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SAINT MARCELLIN

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Message  Diane Ven 4 Fév 2011 - 17:34

SAINT MARCELLIN Pape029smarcellin


Histoire et Infaillibilité des papes
Abbé Constant
Tome I
1859 pp 160-196

CHAPITRE V.

SAINT MARCELLIN. ACCUSATION D'IDOLATRIE,

Nous lisons dans le Bréviaire romain :

«Marcellin, pape, était romain de naissance. Sous la cruelle persécution de l'empereur Dioclétien , il céda a la frayeur et offrit de l'encens aux idoles des faux dieux. Bientôt touché; de repentir, il se rendit au concile de Sinuesse , parut devant les évêques revêtu d'un cilice, et avoua publiquement sa faute en versant un torrent de larmes.

Personne toutefois n'osa le condamner, mais les Pères du concile s'écrièrent a l'unanimité: Ce n est pas nous, c'est toi-même qui seras ton juge; le premier Siège ne peut être jugé; de personne. Pierre, lui aussi, faiblit devant son devoir et obtint pareillement, par des larmes, le pardon de son péché.



A suivre...
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Message  Diane Sam 5 Fév 2011 - 18:37

CHAPITRE V.

SAINT MARCELLIN. ACCUSATION D'IDOLÂTRIE,


De retour a Rome, Marcellin alla trouver l'empereur et lui reprocha vivement de l'avoir engagé à commettre un si grand crime ; Dioclétien irrité le fit arrêter avec trois autres chrétiens nommés Claude, Cyrinus et Antonin, ordonna qu'on leur tranchât la tête, et que leurs corps, au lieu d'être inhumés, fussent jetés à la voirie. Trente-six jours après cet évènement, le bienheureux Marcel, averti en songe par saint Pierre, procéda a la sépulture des martyrs.


Leurs reliques furent portées solennellement au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria, par les prêtres et les diacres accompagnés de flambeaux, et au chant des hymnes sacrés. Marcellin gouverna l'Église sept ans onze mois vingt-trois jours. Pendant ce laps de temps il fit, au mois de décembre, deux ordinations auxquelles prirent part quatre prêtres et cinq évêques, pour diverses contrées.» [1]


[1] Marcellinus romanus ,in immani illà Diocletiani imperatoris persecutione,terrare perterritus, deorum simulacris thus adhibuit. Cujus peccati mox ilium tantopere poenituit ut Sinuessam, ad concilium plurimorum episcoporum, venerit cilicio indutus : ubi lacrymis profusis scelus suum palam confessus est. Quem tamen damnare ausus est nemo,sed omnes una voce clamaverunt : «Tuo te ore, non nostro judicio judica; nam prima Sedes a nemine judicatur.» Petrum quoque propter eamdem.



A suivre...


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Message  Diane Dim 6 Fév 2011 - 19:52

Le pape Nicolas Ier, dans sa lettre a Michel, empereur de Constantinople, rappelle aussi le même fait :

«Du temps de Dioclétien et de Maximien-Auguste, dit-il, Marcellin, évêque de la ville de Rome, depuis insigne martyr, fut tellement circonvenu par les païens que, entrant dans leur temple, il jeta sur le feu quelques grains d'encens. A cette nouvelle, plusieurs autres évêques s'assemblèrent en concile et commencement une enquête.

Le Pape avoua lui-même la faute qu'il avait commise; néanmoins aucun d'eux n'osa prononcer un jugement contre lui , et ils répétèrent à diverses reprises :«Juge ta cause toi-même, sans attendre nos suffrages.» Et de nouveau :« Nous ne devons pas prononcer de sentence, recueille la cause en ton sein.» Et puis encore :« C'est toi-même qui vas t'absoudre ou te condamner.»

Et enfin : «Le premier Siège ne connaît pas de juges.[1]Epist. Ad Mich. Iper. Constantin.

Pour ne rien omettre de ce que l'antiquité raconte de la chute de Marcellin , nous transcrivons ici la légende de ce Pape, que nous trouvons dans le Liber Pontificalis, ouvrage attribué à Anastase le bibliothécaire : «Marcellin, romain de naissance, fils de Projet , occupa le siège apostolique pendant huit ans six mois et quinze jours, sous les consulats de Dioclétien , de Constantin et de Maxime , depuis le 30 juin de l'an de Jésus-Christ 296 jusqu'au 15 Janvier 304.

«De son temps une grande persécution désola l'Église. Dans le court espace d'un mois, dix-sept mille chrétiens souffrirent le martyre en divers lieux. Marcellin lui-même fut conduit au temple pour sacrifier aux idoles, ce qu il fit. (Ipse marcellinus ad sacrificandem ductus est ut thurificat, quod et fecit; et post paucos dies, poenitià ductus, ab eodem Diocletiano, pro fide Christi, c*m Claudio… capite sunt trncati et martyrio coronantur. (Liber Pontif.)

«Mais peu de temps après, touché; de pénitence, il remporta la couronne du martyre avec Claudius, Quirinus et Antonin, qui eurent, comme lui, la tête tranchée en haine de la foi, par l'ordre de Dioclétien. En marchant au supplice, le bienheureux Marcellin recommanda au prêtre Marcel de résister aux volontés de l'empereur païen.

«Les corps des martyrs restèrent sans sépulture pendant trente-six jours sur la voie publique ; Dioclétien avait donné cet ordre pour effrayer les chrétiens. Le 25 avril, Marcel vint pendant la nuit recueillir ces restes sacrés, et, accompagné des prêtres et des diacres , il les ensevelit au chant des hymnes sacrés dans le cimetière de Priscilla, sur la voie Salarie , à coté; du tombeau de saint Crescentien, comme il I avait recommande lui-même avant sa mort. Sa crypte est devenue célèbre, et on la visite encore de nos jours.



À suivre...

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Message  Diane Lun 7 Fév 2011 - 18:39

Saint Marcellin Pape

«Dans deux ordinations qu'il fit au moins de décembre, il conféra les saints ordres à quatre prêtres, deux diacres et cinq évêques, pour divers lieux. Après son pontificat il y eut un interrègne qui dura quatre ans huit mois et quinze jours, à cause de la persécution de Dioclétien (Liber Ponit., Marcell.-)

Il ne faut pas s'étonner que, sur la foi d'auteurs si graves, on ait cru longtemps à la chute du pape Marcellin. La publication des actes du concile de Sinuesse aurait dû corroborer cette opinion, elle produisit un effet tout contraire. Noël Alexandre (Hist. Eccl., VI 652), Pagi (Ad ann. 302,16), les Bollandistes (in Catal. Rom Pontif. II, 45) et autres savants critiques ne virent dans ce document qu'un tissu de faussetés et d'anachronismes; ils démontrèrent que tout était supposé, le concile et ses actes; et ainsi s'écroula l'unique base d'une tradition erronée dont Fleury n'a même pas voulu faire mention dans son histoire de l'Église.

Toutefois le père des Annales ecclésiastiques, Baronius, avait fait ses réserves sur le fond, tout en avouant que de nombreuses altérations étaient évidentes, et le Bréviaire romain avait conservé la légende que nous venons de faire connaître: c'était ménager une résurrection, l'ancienne opinion. En effet, Muratori en Italie et docteur Sommier en France, deux théologiens ultramontains, l'ont embrassée. Bossuet, ou plutôt les Bénédictins jansénistes des Blancs-Manteaux, qui ont édité [i] Défense de la Déclaration (XXII) , la rappellent avec une complaisance visible, tout en observant qu'ils n'examinent pas si elle est ou non fondée. Les écrivains protestants n'ont pas manqué de la reproduire. Un opuscule publié récemment contient le passage suivant;

«Marcellin fut idolâtre. La plupart des Docteurs de l'Église racontent qu'il renonça solennellement à la religion chrétienne, et qu'il sacrifia aux dieux de Rome. Un donasiste le lui reprocha aussi, dans un écrit d'Augustin. Quelques évêques ont en vain cherché à sauver son honneur. On a montré la fausseté de l'histoire qu'un concile se serait refusé à prononcer sur lui après sa chute, sous prétexte qu'un évêque de Rome n'avait pas de juge au-dessus de lui dans ce monde. Il mourut en 304» (Pet. Abrégé de l'Histoire des Papes. Par J. August. Bost. 17)

On renouvelle l'accusation, ne faut-il pas renouveler la défense Pour la présenter complète nous donnerons d'abord le texte même du concile, nous examinerons ensuite les preuves intrinsèques de supposition qu'il contient, et enfin nous montrerons ce qu'on dit du Pape Marcellin les premiers historiens de l'Église.




À Suivre...

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Message  Diane Mar 8 Fév 2011 - 17:31

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Concile de Sinuesse, an de Jésus-Christ 303

I.- Marcellin, évêque de Rome; Urbain, pontife du Capitole.- Dénonciation du pape Marcellin.

« Sous l'empire de Dioclétien et de Maximien, comme la croyance aux dieux du paganisme s'affaiblissait, que plusieurs attaquaient les fondements de leur culte et révoquaient en doute la sincérité de leurs adorateurs, un certain personnage, nommé Urbain, pontife du Capitole, vint trouver, Marcellin, évêque de la ville de Rome, afin d'avoir avec lui une discussion sur les sacrifices dus aux dieux.

Cet homme plein de malice dit à l'Évêque de Rome : « Si votre Christ, que vous dites nés de la Vierge Marie, est Dieu, pourquoi les Mages qui, appelés par une étoile et, sur les indices d'Hérode, se sont rendus près de sa crèche, lui ont-ils offert des présents? et quels présents? de l'or, de l'encens et de la myrrhe.( Si Christus vester, quem dicitis natum de Maria Virgine, Deus est, quare ad ipsum prævia luce missi Magi ab Herode obtulerunt ei munera? quæ? aurum, thus et myrrbam.)

Pourquoi cette conduite, s'ils n'eussent cru que c'est par ce moyen que le prêtre apaiserait celui que vous dites être ressuscité , vivre, et être assis sur un trône?» Marcellin répondit : «Les Mages n'offrirent pas à cet enfant des présents pour faire un vain sacrifice, mais pour montrer que celui que les Juifs méconnurent plus tard était réellement le Seigneur Dieu tout-puissant.» Urbain reprit alors :« Nous irons un soir tous les deux devant nos maîtres , les invincibles et très cléments empereurs Dioclétien et Maximien , et je vous poserai en leur présence la question des sacrifices». Les jours appelés Vulcaniens étant arrivés, Urbain dit à l'Évêque : «Dressons deux formules en forme de pétitions, et allons les offrir aux très cléments princes.» Cela fut accepté.


À suivre...

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Message  Diane Mer 9 Fév 2011 - 16:55

Marcellin et Urbain, après avoir dressé leurs écrits, vinrent les présenter aux vénérés empereurs. Marcellin évêque de Rome, fidèle à la foi et confessant le Christ, dit aux princes : «Empereurs, que le monde entier vénère et redoute, quels éclaircissements désirez-vous de moi sur la question des sacrifices? Offrir de l'encensaux dieux est une superstition.»

Or Urbain reprit : « Princes très-cléments et invincibles, je répondrai à ces pontifes qui soutiennent que le divin Jupiter et l'invincible Hercule sont des simulacres fabriques par les hommes, ce grand Jupiter qui avec Saturne mesure, comme nous le savons, le ciel, la terre et la mer : l'évêque Marcellin doit, comme nous, offrir de l'encens a ces divinités.» Dioclétien dit:« N'insultez pas cet homme; il ne nous a suscité jusqu'ici aucune difficulté, il ne nous a occasionné aucun embarras ; prenez plutôt son avis : je suis persuadé qu'il ne nous est pas opposé;, et qu'il ne dira rien contre nos dieux immortels.»

Alors Romain et Alexandre dirent secrètement a Dioclétien : Seigneur, prince invincible, si par vos conseils et vos caresses vous ramenez cet homme à votre sentiment, vous verrez facilement tout le peuple de Rome au pied des autels , et les nations s'empresseront d'offrir des sacrifices à nos dieux.»

2. Dioclétien ; sacrifice offert aux idoles par Marcellin.

«Or Dioclétien dit à Marcellin, évêque de la ville de Rome : Je le sais, votre prudence est fort grande; et moi, au contraire, je suis haï et des dieux et du monde entier. Venez donc, et prêtez-moivotre appui et le secours de votre éloquence. Et, se dirigeant vers le temple de Vesta et d'Isis, il y introduisit l'Évêque.

Marcellin était accompagné de deux diacres, Caïus et Innocent, et de trois prêtres, Urbain , Castorius et Juvénal. Des qu'ils virent le Pape entrer dans le temple, sans attendre ce qui allait arriver, ces cinq compagnons prirent tous la fuite pour aller raconter aux autres prêtres ce qui se passait; ils les trouvèrent dans le Vatican, au palais de Néron.

Une foule de chrétiens, pour s'assurer de la vérité du fait, accoururent au temple et virent l'Évêque brûlant de 1'encens et devenu l'ami des empereurs. Ceux qui se rendirent au lieu de l'événement, afin de rendre témoignage à la vérité , sont : Bonose, Maxime, Carpilion, Cyprien, Olympius, Prisque , Hercule, Androphime , Victor, Benenat,Epiphane , Crispin, Théodule, Alexandre,Romain , Bajule, Quiriace , Théodule, Caritose , Amitersio , Honorat , Crescent, Maxime, Probin , Urbique, Concorde, Néaple , Réfrigère, Sébastien, Calphurinus , Julien , Epiphon , Habetdeum , Crispien , Crescens , Rapula , Cyprien , Abentius , Exquiro , Venerius , Orfitus , Carpulius , Constance, Ursus, Valentinien, Prisque, Sévère, Probus, Fauste, Antoine, Quirile, Homobon, Albule, Pulsanor ,Caritto, Crispien, Herculentius, Pierre, Nonnosus, Thespias, Marin, Fabius, Honestule, Furinus, Domitien, Hymule, Capillat, Lugundin , Vénérose , Aurélien , Impeditus , Agapet , Concorde , Boniface , Cyprien, Major, Réparat , Auxence , Corporanus, Bonushomo, Salluste, Organ, Abundius, Tunilus, Nepotien.

Tels sont ceux qui ont été choisis, nombre de la libre d'Occident, pour déclarer qu'ils ont vu l'évêque Marcellin sacrifier aux idoles. ( Hi omnes electi sunt viri, libra Occidua, qui testimonus perhiberent se vidisse Marcellinum thutificare.)



À suivre...

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Message  Diane Ven 11 Fév 2011 - 17:54

3- Le Synode. Marcellin nia avoir offert de l'encens.

«Le concile eut donc lieu. Tous les prêtres cependant ne purent y assister, à cause de la persécution qui suivait son cours. L'évêque Marcellin, prenant la parole, nia d'avoir offert de l'encens aux idoles; il ajouta que ses trois prêtres, Urbain, Castorius et Juvénal, et ses deux diacres Caïus et Innocent, l'avaient abandonné. Le synode tout entier, après mûre délibération, prononça ces paroles : «Tu seras juge, c'est par toi-même que tu seras condamné ou absous, en notre présence toutefois.

Cité à ton propre tribunal, c'est toi qui dois prononcer ta condamnation ou ton acquittement; tu es juge, tu jugeras; quant aux prêtres et aux diacres qui ont abandonné celui qui les avait élevés à la dignité du sacerdoce et du diaconat, ils sont nos ( non ) justifiables: nous allons informer contre eux et leur faire rendre compte d,avoir ainsi quitté leur poste.« Le Pontife et ses compagnons auraient dû préférer pluôt mourir, que de s'exposer à prononcer eux-mêmes leur propre condamnation.

«Les Pères du concile entrèrent tous dans la crypte de Cléopâtre, situé à Sinuesse; et comme cette enceinte, où devaient avoir lieu ls réunions, ne pouvaient tous les contenir, ils y entrèrent cinquante chaque fois. ( Introivit autem universa synodium in cryptam Cleaopatrensem, in civitate Sinuessanà; et quia tota multitudo non excipiebatur in crypto synodi quiquageni introibant)


4- Condamnation d'Urbain et de Castorius. Témoignage des évêques contre Marcellin.



«Le premier jour, le synode condamna Urbain, Castorius et Juvénal, prêtres, et les deux diacres Caïus et Innocent. Entrèrent pour siéger comme juges : Pierre, Castorius, Habetdeum, Castinus, Victoir, Félicien, Partère, Marjorin,Auxence, Hyacinthe, savinius, Félix, Paul, Constance, Cotellus, Anastase, Castolie, Spesindo, Castorius, tranquillin, Victor, Anastase, Laurent, Beneservatus, Bolin, Jean, Firmin, Épiphane, Herculien, Castus, Orfite, Cyprus, Gaudiose, Réparat, Fortunat, Quadratien, Cyprien, Salluste, Paschase, Innocent, Valère, Servule, Césarien, Quitillien, Montan, polycarpe, Hernias, Népotien, Pierre, Aristonice.

Entrés dans la crypte, les circonstances exigeaient cette précaution, et réunis en concile, les évêques, à l'unanimité et comme si les trois cent eussent été présents, condamnèrent Urbain, Castorius et Juvénal, prêtres, Caïus et Innocent, diacres, pour avoir quitté le poste et abandonné le grenier à un sanglier qui avait dissipé les provisions.

Les évêques qui ont condamnés ces prêtres et ces diacres pour avoir abandonné le pape Marcellin, ne voulurent pas juger le Pontife; ils l'avaient arrêté dès le commencement :«Septante-deux témoins déposeront contre lui, et lui-même juge et accusé devra, en notre présence, ou s'absoudre comme innocent, ou se condamner comme infidèles: le nombre 72 est de bon aloi.» Il faut reamrquer ici qu'on reçut le témoignage, chose inusité, d'un homme qui, après avoir répudié son épouse légitime dont il eu des enfants, entretenaient un commerce adultère avec une autre femme . ( Hic quoque factum est movi, ut introiret unus de testibus qui c*m et uxorem baberet et filios ex eà, ipsâ tament spretà, adulteram superinduxit et dedit uxori repudium.)

«Dix témoins en entrèrent ensuite et puis quatre autres, disant tous : « Nous t'avons vu offrir de l'encens à Hercule, à Jupiter et à Saturne.» Marcellin dit :« quel jour?.» un d'eux répliqua: «Le jour que tu as quitté la pourpre pour revêtir l'écarlate en présence de Dioclétien joyeux de te voir, devant son tribunal, encenser des dieux que tu reniais auparavant. » L'évêque Athanase dit : « Leur témoignage est-il conforme à la vérité?» Pierre reprit : « Parlez, pontife, et jugez votre cause.» Les quarante évêques dont nous avons plus haut donné les noms souscrivirent au jugement. La sentence fut confirmée par les quatorze, de même que par les septante-deux autres dont nous avons parlé.



À suivre...


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Message  Diane Sam 12 Fév 2011 - 18:26

5. Trente prêtres de Rome assistent au Synode.

«Le jour suivant, trente prêtres vinrent de Rome, prirent connaissance de la condamnation des trois prêtres Urbain , Castorius et Juvénal , et des deux diacres Caius et Innocent, l'approuvèrent, et déclarèrent qu'ils avaient été; justement séparés de l'Église. Cette séance fut suivie d'une seconde, à laquelle prirent part cinquante autres évêques. La persécution sévissant toujours , ils entrèrent dans la crypte. Entra avec eux Marcellin évêque de Rome , qui conservait encore sa dignité ; sa condamnation ne pouvait être prononcée que lorsque les septante-deux témoins, nombre sacré, auraient établi le fait dont on l'accusait.

«Prirent part à cette séance : Castinus, Carpurnianus
, Donatien, Deusdedit , Dominus , Crescent ,
Astère, Crispin, Major, Quirile, Quirice, Anastase,
Valentin , Ursace , Ursus , Anthyme , Ambroise ,
Agathon, Bonus, Alexandre, Vénérose, Félix, Jean,
Honestat, Marc, Urbain, Crescent, Salluste, Firmin,
Spectator, Sébastien,Ultius, Tristator,Servus, Marc,
Montanus, Andre, Philippe, Flien, Magnus, Exupevantius,
Adrien, Pierre, Gorgonius, Simplex, Victor, Vénérance , Honestat , Benenat, Pierre. Ils entrèrent dans la crypte.




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Message  Diane Lun 14 Fév 2011 - 17:40

6. --Réponses d'Anastase et d'Anthyme, évêques.


Anastase et Anthyme, évêques, prenant la parole, dirent :« C'est de ta bouche que sortira ta sentence; nous ne devons pas prendre part au jugement.» Sébastien, évêque, reprit:« Ne nous regarde pas pour juges, instruis ta cause, fais comparaitre les témoins, et qu'ils déposent selon la vérité;.

Tu dois te condamner ou t'absoudre : nous l'avons ainsi résolu. Nos Pères et collègues dans l'épiscopat ont condamné les trois prêtres Urbain, Castorius et Juvénal, et les deux diacres Caius et Innocent : je demande qu'on confirme ce jugement.

Ils ont déserté le poste, abandonné le susdit pape Marcellin ; qu'on prenne connaissance de la cause.» «Les tuiles, dit l'évêque Pierre, lorsqu'elles sortent du four, subissent au soleil et à la pluie une nouvelle cuisson, et c'est après cette seconde épreuve qu'on les emploie à couvrir les habitations des hommes.» Et, sans retard, les cinquante évêques, afin de souscrire à la condamnation des prévenus ci-dessus nommés, se constituèrent en synode.




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Message  Diane Mar 15 Fév 2011 - 19:05


7. Déposition des témoins qui avaient vu l'évêque Marcellin offrant de l'encens aux idoles.

«Et voici qu'on introduisit quatorze témoins qui avaient vu l'évêque Marcellin offrir de l'encens. Un des évêques, nommé Salluste, s'écria :«Dites publiquement la vérité.» Pierre reprit, s'adressant au Pape :« Écoute, Pontife, et juge ta cause; c'est de ta bouche que tu seras ou justifié ou condamné : nul membre ne peut être sain si la tète est malade.» Marcellin répondit, et dit à haute voix : Je n'ai pas sacrifié aux dieux, j'ai jeté seulement avec la main quelques grains d'encens sur le feu.»

Les cinquante évêques ci-dessus nommés se levèrent, et dirent aux quatorze témoins : Pouvez-vous l'attester ? Ceux-ci répondirent affirmativement à l'unanimité et tous soixante souscrivirent à ce témoignage donné par quatorze, de manière que soixante prirent partà ce procès. Un des évêques, nommé Quirin, dit:«La malice a rempli ton cœur, Pontife; toi qui comptais dix-huit ans de vertu, tu as scandalisé tes ouailles. Je ne quitterai pas cette assemblée que les iniquités de ton cœur ne soient manifestées.»

Le jour suivant, les deux cents autres évêques se constituèrent en synode, et, après en avoir délibéré, prirent connaissance de ce qu'avaient fait les premiers, et tous les trois cents , après examen, condamnèrent les trois prêtres Urbain, Castorius et Juvénal, et les deux diacres Caius et Innocent. Sébastien, évêque , parla ensuite en ces termes :« Nous l'avons arrêté, résolu, promis, signé, et ce dessein ne sera pas modifié : nous nous récusons pour juges; ce n'est pas nous qui te condamnerons ou t'absoudrons. Reprends donc ta tunique; tu la portais avant intacte, prend-la maintenant qu'elle est déchirée, et revêts-toi de ton péché.»

«Lévêque Urbain dit a l'évêque Sébastien :« Qu'on fasse approcher les témoins véridiques, ils doivent être quarante-quatre, afin que notre manière de compter soit légale et que le nombre des témoins soit complété , puisque le crime a été commis par plusieurs.»

Les témoins qui approchèrent sont: Tranquillin, Prisque, Bonus, Servule, Cyprien, Pierre,Quadratianus, Aristo, Thespias, Quadrus,Epiphore, Maximin, Gordianus , Gaudiosus , Saturnius, Urbain, Prisque, Réparat, Exuper, Hyacinthe , Nicorus, Probianus, Probus, Terula, Ursus , Venerosus, Romain, Exupère, Crispien, Barbarus, Leforianus , Bacauda, Ambroise, Juvence , Procule , Octavien, Valérien, Romain, Mellicion, Pierre, Claude, Urbatianus, Jean. Chacun d'eux parut dans l'assemblé en présence des trois cents évêques, des trente prêtres et des vingt-huit témoins que nous venons de nommer. Ce nombre comptait la masse de témoins n6cessaires. Pour établir le cens, on suppose douze onces ou soixante-douze sous d'or à la livre, et pour la condamnation d'un évêque il faut soixante-douze témoins.

«L'évêque Quirian prit la parole et dit à Marcellin :« Reconnais maintenant qu'un voile a enveloppé ton coeur ; juge ta cause et, sans réticence, dévoile tes secrets. Ce n'est pas nous qui te condamnons, nous t'excuserions plutôt; ne crains rien, nous n'avons rien à condamner en toi. Nous condamnons ceux qui ont déserté le temple.

Cet abandon a laisse pénétrer les loups ; les agneaux innocents ont été dévorés, et ceux qui avaient quitté; leur ancien état pour se convertir ont été scandalises. Pontife, nous n'avons point de sentence à porter contre toi ; condamne ou acquitte.» Alors Marcellin, en présence du synode, se prosterna la face contre terre, et c'est dans cette posture qu'ils le condamnèrent . «Ibi aulem jacens, et ibi Camera faciente, damnaverunt.)

Le synode et les trente prêtres confirmèrent à haute voix la sentence portée contre les trois prêtres et les deux diacres. Étaient présents : Prisaliamus, Herculanus, Homanus,Valentin, Corporalis, Virus, Audax, Capuanus, Collectitius, Cyprien, Castinus, Castorius, Eusèbe , Castor, Homobonus , Innocent, irace,Serenus, Jean, Népotien, Spesindeo, Victor, Matthieu,Julien, Lucien, Vincomalus, et les trois diacres Hermas, Xystus et Pierre. Tous souscrivirent à la condamnation d'Urbain, de Castorius et de Juvénal, prêtres, et des diacres Caius et Innocent.




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Message  Diane Mer 16 Fév 2011 - 18:04

8. Aveux du Pape Marcellin; sa condamnation.

«Dans cette assemblée de trois cents évêques, Marcellin, évêque de la ville de Rome , la tête couverte de cendre, s'écria a haute voix :« J ai péché devant vous, je ne puis rester dans l'ordre des prêtres; je me suis laissé corrompre par l'avarice.»

L'assistance prononça sa condamnation et lui ordona de sortir de la ville (Damnaverunt eum extra civitatem) Un membre nommé Helchiade, évêque, appelé à souscrire le premier à la condamnation, le fit de manière à servir d'exemple à la postérité; car il dit à haute voix :« C'est avec justice qu'il s'est condamné; il fallait qu'il prononçât lui-même son anathème. Personne n'a jamais condamné un Pontife, ni un évêque son supérieur; le premier Siège ne reconnaît pas de juge » ( Nemomenim unquam judicavit Pontificem, nec præsul sacerdotem suum; quoniam prima Sedes non judicatur à quoquam)

« Tout était terminé, Dioclétien, qui faisait alors la guerre aux perses, apprit que trois cent évêques, trente prêtres et trois diacres s'étaient réunis pour la condamnation du Pape, et qu'en tête de la souscription on trouvait le nom de Marcellin, qui le premier avait prononcé son propre anathème. ( Hoc autem facto, Diocletianus, cum esset in bello Persarum, audivit quod trecenti episcopi et triginta presbyteri et tres disconi in eambem condemnationem convenissent, quodque dum subscriberent omnes omnium primus Marcellinus manu suà conclusit in suum anathema) Irrité, Dioclétien envoya à Sinuesse des soldats, qui firent remporter à plusieurs évêques la couronne du martyre.

« On ne prit aucune détermination. Après la condamnation des trois prêtres et des deux diacres, l'évêque Marcellin fut condamné par son propre jugement. Ce concile eut lieu le 10 des calendes de septembre, Dioclétien étant consul pour la huitième fois et Maximien pour la septième.»

III

La seule lecture de cet écrit fait naitre des doutes sur son authenticité. Comment ne pas remarquer, à la première vue, le mauvais gout de ces métaphores, l'embarras de ce récit, la confusion de ces chiffres, l'irrégularité de cette procédure ? Ces doutes se changent en certitude quand on découvre les invraisemblances et les contradictions dont ces pages fourmillent.



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Message  Diane Jeu 17 Fév 2011 - 18:04

II semble d'abord très-difficile qu'un si grand nombre d'évêques aient pu se réunir en l'an 303, époque ou la persécution ordonnée par Dioclétien sévissait avec plus de violence, et quelques mois après la publication d'un édit qui enjoignait à tous les préfets de l'empire de rechercher et d incarcérer les évêques. ( Ut omnes ubique Ecclsiarum antistites voncti in carcerem traderentur )(Eus., Hist, lib. VIII, c.6)
.
Un concile fut convoqué à Rome, en l'an 250, sous l'empereur Dèce, dans des circonstances analogues. Seize évêques seulement purent s y rendre (Conc, XII, col. 420, 489). On n'en compta que quatorze dans le concile tenu à Carthage en 411, sous Dioclétien. Trois cents évêques a Sinuesse! et il n y en eut que trois cent dix-huit au concile œc*ménique qui eut lieu à Nicée en 325, en pleine paix, après convocation générale faite tout à la fois par le pape Sylvestre et l'empereur Constantin qui s'était chargé de tous les frais de voyage!

On se demande ensuite pourquoi les actes du concile ne donnent les noms que de cent vingt sept évêques, puisque trois cents étaient présents, et ne font connaitre les diocèses d'aucun d'eux? Nous verrons plus tard que, lorsque Photius, patriarche de Constantinople, entreprendra lui aussi de fabriquer des conciles de toutes pièces, il aura soin d'éviter des fautes si grossières.

On y cherche en vain aussi le nom du Pontife qui convoqua et présida le concile.

Les noms composes : Habetdeum , Beneservatur,Spesindeo, Vincomalus, étaient usités dans les chrétientés d Afrique; on peut donc croire que la plupart des évêques venaient de ce pays : mais alors comment expliquer que les nouvelles de Rome aient pu si vite traverser les mers, et surtout que les évêques de contrées si lointaines soient arrives avec cette promptitude ?

Le concile se tint à Sinuesse; or l'existence de cette ville est problématique : les uns la mettent aux environs de Rome, les autres en Campanie. (Aucun géographe n'a prononcé ce nom pour désigner une localité voisine de Rome. Tite-Live (Dec. 1 et 2) et Polybe (L.3) parlent, il est vrai, de Sinuesse située en Campanie, mais comme d'une colonne romaine et comme d'une ville dont les eaux attiraient beaucoup de monde. Est-il croyable que 300 évêques, tous décrétés d'arrestations, aient choisi pour se réunir un lieu où il était si difficile d'arriver et de rester en secret, et où la force armée aurait pu si facilement s'emparer d'eux). Même incertitude sur la crypte de Cléopâtre; nous n'avons trouvé ces noms dans aucun martyrologe.

Voila pour les circonstances de temps, de lieux et de personnes; l'examen du texte va nous donner à résoudre des difficultés encore plus graves.

Chaque acteur tient un langage oppose à l'esprit de son rôle. Le pape Marcellin s'excuse comme un écolier devant un régent de collège qui le menace du fouet. Il a sacrifié publiquement, dans un temple, un jour de fête; et il espère que personne n'aura eu connaissance de sa faute! Le Pontife du Capitole, pour prouver au Pape qu'on doit offrir de l'encens à Jupiter et à Hercule, pose pour principe de son argumentation que les Rois mages ont offert des présents à Jésus-Christ. Du reste, ce païen est instruit sur les mystères chrétiens à l'égald'un néophyte : Natum de Mariâ Virgine, præevia luce, missi, etc. On le voit, le nom de la Mère de Dieu, le dogme de sa virginité, l'apparition de l'étoile, la visite à Hérode, le nombre et la qualité des présents, rien n y manque.

Les évêques dont le langage, en des circonstances si solennelles, devait être plein de gravite, visent à l'esprit et parlent par figures , et quelles figures! Evacuârunt horreum, ut introir et immundus et comederet triticum.-- Omnes tegulæ, dum tultæ fuerunt de fornace jam coctæ iterum coquntur sole. Cuniculus urgebatur persecutions.-- Electi sunt viri libra Occidua, etc. Cette expression libraOccidua, employée quatre fois, rend à peu près inintelligibles les phrases ou elle se trouve ; quel sens, par exemple, donner a ce passage : In septuaginta duorum libra Occidua in reparationem resurgit annus? Mais elle a l'avantage de fournir une preuve de plus de la supposition du synode. En effet, deux espèces de livres, inégales de poids et de valeur, étaient en usage dans l'empire au commencement du IVe siècle : la livre d'Occident, libra Occidua, valait douze onces comme poids et soixante- douze sous d'or ou solides comme monnaie; la livre d'Orient, d'après certains auteurs, quatre-vingt-quatre sous d'or.

Cette différence de valeur était une source de difficultés dans les transactions commerciales : pour les prévenir, on ordonna que, toutes les fois qu'il s'agirait de faire des évaluations en livres, celle qui valait soixante-douze solides serait seule employée. ( C,est ainsi qu' aujourd'hui, dans les provinces où l'ancienne expression quintal est encore en usage, on est censé, depuis la publication de la loi du 4 juillet 1837, parler, à moins de stipulation contraire, du gros poids, c'est-à-dire supposer le quintal de cent vingt livres petit poids, ou cinquante kilogrammes.

Mais, quoiqu'il en soit de la valeur de cette quantité, il est certain qu'elle figure pour la première fois dans une loi publiée en 367 sous le consulat de Fl.Lupicin et de Fl.Jovinus, Valantin et Valens empereurs. ( quotiescumque certa summa solidorum pro tituli qualitate debetur aut auri massa transmittitur, in septuaginta duos solidos libra feretur accepta ( Tb., I. XII, t. I, leg. 15) et que cette différence d'usage a été une conséquence de la translation du siège de l'empire d'Occident en Orient. D'après ces données, les actes du concile de Sinuesse ne sauraient être antérieurs à la fondation de Constantinople. (Baronius, qui ne rejette pas entièrement ce concile, avoue toutefois que ses actes n'ont pu être rédigés que sous l'empereur Valens, environ soixante-dix ans après la mort du pape Marcellin. D. Coustant croit qu'ils ont été composés par quelques Goths qui ne savait qu'à demi le latin)


D'autres expressions indiqueraient même une date plus récente, telle est celle que nous lisons au sixième chapitre : Tegulæ dum tultæ fuerunt de fornace. Tultus, toltus, synonyme d'ablatus, parrticipe barbare du verbe tollo, n'était pas usité au siècle d'Arnobe et de Lactance, ou l'on parlait encore le latin avec pureté. Les premiers écrivains ecclésiastiques qui l'ont employé sont: Grégoire-le-Grand (Subito dives ille tultus est qui horrea quea præparaverat deseruit, et inferni locum quem non providebat invenit (Lib. Moral., c. 25, no 3), élu pape en l'an 590 ; et Fructueux, évêque de Brague , qui florissait vers le milieu du VIIe siècle (Tultâ murmurationis occasione)( M.teg., c 7 et 10.) ( Se mot se trouve encore dans le livre intilué : De speculo, qui fait ordinairement partie des œuvres du saint augustin. Mais on ne connaît ni l'auteur de cet ouvrage, ni l'époque précise où il a été composé.

Passons vite sur divers incidents également dénués de raisemblance : l'Évêque de Rome se présentant, sans être appelé, devant Dioclétien et Maximien-Galère, qui avaient juré d'exterminer le christianisme ; le cortège se rendant dans le temple consacré à Vesta et à Isis pour offrir des sacrifices à d'autres divinités, ce qui n'était pas permis ; Marcellin rendant les honneurs divins à Hercule plutôt qu'à Jupiter, en présence d'un tyran qui révérait celui-ci au point de s'être fait donner le surnom de Jovius; les chrétiens habitant de préférence le palais de Néron ; une nuée de témoins accourant en foule dans un temple païen ou la religion leur défendait d'entrer. ( Nous remplissons vos villes et vos provinces, tout execpté vos temples où nous n'entrons pas. ( Tet., ad Scap., c.4))

. Mettons sur la négligence et l'inhabilité des copistes les altérations de mots et les contradictions que présentent les calculs de l'auteur [1], et examinons la forme de procédure adoptée par les Peres du concile.

Les évêques de Sinuesse ne croient que soixante-douze témoins sont nécessaires pour la condamnation d'un évêque; nulle loi ne fixe ce nombre, et saint Paul n'en exige que deux ou trois [2]. Ils se croient obligés à entendre toutes les dépositions des témoins, et aucun d'eux ne le fait; quatorze témoins seulement sont appelés devant les cinquante évêques qui siègent à la première session, et à la seconde nous voyons de nouveaux jurés et de nouveaux témoins.


Ils permettent à un pécheur public de tester
en justice, malgré la défense des canons. [3]




à suivre...

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Tome I
1859 pp160-196
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Message  Diane Ven 18 Fév 2011 - 17:32


[1]En voici quelques-unes :

Le 2e et le 4e chapitre disent que le nombre des témoins oculaires est de soixante-douze. Comptez les noms : Bouose, Maximin, etc. (ch. 2), vous en trouverez quatre-vingt-cinq.

Nous lisons dans le 5e chapitre que la crypte ne pouvant contenir tous les évêques, cinquante d'entre eux seulement siégeaient a la fois; et dans le 7e nous voyons, dans une seule réunion, trois cents Évêques, trente prêtres et vingt-huit témoins.

Le chapitre 2e donne la liste de tous les témoins à charge; dans la dernière session on voit déposer vingt-deux témoins nouveaax (ch. 7).Tranquillinus , Servulus, Quadratius, Gaudiosus, etc., sont désignés comme témoins au chapitre 7e; ils sont appelés juges au 4e chapitre.

[2] In ore duorum vel trium testium stabit omne verbum. (II. Cor. III.)

[3] Admitti non debet rei adversus quemcumque professio. -- La déposition d'un coupable n'est pas recevable. (Anianus, in I. XII, tom. t, I. 9).

Ut is qui atiquibus secleribus irretitus est vocem adversus majorem natu non accusandi-Nous approuvons que celui qui est coupable de quelque crime soit privé du droit d'accuser une personne plus âgée que lui. (Cod. Ecct. Afric., c.Cool

Ils ne siègent que par fractions de cinquante, et en somme cent vingt-sept seulement prennent plus ou moins part au débats; ils n'auraient pas dû prendre tous la même part au jugement.

Ils condamnent trois prêtres et deux diacres pour avoir accompagné le Pontife jusqu'au seuil du temple; ces ecclésiastiques étaient innocents, puisqu'ils n'avaient pas sacrifié aux idoles avec leur évêque, et qu'ils n'avaient pas même approuvé sa conduite par leur présence.

Ils protestent à divers reprises qu'ils ne veulent ni ne peuvent juger leur supérieure, et ils finissent par le juger et le condamner: Et damnaverunt eum.

Ils acceptent la démission de Marcellin, ils l'excluent de la ville et ils oublient de lui donner un successeur, laissant ainsi l'Église sans chef. Ils devaient cependant se croire, sinon obligés, au moins autorisés à procéder à une nouvelle élection, surtout depuis l'arrivée d'une députation si nombreuse de ce vénérable clergé romain à la révision et à l'approbation duquel ils avaient soumis leurs actes.

Que d'irrégularités! Que d'invraisemblances! Voici des anachronismes:

Une des témoins reproche à l'accusé de s'être dépouillé de la pourpre. Pour quitter un habit, il faut au préalable s'en être revêtu: or les vêtements de pourpre n'avaient pas encore été employés, au commencement du quatrième siècle, comme signe distinctif de hautes fonctions dans l'Église. L'histoire cite Pélage, cardinal-légat du pape Vigile, comme le premier dignitaire ecclésiastique qui se soit revêtu de la pourpre durant sa mission à Constantinople. La loi romaine prononçait peine de mort contre ceux qui portaient des habits de pourpre, exclusivement réservés aux empereurs. [1]

Nous terminerons en montrant que la date de cet événement est fausse.

Les actes du concile furent signés le dixième des calendes de septembre, sous le septième consulat de Dioclétien, c'est-à-dire le 22 août 303,


[1] La pourpre était à Rome un des insignes de la magistrature, et décorait la toge et la prétexte; d’où l'expression vestris purpura, employée au figuré pour désigner un personnage revêtu d'éminentes fonctions. Les empereurs en restreignirent l'usage qui s'était fort étendu dans les derniers temps de la république, et se réservèrent bientôt exclusivement la pourpre tyrienne. Des édits furent même rendus, portant peine de mort conter quiconque fabriquerait ou porterait des étoffes de cette couleur. (Encyclopédie du XIXe siècle, XX, 267)

Et c'est en faisant la guerre aux Perses que ce prince en prit connaissance: or la guerre avec les Perses était terminée depuis cinq ans, lorsque les deux empereurs publièrent leur édit de persécution, et commencèrent à le mettre à exécution en faisant démolir de fond en comble l'église de Nicomédie, le 28 février 303. Si l'on suppose que Dioclétien n'a pris connaissance des actes du concile qu'un an après, époque du martyre de Marcellin d'après les meilleurs computistes [1], nous sommes en l'année 304 que Dioclétien passa à Nicomédie ou à Salone: dans aucune hypothèse il ne pouvait être occupé à la guerre des Perses, ni habiter Rome.


Le témoignage des premiers historiens de l'Église nous fournit de nouvelles preuves de l'innocence du pape Marcellin.

Eusèbe rappelle la persécution qui éclata sous le pontificat de ce Pape, et ne parle pas de sa chute [2]. Théodoret, dans une énumération rapide qu'il fait des évêques qui gouvernaient les principales Églises à la mort de Constantin, dit que Marcellin, évêque de Rome, se couvrit de gloire pendant la persécution.





À suivre...

[1]Bianchini, Nat, Chron.
[2] Hist., lib. VII, c. 26
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Message  Diane Sam 19 Fév 2011 - 18:22

«Or en ce temps-là l'Église romaine était gouvernée par Sylvestre, successeur de Miltiade qui avait lui-même succédé dans le gouvernement de l'Église à Marcellin, celui qui fut rendu si illustre pendant la persécution [1]


Il ne nous reste plus qu'à examiner un passage de saint Augustin. L'évêque d' Hippone, répondant à Pétillien, patron et défenseurs des Donatistes, dit textuellement : « et maintenant qu'est-il besoin de réfuter les accusations portées par Pétillien contre les Évêques de Rome, qu'il poursuit de ses impostures et de ses calomnies avec un acharnement incroyable?


Il accuse Marcellin, Melchiade, Marcel, Sylvestre, d'avoir livré les Livres Saints et présenté de l'encens aux idoles; mais un reproche qui n'est fondé sur rien peut-il donc, à lui seul, établir leur culpabilité? Pétillien assure qu'ils ont été sacrilèges, et moi je réponds qu'ils sont innocents: pourquoi me mettrai-je en peine de développer des moyens de défense, lorsque l'accusation n'est soutenue d'aucune preuve? »[2]


[1] Porro in tempestate Romanam quidem Ecclesiam regebat Sylvester successor Miltiadis illius qui post Marcellinum qui persecutionibus inclaruit, ejusdem Eclesiæ administrationem susceperat (L. I, c. 2) Le grec ( je ne possède pas ce genre de caractère sur mon ordi) devenir illustre, exceller au-dessus des autres, se couvrir de gloire.

[2] De unit. Bapt., contra Petil., c. 16

Voilà donc la première apparition de ce bruit injurieux, c'est une calomnie de l'hérétique Pétillien. Les premiers Donatiste n'en ont pas parlé; ce fait est très-grave, quand on se rappelle l'attention qu'ils mettaient à découvrir et à publier les fautes que pouvaient commettre leurs adversaires, et surtout les Évêques de Rome. Pétillien, dans sa haine, reproche les mêmes crimes à Melchiade, à Marcel et à Sylvestre, membres éminents du clergé romain et qui méritèrent, par leurs talents et leurs vertus, d'être successivement élevé sur la chaire de saint Pierre après Marcellin.

Aussi saint Augustin professe-t-il un souverain mépris pour de pareilles imputations, et se contente de répondre: « Vous affirmez sans preuve, je nie tout net.»



Fin....


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