DÉVOTION AU SACRÉ CŒUR DE JÉSUS, PROPOSÉE AUX ENFANTS.

CHAPITRE PREMIER.


C'est à vous chers enfants l'objet de la tendre prédilection du Cœur ado­rable de Jésus, que l'on propose aujourd'hui une dévotion qui remplira vos jeunes cœurs d'une douce joie , vous fera goûter dès le bas âge les consolations de la vraie piété ; et, en vous portant à craindre et à aimer le Sei­gneur, vous donnera une vive horreur du péché qui est le seul mal que vous devez craindre puisque c'est la seule chose qui puisse souiller votre âme aux yeux de Dieu. Ces sentiments chers enfants, ces beaux sentiments qui feront le bonheur de votre enfance, de votre jeunesse et de toute votre vie, vous les puiserez infailliblement dans la dé­votion au Cœur de Jésus, ce Cœur qui vous a tant aimés et qui vous aime toujours avec une tendresse plus grande que celle de la meilleure et la plus tendre des mères pour un enfant qu'elle chérit uniquement. Oui, chers enfants, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, le créa­teur et le souverain maître du Ciel et de la Terre vous a toujours aimés; il s'est fait petit Enfant parce qu'il aimait les enfants:, parce qu'il voulait sau­ver les enfants, et leur apprendre , par ses divins exemples, ce qu'ils doivent faire pour plaire à Dieu et assurer leur salut. Suivez donc très chers enfants, suivez ce divin Sauveur depuis sa nais­sance dans une pauvre étable, jusqu'à sa mort sur la croix : partout vous ver­rez combien son divin Cœur vous a aimés et partout il vous apprendra ce que vous devez faire pour aimer et servir Dieu sur la Terre, afin de mé­riter le bonheur de le voir et de le posséder éternellement dans le Ciel.

CHAPITRE III.


Après avoir contemplé Notre-Seigneur dans la crèche où son divin Cœur acceptait la pauvreté, les humi­liations et les souffrances par amour pour vous, venez chers enfants et considérez ce que ce même amour lui a fait souffrir dans la circoncision.

C'était une cérémonie douloureuse et hu­miliante à laquelle notre divin Sauveur s'est soumis , pour nous appren­dre , par son exemple , l'obéissance que nous devons à la loi de Dieu, et le soin que nous devons avoir de l'accomplir, lors même qu'il nous en coûte et qu'il faut nous faire de grandes violences pour y être fidèles.

Ce fut le huitième jour que l'Enfant Jésus voulut être circoncis, et nous donner ce grand exemple d'obéissance à la loi de Dieu. Il voulut aussi nous donner une marque bien singulière de l'amour de son divin Cœur, et de l'ardent désir qui le pressait de souffrir pour nous. Il aurait pu nous dire dès lors , ce qu'il dit dans la suite à ses disciples, en parlant de sa passion : Je dois être baptisé d'un baptême de sang : oh! que je me sens pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse! Oui, chers enfants , le divin Cœur de l'Enfant Jésus était vivement pressé du désir de souffrir pour nous, c'est pourquoi, dans le mystère de la circoncision en prenant le nom de Jésus ou de Sauveur, non seulement il s'engage à mourir, pour nous racheter de l'enfer, mais il semble qu'il ne puisse pas attendre le dernier jour de cette vie qu'il a résolu de donner pour nous et où il doit répandre jusqu'à la dernière goutte de son sang pour nous sauver : pour satisfaire son amour, il veut, huit jours après sa naissance, commencer à le ré­pandre dans la circoncision; et , par ses souffrances, nous donner un gage de notre rédemption , qu'il accomplira un jour en mourant sur la croix.

A suivre ...

Maintenant , chers enfants, voyons ce que votre cœur vous dira en pen­sant à ce que l'extrême bonté du Cœur de l'Enfant Jésus lui a fait souffrir pour vous dans le mystère de la cir­concision.
N'est-il pas vrai que vous seriez touchés de compassion, si vous voyiez un petit enfant de huit jours qui dans la manière dont il serait emmailloté aurait une épingle qui en­trerait dans sa chair et en ferait sor­tir du sang; les cris de ce tendre en­fant vous perceraient le cœur et vous vous hâteriez de le soulager. Hé bien! ce n'est pas une piqûre d'épingle que l'Enfant Jésus souffre, c'est un couteau qui coupe sa chair adorable et en fait sortir la sang eu abondance.

Serez‑vous insensibles à la douleur que lui cause la plaie qu'on vient de lui faire, surtout si vous faites attention que l'Enfant Jésus a voulu souffrir cette plaie, parce qu'il vous aimait parce qu'il pensait à vous? Oui chers en­fants, l'Enfant Jésus dans la crèche pensait à vous; vous étiez tous présents à son esprit ; il vous connaissait cha­cun par votre nom, et il vous portait tous dans son Cœur. Déjà par la lumière divine qui était en lui, il voyait tous les péchés dont vous vous ren­driez coupables ; et, parce que son di­vin Cœur vous aimait qu'il était tou­ché de compassion pour vos maux, il offrait à Dieu son Père son sang et ses larmes pour expier vos péchés , pour vous préparer dans ses mérites, un re­mède salutaire pour guérir les maladies de votre âme, et un moyen de vous en­richir de ses grâces et de son amour.

Refuserez-vous d'aimer celui qui vous aime avec tant de tendresse; et, tandis que l'Enfant Jésus vous donne son Cœur tout brulant d'amour pour vous, ne voulez-vous pas aussi lui donner le vôtre ? Venez donc vous prosterner aux pieds de ce divin Enfant et adressez lui cette courte prière : Saint Enfant Jésus qui aimez avec tant d'ardeur, je vous aime de tout mon cœur, et je vous remercie de tout ce que Vous avez souffert pour moi.