Deo Juvante
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Le Pape Alexandre VI ...

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Message  Eric Jeu 11 Fév 2010 - 20:38

Père Leonetti


Cette opinion du Père Ollivier, tout ingénieuse qu'elle est, rencontra pourtant peu d'adhérents et fut accueillie avec suspicion de la part des doctes, à cause de l'invraisemblance, pour ne pas dire l'impossibilité, des faits racontés; aussi fut-elle bien vite abandonnée, même de la part de son auteur, qui ne donnait d'ailleurs son opinion que comme hypothèse (1).

En revanche, la voie était ouverte; la science n'y a rien perdu; le gant était relevé, la critique ne l'a pas laissé tomber. Un autre auteur, le Père Leonetti, des Ecoles pies, a repris, non la thèse, mais la cause si intéressante du Père Ollivier, sous un autre point de vue.

Dans les trois volumes qu'il a écrits sur la matière, le docte religieux prouve amplement qu'Alexandre VI n'a jamais été marié et n'a jamais eu d'enfants, mais qu'il a adopté les trois fils et la fille d'un de ses neveux, quand Vannoza, leur mère, convola à de secondes noces.

Voilà, en substance, la thèse du R. P. Leonetti; voici son amplification que nous analysons aussi en quelques mots, pour ne pas sortir du cadre de notre travail.

Calixte III avait fait venir les Borgia de Catalogne en Italie, et leur maison s'y était tellement multipliée qu'au déclin du quinzième siècle, ils y étaient possesseurs de trente-deux palais.
Il n'y a donc rien d'étonnant qu'avec trente-deux maisons princières des Borgia, il s'y soit trouvé quatre enfants délaissés par une veuve remariée deux fois, et recueillis par un oncle.

Cette mère ingrate n'était autre que Vannoza, que les ennemis d'Alexandre rangent au nombre de ses concubines, et que le Père Ollivier donne comme grand-mère des quatre fils de Rodrigue Borgia sous le nom de Jeanne ou Giovanna.

Que cette Vannoza ait été la mère des quatre neveux d'Alexandre, c'est ce qui résulte, de manière à ne pas laisser place au doute, d'une inscription tombale qui se lit dans l'église de Sainte-Marie-del-Popolo.
L'épitaphe porte en toutes lettres que Vannoza Cattanei était mère de César, de Jean, de Geoffroy et de Lucrèce.

Si le nom de son mari n'y figure pas, ce n'est pas, comme le disent les ennemis d'Alexandre, parce qu'il ne pouvait pas être nommé, mais bien parce qu'elle avait été mariée deux fois dans une condition inférieure, et que pour faire connaître son état civil, il aurait fallu nommer ses trois maris, ce qui eût été déplaisant dans une épitaphe qui ne veut attester que l'illustration de la défunte.

Mais, dit-on, comment expliquer l'effacement de Vannoza à partir de l'an 1503, si elle était vraiment belle-sœur d'Alexandre qui venait de mourir ?
Au contraire, tout se tient et s'explique si Alexandre est réellement l'oncle de ces enfants.

Vannoza convole à de secondes noces et descend de la classe patricienne dans la classe bourgeoise; voyant cela, Alexandre prend ses neveux avec lui et en devint le père adoptif, et Vannoza fut abandonnée à son propre sort.

A part cette faiblesse, c'était une bonne femme, dit Paul Jove : Alioquin proba mulier.
Son inscription tombale, enchérissant, la représente aussi comme une femme probitate insigni, religione eximia pari : Jove aurait-il pu la qualifier d'honnête femme, et l'épitaphe lui prêter des vertus qui eussent été une sanglante ironie de sa vie, si elle avait été sous le poids de la calomnie dont la charge le premier sentiment ?


(1) Il avait promis un deuxième volume qui n'est pas venu.


Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 302 et 303

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Message  Eric Mar 16 Fév 2010 - 21:36

On garde aussi dans les archives de Modène neuf lettres de Vannoza à sa fille Lucrèce et signées : La felice et infelice madre Vannoza Borgia de Catteneis ou Cajetan.

Nos adversaires ont cru voir là encore une attestation de leur thèse : d'après eux, le mot felice répond au bonheur que lui cause le souvenir de ses enfants, et infelice rappelle sa honte, d'où M. de L'Epinois dit, dans la Revue des questions historiques, « pour les enfants elle est toujours Vannoza Borgia, l'heureuse mère; pour le monde, elle est malheureuse ».

Mais qui pourra jamais rencontrer une mère, quelque effrontée qu'elle soit, qui ose rappeler sa honte à ses enfants dans toutes les lettres qu'elle leur écrit ?
Vraiment, ces interprétations dépassent les bornes de la naïveté !
Il en faut donc chercher le sens ailleurs, et il n'est pas difficile de le découvrir du premier coup d'œil.

Vannoza se dit heureuse d'avoir eu quatre enfants merveilleux de son premier mariage, et malheureuse par suite des déchirements qu'ils lui causèrent : l'un fut assassiné, l'autre fait prisonnier en Italie et en Espagne, puis tué dans le siège d'une forteresse à l'âge de trente-quatre ans; et aussi à cause de la mort de ses maris qui l'avait amenée à une diminution de rang.
Il me semble qu'il y a là assez de drames pour se dire malheureuse.

Alexandre est donc bien oncle de quatre neveux ou nièces; et cette conclusion du savant Leonetti nous amène à aplanir encore une difficulté que nous avons passée sous silence, et à dessein, dans les réponses aux accusations contre ce Pape.

Si les neveux avaient pris un parti dans les armées ou ailleurs, Lucrèce, la nièce, habitait le Vatican, où elle brillait par les qualités du corps, de l'esprit et du cœur.

Julie Farnèse, Julia la Bella, et sa belle-mère Adriana Orsini, Orsini fils et Orsini père, avaient leur libre entrée au Vatican, comme il était naturel à une Farnèse et à des Orsini. Julie et Adriana, femmes intelligentes, sensées et du grand monde, étaient, en quelque sorte, les dames d'honneur non résidentes de Lucrèce, et tenaient souvent compagnie à cette merveille de Rome.

De là la fable de Julia la Bella, concubine d'Alexandre; de là encore les pointes satiriques que l'Infessura laisse échapper dans son Diarium, comme celle-ci, et autres perfides insinuations de ce genre : « Au mariage de Lucrèce, il y avait à la table du Pape la mariée, et ensuite Julia la Bella. ».

Puis on cite une lettre d'Alexandre à Lucrèce, où il se plaint qu'Adriana et Julia soient parties sans sa permission, et l'on en conclut malignement : Donc Julia était sa maîtresse, tandis qu'il ne faut y voir que la preuve de l'importance qu'Alexandre mettait à l'étiquette de sa cour.
« Louis XIV, dit M. l'abbé Morel, n'eût pas relevé autrement un manque de convenance envers Sa Majesté. ».

Ainsi qu'il appert, dans le premier sentiment, Julie Farnèse est la maîtresse de Rodrigue Borgia et d'Alexandre VI; dans celui du Père Ollivier, elle devient la femme de Rodrigue; et dans celui du Père Leonetti, elle n'est plus qu'une femme des premières familles de Rome qui devient l'intime familière de Lucrèce Borgia, nièce du Pape.


Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 303

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Message  Eric Jeu 18 Fév 2010 - 1:12

Telle est la thèse savamment développée par le Père Leonetti, opinion que la critique catholique a acceptée comme un fait, sinon certain, du moins comme donnant satisfaction à l'opinion publique dans l'Église.

Du reste, l'illustre religieux ne l'avance pas comme une thèse évidente et comme le dernier mot de l'histoire, mais comme une explication ayant pour elle la plus grande probabilité, et pas une objection insoluble contre.

Ce sentiment mérite d'autant plus l'attention et notre adhésion que son auteur a étudié l'histoire d'Alexandre à Rome, qu'il y a passé la meilleure partie de sa vie et qu'il s'est entouré de tous les documents fournis par les bibliothèques romaines, italiennes, allemandes, anglaises, françaises et espagnoles.

Il a parcouru, analysé plusieurs milliers de volumes pour en former trois seulement.

C'est ce qui lui a valu l'adhésion de tous les écrivains sérieux et bien pensants.

Sans doute, ces documents n'autorisent pas d'affirmer absolument l'innocence d'Alexandre; Dieu seul sait ce qu'il en est sur ce point; mais ils permettent de venger sa mémoire contre les diatribes et les calomnies des pamphlétaires, et montrent qu'aucun monument historique ne prouve adéquatement son infamie : si aucun ne le prouve, la charité nous fait un devoir de croire à son innocence.

C'est la conclusion du Père Leonetti : « Jusqu'à ce qu'on produise, dit-il, des documents plus clairs et plus concluants, la charité et l'équité commandent de prononcer un jugement qui décharge le grand inculpé. »



Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 303 et 304

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Message  Eric Jeu 18 Fév 2010 - 20:49

Accusation de simonie

Quant à la simonie, Rodrigue ne se montra ambitieux ni avant ni pendant son Pontificat.

Sobre, actif, laborieux, charitable, courageux, ennemi inflexible des tyranneaux romains, défenseur zélé des petits et des pauvres, protecteur éclairé des lettres et des arts, vengeur de la liberté civile et de l'indépendance du Saint-Siège, Rodrigue Borgia était devenu l'honneur et l'arbitre du Sacré-Collège, le prélat le plus illustre et le plus populaire de Rome et de l'Italie, l'homme le plus influent, jusqu'à disposer de la tiare.

Pendant trente-cinq ans que dura cette influence, ce prétendu ambitieux d'une vertu feinte et hypocrite, fait passer successivement la tiare du front de son oncle sur la tête de Pie II, de Sixte IV et d'Innocent VIII; et ce n'est qu'au déclin de l'âge, à soixante-deux ans, âge des infirmités et de l'impuissance, qu'il s'en laisse, non pas décorer, mais accabler.

Il fut élu le 11 août 1492, après deux jours de conclave, par le suffrage unanime des vingt-deux cardinaux présents; et quand on le lui annonça, il s'écria, pâle et éperdu : « Moi Pape ! moi Vicaire de Jésus-Christ ! -- Oui, Très Saint Père, à la gloire de Dieu, à l'avantage de l'Église et à la joie de la chrétienté », répondirent les cardinaux.

Jamais la foule romaine ne salua Pontificat avec plus d'enthousiasme.

Est-il croyable qu'il eût été ainsi acclamé, s'il avait ravalé et sali sa dignité de cardinal, comme le soutiennent ses ennemis ?
Non, le peuple romain est trop jaloux de la gloire de ses Pontifes pour s'être déjugé dans cette conjoncture.

Mais Burchard assure qu'il aurait acheté la tiare en promettant des charges, des dignités, au prix de tonneaux de vin, qui n'ont existé que dans l'imagination d'un Allemand ivrogne, au prix de mulets chargés d'or plus chimérique encore que les tonneaux de vin.

C'était une tradition qui passait d'une élection à l'autre et se renouvelait à l'avènement de chaque Pape.
Les marchands deviennent introuvables et s'évanouissent devant la critique.

Alexandre ne fut donc ni impudique, ni simoniaque, « mais un homme d'esprit et de cœur, de conseil et d'action, de zèle et de dévouement, non seulement irréprochable, mais digne de tous les éloges, dans sa vie tant privée que publique », dit le Père Ollivier.

Tel fut le vrai Alexandre VI.

Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 304

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Message  Eric Sam 20 Fév 2010 - 14:55

Mais dans ce cas, comment expliquer ce déluge de calomnies qui ont fondu sur la tête d'Alexandre et qui l'ont poursuivi jusque dans la tombe, avec cette tourbe de chroniqueurs entraînés sur les pas de Burchard et de l'Infessura.

L'histoire ne fournit pas ces explications, mais en étudiant bien attentivement la vie et les gestes de ce Pape, il me semble qu'on y entrevoit, sinon le vrai secret, du moins des indices de cette conspiration générale.

D'abord, Alexandre avait eu à soutenir de violentes luttes avec les Républiques de Florence et de Venise, aussi bien qu'avec la dynastie aragonaise, et il s'était vu dans l'obligation de faire usage contre elles des foudres de l'Église.

Il avait également eu maille à partir avec les tyranneaux de Rome qu'il avait dompté par sa vigueur et sa fermeté, c'étaient là autant d'ennemis qui lui gardèrent rancune, autant de serpents qui sifflaient et répandaient du venin sur son nom et sur sa mémoire.

Le sarcasme, la satire et la calomnie sont les seules armes de résistance possible contre les bulles d'excommunication et d'interdit lancées des hauteurs du Vatican : on en fit largement usage.

Ensuite, les Borgia étaient des étrangers pour Rome et l'Italie. L'influence et les richesses qu'ils y avaient acquises n'étaient pas de nature à diminuer ces sentiments de jalousie et de haine.
De là cette vigilance passionnée de certains Romains à surveiller leur conduite, à critiquer leurs actes, à broder de jolies histoires, à susciter des cancans, à inventer des infamies et à voir des scandales là où il n'y avait pas même l'ombre du mal.


Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 304 et 305

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Message  Eric Dim 21 Fév 2010 - 16:37

Gaspard de Vérone, le professeur d'Alexandre aux Universités de Pise et de Bologne, trace de son élève un portait qui nous fournit un troisième indice : « C'était vraiment un grand bel homme, d'aspect très agréable, d'un regard animé et joyeux, à la parole distinguée et toute gracieuse.
Avec ses belles manières, il fait la conquête de toutes les gentilles femmes qui ont affaire avec lui.; il les séduit comme l'aimant attire le fer, sans qu'il en résulte cependant aucun soupçon. »

Si Gaspard laisse échapper quelques paroles de malignité contre son élève, c'est qu'il lui en voulait un peu trop de ce que, devenu Pape, il ne lui avait pas accordé toutes les faveurs auxquelles il s'attendait; il a soin pourtant, après avoir lancé le trait malin, d'en corriger le mauvais effet en ajoutant qu'il n'en résultait aucun soupçon malveillant, ce qu'il n'aurait pu dire si le Pape avait été suspect dans ses mœurs.

A ces manières distinguées, à ce charme de parole, à cet air de courtoisie et de bienveillance qu'Alexandre devait à la noblesse de son origine et au rang princier qu'il occupait dans la société romaine, nous ajouterons qu'il n'avait pas, paraît-il, bien l'air d'un bénédictin austère et mortifié, puisque le vieux cardinal de Pavie lui rappelait souvent le besoin de la mortification et qu'il appuyait même sur ce point avec une insistance bien remarquable : « Que le Seigneur miséricordieux, comme il est, nous fasse la grâce qu'en oubliant le vieil homme, nous revêtions le nouveau », lui dit-il par deux fois dans une lettre datée du mois de mai 1481.

Il lui reproche parfois les fêtes et la dissipation du palais, sa passion pour la magnificence; et Alexandre se disculpait en disant qu'en sa qualité de prince civil, il était obligé à des réceptions, qu'un prince qui n'aurait pas une cour somptueuse verrait se faire autour de lui le vide de l'aristocratie.

Mais si le cardinal Piccolomini ne parvint pas, par ses prières et ses conseils, à le dépouiller entièrement de la nature et à en faire un saint, il en fit certainement un Pape zélé, actif, dévoué à l'exaltation de l'Église, au bien des âmes; on peut être un bon Pape sans être un saint digne de la canonisation.


Chanoine F. Fournier, La papauté devant l'histoire, Librairie Arthur Savaète Ed., 1900, T.II, p. 305

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Message  Eric Dim 15 Aoû 2010 - 1:16

En somme, il y a loin de ces restes du vieil homme aux infamies dont on charge le Pape.

Nous terminons ces considérations par le jugement que M. l'abbé Jules Morel et la Sicilia cattolica portent sur Alexandre.

« Après l'avoir beaucoup étudié, dit M. Morel, nous dirions que ce Pape justement célèbre a manqué d'équilibre.
Il avait des qualités naturelles suréminentes et des qualités surnaturelles relativement inférieures.
On sentait deux hommes en lui, comme le lui faisait sans cesse remarquer son admirable directeur, qui a peut-être empêché sa chute : deux hommes, dont l'ancien n'avait jamais vaincu le nouveau, mais dont le nouveau n'a jamais terrassé l'ancien.
Ils ont subsisté l'un et l'autre jusqu'à la fin, avec des mouvements de bascule, et Dieu sait dans son jugement suprême qui des deux l'a emporté au dernier moment.
Mais les hommes qui prétendent en savoir plus long sont tous récusables.

La Sicilia cattolica de Palerme conclut à son tour, en parlant de l'œuvre du Père Leonetti : « César Cantu a dit un jour que l'apologie d'Alexandre VI est impossible; mais aujourd'hui, après les documents nouveaux mis au jour, non seulement elle est possible, mais elle est un fait accompli, et lui-même a retiré son mot. »

Ce n'est pas le clergé qui a commencé cette réhabilitation; le clergé l'a subie, il s'y est rallié après l'avoir combattue.
Elle a été commencée par un protestant, continué par des laïques, par des adversaires même déclarés d'Alexandre.

Il est présentement hors de doute que ce Pape a été calomnié.

Il a été une des victimes dont la Réforme avait besoin pour colorer sa révolte; elle avait besoin de tromper, et elle a trompé en conspirant contre la véracité historique.

Les Borgia sont devenus la satire de l'Église universelle; c'est elle qu'on a voulu atteindre en attaquant les Borgia.

Mais si nous jugeons Alexandre innocent des griefs que ses ennemis lui imputent, il n'en est pas moins vrai que ce tolle général contre sa renommée prouve que l'on en était déjà bien loin de ces temps où les peuples croyaient presque à l'impeccabilité des successeurs de Pierre, et que l'autorité du Pape avait depuis les jours de Philippe le Bel subi une dépréciation considérable aux yeux de l'opinion publique (1).


(1) Pour plus de détails sur cette controverse, voir dans la Revue des questions hist. et dans l'Univers ( janvier, mai, juillet, novembre 1881 ) la savante polémique qui a eu lieu entre M. de l'Epinois d'un côté, le Père Leonetti et M. Jules Morel, de l'autre. Pour l'exposition de la thèse du Père Ollivier, lire l'Univers, 12 août 1870, suppl., critique par Maynard de l'ouvrage Le Pape Alexandre VI et les Borgia, par le R. P. Ollivier; pour l'exposition de celle du Père Leonetti, dans le même journal, 1er septembre 1880 et 18 août 1883. Mes renvois à l'Univers regardent l'édition semi-quotidienne jusqu'en juillet 1882, et l'édition quotidienne à partir de cette époque.


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Message  Eric Dim 24 Oct 2010 - 16:24

Gérard a écrit dans ce fil :

http://messe.forumactif.org/salon-des-invites-f15/alexandre-vi-t1431-45.htm#46803

Je suis tombé ce matin sur un article de Mi ca el par "Si vis Pacem" par l'auteur Henri de Lépinois et qui ne laisse aucun doute sur le fait qu'un pape comme Alexandre VI a été une plaie pour l'Eglise.
Peut-on reprocher au forum mi ca el de vouloir salir les papes de l'Eglise catholique? Je ne pense pas. Cependant, si cet auteur dit vrai...et il y fait parler la propre famille d'Alexandre VI, c'est que la réhabilitation de Deojuvante n'est pas sérieuse et n'est qu'une piteuse langue de bois sur l'histoire des papes !

Ce que je trouve vraiment dommage, dans la réponse de Si Vis à la question de Rosalmonte sur Micael, c'est de ne pas avoir laissé de place à la réponse faite par le P. Leonetti !

La voici de la page 526 a 548 de la revue citée par Si Vis (ceci inclus la pseudo et médiocre réponse de M. de L'Epinois au R.P. Léonetti)


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k169483.image.r=Alexandre+VI.langFR.f526.pagination


Bonne lecture !
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Message  Eric Dim 24 Oct 2010 - 16:34

Si Vis Pacem a écrit ici :

http://www.phpbbserver.com/micael/viewtopic.php?t=2767&start=0&postdays=0&postorder=asc&highlight=&sid=141beadb9a920e6fd327e603b33a1c8a&mforum=micael

L'étude que je vous propose, afin de répondre à votre question, est dûe à Henri de l'Épinois. Elle parut dans La revue des questions historiques d'avril 1881

Elle viendra, je l'espère, combler vos interrogations.

Notons que la réponse du P. Leonetti fut publiée dans la revue des questions historiques de juillet 1881, soit 3 mois après la publication de l'Epinois ....
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Message  gabrielle Dim 24 Oct 2010 - 16:54

OK... cela change bien des choses.

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