Bienheureux Julien Maunoir
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Bienheureux Julien Maunoir
Le Père Julien Maunoir fut le disciple, l'ami, le successeur de Dom Michel Le Nobletz. Il est né à Saint-Georges de Reintembault (Ille-et-Vilaine), près de Fougères, le 1er octobre 1606, et a été élevé dans une modeste famille de cultivateurs. Envoyé au collège des Jésuites de Rennes, il entra au noviciat de la compagnie en 1625 à l'âge de 19 ans.
Il était régent de la classe de cinquième (300 élèves) au collège des Jésuites de Quimper de 1630 à 1633. C'est en 1630, alors qu'il avait 24 ans, qu'il reçut un jour la visite de Dom Michel Le Nobletz. De Quimper il fut envoyé par ses supérieurs au collège de Tours, et il reçut la prêtrise le 6 juin 1637 à Bourges. De là, il partit à Nevers, puis à Rome et ne revint à Quimper qu'en 1640.
Le Père Julien Manoir décide alors d'aller rendre visite à Dom Michel Le Nobletz (1577-1652) au Conquet. C'est à ce moment là que Michel Le Nobletz, vieilli et fatigué, investit le jeune jésuite de sa succession spirituelle, et lui demande de continuer son oeuvre. En prière un jour dans la chapelle de Ti Mamm Doue ("la maison de la Mère de Dieu"), proche de la ville de Quimper, il demande à la Vierge Marie la grâce de pouvoir apprendre et parler le breton, comme savait le faire son ami Michel Le Nobletz. Quelque temps après, le jeune professeur faisait le catéchisme en breton.
Le Père Maunoir donna sa première mission à Douarnenez, au Carême de 1641. Il devait continuer ensuite sans interruption pendant 42 ans durant lesquels il parcourut la Bretagne entière de Rennes à Crozon et d'Auray au Conquet. La mission, annoncée longtemps à l'avance, durait habituellement trois semaines : elle comprenait essentiellement les catéchismes, les confessions et les sermons. Le Père Maunoir n'eut d'abord qu'un seul compagnon en la personne de Père Bernard, jésuite de Quimper, et dans les dernières années, il était secondé par 20 ou 30 missionnaires volontaires.
Le Père Julien Maunoir a écrit un journal latin des missions, qui permet de suivre sa carrière, année par année (il avait donné près de 400 missions). Il a aussi écrit "la Vie de Michel Le Nobletz" et la "Vie de Père Bernard". Epuisé, le Père Maunoir, que certains appelaient encore "an Tad mad" (le bon père), mourut au presbytère de Plévin près de Maël-Carhaix en préparant une dernière mission, le 28 janvier 1683. Il fut inhumé dans l'église.
Son tombeau fut ouvert et ses reliques placées dans une châsse le 4 octobre 1847. Il a été béatifié par décret pontifical du 4 mars 1951. Le 20 mai 1951, le pape Pie XII hissa le Père Maunoir au premier rang des protecteurs de la Bretagne en le déclarant Bienheureux.
Le Père Michel Le Nobletz avait été l'initiateur, il avait défriché la lande bretonne, inculte et broussailleuse. Le Père Maunoir allait pouvoir semer et récolter. Deux mots du Père Maunoir résume sa vie : "More pecudum vivebant", disait-il, et quarante deux ans après "Eur vaghérès sent" (une pépinière de saints). La Bretagne leur doit d'avoir été pendant trois siècles une terre catholique d'une extraordinaire ferveur.
Monique- Nombre de messages : 1600
Date d'inscription : 18/02/2009
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