Prières des époux

« Il est véritablement juste et raisonnable, il est équitable et salutaire de vous rendre grâce en tout temps et en tout lieu, Seigneur très saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui, dès le commencement du monde, après avoir fait l'homme à votre image, lui avez donné la femme comma aide inséparable, elle que vous avez formée de lui-même, pour nous apprendre qu'il n'est jamais permis de séparer ce qui a été uni dans l'institution que vous en avez faite.
O Dieu, par qui la femme est unie à l'homme, et qui donnez à leur union intime une bénédiction, la seule qui n'ait point été ôtée, ni par la punition du péché originel, ni par la sentence du déluge ;
unissez, s'il Vous plaît, les esprits de ces époux qui vous appartiennent, et versez dans leurs coeurs une sincère amitié;
afin qu'ils ne soient plus qu'un en Vous, comme Vous êtes un, le seul véritable et le seul Tout-puissant.
Regardez d'un oeil favorable votre servante, qui, devant être unie à son époux, implore votre protection. Faîtes que, chaste et fidèle, elle se marie en Jésus-Christ; qu'elle se rende aimable à son mari, comme Rachel; qu'elle soit sage comme Rébecca ; qu'elle jouisse d'une longue vie, et qu'elle soit fidèle comme Sara.
Que l'auteur de la prédication ne trouve rien en elle qui soit de lui; qu'elle demeure ferme dans votre loi et dans l'observance de vos commandements; afin qu'étant uniquement attachée à son mari, elle ne souille le lit nuptial par aucun commerce illégitime. Que pour soutenir sa faiblesse, elle s'arme de l'exactitude d'une vie réglée. Qu'elle ait une pudeur propre à s'attirer du respect. Qu'elle s'instruise de ses devoirs dans la doctrine toute céleste de Jésus-Christ. Qu'elle obtienne de vous une heureuse fécondité. Qu'elle mène une vie pure et irréprochable.
Afin qu'elle puisse arriver au repos des Saints et au royaume du Ciel.
Faites, Seigneur, qu'ils voient tous les deux les enfants de leurs enfants, jusqu'à la troisième et quatrième génération, et qu'ils arrivent à une heureuse vieillesse.
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. »

« Faites que l'autorité que vous avez donnée au mari par-dessus sa femme, ne me fasse point élever en orgueil, pour exercer cruauté ou tyrannie sur elle. Cependant, qu'il vous plaise régler cet amour en moi selon votre volonté ; que je vous aime par-dessus tout, comme mon Créateur et mon Dieu ; et que l'amitié que je dois à ma femme ne déroge nullement à l'amour qui vous est dû. Mais que vous soyez le premier aimé, servi et honoré. Afin que, sans empêchement, je la puisse instruire, admonester et vivement reprendre, si elle ne voulait se ranger à votre obéissance.»

« Seigneur, vous m'avez donné un époux pour compagnon de mes jours sur la terre, pour partager mes destinées et pour guider mes pas dans le pèlerinage de cette vie. Faites-moi considérer, Seigneur, que c'est lui dont je tiens la subsistance, afin que je n'attriste jamais ses jours et que je ne sois pas ingrate envers celui qui est mon soutien.
Rendez-moi soumise et complaisante, afin de ne pas augmenter son travail, et de ne pas remplir d'amertume la nourriture qu'il gagne pour ses enfants et pour moi .
Eclairez mon âme, Seigneur, afin qu'elle apprenne à connaître toutes les vertus domestiques. Faites que je tâche de conserver par l'économie ce qu'il a acquis par l'assiduité de son travail. Que par l'égalité de mon humeur, par la douceur de mon esprit et par mon tendre amour, je couronne ses jours de fleurs et de plaisirs; que je partage avec lui tous les coups du destin, et que je sois sa compagne fidèle dans le malheur ainsi que dans le bonheur.
Préservez-moi des désordres où se plongent ces femmes qui ne connaissent point le prix d'un bon époux, et qui cherchent tout leur bonheur dans la parure et dans la vanité. Accordez-moi de former mon âme et de cultiver mon esprit, de manière que, quand l'âge ou les maladies m'auront enlevé la fleur de la jeunesse, il me reste encore un coeur qui soit digne de l'amour d'un époux.
Donnez-moi la grâce d'élever mes enfants dans les principes de la vertu et de l'humanité, et répandez vos bénédictions sur les jours de notre vie, et que votre nom, ô Seigneur, soit toujours béni. »

Prière d'un époux

« Mon Dieu ! Vous m'avez donné une femme pour compagne indissoluble de mes jours, et pour partager mon destin durant le pèlerinage de cette vie. Faîtes-moi considérer, ô mon Dieu, qu'en me confiant cette créature de vos mains, vous me l'avez confiée pour faire son bonheur et pratiquer de concert la vertu.
Faîtes-moi considérer que la fleur de la beauté, la tendresse et la délicatesse étant l'apanage de ce sexe, il est aussi dans sa nature qu'il soit sujet à la faiblesse, au changement et à un dépérissement plus prompt.
Ne permettez donc pas que je sois injuste envers elle, et que je prétende d'elle des choses qui ne sont point de son être. Peut-on exiger de la brillante rose qu'elle fleurisse encore au-delà de la saison ? Peut-on exiger de l'humble violette la force du chêne ? Faîtes donc que je traite sans cesse avec douceur et avec bonté la femme que vous m'avez donnée, et lorsqu'elle s'égare, que je la ramène avec tendresse de ses égarements.
Détruisez dans mon coeur cet orgueil inhumain et ce droit cruel du plus fort qui maltraite une pauvre et faible créature que l'amour a jetée dans mes bras, et que les lois retiennent encore à moi quand cet amour est éteint. Faîtes-moi reconnaître qu'il est indigne d'opprimer un être sans défense, et qu'il est honteux à un cultivateur sensible de fouler aux pieds la fleur qui a fait son plaisir dans les beaux jours du printemps.
La raison me dicte, ô mon Dieu, que, n'étant pas moi-même exempt de défauts, je ne saurais exiger la perfection de mon épouse. Elle me dicte que l'erreur est le partage de l'humanité, et que pardonner les erreurs et supporter les faiblesses, c'est l'ouvrage de l'amour.
Laissez-moi peser les incommodités sans nombre auxquelles la femme est sujette, et faîtes que je traite avec indulgence ses caprices, qui viennent moins souvent de son coeur que de la structure particulière de son corps. Ne permettez pas que j'oublie jamais que ces enfants qui volent avec plaisir dans mes bras, et que j'y serre avec tant de satisfaction, sont un présent de son amour, et qu'il est injuste de mépriser l'arbre qui a porté de si précieux fruits.
Préservez mon coeur, ô mon Dieu, du poison de la jalousie et du soupçon, et persuadez-moi qu'ils sont la destruction du bonheur des hommes et de l'amitié.
O mon Dieu ! Vous qui dirigez les coeurs des hommes, dirigez aussi les nôtres, et qu'une sainte harmonie réunisse nos âmes.
Rappelez-moi sans cesse que les seuls sentiments de l'âme ont du pouvoir sur les âmes. Fortifiez mon coeur dans ces bons sentiments, Seigneur, et que je ne rende jamais malheureux par ma faute aucune des créatures que vous m'avez confiées. »