Fondement de la dévotion au Sacré Coeur

FONDEMENT DE LA DEVOTION AU SACRE CŒUR DE JESUS

1. Rôle des révélations de Paray-le-Monial

Quelque considérable qu'ait été le rôle de sainte Marguerite-Marie, ce serait une erreur de supposer que la dévotion au Sacré Cœur de Jésus se fonde surtout sur ses déclarations et qu'elle a pour base principale les communications qu'elle a reçues de Notre-Seigneur.

Ces communications ont été pour la dévotion au Sacré Cœur le point de départ du développement extraordinaire qu'elle a pris depuis deux siècles; elles l'ont popularisée et renouvelée; elles ont mis en honneur certaines pratiques jusqu'alors inusitées; elles ont servi à lui donner la forme qu'elle a communément aujourd'hui; mais on ne saurait dire qu'elle repose sur elles.

Elle leur est antérieure; car, elle était connue bien avant qu'il fût question des révélations de Paray-le-Monial; celles-ci sont venues simplement la consacrer et établir qu'elle répond aux plus chers désirs de Jésus.

A suivre ...

Il est à remarquer que l'Église ne s'est jamais appuyée sur elles pour légitimer le culte du Sacré Cœur qu'elle autorisait. Légitimité du culte et caractère surnaturel des visions ont été pour elle deux questions bien distinctes. Elle les a toujours séparées et elle s'est prononcée sur la première, longtemps avant d'aborder la seconde. Celle-ci n'a été étudiée et discutée qu'à l'occasion du procès de béatification de la pieuse servante de Dieu.

Jusqu'alors, l'Église s'était abstenue de s'occuper d'une façon officielle de ses écrits et de sa mission. Elle avait agi absolument comme si elle les ignorait. Ni dans le décret de Clément XIII du 6 janvier 1765, en effet, ni dans la bulle de Pie VI du 28 août 1794, il n'est fait allusion à la vierge de Paray et à ses révélations.

A suivre ...

2. Le dogme catholique, base unique de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus

La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus repose tout entière sur le dogme catholique et trouve en lui sa complète justification.
Du dogme catholique tel qu'il a été formulé d'une manière explicite et claire par le second concile de Constantinople, il résulte que, en raison de l'union hypostatique, nous pouvons rendre un culte d'adoration non seulement au Verbe incarné, mais encore à son humanité et même aux diverses parties de cette humanité, à la seule condition de ne pas les isoler de sa personne et de les envisager comme ne faisant avec lui qu'un seul et même être divin.

Nous pouvons pareillement honorer, comme faisant partie de lui-même, ses dispositions, ses sentiments, ses mystères. Nos hommages, dans l'un comme dans l'autre cas, s'adressent à la personne et aboutissent à elle.

C'est sur ces principes, qui sont des articles de notre foi, que s'appuie la dévotion au Sacré Cœur de Jésus, et il n'est pas nécessaire de réfléchir longtemps pour se rendre compte qu'elle est inattaquable. Elle ne mérite pas à nos adorations un organe isolé, c'est la personne de Notre-Seigneur qu'elle nous fait honorer, en nous faisant honorer son cœur.

A suivre ...

3. Relation extrêmement étroite entre le Cœur du Sauveur et sa personne

Il existe un passage spécial du cœur du Sauveur à sa personne, entre eux il y a une relation extrêmement étroite; ce passage et cette relation sont tels que, dans le langage courant, ils vont jusqu'à une sorte d'identification de la personne et du cœur.

Quoique les deux termes ne soient pas synonymes, ne désigne-t-on pas, en effet, souvent Jésus sous le nom de Sacré Cœur ? Et ce nom de Sacré Cœur, s'il évoque le souvenir de l'organe, n'évoque-t-il pas au moins autant l'idée d'un Jésus infiniment aimant, nous montrant son cœur et attirant par ce symbole expressif notre attention et nos regards sur sa tendresse pour nous et sur ses divines amabilités ?

A suivre ...

Quand on parle du Sacré Cœur, l'image qui vient immédiatement à l'esprit est l'image de la personne du Sauveur, bien plus que celle de son cœur de chair; et l'on peut dire que le culte rendu à ce cœur s'adresse, en passant par lui, à ce qu'il y a de plus profond et de plus intime dans la personne du Sauveur.

Rien n'est donc moins sérieux que l'accusation de nestorianisme articulée par les jansénistes contre les adorateurs du Sacré Cœur.

Nous n'admettons pas en Notre-Seigneur la dualité nestorienne de personne, nous soutenons, au contraire, que dans le Christ il n'y a qu'une personne : la personne adorable du Verbe.

« Le culte d'adoration que nous rendons à la chair vivante et vivifiante du Christ, non pour elle-même et comme à une simple chair, mais comme à une chair substantiellement unie à la divinité, n'est pas un honneur divin s'adressant à la créature, mais identiquement l'adoration même par laquelle le Verbe incarné est adoré avec sa propre chair. » ( Condamnation de la XLIe proposition de Pistoic. )

FIN