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Du Pape et de ses droits religieux à l'occasion du Concordat. (complet)

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Message  Louis Lun 25 Juil 2011 - 3:25

Preuves par la doctrine
de l’ancienne église gallicane.
(suite)
Enfin, il est encore de fait que le pape, lors même que des évêques remplissent fidellement leurs fonctions dans leurs diocèses, peut les transporter, malgré eux, dans d'autres diocèses où il les croira nécessaires, ou plus utilement employés au bien de l'église (1). Transporter un évêque dans un autre diocèse, malgré lui, et en vertu de cette obéissance qu'il doit, qu'il a jurée au siège apostolique, c'est tout à la fois, malgré lui, annuller sa juridiction sur ses premiers diocésains, et lui donner juridiction sur d'autres. Telle est donc dans le pape la plénitude de juridiction; qu'il peut la limiter dans les évêques, la donner à ceux même qui n'ont pas le caractère épiscopal, la laisser dans toute sa nullité pour ceux qui ont ce caractère sans ouailles, la maintenir malgré eux , l'ôter et la changer dans ceux qui ont, et ce caractère et des ouailles.

A tous ces faits si généralement connus dans le gouvernement ecclésiastique, qu'avons-nous entendu opposer ?...

________________________________________________

(I) Quant au droit qu'a le pape de transporter un évêque dans un autre diocèse où sa Sainteté le croira plus utile, on fiait combien M. de Beaumont répugnoit à changer son siège de Vienne pour celui de Paris. Il fallut pourtant se rendre aux ordres du pape. Est-il rien de plus simple, d'ailleurs, que ce droit de Pierre, chargé du soin de toutes les églises, de transporter un évêque dans celle où il le croira nécessaire, ou plus utile au salut des fidelles ! On nous montre ce droit jadis exercé par des conciles provinciaux ; c'est une raison de plus pour le reconnoitre dans le pape : car, certainement, Pierre aura bien au moins sur les évêques autant de puissance que des conciles provinciaux, ou même nationaux.

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Message  Louis Mar 26 Juil 2011 - 1:31

Preuves par la doctrine
de l’ancienne église gallicane.
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A tous ces faits si généralement connus dans le gouvernement ecclésiastique, qu'avons-nous entendu opposer ? La crainte de dissoudre cette union si sainte, si étroite qui attache un évêque à son diocèses. S'il eût fallu en croire à l'insoumission, c'était ici qu'il falloit dire : Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas. -- Pourquoi ces subterfuges ? Pourquoi nous forcer à répondre : Elle est un peu tardive cette délicatesse d'une conscience moins facile naguère à s'alarmer de ces liens dissous avec une première église, quand il s'en présentoit uns seconde, ou même une troisième accompagnée de plus d'honneurs et de plus de richesses. Alors on savoit nous dire, que ce lien doit céder à de grands services, et sur-tout aux grands avantages que l'on peut quelquefois se promettre pour l'église, de ces nouveaux engagemens ; alors l'histoire étoit sollicitée de fournir ses exemples, et saint Pierre avoit donné le premier; alors les héritiers de Pierre avoient plus de puissance qu'il n'en faut pour dissoudre ces nœuds en faveur du prélat aspirant à un siège plus éminent. C'est aujourd'hui, c'est lorsque l'intérêt de toutes nos églises, et lorsque le besoin le plus-pressant de rendre à un grand peuple ses autels, sollicite une démission que l'ambition seule ne sauroit plus couvrir de ses prétextes, c'est aujourd'hui qu'on se souvient du nœud indissoluble !

Qu'il calme ses scrupules ce même pontife qui écrivoit jadis à nos églises : « Lorsqu'un évêque est séparé de son église par voie de translation, de démission ou déposition, ce n'est point l'autorité de l'homme, c'est celle de Dieu même dans le pontife romain, vicaire de Jésus Christ, qui dissout ce lien spirituel. » Non humanà, sed potius divinâ potestate conjugium spirituale dissolvitur, cùm per, translationem, depositionem aut cessionern auctoritate romani pontificis , quem consta esse vicarium Christi, episcopus ab ecclesiâ removetur. ( Epist. Innocent. III ad Decan et capit. Andeg. )

Qu'il vienne encore rendre la paix à ces consciences alarmées, ce docteur Van -Espen, si fameux à l'école des saints canons, et qu'il leur dise : Ce n'est point à la lettre, mais dans un sens peu rigoureux qu'il faut prendre la prétendue indissolubilité de l'union que l'évêque contracte avec son église; car s'il est quelque chose d'évident, c'est que tout ce lien n'est qu'une institution humaine, puisqu'il ne fut pas même toujours réservé au pape seul de le dissoudre, puisque jadis, et pendant plusieurs siècles, les conciles provinciaux exerçoiént cette puissance. Neque enim quid quam evidentius quàm vinculum conjugii spiritualis inter episcopum et ecclesiam solâ auctoritate humanâ inductum illudque multis seculis, non solius romani pontificis, sed et synodorum provincialum auctoritate fuisse dissolutum. ( Van-Espen de translat. episc. p. I, tit. 15 , c. 4. )

J'appellerois ici d'autres autorités au secours de ces consciences alarmées d'une démission à donner pour le salut de tant d'églises …
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Message  Louis Jeu 28 Juil 2011 - 14:43

Preuves par la doctrine
de l’ancienne église gallicane.
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J'appellerois ici d'autres autorités au secours de ces consciences alarmées d'une démission à donner pour le salut de tant d'églises ; mais il est difficile de croire à la sincérité de ces scrupules que les apologistes du refus ont cherché a nourrir.

Nous nous appuyons, nous, sur des principes moins aisés à détruire que : ces vains prétextes, lorsque nous disons à ceux même qui ont pu prononcer ce refus :

Ce lien qui vous unissoit à vos églises, comme le pasteur à son troupeau, et non assurément comme Dieu dès le commencement unit l'homme à la femme ;

ce lien que le pape et l'église peuvent rompre malgré vous, et pour vos fautes, et même sans aucune faute de votre part;

ce lien que l'église et le pape peuvent former malgré vous, en vous ordonnant de veiller en pasteur sur des ouailles dont le salut peut être plus spécialement attaché à vos soins ;

ce lien que vous auriez en vain voulu former vous-mêmes, sans votre institution canonique, quelle est l'autorité qui l'a formé ?

D'où avez-vous reçu cette institution, qui seule vous unissoit à vos diocèses, comme le pasteur à son troupeau ? Nous ne doutions pas, nous, qu'il ne fût très-réel, parce que le vicaire de Jésus-Christ vous avoit institués sur nous; mais alors vous disiez avec nous, et avec toutes nos lois canoniques et politiques : Chaque chose, en son genre, se délie par la même autorité qui l'a liée. Unumquodque eo genere, debet dissolve quò fuit colligatum.

Alors encore vous disiez avec nous ce que la règle de droit a dit par-tout ; Celui qui institue est aussi celui à qui ii appartient de destituer; hujus est destituere cujus est instituere. Dans les premiers jours de nos révolutions, ces principes de droit fasoient toute votre force auprès des hommes qui se présentoient sans institution du pape, pour occuper vos sièges.

Alors, pour en descendre, vous ne demandiez vous-mêmes d'autres preuves que celles de leur institution, et de votre destitution par le pape qui vous avoit institués. ( V. collect. ecclés. et surtout les lett. pastor, de l'archevêque de Lyon. )

Fondés sur vos leçons, c'étoient là aussi toutes les preuves que nous attendions pour regarder comme dissous les liens qui nous attachoient à vous; aujourd'hui que cette preuve nous est fournie, aujourd'hui que vous êtes destitués par cette même auto¬rité qui vous avoit institués nos évêques, faudra-t-il renoncer à ces grands principes du droit ecclésiastique ?

Alors encore, ou au commencement de nos révolutions…
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Message  Louis Ven 29 Juil 2011 - 2:08

Preuves par la doctrine
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Alors encore, ou au commencement de nos révolutions, il étoit un article de foi que nous avions appris de vous à opposer aux, ennemis de Rome; alors nous disions avec vous et avec, le concile de Trente : « Si quelqu'un prétend que les évêques établis par l'autorité du pape ne sont pas de légitimes et de véritables évêques, mais une fiction de l'église , qu'il soit anathème. » Si quis dixerit episcopos qui romani pontificis auctoritae assumun tur , non esse legitimos et veros episcopos , sed figmentum ecclesiæ, anathema sit. (Trid. §. 23, can. 8. )

Nous le disions, et vous le disiez avec nous la veille encore du jour qui est venu nous rendre la liberté de nos autels, avec des évêques établis par l'autorité du pape : Faudra-t-il aujourd'hui changer nos anathème, pour ne voir que de faux et d'illégitimes évêques dans ceux que le pape constitue sur nous ? Mais alors : pour rester avec nous, et pour ne pas changer d'évêques, nous aurons changé de foi, et l'anathème retombera sur nous.

Nous serons avec vous ; mais nous ne serons plus dans l'église r car nous ne serons plus avec Pierre. Ah ! demandez-nous tout autre sacrifice; il n'en est point que notre cœur ne soit prêt à vous faire. Nous ne rougissons pas, et nous ne craindrons pas de le dire à vos ennemis même : Oui, nous avons appris à révérer, pendant dix ans d'exil, votre constance dans la foi. Ne nous demandez pas aujourd'hui le sacrifice de la nôtre.

Vous ne prétendez pas en avoir changé vous-mêmes. Vous ne redoutez pas l'anathème, parce que vous êtes loin de refuser au pape tout droit d'instituer de vrais évêques. Certes, je le crois bien que vous lui accordez ce droit ; qu'auriez-vous jamais été vous-mêmes, si vous ne voyez en général que l'intrusion dans ceux qu'il institue ?

Non, vous ne dites point tout ce que nous disoient ces hommes condamnés par le concile de Trente. Nous connoissons toutes vos distinctions. Auprès de vous, il est donné à Pierre d'établir un pasteur sur votre siège, mais non pas dans un temps où vous croyez encore le posséder vous-mêmes légitimement, et malgré Pierre. Nous marchons, nous, dans la simplicité de notre cœur ; nous laissons aux décrets des conciles toute leur étendue; nous n'en prenons pas ce qui seroit pour nous, en laissant ce qui pourroit se tourner contre nous. Il est de foi que les évêques institués par le pape sont de vrais et de légitimes évêques. Les nouveaux se présentant institués par le pape, et nous les recevons comme nos vrais pasteurs. Vous le fûtes jadis; mais ceux que Pierre avoit institués pour le salut des âmes, nous les croyons destitués quand il nous dit les avoir destitués, et n'avoir pu les maintenir sans un grand danger de la perte des âmes. La nôtre nous est chère; crainte de l'anathème , nous ne voulons pas dire à ceux que le pape nous donne : Vous n'êtes point nos légitimes évêques.

Par les distinctions, vous échappez, vous…



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Message  Louis Sam 30 Juil 2011 - 21:17

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Par les distinctions, vous échappez, vous, à cet anathème : Nous préserve le ciel de le lancer sur vous ! Nous y échapperions nous-mêmes; des alarmes plus justes que les vôtres altéreraient notre repos. Ces pasteurs que le pape nous envoie, nous arrivent au nom de cette autorité qui lie et qui délie les consciences sur la terre, comme Jésus-Christ les lie et les délie dans le ciel. C'est à la source de cette autorité juridictionnelle qu'ils ont puisé la leur. En arrivant au nom de Pierre, ils absolvent au nom de Jésus-Christ, ils retiennent au nom de Jésus-Christ ; et tous les sacremens administrés par eux, le sont en vertu et par l'autorité de Jesus-Christ. Pierre les envoya, et Pierre, pasteur de toutes les ouailles, peut absoudre ou lier toutes les ouailles, et envoyer par-tout les lier ou absoudre.

Mais Pierre n'envoie plus ceux que vous envoyez, et vous venez vous-mêmes, malgré Pierre. De quel droit, en quel nom venez-vous nous lier et nous absoudre ? Il ne s'agit plus ici de vos systèmes ; il n'est plus question de savoir, si, quand Pierre vous eut institués, votre juridiction arriva immédiatement de Pierre, ou bien de Jésus-Christ. On n'administre pas les sacremens avec des systèmes. Le vôtre seroit vrai, l'église ne veut point que vous administriez les sacremens avec une juridiction au moins douteuse; et nous ne voulons pas nous-mêmes exposer nos consciences à vos systèmes. Heureusement ici ils ont tous disparu.

Malgré tous vos systèmes, vous n'avez pas cité un seul théologien catholique , vous n'en citerez point : il n'en est point qui ne conviennent que le pape , lorsqu'il en existe quelque raison, peut, et restreindre et annuller la juridiction des évêques. La raison est ici évidente ; c'est le danger de perdre encore des millions d'âmes, si la France reste plus long-temps privée de la liberté de son culte et de ses pasteurs catholiques. Il ne s'agit pas même de savoir s'il étoit possible de mieux pourvoir à ce danger. Le pape y a pourvu comme il a cru pouvoir le faire. La raison étoit dans la crainte même du danger que tant d'âmes couroient de leur salut ; jamais il n'exista une raison plus forte , et des craintes plus malheureusement fondées. C'est sur cette raison que le pape use de sa puissance, et lie, enchaîne, frappe de nullité votre juridiction ; de quel droit viendrez-vous nous absoudre , de quel droit le feront ceux qui nous arrivent de votre part, et malgré Pierre ?

Toute la théologie vous crie que le pape avoit ici le droit de vous lier vous-mêmes ; de quel droit viendrez-vous nous délier ?

Malheur…
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Message  Louis Dim 31 Juil 2011 - 14:29

Preuves par la doctrine
de l’ancienne église gallicane.
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Malheur, oui, malheur au peuple qui auroit confiance à vos absolutions, ou à celles de. vos envoyés ! Vous absoudrez, et Pierre retiendra ; vous délierez, et Pierre liera ; vous montrerez les cieux, Pierre les fermera. Car Pierre, en déclarant qu'il annulloit votre juridiction , a déclaré, par cela seul, qu'il vous défendoit de lier ou d'absoudre.

Avec combien plus de confiance nous recourons à nos nouveaux pasteurs ! Avec eux nous n'avons rien à effacer de l'évangile. Pierre nous les envoie; arrivés en son nom, qu'ils prononcent sur nous les bénédictions du salut; qu'ils lient, qu'ils délient, qu'ils retiennent ou qu'ils absolvent, tout est ratifié dans le ciel ; car c'est la puissance de Pierre qui nous yient avec eux, et c'est à Pierre qu'il est dit : Tout ce que tu auras lié sur la terre, sera lié dans le ciel ; tout ce que tu auras délié sur la terre , sera délié dans le ciel. C'est ce même Pierre qui a lié toute votre puissance; c'est ce même Pierre qui a délié celle de nos nouveaux pasteurs, et vous ne ferez pas mentir l'évangile.
A suivre :
CHAPITRE IV

De l’autorité du Pape sur les Sièges épiscopaux.
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Message  Louis Lun 1 Aoû 2011 - 3:11

CHAPITRE IV

De l’autorité du Pape sur les Sièges épiscopaux.

Notions précises de ce que
l’on appelle sièges épiscopaux.

QUEL QU'INTIME que soit le rapport qui unit tout évêque à son siège , ce n'en est pas moins un principe fondé sur des notions exactes, qu'autre chose est le siège épiscopal, autre chose l'évêque; aliud sunt sedes , aliud episcopi.

L'évêque est ce ministre du premier ordre, constitué pour le gouvernement religieux des prêtres, des ministres des ordres inférieurs, et de tous les fidelles compris dans la province, ou partie de province confiée à ses soins. L'étendue de cette province, ou partie de province, est appelée son diocèse; et son siège est l'église qui lui est assignée comme le séjour ordinaire d'où il exercera son autorité sur les diocésains.

La juridiction de l'évêque mourra avec sa personne; les titres de ses droits resteront attachés à son siège, et celui qui lui succédera les retrouvera tous. Il gouvernera les fidelles du même diocèse avec la même autorité, par cela seul qu'appelé aux mêmes fonctions, il est établi sur le même siège.

Tout siège épiscopal est donc à l'évêque, ce qu'est dans les empires de ce monde le poste assigné aux préfets, aux gouverneurs de chaque province, pour y maintenir l'ordre sous le chef général de l'empire. Le siège archiépiscopal, ou celui d'un primat, d'un patriarche, sera dans l'ordre religieux, ce qu'est dans l'ordre politique la capitale ou métropole assignée au préteur, ayant sous lui des préfets , des gouverneurs de diverses provinces.
A suivre :

Résultats évidens de cette notion,
quant à l'autorité du pape sur ces sièges.


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Message  Louis Mar 2 Aoû 2011 - 2:43

Résultats évidens de cette notion,
quant à l'autorité du pape sur ces sièges.
Dans la précision et dans l'exactitude de ces idées, ainsi tout nous ramène à cette constitution sainte , qui de toutes les églises de vérité ne fait à Jésus- Christ qu’un seul et même empire sous un seul et même chef, qui est Pierre, ou le pape , successeur légitime de Pierre. Tout nous ramène donc également ici aux devoirs et aux droits de Pierre, vice gérent de Jésus-Christ dans cet empire. Dès-lors, quelle que soit la différence entre les évêques et les sièges épiscopaux, l'autorité du pape n'en doit pas, moins évidemment s'étendre sur les uns comme sur les autres.

Autant, en effet, nous étions autorisés à dire : Où est la justice de ces obligations, de cette responsabilité universelle imposée à Pierre, s'il ne peut pas même disposer des pasteurs auxquels sont confiées toutes les ouailles dont il doit répondre à Jesus-Christ; autant sommes-nous autorisés à dire :

Qu'est-ce encore que cette immense responsabilité de Pierre, et qu'est-ce même que cette plénitude d'autorité dont elle est le grand , le seul principe , s'il ne peut pas même fixer le poste, le siège des pasteurs ?

Avec quelle justice son Dieu l'aura-t-il chargé du salut de toutes ses ouailles, s'il ne peut pas même distribuer les diverses parties du troupeau, ou bien en varier la répartition suivant que les besoins, la conservation et le salut de ces diverses parties l'exigeront ?

A quoi servira même qu'il puisse varier les pasteurs, et suppléer à ceux qui ne suffisent plus aux besoins des ouailles, s'il ne peut varier la distribution des ouailles même, lorsque tout lui dira qu'un nouvel ordre de choses amène aussi d'autres besoins, et sollicite d'autres moyens ?

Comme pasteur de tous, il faut que chaque jour l'héritier de Pierre promène ses regards sur les diverses parties du troupeau, et sur l'immensité des régions qu'il occupe. Dans cette immensité, les besoins se succèdent comme les jours et les révolutions.

Là, l'église prospère, et les pasteurs ne suffisent plus à ses besoins; à qui appartiendra le droit d'en créer de nouveaux, et de leur assigner à chacun la partie du troupeau proportionnée à la sollicitude, si ce n'est à celui dont la sollicitude embrasse essentiellement tous les fidelles?

Ici, au contraire, les orages ou les brigands ont dévasté le champ de l'église. L'ennemi a passé, et n'a laissé que des ruines; les brebis errent à l'abandon; les pasteurs ont été dispersés. Parmi ceux qui restent; ou qui se sont introduits dans la bergerie, il en est que des dissensions ont rendu suspects, ou odieux à leur troupeau même. Un moment fortuné se présente; la terre se repose; de nouveaux dominateurs essaient de réparer la honte, les forfaits et les ravages des premiers. C'est alors une nouvelle église à reconstruire, autant que les désastres encore récens, si vous le voulez même, autant que la politique du jour, autant sur tout que la haine des impies encore mal éteinte voudront bien le permettre.

Dans cet état de choses, et dans celui que peuvent offrir mille révolutions diverses, sur qui devra tomber le soin de reconstruire cette église, de lui donner non-seulement des pasteurs convenables, mais d'assigner à chacun de ces pasteurs de nouvelles ouailles, un nouveau poste, de nouvelles limites ?

Les volcans sont éteints…




Dernière édition par Louis le Jeu 4 Aoû 2011 - 2:46, édité 1 fois (Raison : Balisage.)
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Message  Louis Jeu 4 Aoû 2011 - 2:48

Résultats évidens de cette notion,
quant à l'autorité du pape sur ces sièges.
(suite)
Les volcans sont éteints, mais on entend encore au loin mugir les antres : mais la lave a brûlé ces contrées ; les feux souterrains ont soulevé les antres : des eaux bienfaisantes n'arrosent plus ces campagnes naguère si fertiles, si riantes; des montagnes arides sont entassées dans ces plaines, hier encore couvertes de gras pâturages.

Ah ! ne nous dites pas qu'ici l'héritier de Pierre est absous de sa sollicitude pour des brebis errantes. C'est ici, au contraire, qu'elle doit le presser plus que jamais; c'est ici que le bon pasteur doit ranimer ses forces comme son zèle, et se souvenir de toute sa puissance, pour recueillir le reste du troupeau, pour donner à ses ouailles une nouvelle vie, en leur ouvrant de nouveaux asiles. S'il n'est plus de pasteurs, qu'il en crée; si les anciens ne peuvent plus revenir, s'ils refusent de se soumettre à un ordre de choses devenu nécessaire, qu'il supplée à leur absence, à leur obéissance.

C'est pour cela qu'il est pasteur de tous, et plus puissant que tous.

S'il ne voit plus qu'un sol aride là où jadis s'engraissoient, les ouailles; si les antiques rapports ne peuvent plus se maintenir, qu'il lie et qu'il délie; qu'il assigne les postes, non pas là où ils furent, mais où ils peuvent être. Qu'il donne à ses ouailles ( car elles sont toujours à lui, elles ne peuvent pas cesser d'être à lui, comme le citoyen ne peut pas cesser d'être au chef de l'empire, quoiqu'il puisse cesser d'être au chef de sa province ), qu'il donne à ses ouailles de nouveaux pasteurs, non autant que son cœur pourroit le désirer, mais autant que les moyens du jour le permettent. Où tout étoit détruit, où les bases même sont bouleversées, ce n'est plus sur le plan de l'ancien édifice qu'il s'agit de bâtir. De retour de la captivité, nous permettons aux anciens d'Israël de regreter la magnificence du premier temple ; mais que leurs pleurs ne nous empêchent pas d'élever le nouveau.

Voilà ce que s'est dit le pontife romain, ce qu'il a dû se dire. Il n'a pas pu nous rendre nos anciennes églises et nos anciens pasteurs; il ne peut pas leur rendre, à eux, leurs anciens diocèses, ni aux anciens diocèses leurs anciennes limites; qu'il les resserre, ou bien qu'il les étende, ce ne sera pas là le prodige de sa puissance. C'est son premier devoir. S'il avoit objecté ne pouvoir pas le faire, vous auriez pu lui objecter la foi de vos pères, et toute celle de l'église sur les droits et les pouvoirs du siège qu'il occupe ; et nous-mêmes, nous commencerions ici par effacer tout ce que nous avons recueilli sur la plénitude de sa puissance.

A suivre :
Que cette autorité sur les sièges
est déjà comprise dans celle du pape sur les évêques.

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Message  Louis Ven 5 Aoû 2011 - 22:54

Que cette autorité sur les sièges
est déjà comprise dans celle du pape sur les évêques.


Car, qu'est-ce qu'annuller les titres d'un siège épiscopal, si ce n'est frapper de nullité, cette juridiction en vertu de laquelle tout évêque attaché à ce siège en gouvernoit le diocèse ? Que faut-il pour créer un nouveau siège avec les mêmes, ou bien avec de nouvelles limites fixées à son diocèse, si ce n'est reproduire cette même juridiction, et l'attacher à l’évêque pasteur de ce nouveau siège, dans ses limites anciennes ou nouvelles ? Donc, tout ce que nous avons dit jusqu'ici de cette plénitude de juridiction qui s'étend sur tous les objets confiés à l'église, qua ad omnia ecclesiæ Christi commissa pateat ; donc , tout ce que nous avons dit plus spécialement encore de cette autorité du pape sur la juridiction des évêques, s'applique très-naturellement à l'autorité du pape sur les diocèses.
A suivre :

Que les saints et les docteurs ont fondé
ces deux autorités dans Pierre sur le même principe.

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Message  Louis Sam 6 Aoû 2011 - 2:05

Que les saints et les docteurs ont fondé
ces deux autorités dans Pierre sur le même principe.

Vous pouviez en effet l'observer : tous ces docteurs que nous avons cités, en vous parlant de l'autorité du pape sur la juridiction des évêques, vous laissent à peine le soin d'appliquer leur doctrine à cette autorité du même pontife sur les sièges épiscopaux. Ici tout marche ensemble , parce que tout part du même principe.

Lorsque le cardinal Bertrand vous a dit que la plénitude de juridiction avoit été donnée à Pierre, il ne vous a pas dit qu'elle lui avoit été donnée simplement alitant qu'il le falloit pour dominer sur celle des évêques, il vous a dit, autant qu'il le falloit pour le gouvernement de l'église; quantùm necessarium. erat, et expediebat cum regimine ecclesiæ. Et qui seroit assez insensé pour nous dire que la création, la distribution des sièges, leur extinction et la fixation de leurs limites , sont autant d'objets étrangers au gouvernement de l'église ?

Quand saint Thomas encore vous a parlé de la juridiction da Pierre, il ne vous a pas dit simplement que Jésus-Christ la lui avoit donnée sur les apôtres, il vous a dit que Jésus-Christ avoit très-pleinement donné à Pierre tous les droits qu'il avoit lui-même ; Petro et successoribus ejus plenissimam potestatem plenissini comminisit, ut etiam nulli alii quàm Petro quod suum est, plenum ipsi dedit. Et quel est le chrétien qui osera nous dire que la création, la division, l'extinction des sièges épiscopaux, n'appartiennent pas à Jésus-Christ, ou bien qu'il n'a pas pu donner ce droit à Pierre ?

Les célèbres d'Ailli, et Gerson et le docteur Almain…
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Message  Louis Sam 6 Aoû 2011 - 19:15

Que les saints et les docteurs ont fondé
ces deux autorités dans Pierre sur le même principe.


Les célèbres d'Ailli, et Gerson et le docteur Almain , n'ont pas eux-mêmes séparé ces deux pouvoirs. Avec la plénitude de juridiction, ils ont reconnu, dans le pape, le droit de distribuer les ministres, et de déterminer, de fixer leur juridiction; disponendi ministros eeclesiæ et determinandi jurisdictionem.

Ils vous ont dit qu'à eux appartenoit la disposition du troupeau et des ouailles; ad quem pertinet dispositio et regimen generale ovium et ovilis. ( Petr. d'Ailli, ubi sup. ) Et qu'est-ce que cette distribution des ministres, cette disposition du troupeau et des ouailles, si ce n'est la distribution des évêques, des diocèses et de leurs sièges ?

Ils ne vous ont pas même permis de douter que le pape ne pût sur les évêques, et quant à l'exercice de l'épiscopat, tout ce que les évêques peuvent sur les pasteurs du second ordre, pour des causes certaines et raisonnables; et sic à papâ posse fieri circa prælatos majores non est ambigendum. ( Gerson supra. )

Et qui ne sait pas qu'aux évêques appartient le droit de distribuer les ministres du second ordre, par la création ou distribution des paroisses, dans leurs diocèses ? Si necessitas populi id exegerit ut plures fiant . ecclesiæ aut alt(a)ria, cum ratione et auctoritate id faciant episcopi. ( Baluz. capitul. Franc, t. 2., col. 24.)

Ces mêmes docteurs vous ont dit formellement qu'au pape appartenoit le droit d'instituer et distribuer les évêques, instituendi et distribuendi episcopatus.

La raison qu'ils vous en ont donnée, c'est que le gouvernement de toute la chrétienté, par un seul et même chef, est d'institution divine, au lieu que le gouvernement de tel ou de tel diocèse est une institution humaine. Quod sit aliquis qui habeat regere totam christianitatem, est ex institutione Christi, et quod aliquis regat hunc episcopatum, est ex institutione humana. ( ALMAIN et VAN-ESPEN , ubi sup. )

Par cette raison seule, Almain et Van-Espen ont prévenu tout ce que vous pouviez opposer à cette autorité du pape, en fondant la vôtre, sur une institution divine que personne parmi nous ne conteste à l'épiscopat, mais que personne aussi ne reconnoît et ne peut reconnoitre dans l'application de votre épiscopat à tel ou à tel siège, et à tel ou tel autre diocèse.

A suivre :
Nullité absolue d’autorités pour les évêques refusans.


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Message  Louis Dim 7 Aoû 2011 - 0:40

Nullité absolue d’autorités pour les évêques refusans.

Nous pourrions donc ici suspendre le cours de nos autorités, et attendre au moins que vous nous en eussiez opposé quelques autres, du même poids; mais nous les attendrions inutilement de votre part ces autorités.

Nous pouvons, sur cet objet, vous faire le même défi que vous faisoit Benoit XIV sur la juridiction des évêques. Vous n'avez pas trouvé un seul docteur catholique contestant au pape le pouvoir de limiter ou d'effacer dans vous, pour de justes raisons, toute cette puissance ; vous n'en trouverez pas davantage qui aient contesté au pape le droit de disposer de même de vos sièges.

Nous pourrions donc nous dispenser d'ajouter à nos traditions, d'interroger, et d'autres églises et d'autres docteurs; cependant parcourez encore avec nous les diverses églises, les diverses écoles, nous vous ramènerons de nouveau à celle de France, et vous verrez encore partout le plus parfait accord.


A suivre :
Preuve de cette autorité du pape
sur les sièges épiscopaux,
même pendant l’ancienne discipline.

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Message  Louis Dim 7 Aoû 2011 - 19:15

Preuve de cette autorité du pape
sur les sièges épiscopaux,
même pendant l’ancienne discipline.

Ici s'offrent d'abord tous ces conciles, et provinciaux et nationaux, dont les évêques, en Allemagne, en Angleterre, en Espagne et en France , sur-tout dans un temps où la discipline leur permettoit, à eux, d'ériger ou bien de réunir les évêchès , n'en recouroient pas moins au pape pour la confirmation de leurs statuts (I).

Cette observation n'est pas de moi, elle est de Thomassin, c'est-à-dire, de l'homme le plus justement célèbre par ses connoissances sur la discipline ecclésiastique. Pourquoi sans cesse cette intervention du pape, et ce recours au pape dans ces érections ou réunions de sièges épiscopaux et archiépiscopaux, abandonnées cependant en quelque sorte, pendant tant de siècles , à la disposition de ces conciles ?

C'est, répond Thomassin, qu'il falloit donner une fermeté irrévocable à ces nouveaux rétablissemens : « car les princes et les évêques ne pouvoient rien ordonner qui ne pût être révoqué par leurs successeurs; les conciles postérieurs changeoient les décrets des conciles précédens; mais ce qui avoit été fait ou confirmé par le premier siège de l'église, ne pouvoit être changé par des puissances inférieures. » ( Discipl. eccles. part.1, l. i, c. 56 et 58. )

Quel lecteur ne conclut pas ici avec nous ?

Pendant tous les temps que cette discipline a régné dans l'église, c'est-à-dire, pendant les dix premiers siècles , ce n'était donc pas simplement la foi de l'église , que l'érection et la disposition des sièges épiscopaux entroit dans les droits du pontife romain; dans la foi générale , ce pouvoir étoit tel, que, sans l'intervention et la sanction du pape, rien n'étoit regardé comme fixe dans ces dispositions, si ce n'est dans celles que le pape avoit faites lui-même, ou confirmées. Non-seulement le pape pouvoit tout quant à la disposition des métropoles ou des évêchés, mais nulle autre puissance sur les métropoles, et les évêchés n'étoit indépendante de la sienne.

Quand cette discipline a changé dans l'église, ne vous attendez pas à voir la foi de l'église changer sur le pouvoir du chef. Elle a pu effacer ou suspendre dans les évêques une puissance toujours subordonnée à Pierre; elle ne peut ni effacer, ni limiter dans Pierre une plénitude de puissance qu'il tient de Jésus-Christ, et qui s'étend sur-tout, dans le gouvernement des fidelles, sur les sièges de leurs pasteurs, comme sur leurs pasteurs même.

Ecoutez donc encore un saint docteur, qui tient lui-même un rang distingué parmi les pasteurs. C'est saint Laurent Justinien, patriarche de Venise, qui vous parle en ces termes clairs et positifs : « Aux successeurs de Pierre, comme vice-gérens de Jésus-Christ, a été donnée toute la puissance de l'église, et celle nommément d'établir dans les villes des sièges épiscopaux et dans les provinces des sièges métropolitains. » Istis utique, tanquàm Christi vicariis, totius ecclesiæ est attributa potestas, confirendi videlicet bénéficia — instituendi per civitates episcopos , et per provincias, metropolitas ordinandi , esc. ( De obed. 1. 2. )

________________________________________________

(I) Il en est de même pour toutes ces exemptions que l'on voit accordées par les anciens évêques à divers monastères, mais dont on avoir soin de demander à Rome la confirmation ( V. Concil. Gall. t. I ), de peur que des privilèges accordés par un évêque ne fussent rétractés par un évêque ayant la même autorité; ce qui n'avoit plus lieu quand le pape , supérieur à tous les évêques, avoit confirmé le privilège.
A suivre :
Preuve par la doctrine des scolastiques.

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Message  Louis Lun 8 Aoû 2011 - 2:05

Preuve par la doctrine des scolastiques.

Pour vous montrer l'accord de cène doctrine avec celle de tous les docteurs catholiques, je ne veux pas ici les appeler tous un à un, leur faire répéter à tous les mêmes leçons. Mais qu'il s'explique au moins ce Suarez, en qui dit Bossuet, on entend toute l'école moderne.

Avec lui, il faut dire, « qu'une loi générale a réservé au pape toute cause majeure, et dans ces causes nommément, le droit de soumettre une église à une autre, ou bien de réunir deux évêchés en un seul, ou d'en diviser un en deux. » Dicuntur verò esse graviora quæ concernunt statum generalis ecclesiæ ; — item, unam ecclesiam alteri subjicere, aut duos episcopa tus unire , vel unum in duos dividere. (De legib. lib. I, c. 5. ).

A côté de Suarez marchera ce Vasquez que Benoît XIV appeloit une grande lumière de l'école. Celui-là devoir être pour vous, si jamais un vrai théologien pouvoit l'être car il croyoit à la juridiction de droit divin, intimement unie à la consécration épiscopale. C'étoit là son système, et cependant Vasquez est réduit à vous dire, « qu'au pape est confiée l'application et la constitution de la matière; que du pape dépend la distribution des diocèses, et que c'est pour cela qu'il peut constituer et appliquer la matière légitime (1). »

Vous le savez, ce que tout cela signifie dans le langage de l'école, c'est que vous avez beau supposer la juridiction attachée à l'ordination, elle n'en restera pas moins sans matière, sans sujets sur lesquels elle puisse s'exercer légitimement, jusqu'à ce que le pape désigne à l'évêque des fidelles à gouverner. Ici, sans cette mission, l'évêque sera un pasteur sans troupeau, un juge sans tribunal, et ses sentences seront aussi nulles que s'il n'avoit jamais été élevé à la qualité de juge, de pasteur ou d'évêque. A quoi servira donc tout ce système de Vasquez, de Navarre et de Paul de Castro, s'il faut en venir avec eux à cet aveu forcé, que le droit de donner des sujets aux évêques, en leur distribuant les diocèses, appartient au pape ?

C'est l'observation de Suarez. ( De Leg. l. 4.) Elle vous dit assez combien peu vous pouvez espérer des scholastiques, en refusant au pape ce pouvoir. J'en reviens aux leçons spéciales de notre église gallicane.

____________________________________________________

(1) Quia pontifici commissa est appticatio, imò et constitutio ipsa materiæ, et ejus potestate pendet diœcesum et parochiarum divisio, ideò que legitimam materiam ipse solùm constituere et applicare potest, sequitur ut in foro conscientiæ impedire possit hujusmodi activant jurisdictionem ex patre, ut viderit expedire, et ita casus aliquos reservare, ac eâdem ratione in foro exteriori leges moderari et denique de omnibus his cognoscere. ( Vasquez, quest. 95, nº 30. )

A suivre:
Preuve par la doctrine de l’église de France.

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Message  Louis Mar 9 Aoû 2011 - 16:47

Preuve par la doctrine de l’église de France.

Ici tout nous rappelle d'abord ce Léon, archevêque de Sens, défenseur intrépide de ses droits contre la puissance royale même. Quand Childebert voulut ériger à Melun un évêché, en démembrant celui de Sens, ce Léon sut aussi faire parler en sa faveur les statuts des pères et les lois des conciles, défendant d'établir un évêque dans un diocèse, au préjudice de celui qui le gouvernoit ; custodite, quæso, statuta patrum, et canonum severitate constricti, non patiamini sicut scribitis , ad petitionem ejus plebis , superstite proprio sacerdote, alterum episcopum ordinari.

Et lui aussi savoit qu'il ne devoit pas abandonner lâchement une église que Dieu lui avoit confiée, et dont on ne pouvoit pas lui reprocher d'avoir négligé le service ; ut diœcesim nostram, à Deo nobis commissam, et usque nunc pontificali ordine Deo propttio custoditam, tanquàm negligentes ac desides, ad alterius potestatem permittamus, transire.

Et cependant cet évêque si ferme sur ses droits, malgré toute sa répugnance pour le démembrement de son diocèse, qu'exigeoit-il pour s'y soumettre ? Le statut d'un concile ou le décret du pape. Jusqu'à ce que cette autorisation d'un concile ou du pape lui fût montrée, il retranchoit de sa communion tout homme qui érigeroit dans cette partie de son diocèse un autre siège; il l'écrivoit au roi Childebert même. Nam gloria vestra optimè debet et credere et scire , quia si contra statuta canonum quicumque episcoporum t sine consensu nostra, Meledone episcopum voluerit ordinare, usque ad papæ notitiam vel synodalem audientiam, tam hi qui ordinaverint, quàm qui ordinatus fuerit, à nostrâ erunt communione disjuncti. ( LEON. sen. epist. ad. Childeb. conc. Gall. an. 538. )

Dans la foi de cet évêque, et dès les premiers temps de notre monarchie, l'autorité du pape suffisoit donc aussi pour triompher de toute résistance, et de celle même de l'évêque intéressé à conserver son diocèse dans son intégrité.

Hincmar vous dira même quelque chose de plus sur son propre siège. Il en voit tous les privilèges tellement dérivés du siège apostolique , que pour lui, méconnoître ces privilèges, et se montrer rebelle au pape, ce n'est qu'un seul et même crime. Tu probaris apostolicæ sedis privilegio resultare, qui metropolitano privilegio obedire detrectasti. ( Ad. HINC. Land.)


Sur le même siège qu'Hincmar, l'archevêque Reinold vous donnera une leçon plus spéciale encore…


Dernière édition par Louis le Mer 10 Aoû 2011 - 4:06, édité 1 fois (Raison : orthographe d'un mot)
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Message  Louis Mer 10 Aoû 2011 - 4:10

Preuve par la doctrine de l’église de France.(suite)

Sur le même siège qu'Hincmar, l'archevêque Reinold vous donnera une leçon plus spéciale encore. Sur le même siège qu'Hincmar, l'archevêque Reinold vous donnera une leçon plus spécifie encore. Le pape Urbain a rétabli le siège d'Arras; le comte de Flandres veut savoir s'il doit conformément à ces dispositions recevoir le nouvel évêque; et Reinold lui répond : « Dans le concile de Reims , composé d'archevêques, d'évêques et de plusieurs princes, nous avons reçu la profession et confirmé la consécration ( de Lambert élevé à ce nouveau siège ), suivant les préceptes du pape, à qui on ne peut désobéir sans crime. » Juxta domini papa pracepta, quibus inodebire nefas est. ( THOMASS. 1.I, c, 57, ex spilileg. t. 3, p. 123.)

Au lieu de comparer ces réponses, nous ne pouvons pas obéir, et on ne peut pas désobéir sans crime, revenez à saint Bernard. On a trop mutilé sa doctrine, pour ne pas nous forcer à la rétablir dans tout son jour; reprenez sa lettre aux Milanais (1), et dites-nous si la leçon pouvoit être plus positive.

Voici les expressions du saint docteur :

« Le pontife romain, s'il le juge à propos et utile, peut ordonner de nouveaux évêques dans les villes qui n'en eurent jamais. Parmi ceux qui existent, il peut abaisser les uns et élever les autres, comme la raison le lui dictera. Il peut, s'il le croit nécessaire, créer un archevêque d'un évêque, et d'un archevêque faire un simple évêque ; »

et lorsqu'il l'aura fait, ne venez pas nous dire qu'il faut en partie obéir et en partie désobéir; ne nous la dites pas, vous sur-tout qui venez d'éprouver toute la plénitude de sa puissance; car celui qui nous tient un semblable langage, st un homme séduit, ou qui veut nous séduire. Faites plutôt ce que je vous-dis, moi qui ne vous séduis point. C'est toujours saint Bernard qui parle. Convertissez-vous à l'humilité et à la douceur, c'est-à-dire , obéissez; oui, obéissez humblement, crainte qu'on ne doive ajouter avec le même saint docteur : A quoi vous sert de regimber, à quoi sert toute cette rebellion où vous ont entraînés vos faux prophètes? Pensez que l'héritier de Pierre a dans ses mains de quoi se venger , et punir les désobéissans.

S'expose qui voudra à mériter, et ces reproches et ces menaces du saint docteur. Il seroit trop absurde pour nous de chercher à encourir l'indignation de Pierre, dans l'instant où il n'use de toute sa puissance sur nous et nos pasteurs, que pour rouvrir nos temples , et nous rendre, avec la religion de nos pères, les moyens du salut.

En faveur de l'insoumission…

_________________________________________________

(1) Note de Louis : la lettre est en latin. Si besoin est, nous la publierons.
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Message  Louis Jeu 11 Aoû 2011 - 16:48

Preuve par la doctrine de l’église de France.(suite)

En faveur de l'insoumission, j'ai encore entendu citer Yves de Chartres ; mais il a bien fallu encore ici mutiler les lettres de ce saint évêque, pour nous cacher sa vraie doctrine (I). On nous a dit tout ce qu'il écrivoit pour engager le pape à s'abstenir de l'érection d'un siège épiscopal à Tournai ; à ne pas renverser un ordre de choses établi depuis pris de quatre cents ans, dans la crainte d'offenser le roi, et d'élever en France le schisme qui régnait alors en Allemagne.

Mais ce qu'on n'a eu garde de nous dire, et ce qu'il y avoit cependant ici de plus essentiel, c'est que ce saint évêque, au milieu même de ses instances, reconnoissoit expressément l'autorité dont il prioit le pape de ne point user en ce moment. Car, lui disoit-il, « nous sommes loin, saint Père, de motiver notre opposition sur un défaut d'autorité de votre part. Nous ne prétendons pas que vous ne puissiez étendre ou resserrer les limites des diocèses, lorsque le salut du peuple l'exige, sans qu'il puisse en provenir, un schisme dans l'église. » Nec in hoc resistimus quin possit sedes apostolica, parochiarum amplitudinem minorare , aut brevitatem dilatare, si utilitas populi Dei id exigat, et nullum schisma, inde contingat. ( Epist. ad PASCHAL II , 240. )

C'est dans ces paroles que Thomassin et M. de Marca ont vu la véritable doctrine d'Yves de Chartres ; il est aisé de voir combien elle vient se confondre avec celle de saint Bernard; de Gerson et des autres.

D'ailleurs, comment le pape ne pourroit-il pas, qualité de pape, d'héritier de saint Pierre, ce qu'il peut en sa qualité de patriarche ? Ecoutons là-dessus Thomassin : …

_________________________________________________

(I) Ne va-t-on pas nous dire qu'on a cité comme le pape Pie VI ? Oui ; mais l'objet de Pie VI n'étoit pas de prouver qu'on peut désobéir au pape. Il citoit, lui, Yves de Chartres, pour nous montrer que son autorité ne le dispense pas des formes ou des règles, quand on peut les suivre ; et vous le citez, vous, pour opposer ces formes et ces règles à l'autorité qui ne peut plus les suivre, c'est-à-dire, dans une circonstance où le pape Pie VI auroit ajouté ce que vous omettez. Vous le citez, pour opposer Pie VI à Pie VII, tandis qu'il falloit le (citer) pour justifier également l'un et l'autre, et laisser à l'erreur le soin de se nourrir de ces prétendues oppositions.

Nous ne soupçonnons pas les intentions ; mais il est malheureux que vos apologistes soient ainsi réduits à tronquer les autorités qu'ils invoquent pour vous.
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Message  Louis Jeu 11 Aoû 2011 - 23:54

Preuve par la doctrine de l’église de France.(suite)

D'ailleurs, comment le pape ne pourroit-il pas, qualité de pape, d'héritier de saint Pierre, ce qu'il peut en sa qualité de patriarche ? Ecoutons là-dessus Thomassin :

« Si le pape est devenu, depuis quelques siècles, presque le seul distributeur des évêchés de toute l'église, qui ne se trouve presque plus que dans son patriarchat; si les droits et le pouvoir des métropolitains se voient presque tous rassemblés en lui seul ; si les canonistes des derniers siècles l'ont appelé le collateur des collateurs, et le souverain dispensateur de tous les bénéfices, il faut véritablement avouer que c'est la révolution des siècles qui a fait ce changement dans la discipline de l'église ; mais il ne sera pas inutile de remarquer dans la plus haute antiquité quelques vestiges de cette police.

On ne peut douter que les apôtres, et sur-tout le prince des apôtres , n'eussent un pouvoir suprême dans la création des évêchés et l'élection des évêques. Quand ils créèrent des métropolitains, ils ne se dépouillèrent pas de leur droit et de leur autorité, tant sur tous les évêques que sur les métropolitains mêmes Toute l'autorité des évêques sur d'autres évêques ne peut être qu'une émanation, ou une imitation de cette singulière primauté que Jésus-Christ donna à saint Pierre sur les autres apôtres, dont tous les évêques sont les successeurs. Ainsi, les trois évêques qui furent les successeurs particuliers de saint Pierre dans les trois églises patriarchales, conservèrent toujours une juridiction fort grande sur tous les évêques et sur les métropolitains d'un grand nombre de provinces de leur ressort (I). »

Voilà donc deux autorités réunies dans le pape…

_____________________________________________________

(1) Tout cela ne contredit point ce que j'ai dit ailleurs, que l'apôtre conquérant n'a point de successeur ; car, autre chose est le droit, qui d'ailleurs ne peut convenir qu'à un seul, de gouverner en patriarche toutes ses conquêtes, et autre chose sont les prérogatives attachées à la mission illimitée donnée aux apôtres pour l'univers entier.

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Message  Louis Ven 12 Aoû 2011 - 23:03

Preuve par la doctrine de l’église de France.(suite)

Voilà donc deux autorités réunies dans le pape; l'une comme patriarche héritier du premier fondateur dans le gouvernement des églises qu'il a fondées, l'autre comme héritier de saint Pierre, chef de tous les premiers fondateurs. Choisissez entre ces qualités. Nos évêques ne refuseront pas au pape la première ; elle a été trop solennellement reconnue dans la lettre qu'ils écrivoient encore, de leur exil, à Pie VI : Ab iis fundata sancti evangdii prœconibus, quos primi beati Petri successores in Galliam misere, nostra illa Francorum ecclesia. ( Lettre des évêques réfugiés à Londres. ) Que la seconde de ces qualités appartient au pape, c'est un dogme de foi pour tous les catholiques. Il a donc un double titre de son pouvoir suprême dans la création des évêques.

A ces autorités, qu'il me soit permis d'ajouter celle d'Antoine Arnaud, de ce docteur célèbre à bien des titres, mais sur-tout par le rôle qu'il a joué parmi des hommes peu disposés à exagérer la puissance des papes. C'est lui qui nous a dit : « Personne ne doute que le pape ne puisse ôter une partie d'un trop grand évêché, pour en faire un autre ou plusieurs. » C'est lui qui cite en preuve l'usage que fit de cette autorité le pape Jean XXII, celui de tous «tes papes qui en usa le plus en France. ( Lettre d'Antoine Arnaud à M. de Vaucel, 561. )

Vous faut-il à présent des autorités d'un autre genre? Il y a long-temps que nos lois canoniques nous ont appris que « s'il appartient à l'évêque d'unir les églises de son diocèse, et de les soumettre les unes aux autres, c'est comme il appartient au pape d'unir et de subordonner les sièges épiscopaux. » Sicut unire episcopatus atque potestati subjicere alienæ ad summum pontificem pertinere dignoscitur, ita episcopi est ecclesiarum suæ diœcesis unio et subjectio earumdem. ( Cap. sicut unire extra de exces, præl. )

Dans notre église sur-tout à qui seroit-il permis, ou d'ignorer, ou bien de révoquer en doute…
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Message  Louis Sam 13 Aoû 2011 - 23:22

Preuve par la doctrine de l’église de France.(suite)
Dans notre église sur-tout à qui seroit-il permis, ou d'ignorer, ou bien de révoquer en doute cette autorité du pontife romain ? Depuis long-temps il existe pour les évêques de France un protocole, un modèle d'instruction à suivre dans les informations à faire, lorsqu'il est question d'ériger un évêché. Ce modèle est le procès verbal dressé par M. le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, pour la création de l'évêché de Blois ; et la première phrase de ce procès verbal inséré dans le second volume des Mémoires du Clergé, nous donne pour base ce principe :

« C'est une vérité reconnue, que la distribution des diocèses, et l'érection des églises cathédrales, pour le bien et la propagation de l’église, appartiennent de droit au pape et au siège apostolique. » Cùm pro ecclesiæ bono et augmento, diœceseon divisio, et ecclesiasticarum cathedralium erectio ai summum pontificem, sanctamque sedem apostolicam, de jure pertinere dignoscatur. ( Mémoires du Clergé, t. 2 , col. 91. )

A suivre :
Preuve par les faits dans l’église de France.
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Message  Louis Dim 14 Aoû 2011 - 20:35

Preuve par les faits dans l’église de France.

Oui, lecteur, voilà ce grand principe reconnu et décidé dans notre église; et, je vous en préviens, vous chercherez en vain dans nos annales un seul monument qui démente cette profession solennelle de sa foi sur le droit du pontife romain ; et remarquez-le bien, quand on vous parle ici de cette puissance donnée à Pierre sur les sièges épiscopaux, il ne s'agit pas simplement de cette autorité qui distribue des privilèges, des droits de primatie, dont sans doute vous ne chercherez pas l'origine ailleurs que dans le siège apostolique, lorsque vous verrez les papes Zozime , Célestin , et Léon , et Vigile, et Symmaque, les créer, les resserrer, les transporter, les reproduire alternativement dans Vienne, ou dans Arles, dans Narbonne, ou dans d'autres églises, suivant les circonstances, ou suivant les prélats qu'ils ont ou à récompenser, ou à punir; je parle de cette puissance originaire qui donne l'existence même aux sièges épiscopaux.

Ouvrez nos monumens ecclésiastiques t et voyez combien l'autorité du pape, fondateur, créateur et distributeur de ces sièges, éclate dans ces décrets que notre clergé français est le plus attentif à recueillir. Là , il affectera de mettre sous nos yeux les bulles de Jean XXII, érigeant les sièges épiscopaux de Maillesais et de Luçon; et vous entendrez ce pape déclarant qu'il ne fait en cela que remplir les devoirs d'un vicaire de Jésus-Christ, obligé d'ajou¬ter au nombre des ouvriers apostoliques quand la moisson s'accroît, c'est-à-dire, quand la nombre des évêques ne suffit plus aux besoins de la multitude (1).

Ici, ce sera la bulle d'Innocent X , transportant l'évêché de Maillesais à la Rochelle, et déclarant que s'il vient en cela satisfaire aux vœux de Louis XIV , c'est parce qu'établi sur le siège le plus éminent dé l'église militante, et revêtu de toute la plénitude de puissance apostolique, soit qu'il érige de nouveaux sièges épiscopaux, soit qu'il donne aux anciens de nouvelles limites, soit enfin qu'il supprime les uns ou transporte les autres, suivant que l'exigent les circonstances des lieux et des temps, il ne fait que remplir les devoirs de son apostolat (2).

Vous retrouverez ces mêmes motifs et ces mêmes déclarations exprimées dans les bulles de Grégoire XV érigeant Paris en archevêché, et lui donnant, par la plénitude de sa puissance apostolique , Orléans, Chartres et Meaux pour suffragans;, toujours même puissance dans le pape, toujours même devoir à reconnoitre dans l'érection des évêchés de Cahors, de Mendes, de Rodez par Innocent XI, ou dans celle de l'évêché d'Al(ar)s Innocent XII (3).

Voilà les titres auxquels nos évêques français reconnoissent devoir l'érection de leurs sièges, et qu'ils ont soin dé consacrer dans leurs annales, comme devant régler la foi et la discipline de leurs églises ; ils vous les offriront revêtus de lettres patentes du monarque, et enregistrés dans ces parlemens, alors si zélés pour nos libertés gallicanes; et il faudra bien l'observer, malgré tout ce zèle de nos tribunaux , vous ne les verrez pas une seule fois protester contre cette plénitude de puissance, toujours alléguée par ces papes érigeant tant de sièges en France. Ce n'est donc pas chez nous et dans notre église que l'on devoit s'attendre à voir naître des doutes sur cette plénitude de puissance exercée aujourd'hui par Pie VII, pour la nouvelle circonscription des diocèses.

Nous connoissons dans notre Histoire au moins quarante exemples de ces érections ou translations d'évêchés, toutes opérées par la seule autorité des papes, sur le consentement ou la demande des monarques français (4); et ce que nos annales nous disent depuis le moyen âge, l'histoire ancienne pourrait vous l'apprendre de la fondation de nos premiers sièges , de ceux d'Italie, d'Espagne, de Sicile, d'Afrique, puisqu'il est manifeste que toutes ces églises commencèrent par des évéques envoyés par Pierre ou par ses successeurs. Cum sit manifestum in omnem Italiam, Gallias , Hispanias, Africam, Siciliam insulasque adjacentes nullos instituisse ecclesias , ni(s)i cos quos venerabilis apostolus Petrus aut ejus successores constituerunt sacerdotes. ( INNOCENT, ad decent. )

_______________________________________________________

(1) Bulle de Jean XXII , an 1317
(2) Bul. Innoc. X, an. 1648.
(3) Bul. Innoc. XII, an. 1664.
(4) Sur la multitude des évêchés érigés en France par les papes Urbain II, Célestin III, Innocent III, Boniface VIII, Jean XXII, Pie IV, Pie V, Grégoire XV, Innocens X, XI. XII. et enfin par Pie VI, on peut consulter les Mémoires du Clergé, t. 2 ; Thomassin , t. I , l. 1; la Collection ecclésiastique, t. (?) ; [i]le Gallia christiana t. 3 et 4, etc.
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(Note de Louis : les Bulles sont en latin. Si besoin est, nous les publierons.)

A suivre :Exemples de grands changemens opérés dans
les sièges épiscopaux après les révolutions.

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Message  Louis Mar 16 Aoû 2011 - 19:37

Exemples de grands changemens opérés dans
les sièges épiscopaux après les révolutions.
Si nous vous transportons en Orient, ce ne sera pas simplement pour vous montrer cet empereur Justinien forcé de recourir au pape Agapet, pour ériger en patriarche l'évêque de Justinianée, et obtenant du pape Vigile un décret qui met sous la juridiction de ce nouveau patriarche tous les évêques de Dacie, de Prale, de Dardanie, de Mysie, de Pannonie, de ces immenses régions qui comprennent aujourd’hui , avec une grande partie de la Turquie d'Europe , l'Autriche et la Hongrie. Cette révolution, dans l'ordre ecclésiastique, annonce cependant dans l'évêque de Rome une assez grande puissance. (V. Fleurit Hist. eccles. liv. 32, n.° 50, et liv. 33 , n.° 5. )

Mais les églises d'Orient ont eu d'autres révolutions dont il faut réparer les désordres; et c'est le patriarche même de Constantinople qui recourt au pape, en lui demandant la réunion d'une multitude de sièges devenue nécessaire pour rendre à l'épiscopat toute sa dignité. Il recourt au pontife romain, et ce que ce pontife aura prononcé dans sa sagesse, sera exécuté par son légat, sous les yeux du patriarche.

C'est le fait de Thomas, de ce patriarche de Constantinople, s'adressant au pape Innocent III pour la réunion d'une multitude d'évêchés ruinés par les révolutions de ces contrées. Qu'importe que ce pape n'exauce qu'à demi la demande du patriarche ? Qu'il unisse pour toujours, ou pour un temps seulement, ces diviers sièges, les conditions qu'il appose à la réunion, en montrant sa sagesse, n'en prouvent pas moins son autorité (I).

Suivez-nous dans ces contrées encore plus éloignées, qui furent le berceau de l'église naissante : Pierre avoit établi pour saint Jacques le siège de Jérusalem. Jacobus Alphœi cognomento Justus, à Petro, totius orbis magistra, prœpositus est epis copus Hierosolymorum ecclesiæ. ( CHRYSOST. homil 87 in Joan. )

C'est Paschal II , héritier de Pierre, qui va le rétablir; et voyez comment toute l'autorité du fondateur se développe dans les décrets du restaurateur.

« Les révolutions des siècles transportent les empires même; il faut donc aussi changer et transporter les provinces ou diocèses des diverses églises : celles des anciens diocèses d'Asie ont va leurs limites confondues par l'irruption de diverses nations. En rendant grâces au Dieu qui, de nos jours, fait rentrer sous la puissance des princes chrétiens les villes d’Antioche, de Jérusalem , et les provinces adjacentes, il faut donc nous occuper aussi des changemens et des translations à faire, pour donner au siège de Jérusalem les diverses villes conquises par le roi Baudouin. Ainsi, notre cher frère et notre co-évêque, nous statuons pour vous, pour vos successeurs, et pour l'église de Jérusalem, que vous ayez en votre disposition, et sous votre gouvernement, avec tous les droits de métropolitain ou de patriarche, toutes les villes et provinces que Dieu a fait entrer sous la domination de ce prince, et qu'il voudra bien encore ajouter à ses conquêtes (II). »

La même autorité qui transporte ces sièges antiques sous celui du nouveau patriarche, en érige un nouveau à Bethléem; la même autorité détruit celui d'Ascalon créé ipar le patriarche. (V. THOMAS. Discip. Eccl. part. I, lib. I, c. 58. )

Vous demandiez de grands exemples…

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(I) INNOC. III, epist, ad THOM. patriar. CONSTANTIN, apud Baluz. t. 1 , gestor. )
(II) PASCHALIS II epist. ad GIBELIN, patriar.

(Note de Louis : les textes des notes I et II sont en latin. Si besoin est, nous les publierons.)
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Message  Louis Mer 17 Aoû 2011 - 17:52

Exemples de grands changemens opérés dans
les sièges épiscopaux après les révolutions.
(suite)

Vous demandiez de grands exemples : ceux que nous choisissons n'affectent pas un ou deux sièges seulement, mais une multitude de sièges encore existant sous le vaste patriarchat de Constantinople, et dans le nouvel empire de Jérusalem, puisque là c'est du nombre même de ces sièges que venoit le besoin des réunions, et puisqu'ici, dans le temps que s'opère cette nouvelle circonscription, nous voyons les évêques unis au patriarche de Jérusalem , s'assembler en concile sous le légat du pape.

Dans ces grands exemples vous cherchez des circonstances disparates; nous y voyons, nous, et cela nous suffit, nous y voyons de grands changemens opérés par ce'principe toujours le même : Il faut que la puissance de Pierre se prête aux besoins de l'église; il faut, suivant les circonstances, qu'elle unisse ou divise, qu'elle crée ou supprime les sièges des pasteurs; il faut sur-tout, quand les révolutions transportent les empires, quand il n'est plus possible à Pierre de maintenir ou de rétablir l'ancien ordre des sièges, il faut qu'il y pourvoie par un nouvel ordre de choses, par des translations ou suppressions, par des créations ou reproductions, telles que le permettent les révolutions des empires, et telles que l'exige le salut des diverses églises.

C'est là ce que vous disent, et les décrets du pape Innocent III après les révolutions qui ont ruiné tant de sièges sous le patriarche de Constantinople, et le décret du pape Paschal II après les révolutions qui ont bouleversé tant d'autres sièges sous les patriarches d'Antioche et de Jérusalem. Dans ces décrets aussi, voilà tout ce dont nous avons besoin pour appliquer le principe à la puissance dont nos propres révolutions sollicitoient le développement.

D'autres révolutions ont ruiné d'autres églises; d'autres circonstances amènent aussi d'autres dispositions de la part du pape saint Grégoire; mais le principe reste encore le même, ainsi que la puissance. Quels que soient les moyens, c'est toujours le devoir attaché à la dignité du pontife, c'est l'obligation de ne pas laisser les peuples sans pasteurs, qui dirige le prince des pasteurs.

L'église de Minturne avoit perdu le sien, et celle de Formie étoit réduite à l'indigence; ce grand pape réunit le siège de Minturne à celui de Formie, et sert également les deux églises. Le sacerdoce s'éteint ou disparoît à Populonium; et le peuple, sans prêtres, sans évêques, y reste sans moyens de salut. Le même pape ordonne à Balbin de Roselle d'en prendre soin comme de ses propres ouailles. Les églises de Misène et de Cumes se dépeuplent, et ne peuvent plus suffire à deux évêques; il réunit ces deux évêchés, et les donne à Benenatus. Pour les mêmes raisons, le siège des trois Tabernes n'en, fait plus qu'un seul avec celui de Vellétrie, comme bientôt celui de Terracine est uni au siège de Fondi. Martin de Tamite a été chassé de son église ; le même pape encore le transporte à celle d'Aleri ( V. FLEURI, Hist, eccles., l. 35 , n.° 17. )

De plus grandes révolutions ont fait tomber de plus grands désastres sur l'église britannique…
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Message  Louis Jeu 18 Aoû 2011 - 3:16

Exemples de grands changemens opérés dans
les sièges épiscopaux après les révolutions.
(suite)

De plus grandes révolutions ont fait tomber de plus grands désastres sur l'église britannique; pour arriver à son secours, le même saint Grégoire saura développer plus de puissance. Ayant l'arrivée des Anglo-Saxons, cette église étoit divisée en vingt-huit villes épiscopales, dont trois métropoles, Londres, Yorck et Caer-Léon. ( V. Usher, britan. Eccles. Antiquit. , c. 5 ; Cressy , Church Hist. of in Brit. lib. 4. c. 8. ) Les Saxons , adonnés au paganisme, avoient traité les évêques, les prêtres et les temples, comme ces hordes ivres d'impiété traitoient encore nos évêques, nos prêtres et nos temples, quand il a plu au Dieu qui veille sur la France de les faire rentrer dans leurs souterrains, comme il fait au lever du soleil rentrer dans leurs antres les lions et les tigres.

Pour échapper à ces furieux, les évêques bretons et leur clergé s'étoient vus réduits à chercher un asile dans les pays de Galles et de Cornouailles. Quelques-uns, tels que l'évêque Samson, s'étoient réfugiés en France avec une partie de leurs diocésains; Théon , archevêque de Londres, et Thudion, archevêque d'Yorck, les derniers à quitter leurs diocèses, n'avoient laissé aux Bretons catholiques qu'un très-petit nombre de prêtres dispersés, et dont le ministère auprès des fidelles étoit sans cesse exposé à de nouvelles persécutions.

Tel étoit, depuis dix ans, l'état du christianisme en Angleterre , lorsque saint Augustin arriva dans cette île, muni des pouvoirs du pape saint Grégoire, pour y rétablir la religion. Je laisse les détails de ses succès. Ce qui nous intéresse ici, ce sont les droits qu'il exerce dans cette mission au nom du pontife qui l'a envoyé. En vertu de ces droits, Augustin établit son siège épiscopal à Cantorbéry, qui jusqu'alors n'avoit point eu d'évêque. Bientôt il reçoit de saint Grégoire l'ordre de donner un archevêque à Londres, un second à Yorck, et de mettre sous chacun de ces archevêques douze suffragans, dont le siège est laissé à son choix et à la sagesse de son zèle. Ces archevêques et ces évêques, et tous ceux de la Grande-Bretagne, seront soumis à son propre siège érigé en primatie (I).

Cherchez encore ici des différences, nous y voyons, nous autres, une église à rétablir comme la nôtre, et l'héritier de Pierre usant sur tout ce qui reste encore d'évêques chassés de cette église, de toute la puissance qu'il a reçue de Pierre, pour établir de nouveaux sièges, pour créer une nouvelle primatie, et pour donner enfin à cette église an nouvel ordre de choses, celui que la sagesse montre le plus favorable au salut des âmes, après l'épouvantable révolution qui laisse à peine subsister quelques autels en Angleterre.

Cherchez-y encore des différences, nous y voyons, nous aautres, plusieurs des anciens évêques invités par saint Augustin à se soumettre aux décrets du pape saint Grégoire, se refuser obstinément à ses invitations par haine pour ces Anglo-Saxons auprès desquels leur zèle aurait dû prévenir celui d'Augustin même. Nous ne voyons pas que leur obstination ait arrêté cette puissance qu'Augustin exerçoit au nom du pape saint Grégoire.

Cherchez encore ici des différences…


________________________________________________________

(I) Tout ce projet sans doute étoit soumis aux circonstances; elles montrèrent encore mieux combien les sièges en dépendent ; car Londres ne fut plus qu'un simple évêché soumis à Cantorbéry, où saint Augustin mourut, et où se sont conservés les droits de primatie par respect pour le saint fondateur. Les disputes sur le nombre précis des anciens évêques ne font rien ici ; au moins y en avoit-il encore sept de ces anciens dans le concile tenu pax saint Augustin.


(Note de Louis : le début de la note I est en latin. Si besoin est, nous la publierons.)
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