propriété par laquelle on possède tout ce qu'on doit avoir. C'est une notion générale et très proche de celle d'être. Il s'agit ici de la perfection absolue, à laquelle rien ne manque en n'importe quel ordre.

b) L'affirmation "Dieu est parfait" est de foi définie au Concile du Vatican (Sess. 3, chap. 1).

l° L'Ecriture Sainte. — Dans toutes ses pages, elle montre Dieu achevé, complet, intègre. C'est ce qui Le fait "séparé des créatures, y compris les séraphins, qui en Le regardant, s'écrient: Saint, saint, saint est Yahvé des armées." (Is., 6, 3). La comparaison a plongé ces êtres, pourtant si élevés, dans une fulgurante prise de conscience de leur imperfection. Jésus dit: "Votre Père céleste est parfait." (Math., 5, 48). Ainsi les Pères Grecs et Latins à l'unanimité.

2° La raison vient ensuite se rendre compte du contenu de la foi. Elle s'exprime ainsi: On est parfait dans la mesure "où l'on est en acte", quand les diverses capacités possédées atteignent à la maturité et s'affirment en réalité. Or, Dieu est l'"Acte pur", n'ayant rien en simple capacité, mais réalisant tout actuellement., C'est ce qu'on entend par l'"Existence subsistante", titre précédemment réservé à Dieu. Donc, Dieu est l'Etre souverainement parfait.

3° Autre raison par un exemple : Pearson, ministre canadien, est questionné sur McCarthy, sénateur américain. Or, pour Pearson, McCarthy est si déficient et imparfait qu'il répond: "McCarthy? qu'est-ce que c'est?", équivalent de: est-ce que ça existe? Pearson, pour montrer son mépris absolu, refuse à McCarthy l'existence même. Car il n'y a rien de plus imparfait que de ne pas exister. Sous quelque rapport que ce soit, On est parfait dans la mesure où on existe.

Saint Thomas (la P. p. 7) dit: "S'il existe un être possédant à plein la vertu d'exister, il ne peut lui manquer aucune forme de noblesse. Or, Dieu est cet être dont l'essence même est d'exister en plénitude. Donc, Dieu est l'être souverainement parfait."


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Message  gabrielle Mar 20 Juil 2010 - 18:17

3° En dépit de cette longue série de négations de nos imperfections vis-à-vis du Dieu parfait, pouvons-nous admettre chez nous une "ressemblance divine"? Oui, mais à la condition préalable que ce n'est pas Dieu qui ressemble à nous. Saint Thomas écrit (la P. q. 93, art. 6, ad 4) : "Il ne faut nullement concéder que Dieu soit semblable à ses créatures, car c'est dans un même ordre d'être que la ressemblance est mutuelle, mais non pas de la cause à l'effet. Ainsi, dit-on bien que la statue ressemble à tel homme, mais non pas que cet homme ressemble à cette statue."

Les mystiques parlent en termes admirables de notre "triple ressemblance divine", qui se terminera par la vue dans la charité, (cf. Gilson: La théologie mystique de saint Bernard, surtout un appendice sur Guillaume de Saint-Thierry; du même auteur, Introduction à l'étude de Saint Augustin). D'autre part, il y a une recherche de ressemblance divine qui est coupable : c'est celle de Lucifer et de tous ceux qui "s'exaltent" jusqu'à affirmer leur "égalité" avec Dieu.


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Message  gabrielle Sam 24 Juil 2010 - 16:10

2—Dieu est BON (1a,qu. 5 et 6).

Par rapport à nous, l'un des termes de la comparaison, Dieu est souverainement bon et beau.

a) Au cours d'un entretien avec Dieu, Moïse s'enhardit jusqu'à Lui demander de Le voir. Voici la réponse de Yahvé y consentant : "Je ferai passer devant toi tout le bien ". Autrement dit : en me voyant, tu verras toute la bonté et toute la beauté, car l'expression hébraïque signifie les deux comme intimement liées.

Jésus déclare nettement: "Personne n'est bon, si ce n'est Dieu seul." (Marc, 10, 18). Les Pères de l'Eglise, le Concile du Vatican, la liturgie, la formule mondiale "le Bon Dieu", tout est pénétré de cette vérité: Dieu est le Bien, la Beauté insurpassables.

b) Apport de la raison. — Etre bon ou beau, c'est être parfait au point d'être capable d'attirer à soi. Le bien détermine un mouvement "d'appétit", déclenche une réaction de désir ou d'amour. La beauté suscite l'acte d'admiration et de contemplation.

Le Bien suprême sera l'objet vers lequel se porte le désir de tout être sans exception. Or, Dieu est cet objet de désir universel. "Tout effet, dit Plotin, se retourne vers sa cause par un désir inné." Or, Dieu est la cause suprême de toute chose. C'est donc Dieu, en définitive, que tout être désire, lorsqu'il cherche sa perfection.

Dieu est le but et le centre vers lequel tous les êtres tendent par le poids de leur nature et dans lequel tous se reposent. De Lui jaillit tout amour, en Lui tout désir se consomme et tout mouvement se termine et tout appétit est comblé.

c) Objection: Si nos bontés et nos beautés sont participées de Dieu, n'y a-t-il pas "diffusion" du Souverain Bien et, par conséquent, déperdition de bien de sa part?

D'abord, ne disons pas de Dieu "qu'il A la bonté". Le verbe "avoir" couve l'inexactitude. Dieu "est" la bonté et la beauté. Tout en étant la cause de tous les êtres bons, il demeure "ce qu'il est": le Souverain Bien inusable, qui se donne sans se perdre, se communique sans se diminuer. "Sa bonté consiste à donner; se donner, pour Lui, c'est être". On ne change pas le nom de Dieu: il est Celui qui est.


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Message  gabrielle Lun 26 Juil 2010 - 16:28

3—Dieu est infini (Ia P., q. 7).

a) Préliminaires. — L'infinité, en général, est l'absence de limite ou de terme (la limite n'étant rien d'autre qu'une négation d'être en un ordre donné). On affirmera de Dieu l'infinité actuelle absolue, qui exclut toute négation de forme et de perfection en n'importe quel ordre.

Pour nous qui venons de prouver que Dieu est simple, c'est là un sujet d'hésitation. Etre simple, n'est-ce pas être incapable de se suffire? n'est-ce pas exiger de faire partie d'un tout ? donc être fini ?

b) L'Ecriture sainte. — Le Psalmiste parle de la "grandeur insondable" de Dieu (Ps., 145, 3) ; "il n'y a pas de nombre pouvant l'évaluer." (Ps., 147,)

La Tradition le dit "privé de fin". Aussi le Symbole de saint Athanase, le Concile de Latran de 1215 et celui du Vatican : "Dieu est infini en toute perfection", où se trouve marquée l'étroite dépendance entre perfection et infinité de Dieu. Ajoutons le mode de prier des croyants, qui disent, en parlant à Dieu: "infiniment bon et infiniment aimable" ou beau.

c) Par la raison. — Essayer de se figurer "la forme" disons du lis, avant que ça ne devienne "tel lis". Cette "forme" a une certaine infinité de perfection, tant qu'elle n'est pas reçue (donc limitée) dans telle matière, comme "tel lis". Or, l'existence est "la forme" la plus haute, l'ultime actualité. De plus, en Dieu elle n'est pas reçue, car II est l'Existence même, irreçue, absolue, subsistante. Donc, Dieu, parce qu'il est l'Etre même, est infini, d'une infinité de perfection qui dépasse toute limite et ne "fait partie" avec quoi que ce soit.

d) Corollaire. — En dehors de Dieu, tout être réel est fini. Toutefois, nous sommes faits pour l'Infini. C'est ce qui explique que rien, ici-bas, ne peut nous satisfaire. Chaque fois que nous sentons "la limite" ou "la pauvreté" des biens périssables, nous devons remercier Dieu. C'est alors une occasion, parfois une nécessité pressante de penser à l'infinie richesse, au Bien sans bornes, à l'infime plénitude de bonté, de beauté, de perfection, en un mot d'Etre, qui est Dieu.


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Message  ROBERT. Mar 27 Juil 2010 - 23:53

(...) rien, ici-bas, ne peut nous satisfaire. Chaque fois que nous sentons "la limite" ou "la pauvreté" des biens périssables, nous devons remercier Dieu.

...de nous montrer qu'Il existe en dehors des biens périssables.
ROBERT.
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Message  gabrielle Ven 30 Juil 2010 - 19:26

ARTICLE IV
DIEU ÉTERNEL

Dieu est. Simple et parfait et infini. Dans notre recoin obscur de créatures compliquées, imparfaites et finies, parce que déficientes selon l'être, nous continuons à "découvrir" Dieu. Il est tout l'être, donc tout bien, toute beauté. Nous n'avons jamais fini "d'en faire le tour".

Un pas de plus :

S'il est une chose évidente chez les êtres finis comme nous, c'est de ne pas être présent partout, ni en toutes choses. Y a-t-il un être immense? omniprésent? Oui; c'est l'Etre infini. "A l'infini, il convient d'être présent en tout et partout." (1a, q. 8, prologue). Mais cette assertion est loin d'être évidente pour nous. Comment accorder l'immensité ou présence en tout lieu et en tout être avec la simplicité parfaite?

Nous allons d'étonnement en étonnement. Au sein de mille difficultés, nous abordons, en frôlant les précipices du panthéisme, à des rivages insoupçonnés, aux incalculables merveilles. Notre marche vers Dieu progresse lentement. Notre caractère "fini" met comme un chaos entre Lui et nous. Il nous oblige à sonder le terrain avec prudence. Parfois, on semble s'éloigner. Mais cet "éloignement" est sauveur et nous fait entrer dans le champ visuel de Dieu.

Voici le problème. Pour qu'un être ordinaire soit présent à de multiples endroits, il doit être sans cesse en mouvement. Or, la présence totale de Dieu va comporter l'immutabilité. Aucun déplacement. Et comme le facteur par excellence de déplacement est le temps, pour Dieu; aucun temps. Une durée immuable est son singulier partage.


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Message  gabrielle Sam 31 Juil 2010 - 15:49

1—Dieu est immense ou présent en tout et partout.

C'est un dogme de foi d'après le Symbole de saint Athanase et le Concile du Vatican.

a) L'Ecriture sainte offre son plus beau témoignage dans le psaume 139e, 7-10: "Où aller loin de ton esprit, où fuir loin de ta face? Si je monte aux cieux, tu y es, si je me couche dans l'abîme, te voilà! Si je prends les ailes de l'aurore et que j'aille habiter aux confins de la mer, là encore ta main me conduira et ta droite me saisira." C'est Job qui se prononce: "Le Tout-Puissant est plus élevé que le ciel et plus profond que l'enfer. Sa mesure dépasse la longueur de la terre et la largeur de la mer." (XI, 8-9). Et saint Paul: "Il n'y a qu'un Seigneur, un Dieu père de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit par tous, qui est en tous. " ( Eph., 4, 6 ) . Encore: "Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qu'il renfermé, étant Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples... Il n'est pas loin de chacun de nous. Car en Lui nous vivons, et nous nous mouvons, et nous sommes." (Act., 17, 24-28).

b) La Tradition est représentée parle Pasteur d'Hermas prônant que "Dieu contient toutes choses" et saint Théophile poursuivant "qu'il n'est pas circonscrit, qu'il est le lieu de toutes choses, qu'il est son propre lieu."

c) Il faut noter que même dans l'hypothèse où d'autres êtres n'existeraient pas en dehors de Dieu, Dieu est immense, illimité dans l'espace. Advenant de nouveaux êtres, Dieu y est partout "par sa puissance, comme un Roi en son royaume, en tant que tout est soumis à son pouvoir; par sa présence, comme un Roi en son palais, où il a tout devant les yeux, en tant que rien n'échappe à sa science divine ; par son essence, comme un Roi sur le trône où il siège, en tant que cause de l'être, agissant en tout par son essence." (la P., q. 8, art. 3).

Enfin, il faut se garder, quand on parle de "Dieu présent partout", de croire que cela se réalise par son volume ou sa surface. L'existence de Dieu en nous se plie difficilement aux dictées de l'imagination.


pages 56 et 57
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Message  gabrielle Dim 1 Aoû 2010 - 19:37

2—Dieu est immuable (de foi définie aux conciles de Nicée, Latran, Vatican).

a) La mutation est le passage d'un état à un autre. Allons-nous croire, à cause de l'immensité et de l'omniprésence de Dieu, qu'il s'adonne au mouvement et au changement?

Et si on affirme l'immutabilité divine, sera-ce l'immutabilité physique seulement, celle déjà impressionnante, des montagnes, comme les Rocheuses ( superbes, qui professent certes la stabilité (à moins qu'un tremblement de terre ne les fasse "bondir comme des béliers")? Eh bien! on entendra l'immobilité absolue de l'Etre vivant, une immobilité-perfection, qui est vie et grandeur inexprimables.

b) L'Ecriture sainte. — "Moi, Yahvé, je ne change pas" (Mal., 3, 6). Le ciel et la terre périront, "ils s'useront comme un vêtement... mais Toi, tu demeures ce que tu es", i.e. toujours le même (Ps., 102, 27). Tout vient de Dieu, "le Père des astres, en qui n'existe aucune évolution, ni l'ombre d'un changement." (Jac, 1, 17). "Dieu n'est point comme le fils de l'homme pour être sujet au changement." (Nomb., 23, 19). Saint Paul parle du caractère "immuable de la résolution de Dieu". (Hébr., 6, 17). "Le conseil du Seigneur demeure éternellement" (Ps. 32, 11). Origène et saint Augustin explicitent ces textes sacrés.

c) La raison. — Il y a des êtres qui ne changent pas parce qu'ils en sont incapables et c'est une imperfection. Il y en a qui changent pour devenir meilleurs et c'est encore le signe d'une imperfection. "On change pour être davantage". Parce qu'on n'est pas tout ce qu'on pourrait être. Changer signifie : pouvoir être. Or, Dieu est l'Etre sans faille. Il s'oppose à toutes les déficiences qui nécessitent un changement ou mouvement. Pouvoir être ne peut se dire de Dieu sans insulter à sa perfection, à sa simplicité, à son infinité. Sa vie, débordante d'activités, est toujours un "acte plein" sous tous ses aspects, sans place pour une mutation. C'est l'immobilité de l'être parfait. Il est au-delà du changement, plus que lui. Le repos absolu de Dieu n'est pas autre chose que l'Acte de Dieu à son sommet: ils coïncident. Dieu est: acte immuable et permanent, Celui qui est. (cf. Initiation théo-logique, vol. 11, p. 86).


pages, 57;58;59
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Message  Lucie Lun 2 Aoû 2010 - 19:28

Merci pour ce dossier excellent.
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