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La Sainte Providence

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Message  Sandrine Dim 21 Fév 2010 - 12:59

Un prédicateur, dans une instruction qu'il faisait sur la Providence, citait cette parole de la Sainte Ecriture :
« Jamais je n'ai vu le juste délaissé de Dieu, ni ses descendants manquer de pain. »

Après l'instruction, un homme pauvrement vêtu vint le trouver et lui dit :

« Mon Père, vous avez dit que ceux qui servent Dieu ne manqueront jamais de pain. Eh bien ! je suis une preuve vivante du contraire. Il y a vingt ans que je sers Dieu aussi bien que possible, et je me trouve dans la plus grande misère, avec mes six enfants. »

- Mon ami, lui dit le religieux, vous allez voir que la Providence du bon Dieu ne vous abandonne pas. Tout à l'heure, une personne charitable est venue me remettre 3 000 francs pour les donner au premier pauvre que je rencontrerais. Ce premier pauvre, c'est vous. Voilà les 3 000 francs, je vous les donne.

Il ne faut jamais perdre confiance en la divine Providence.

Manuel d'instruction religieuse par M. l'Abbé Sabouret, p 49
Sandrine
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Message  gabrielle Mer 24 Fév 2010 - 16:39

UN PETIT CIERGE A SAINTE ANNE.

Pendant l'hiver de 18..., par un froid de douze degrés, un prêtre priait devant l'autel de sainte Anne, dans l'église métropolitaine de Paris, lorsqu'il aperçut une fille de douze à treize ans, à peine vêtue, qui s'avançait avec précaution, portant allumé un petit cierge d'un sou qu'elle craignait de voir s'éteindre. Cette pauvre enfant avait un extérieur simple, doux, modeste; et après avoir fixé son petit cierge sur le chandelier triangulaire, elle se mit a prier.

Cependant le prêtre, attentif à ce spectacle et touché de cette dévotion dans un jour ordinaire, par un si grand froid, et dans un moment où l'église était presque vide, se demandait : « Que vient faire cette enfant? quelle grâce demande-t-elle ? Si j'allais m'en informer ? » Et puis, repoussant cette pensée qui lui revenait toujours, il se disait : « Mais il n'y a rien d'étonnant, c'est un acte ordinaire de dévotion. » Et il ne voulait plus s'informer.

Toutefois, après quelques nouvelles hésitations toujours combattues, il sentit comme une impulsion intérieure qui lui disait qu'il manquerait à la grâce, à la Providence, s'il ne suivait pas son premier mouvement.

Docile à cette voix intérieure, le prêtre s'approcha de la jeune enfant : « Mon enfant, pourquoi faites-vous brûler ce petit cierge à sainte Anne? — Monsieur, c'est pour maman. — Mais que désire votre maman? — Réussir dans ce qu'elle a entrepris. »

Il y avait dans ces réponses si courtes une telle réserve, que rien n'indiquait l'instinct de demander, qui n'aurait pas manqué de profiter de l'occasion pour faire étalage des peines et des embarras de la mère.
Cette discrétion pleine de candeur éveilla encore plus la sainte curiosité du prêtre. « Mon enfant, qu'a entrepris votre mère ? De trouver un peu d'argent. »

L'homme de Dieu comprit alors et se borna à demander : a Le nom de votre mère ? — Tel nom. — Sa demeure? — Telle rue, tel numéro. » Et l'enfant et le prêtre continuèrent leur prière à sainte Anne, le prêtre admirant comment Dieu avait ménagé cette rencontre si fortuite et forcé pour ainsi dire ces explications.

Quelques heures après, par un froid des plus vifs, l'ecclésiastique cherchait la rue indiquée à travers cet écheveau de voies tortueuses qui se brouille en tous sens sur le flanc de la montagne Sainte-Geneviève ; il arrive devant la maison ; elle est de très-bonne apparence. Il craint un instant d'avoir été trompé, il demande telle personne; elle demeure bien là, on lui indique l'étage supérieur.

II monte, une porte s'ouvre, et la même jeune fille qui avait prié devant l'autel de sainte Anne, lui apparaît occupée des soins du ménage. « Mon enfant, votre mère n'y est pas ? — Monsieur, elle est en bas, je puis l'aller chercher. — Allez, mon enfant. »

Et le prêtre s'asseoit sur une misérable chaise, dans cette misérable chambre, faisant l'inventaire rapide de ce qu'il a sous les yeux. Il voit un mobilier pauvre, mais bien tenu ; des images de piété, un cachet de première communion sont suspendus aux murs; il sent un peu de chaleur qui se répand d'un poêle de terre.

Une femme arrive bientôt, portant un petit enfant sur ses bras. Cette femme est jeune encore, mais horriblement amaigrie ; on voit dans ses yeux et sur ses joues que le chagrin a fait encore plus de ravages que la misère. Cette mère en entrant sourit au visiteur. « Vous me connaissez donc ? — Ah ! monsieur, si je vous connais ?» Et la-dessus, elle entre dans des détails si précis, qu'il est impossible de suspecter sa bonne foi. — « Votre petite fille a fait brûler ce matin un cierge à sainte Anne, et sainte Anne m'envoie vous demander ce que vous désirez de sa protection. —-Monsieur, ce que je désire?... Je n'ai jamais rien demandé de ma vie... J'ai trois enfants en bas âge, je suis couturière, je travaille jour et nuit, et je ne puis plus les nourrir. — Et votre mari ? »

Ici cette femme se tait ; de grosses larmes coulent sur ses joues. « Parlez, ma chère enfant; votre mari? »

Alors, par un respect qui révélait une mère chrétienne, elle fait écarter le plus possible la jeune fille, qui pouvait comprendre, et dit à voix basse : « Mon mari ? c'est un bon ouvrier qui gagne quatre francs par jour... mais... Pardon, monsieur, d'être obligée de vous parler en toute confiance. Je vous connais, et c'est bien sûr que c'est Dieu qni vous a conduit ici. Mon mari ne rapporte jamais un sou à la maison; il n'y vient, et rarement encore, que pour dormir. Et la rougeur couvrait ses joues comme si elle eût trop dit. — « Sainte Anne veut que vous soyez confiante ; dites-moi, je vous prie, toute votre position. — Hélas ! je dois à tous les fournisseurs, et je ne puis sortir sans être assaillie et humiliée par leurs justes demandes. — Après ? — Tout notre linge, nos vêtements sont au Mont-de-Piété. Je suis sans draps pour le lit, sans pouvoir vêtir mes enfants. — Et combien faudrait-il pour éteindre ces dettes, pour retirer les effets indispensables au ménage et dans cette dure saison? »

On fit le calcul avec simplicité, mais avec une discrétion qui charma le prêtre, qui le rendait heureux, car il se disait : « Je pourrai subvenir à tout cela. »

Mais voici les larmes qui coulent plus abondantes encore ; le cœur n'avait pas dit tout son secret, on presse de ne rien cacher à sainte Anne, qui est si bonne pour les affligés; et, encouragée, la mère, d'une voix plus basse encore, fait cette humiliante déclaration : « Ces dettes, ces privations sont bien dures, mais elles ne sont pas cruelles comme ce que j'ai à vous révéler. — Le dernier terme du loyer, soixante-cinq francs, n'était pas payé ; le propriétaire voulait nous mettre dehors et retenir nos pauvres meubles, mon mari, indifférent et insensible à l'excès pour sa famille, déclara qu'il laisserait tout vendre volontiers, et ne reparut plus d'une semaine. J'étais aux abois. Un voisin, que je croyais honnête homme, se présente ; il avait su mon embarras, il m'offre la somme due au propriétaire, à la condition de lui souscrire des billets par petites sommes de cinq francs; j'accepte avec reconnaissance. —Eh bien! chère dame, vous fûtes tirée de ce pas difficile, et vous pourrez, avec le temps, satisfaire à ces petites obligations. « —Attendez (et la rougeur, couvrant de nouveau son visage, s'injectait jusque dans ses yeux). : ce voisin, cet homme qui peut aller et venir, entrer à tous moments dans ma solitude sans être remarqué, m'apporte sans cesse de ces billets fatalement souscrits, et me presse de les annuler l'un après l'autre... à des conditions horribles. »


Le prêtre sentit alors qu'il y avait plus qu'une misère corporelle à soulager. Son esprit calcula le montant de toutes ces dettes aux fournisseurs, dettes au Mont-de-Piété, dettes qu'il faut acquitter avant tout pour sauver tine mère chrétienne, une ouvrière honnête, et le cœur a pris sa résolution. « Ma chère enfant, dit l'homme de Dieu, trouvez-vous demain à telle heure à la chapelle sainte Anne ; sainte Anne vous rendra elle-même son petit cierge. »

Et le prêtre s'en allant drapé dans son manteau, abîmé dans un doux recueillement, entendit au fond de son cœur ces paroles d'Isaïe : « Lorsque vous aurez répandu votre cœur dans le cœur de celui qui a faim, quand vous aurez rempli l'âme affligée, votre lumière brillera au sein des ténèbres; le Seigneur vous donnera le repos, il remplira votre âme de splendeurs, et vos os seront délivrés. Vous invoquerez le Seigneur, et il vous exaucera. Vous crierez vers lui, et il dira : Me voici. »

Le lendemain, au pied de l'autel de sainte Anne, auprès de ce chandelier qui avait reçu le petit cierge, une pauvre mère, grelottant de froid, priait absorbée ; elle avait passé une bonne nuit, et attendait la réponse sans aucune inquiétude, sans aucun mouvement extérieur.

Une main délicate, sans être aperçue que de Dieu seul, glissait une lettre qui contenait de quoi tout payer.

Que se passa-t-il alors dans l'âme de cette mère? Comment admirait-elle toute cette conduite miraculeuse de la Providence? Dieu seul et sainte Anne l'ont su. Toujours est-il que nous avons encore ici un exemple frappant des secours que Dieu ne sait jamais refuser à ceux qui mettent en lui toute leur espérance.


Catéchisme Catholique
d'après
Saint Thomas d'Aquin
M. l'Abbé V. Bluteau
T.IV. 1860 pages., 19-22
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Message  Sandrine Mer 24 Fév 2010 - 18:07

Oh merveilles de la Divine Providence ! angel

Merci Gabrielle pour cette histoire touchante I love you
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