Notre-Dame du Perpétuel-Secours
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Notre-Dame du Perpétuel-Secours
NOTRE-DAME
du
PERPÉTUEL-SECOURS
Histoire, Merveilles, Prières
Par
Le R.P. DUNOYER
REDEMPTORISTE
Image miraculeuse vénérée à Rome
dans l'Eglise Saint Alphonse
du
PERPÉTUEL-SECOURS
Histoire, Merveilles, Prières
Par
Le R.P. DUNOYER
REDEMPTORISTE
Image miraculeuse vénérée à Rome
dans l'Eglise Saint Alphonse
NOTICE HISTORIQUE
CHAPITRE PREMIER - Chez les Rédemptoristes, à la villa Caserta.
C’était vers l'année 1863. Après une journée de labeurs et de prières, la communauté des Rédemptoristes de la villa Caserta, à Rome, se délassait dans de pieux entretiens. Un des religieux, chroniqueur de la maison, s'occupait alors de recherches historiques sur l'antique villa, devenue récemment la propriété de la Congrégation du Très Saint Rédempteur. Il aimait à faire part à ses confrères de ses découvertes au jour le jour.
Un soir donc, il racontait comment, autrefois, dans l'enclos actuel de la villa, près des thermes de Philippe et des jardins de Mécène, s'élevait, à côté d'un couvent de religieux augustins, une très ancienne église dédiée à saint Matthieu. Pendant des siècles, on y avait vénéré une image de la sainte Vierge, connue sous le nom de Madone de Saint-Matthieu-in-Merulana, mais invoquée sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours, et célèbre, disait-on, par ses miracles éclatants. Il ajouta que, depuis longtemps, avec le sanctuaire lui-même, le précieux tableau avait disparu, sans que l'on sût ni ce qu'il était devenu, ni même s'il existait encore.
Toute la communauté écoutait avec avidité ces détails si pleins d'intérêt, quand tout à coup un des Pères se lève et s'écrie : « Cette Madone miraculeuse existe ; je sais où elle se trouve cachée ; je l'ai vue bien des fois. »
Ce religieux, romain de naissance, s'appelait Michel Marchi. A son tour, il fit le récit suivant :
« J'étais bien jeune et presque enfant, quand je connus, au couvent des Augustins de Sainte-Marie-in-Posterula, un vieux Frère, du nom d'Orsetti. Il m'avait pris en particulière affection et aimait à s'entretenir avec moi.
« Devenu presque aveugle, il se faisait mener à la vigne du monastère, et, chemin faisant, il me racontait qu'avant d'habiter Sainte-Marie, il avait demeuré au couvent de Saint-Matthieu-in-Merulana.
« D'autres fois, me conduisant à l'oratoire de la maison, il me montrait une belle image de la sainte Vierge et me disait : « Regarde cette Madone, elle s'appelle la Vierge du Perpétuel-Secours. Elle fut en grande vénération dans notre ancienne église de Saint-Matthieu, et, chaque année, on célébrait une fête très solennelle en son honneur. »
« C'étaient ensuite de merveilleux récits sur l'image miraculeuse : prodiges opérés par son intercession, processions magnifiques, fêtes splendides, pèlerinages sans fin. Puis, avec une certaine solennité, mon vieil ami ajoutait : « N'oublie pas, Michel, que la Madone si longtemps vénérée à Saint-Matthieu est bien celle qui se trouve ici ; surtout ne l'oublie pas ! »
« Pour frapper davantage encore mon esprit, il reprenait, avec une insistance presque inquiète : « M'as-tu compris ? Cela est certain... Oui, c'est la sainte image, c'est vraiment Notre-Dame du Perpétuel-Secours. »
« En 1853, le bon Frère Orsetti mourut ; il était âgé de quatre-vingt-six ans. Malgré ses pressantes recommandations, je dois avouer à ma confusion que, depuis, je n'ai jamais pensé au tableau miraculeux. En ce moment, le souvenir m'en vient pour la première fois.»
Ce que n'a pas ajouté le P. Marchi, puisque ses auditeurs le savaient, c'est que lui-même, ayant appris, peu de temps après la mort du vieux Frère augustin, que les Rédemptoristes avaient fondé une maison à la Caserta, s'était senti de l'attrait pour le genre de vie de ces nouveaux religieux ; il vint frapper un jour à leur porte, et, en 1855, il fut admis au noviciat de l'Institut.
Mais quel est ce tableau mystérieux dont le souvenir, si longtemps effacé de la mémoire du confident de Frère Orsetti, se réveilla soudain ? Comment se trouvait-il ainsi séquestré et enveloppé d'un universel oubli ? C'est ce que va nous apprendre la suite de cette histoire.
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
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Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE II – De l’île de Crète à Rome.
Au déclin du XVe siècle, les armées chrétiennes, vaincues sur terre et sur mer, durent abandonner l'Europe méridionale aux triomphes du cimeterre ottoman. Les Turcs, qui ne savent que détruire et tuer, mettaient tout à feu et à sang. Pour échapper à leur fureur, des habitants de l'île de Crète s'embarquèrent précipitamment et firent voile vers les côtes d'Italie. Leur navire avait à peine gagné le large, qu'une tempête se déchaîne, violente et invincible. L'équipage a bientôt perdu tout espoir de sauvetage, et les passagers éperdus poussent déjà de longs cris de terreur.
Seul un marchand, au milieu de la panique générale, paraît calme et rassuré. Il a vu toutefois l'imminence du danger ; il descend dans sa cabine, d'où il remonte aussitôt ; montrant aux passagers une image de la sainte Vierge, il s'écrie : « Voici notre salut ; à genoux ! Implorons la Mère de Dieu ! » Soudain, les cris de désespoir se changent en ardentes supplications. Les infortunés invoquent avec confiance Marie, l'étoile de la mer. O prodige ! Le calme succède à la tourmente ; le ciel redevient serein, et, quelques jours après, le vaisseau, voguant sur une mer tranquille, entrait dans le PORTO ROMANO, près de la ville d'Ostie, à l'embouchure du Tibre. C'est de là que les passagers se rendirent à Rome.
Mais quel était donc ce tableau miraculeux ? D'où venait-il ? C'était l'image de la Très sainte Vierge connue et invoquée par les Crétois sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours. Le pieux marchand, qui professait une dévotion toute particulière pour la Reine du ciel, l'avait emportée dans sa fuite, autant comme sauvegarde contre les périls du voyage que pour la soustraire à la profanation des ennemis du nom chrétien. C'est ce qui nous explique pourquoi les Romains l'appelaient souvent la Vierge d'Orient. A quelle époque remontait le culte de cette Madone ? Une opinion, peu scrupuleuse en fait de chronologie, basée plutôt sur le pieux enthousiasme que sur les données de la science, l'attribue sans façon à saint Luc. Il n'en est rien. L'histoire est muette sur ce point, et sauf la peinture du tableau dont le style paraît être du XIIe ou du XIIIe siècle, aucun monument historique, jusqu'ici, ne permet de préciser l'origine de cette dévotion.
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
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Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE III – Séquestration et délivrance
Installée dès lors dans la capitale du monde catholique, c'est donc la Ville éternelle que Notre-Dame du Perpétuel-Secours a choisie comme le centre de son culte glorieux. Nous aimons à croire que ce sera pour toujours. Le possesseur du précieux tableau pensait, lui, poursuivre son voyage ; mais une maladie vint l'arrêter. Le mal fit de tels progrès qu'il parut bientôt sans remède. Se sentant près de mourir, le malade fait appeler son hôte, devenu son ami, pour lui remettre la sainte Image, son plus cher Trésor, à la condition expresse qu'après sa mort, elle sera exposée et publiquement honorée dans une des églises de Rome. L'hôte en prend le solennel engagement. Sur cette assurance, le dévoué serviteur-de Marie rendit avec joie son âme à Dieu.
Mais, sollicité par les instances de sa femme, captivé aussi par la beauté du tableau, le mandataire devint infidèle ; il oublia son serment.
Pour le lui rappeler, la sainte Vierge, à trois différentes reprises, lui apparut en songe. Ce fut en vain. Dans une quatrième apparition, le malheureux entendit cette sévère parole : « Pour que je puisse sortir de la maison, il faudra donc que tu en sortes le premier ! » Quelques jours après, il mourut.
Qui le croirait? L'audacieuse femme ne voulut pas comprendre la terrible leçon. Toutefois Marie, toujours bonne, avait décidé de ne plus frapper. Pour réitérer ses ordres et vaincre tant d'obstination, elle se servit de la petite fille même de cette femme opiniâtre : « Maman, maman, dit un jour l'enfant à sa mère, je viens de voir une Dame toute resplendissante de beauté, qui m'a dit :
« Va trouver ta mère et ton aïeul, et répète-leur que Notre-Dame du Perpétuel-Secours veut que son Image soit vénérée dans une église de Rome. » Vivement impressionnée par ce discours, la mère allait enfin céder, lorsqu'une voisine, traitant de rêverie la vision de l'enfant qui n'avait que cinq ans, la fit revenir à son premier entêtement. La mauvaise conseillère n'avait pas achevé de parler, qu'une tumeur charbonneuse gonfle horriblement son bras et la menace d'une mort imminente. La malheureuse, comprenant ses torts, demande à grands cris qu'on lui apporte le tableau miraculeux. A peine l'a-t-elle touché qu'elle est délivrée de son mal mystérieux.
En présence de ces prodiges, la veuve promit de ne plus s'opposer aux volontés de la Reine du Ciel. Mais dans quelle église Marie voulait-elle fixer son trône de grâces ? Une nouvelle apparition de la Vierge le fit savoir à l'enfant : « Je veux être placée entre mon église de Sainte-Marie-Majeure et celle de Saint-Jean, mon fils bien-aimé. » Or, entre ces deux basiliques, dans la rue Merulana qui les relie, se trouvait l'antique église Saint-Matthieu. Plus de doute, c'est ce sanctuaire vénérable que Marie choisissait pour en faire l'asile de sa miraculeuse Image et le théâtre de ses maternels prodiges.
A suivre ...
Installée dès lors dans la capitale du monde catholique, c'est donc la Ville éternelle que Notre-Dame du Perpétuel-Secours a choisie comme le centre de son culte glorieux. Nous aimons à croire que ce sera pour toujours. Le possesseur du précieux tableau pensait, lui, poursuivre son voyage ; mais une maladie vint l'arrêter. Le mal fit de tels progrès qu'il parut bientôt sans remède. Se sentant près de mourir, le malade fait appeler son hôte, devenu son ami, pour lui remettre la sainte Image, son plus cher Trésor, à la condition expresse qu'après sa mort, elle sera exposée et publiquement honorée dans une des églises de Rome. L'hôte en prend le solennel engagement. Sur cette assurance, le dévoué serviteur-de Marie rendit avec joie son âme à Dieu.
Mais, sollicité par les instances de sa femme, captivé aussi par la beauté du tableau, le mandataire devint infidèle ; il oublia son serment.
Pour le lui rappeler, la sainte Vierge, à trois différentes reprises, lui apparut en songe. Ce fut en vain. Dans une quatrième apparition, le malheureux entendit cette sévère parole : « Pour que je puisse sortir de la maison, il faudra donc que tu en sortes le premier ! » Quelques jours après, il mourut.
Qui le croirait? L'audacieuse femme ne voulut pas comprendre la terrible leçon. Toutefois Marie, toujours bonne, avait décidé de ne plus frapper. Pour réitérer ses ordres et vaincre tant d'obstination, elle se servit de la petite fille même de cette femme opiniâtre : « Maman, maman, dit un jour l'enfant à sa mère, je viens de voir une Dame toute resplendissante de beauté, qui m'a dit :
« Va trouver ta mère et ton aïeul, et répète-leur que Notre-Dame du Perpétuel-Secours veut que son Image soit vénérée dans une église de Rome. » Vivement impressionnée par ce discours, la mère allait enfin céder, lorsqu'une voisine, traitant de rêverie la vision de l'enfant qui n'avait que cinq ans, la fit revenir à son premier entêtement. La mauvaise conseillère n'avait pas achevé de parler, qu'une tumeur charbonneuse gonfle horriblement son bras et la menace d'une mort imminente. La malheureuse, comprenant ses torts, demande à grands cris qu'on lui apporte le tableau miraculeux. A peine l'a-t-elle touché qu'elle est délivrée de son mal mystérieux.
En présence de ces prodiges, la veuve promit de ne plus s'opposer aux volontés de la Reine du Ciel. Mais dans quelle église Marie voulait-elle fixer son trône de grâces ? Une nouvelle apparition de la Vierge le fit savoir à l'enfant : « Je veux être placée entre mon église de Sainte-Marie-Majeure et celle de Saint-Jean, mon fils bien-aimé. » Or, entre ces deux basiliques, dans la rue Merulana qui les relie, se trouvait l'antique église Saint-Matthieu. Plus de doute, c'est ce sanctuaire vénérable que Marie choisissait pour en faire l'asile de sa miraculeuse Image et le théâtre de ses maternels prodiges.
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
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Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE IV – Solennelle installation. - Trois siècles de gloire 1499-1812. - Disparition.
Le 27 mars 1499, les ordres de l'auguste Mère de Dieu furent enfin exécutés. Un cortège triomphal parcourait les rues de Rome. Le peuple, ayant appris les événements merveilleux qui mettaient sa piété en possession d'une nouvelle Madone miraculeuse, suivait en flots pressés, et faisait retentir les airs des hymnes de sa reconnaissance. Dès cette première apparition, la Vierge du Perpétuel-Secours voulut ouvrir la série de ses miracles. Une femme qui, depuis longtemps, avait un bras paralysé, en recouvre instantanément l'usage par le seul attouchement du tableau. Ce prodige augmente encore le filial enthousiasme de la multitude. Après un long parcours, la procession arrive à Saint-Matthieu ; les religieux Augustins, qui desservaient l'église, reçoivent avec joie la sainte Image, et, au milieu de chants et de prières, ils l'exposent au-dessus du maître-autel.
Le sanctuaire choisi par Marie était des plus vénérables et digne de posséder ce Trèsor. Il remontait au Pape saint Clet, troisième Pontife romain, qui transforma sa maison paternelle en oratoire, pour le dédier à l'Evangéliste saint Matthieu. Plus tard, cette humble chapelle fit place à une Très belle église qui fut longtemps honorée d'un titre cardinalice.
Durant l'ère sanglante des persécutions, les chrétiens venaient y prier en secret, avant d'aller mourir pour le Christ et pour la vérité. C'est là, c'est sous ces voûtes où retentit la dernière prière des martyrs, que, pendant plus de trois cents ans, depuis 1499 jusque vers 1812, Marie fut pour le peuple chrétien, toujours martyrisé par la souffrance et toujours persécuté par le monde, le Perpétuel Secours et la Grande Espérance. Les foules accouraient de toutes parts. Pas un pèlerin, pas un évêque, pas un prince ne venait à Rome sans rendre visite à la célèbre Madone (1). La fête annuelle, dont le Frère Orsetti avait si fidèlement conservé le souvenir, se célébrait avec grande solennité. Par là même, les miracles se multiplièrent à l'infini. Trois siècles sont là pour dire que jamais Marie ne trompa la confiance qu'inspire son nom si touchant de Vierge du Perpétuel-Secours. Le caractère miraculeux de cette Vierge est d'ailleurs attesté par des témoignages historiques nombreux et indiscutables.
Survint la grande Révolution, dont le contrecoup se fit sentir dans la capitale du monde catholique. A la suite de l'invasion des troupes françaises, l'église Saint-Matthieu, par une vengeance de l'enfer sans doute, tomba, avec le couvent des Augustins, sous la pioche des démolisseurs.
Mais les Augustins, en quittant ces lieux désolés, emportèrent la sainte Image. Ils la placèrent provisoirement dans l'oratoire privé du couvent de Sainte-Marie-in-Posterula, que le Pape Pie VII venait libéralement de leur ouvrir. Les gloires de la célèbre Madone furent ensevelies dès lors dans le profond silence et le long oubli d'un demi-siècle.
Cette éclipse totale dans le culte si radieux de la sainte Image a toutefois une explication naturelle : la communauté des Augustins n'était guère composée que de religieux irlandais, venus à Rome pour achever leurs études. Leur séjour dans la Ville éternelle était de courte durée ; dès lors, le personnel se renouvelant fréquemment, les nouveaux arrivés n'avaient aucun moyen de connaître la Madone, qui n'était d'ailleurs honorée d'aucun culte public. Seul, par une providence spéciale de Dieu, le vieux Frère Orsetti demeura toujours. C'est auprès du tableau de Notre-Dame du Perpétuel-Secours qu'il conduisait souvent, ainsi que nous l'avons vu, son jeune confident, Michel Marchi, pour lui parler de la Très miraculeuse Vierge, comme il l'appelait : Ah ! era molto miracolosa. En mourant, il eut ainsi la consolation de ne pas emporter dans la tombe des souvenirs précieux qui permettent de faire revivre le long et glorieux passé de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
(1) Le Souverain Pontife Pie IX, déjà vieillard, se souvenait d'avoir vu, dans sa jeunesse, le sanctuaire de Saint-Matthieu : « Je fus visiter cette église, dit-il, en compagnie de mon précepteur ; elle me paraissait vieille et bien délabrée. »
A suivre ...
Le 27 mars 1499, les ordres de l'auguste Mère de Dieu furent enfin exécutés. Un cortège triomphal parcourait les rues de Rome. Le peuple, ayant appris les événements merveilleux qui mettaient sa piété en possession d'une nouvelle Madone miraculeuse, suivait en flots pressés, et faisait retentir les airs des hymnes de sa reconnaissance. Dès cette première apparition, la Vierge du Perpétuel-Secours voulut ouvrir la série de ses miracles. Une femme qui, depuis longtemps, avait un bras paralysé, en recouvre instantanément l'usage par le seul attouchement du tableau. Ce prodige augmente encore le filial enthousiasme de la multitude. Après un long parcours, la procession arrive à Saint-Matthieu ; les religieux Augustins, qui desservaient l'église, reçoivent avec joie la sainte Image, et, au milieu de chants et de prières, ils l'exposent au-dessus du maître-autel.
Le sanctuaire choisi par Marie était des plus vénérables et digne de posséder ce Trèsor. Il remontait au Pape saint Clet, troisième Pontife romain, qui transforma sa maison paternelle en oratoire, pour le dédier à l'Evangéliste saint Matthieu. Plus tard, cette humble chapelle fit place à une Très belle église qui fut longtemps honorée d'un titre cardinalice.
Durant l'ère sanglante des persécutions, les chrétiens venaient y prier en secret, avant d'aller mourir pour le Christ et pour la vérité. C'est là, c'est sous ces voûtes où retentit la dernière prière des martyrs, que, pendant plus de trois cents ans, depuis 1499 jusque vers 1812, Marie fut pour le peuple chrétien, toujours martyrisé par la souffrance et toujours persécuté par le monde, le Perpétuel Secours et la Grande Espérance. Les foules accouraient de toutes parts. Pas un pèlerin, pas un évêque, pas un prince ne venait à Rome sans rendre visite à la célèbre Madone (1). La fête annuelle, dont le Frère Orsetti avait si fidèlement conservé le souvenir, se célébrait avec grande solennité. Par là même, les miracles se multiplièrent à l'infini. Trois siècles sont là pour dire que jamais Marie ne trompa la confiance qu'inspire son nom si touchant de Vierge du Perpétuel-Secours. Le caractère miraculeux de cette Vierge est d'ailleurs attesté par des témoignages historiques nombreux et indiscutables.
Survint la grande Révolution, dont le contrecoup se fit sentir dans la capitale du monde catholique. A la suite de l'invasion des troupes françaises, l'église Saint-Matthieu, par une vengeance de l'enfer sans doute, tomba, avec le couvent des Augustins, sous la pioche des démolisseurs.
Mais les Augustins, en quittant ces lieux désolés, emportèrent la sainte Image. Ils la placèrent provisoirement dans l'oratoire privé du couvent de Sainte-Marie-in-Posterula, que le Pape Pie VII venait libéralement de leur ouvrir. Les gloires de la célèbre Madone furent ensevelies dès lors dans le profond silence et le long oubli d'un demi-siècle.
Cette éclipse totale dans le culte si radieux de la sainte Image a toutefois une explication naturelle : la communauté des Augustins n'était guère composée que de religieux irlandais, venus à Rome pour achever leurs études. Leur séjour dans la Ville éternelle était de courte durée ; dès lors, le personnel se renouvelant fréquemment, les nouveaux arrivés n'avaient aucun moyen de connaître la Madone, qui n'était d'ailleurs honorée d'aucun culte public. Seul, par une providence spéciale de Dieu, le vieux Frère Orsetti demeura toujours. C'est auprès du tableau de Notre-Dame du Perpétuel-Secours qu'il conduisait souvent, ainsi que nous l'avons vu, son jeune confident, Michel Marchi, pour lui parler de la Très miraculeuse Vierge, comme il l'appelait : Ah ! era molto miracolosa. En mourant, il eut ainsi la consolation de ne pas emporter dans la tombe des souvenirs précieux qui permettent de faire revivre le long et glorieux passé de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
(1) Le Souverain Pontife Pie IX, déjà vieillard, se souvenait d'avoir vu, dans sa jeunesse, le sanctuaire de Saint-Matthieu : « Je fus visiter cette église, dit-il, en compagnie de mon précepteur ; elle me paraissait vieille et bien délabrée. »
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
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Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE V – Rétrocession de la Vierge miraculeuse à la chapelle des Rédemptoristes.
D’après le récit circonstancié du Père Michel Marchi, l'Image miraculeuse, l'Image authentique, sans nul doute, existait ; et, d'après ces détails si précis, l'endroit où elle se trouvait reléguée devenait facile à reconnaitre. D'autre part, il était certain que la villa Caserta, avec son couvent de Rédemptoristes et son église dédiée à saint Alphonse, occupait l'emplacement de l'ancien sanctuaire de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
Quoi d'étonnant dès lors que les nouveaux propriétaires aient eu le désir de posséder le précieux tableau ? Ne pouvaient-ils même pas se réclamer d'un certain droit ? Replacer la sainte Image dans le sanctuaire élevé sur les ruines de l'ancienne église de Saint-Matthieu, semblait répondre à la volonté de la Reine du Ciel. De plus, en rétablissant son pèlerinage dans l'église de Saint-Alphonse, et en le confiant aux enfants de l'illustre Docteur, Marie ne voudrait-elle pas récompenser le grand Saint qui, par ses discours et ses livres immortels, a tant travaillé à la faim connaitre, aimer et prier ?
Les Rédemptoristes furent vivement frappés de ces révélations et de ces inspirations qui leur parurent providentielles. Toutefois, on attendit deux années encore pour s'assurer, par de nombreuses prières, de la volonté de Dieu.
Le 11 décembre 4865, le Supérieur Général des Rédemptoristes, le Révérendissime Père Mauron, fit auprès du Souverain Pontife la démarche décisive. Dans cette audience, restée célèbre parmi les disciples de saint Alphonse, Pie IX écouta avec une bienveillance marquée l'histoire de la Madone miraculeuse. Il ne fut pas moins frappé des circonstances extraordinaires qui amenèrent la découverte de la précieuse Image. Aussi, quand le Père Général remit à Sa Sainteté la supplique dans laquelle il sollicitait pour son Ordre le célèbre tableau, le Pontife, si justement appelé le Pape de l'Immaculée-Conception, prit la plume et, de sa propre main, traça les mots que voici :
« Le Cardinal-Préfet de la Propagande fera connaître au Supérieur de la communauté de Sainte-Marie-in-Posterula Notre volonté, qui est de voir replacer, entre Saint-Jean de Latran et Sainte-Marie-Majeure, l'image de la Très sainte Vierge dont il est question dans la supplique. »
Désormais, Notre-Dame du Perpétuel-Secours appartint de plein droit aux Rédemptoristes ; à eux la mission de la faire connaître et aimer dans tout l'univers. Tel fut d'ailleurs l'ordre formel que le Père Général reçut du Vicaire de Jésus-Christ ; et, pour préluder à ce nouvel apostolat dévolu à ses religieux, Sa Paternité résolut de solenniser par des fêtes incomparables le retour de la célèbre Madone sur l'Esquilin.
A suivre ...
D’après le récit circonstancié du Père Michel Marchi, l'Image miraculeuse, l'Image authentique, sans nul doute, existait ; et, d'après ces détails si précis, l'endroit où elle se trouvait reléguée devenait facile à reconnaitre. D'autre part, il était certain que la villa Caserta, avec son couvent de Rédemptoristes et son église dédiée à saint Alphonse, occupait l'emplacement de l'ancien sanctuaire de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
Quoi d'étonnant dès lors que les nouveaux propriétaires aient eu le désir de posséder le précieux tableau ? Ne pouvaient-ils même pas se réclamer d'un certain droit ? Replacer la sainte Image dans le sanctuaire élevé sur les ruines de l'ancienne église de Saint-Matthieu, semblait répondre à la volonté de la Reine du Ciel. De plus, en rétablissant son pèlerinage dans l'église de Saint-Alphonse, et en le confiant aux enfants de l'illustre Docteur, Marie ne voudrait-elle pas récompenser le grand Saint qui, par ses discours et ses livres immortels, a tant travaillé à la faim connaitre, aimer et prier ?
Les Rédemptoristes furent vivement frappés de ces révélations et de ces inspirations qui leur parurent providentielles. Toutefois, on attendit deux années encore pour s'assurer, par de nombreuses prières, de la volonté de Dieu.
Le 11 décembre 4865, le Supérieur Général des Rédemptoristes, le Révérendissime Père Mauron, fit auprès du Souverain Pontife la démarche décisive. Dans cette audience, restée célèbre parmi les disciples de saint Alphonse, Pie IX écouta avec une bienveillance marquée l'histoire de la Madone miraculeuse. Il ne fut pas moins frappé des circonstances extraordinaires qui amenèrent la découverte de la précieuse Image. Aussi, quand le Père Général remit à Sa Sainteté la supplique dans laquelle il sollicitait pour son Ordre le célèbre tableau, le Pontife, si justement appelé le Pape de l'Immaculée-Conception, prit la plume et, de sa propre main, traça les mots que voici :
« Le Cardinal-Préfet de la Propagande fera connaître au Supérieur de la communauté de Sainte-Marie-in-Posterula Notre volonté, qui est de voir replacer, entre Saint-Jean de Latran et Sainte-Marie-Majeure, l'image de la Très sainte Vierge dont il est question dans la supplique. »
Désormais, Notre-Dame du Perpétuel-Secours appartint de plein droit aux Rédemptoristes ; à eux la mission de la faire connaître et aimer dans tout l'univers. Tel fut d'ailleurs l'ordre formel que le Père Général reçut du Vicaire de Jésus-Christ ; et, pour préluder à ce nouvel apostolat dévolu à ses religieux, Sa Paternité résolut de solenniser par des fêtes incomparables le retour de la célèbre Madone sur l'Esquilin.
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
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Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE VI – Description de la sainte Image. Explication des personnages et des inscriptions.
Ce fut le 19 janvier 1866 que deux Pères Rédemptoristes, dont l'un était le P. Marchi, se présentèrent au couvent de Sainte-Marie-in-Posterula pour prendre possession de la sainte Image. Le prieur des Augustins les accueillit avec bonté ; puis, les introduisant dans la chapelle intérieure, il les mit en présence de l'antique tableau. Avec quelle émotion les deux envoyés contemplèrent ce pieux chef-d’oeuvre ! En voici la description.
La sainte Image est une fort belle peinture sur bois, de style byzantin ; elle ne paraît pas, d'après les connaisseurs, remonter au delà du XIIIe siècle. Le tableau mesure cinquante-deux centimètres de haut et quarante et un de large. Sur un fond d'or assez éclatant, apparait la Vierge portant sur son bras gauche l'Enfant divin. Son front, qu'auréole un nimbe artistement ouvragé, est couvert d'un voile bleu sur le haut duquel rayonne une étoile. Un bandeau enveloppe et cache la chevelure. Le voile s'entr’ouvre pour laisser voir une tunique rouge aux ourlets brodés d'or. Les ombres et les plis (particularité de la peinture byzantine) sont accentués par des filets d'or. Au-dessus de la Madone, on lit ces quatre lettres : ., initiales et finales de mots grecs qui signifient : Mère de Dieu ( 2 ).
Une auréole moins riche entoure la tête de l'Enfant Jésus. Il est revêtu d'une robe verte, retenue par une ceinture rouge, et cachée en partie sous un grand manteau d'un jaune foncé. Au-dessus de son épaule gauche, on lit les lettres : C,XC, c'est-à-dire : Jésus-Christ.
Une douce mélancolie, ou mieux une sainte tristesse, se dégage de tout l'ensemble. L'Enfant divin, au lieu de porter ses regards sur sa Mère, ou de les incliner vers la terre, les tient fixés sur un ange qui lui présente quatre clous et une croix avec l'inscription INRI. Cette vision terrible le jette dans un véritable effroi. Ses petites mains serrent la main droite de sa Mère, comme pour implorer secours et protection ; et, dans le sentiment de sa frayeur, la sandale du pied gauche se détache et n'est plus retenue que par une courroie.
Au-dessus de l'envoyé céleste, on remarque les initiales grecques de son nom qui signifient : L'archange Gabriel. A la même hauteur, à droite de la Madone, on voit un autre ange, portant dans ses mains un vase d'où s'élèvent la lance et le roseau surmonté d'une éponge. On lit, au-dessus de sa tête des initiales qui désignent L'archange Michel.
Cette scène répand sur le visage de la Madone une douleur profonde, mais une douleur calme et résignée qui semble dire à ceux qui la contemplent : « Chrétiens qui parcourez, à la suite de Jésus mon Fils, le rude sentier de la vie, ayez confiance, je sais compatir et je peux secourir : Je suis la Vierge du Perpétuel-Secours. »
Malgré les cinq ou six siècles de son existence, malgré les phases périlleuses par lesquelles il avait passé, le tableau était assez bien conservé, et les Augustins eurent la consolation de le remettre, sans avaries ni altération, entre les mains des deux Religieux rédemptoristes.
(2) En Orient, les tableaux religieux portent toujours un titre qui en résume le sujet. Ainsi, sur plusieurs copies orientales de Notre-Dame du Perpétuel-Secours, outre les lettres dont nous expliquons le sens, se trouve l'inscription grecque qui signifie l'effrayante vision.
C'est une coutume en tout conforme à la tradition chrétienne. Dans les catacombes, sur un grand nombre de peintures représentant l'Enfant Jésus dans les bras de sa divine Mère, on peut lire cette inscription : Notre-Seigneur Jésus-Christ.
A suivre ...
Ce fut le 19 janvier 1866 que deux Pères Rédemptoristes, dont l'un était le P. Marchi, se présentèrent au couvent de Sainte-Marie-in-Posterula pour prendre possession de la sainte Image. Le prieur des Augustins les accueillit avec bonté ; puis, les introduisant dans la chapelle intérieure, il les mit en présence de l'antique tableau. Avec quelle émotion les deux envoyés contemplèrent ce pieux chef-d’oeuvre ! En voici la description.
La sainte Image est une fort belle peinture sur bois, de style byzantin ; elle ne paraît pas, d'après les connaisseurs, remonter au delà du XIIIe siècle. Le tableau mesure cinquante-deux centimètres de haut et quarante et un de large. Sur un fond d'or assez éclatant, apparait la Vierge portant sur son bras gauche l'Enfant divin. Son front, qu'auréole un nimbe artistement ouvragé, est couvert d'un voile bleu sur le haut duquel rayonne une étoile. Un bandeau enveloppe et cache la chevelure. Le voile s'entr’ouvre pour laisser voir une tunique rouge aux ourlets brodés d'or. Les ombres et les plis (particularité de la peinture byzantine) sont accentués par des filets d'or. Au-dessus de la Madone, on lit ces quatre lettres : ., initiales et finales de mots grecs qui signifient : Mère de Dieu ( 2 ).
Une auréole moins riche entoure la tête de l'Enfant Jésus. Il est revêtu d'une robe verte, retenue par une ceinture rouge, et cachée en partie sous un grand manteau d'un jaune foncé. Au-dessus de son épaule gauche, on lit les lettres : C,XC, c'est-à-dire : Jésus-Christ.
Une douce mélancolie, ou mieux une sainte tristesse, se dégage de tout l'ensemble. L'Enfant divin, au lieu de porter ses regards sur sa Mère, ou de les incliner vers la terre, les tient fixés sur un ange qui lui présente quatre clous et une croix avec l'inscription INRI. Cette vision terrible le jette dans un véritable effroi. Ses petites mains serrent la main droite de sa Mère, comme pour implorer secours et protection ; et, dans le sentiment de sa frayeur, la sandale du pied gauche se détache et n'est plus retenue que par une courroie.
Au-dessus de l'envoyé céleste, on remarque les initiales grecques de son nom qui signifient : L'archange Gabriel. A la même hauteur, à droite de la Madone, on voit un autre ange, portant dans ses mains un vase d'où s'élèvent la lance et le roseau surmonté d'une éponge. On lit, au-dessus de sa tête des initiales qui désignent L'archange Michel.
Cette scène répand sur le visage de la Madone une douleur profonde, mais une douleur calme et résignée qui semble dire à ceux qui la contemplent : « Chrétiens qui parcourez, à la suite de Jésus mon Fils, le rude sentier de la vie, ayez confiance, je sais compatir et je peux secourir : Je suis la Vierge du Perpétuel-Secours. »
Malgré les cinq ou six siècles de son existence, malgré les phases périlleuses par lesquelles il avait passé, le tableau était assez bien conservé, et les Augustins eurent la consolation de le remettre, sans avaries ni altération, entre les mains des deux Religieux rédemptoristes.
(2) En Orient, les tableaux religieux portent toujours un titre qui en résume le sujet. Ainsi, sur plusieurs copies orientales de Notre-Dame du Perpétuel-Secours, outre les lettres dont nous expliquons le sens, se trouve l'inscription grecque qui signifie l'effrayante vision.
C'est une coutume en tout conforme à la tradition chrétienne. Dans les catacombes, sur un grand nombre de peintures représentant l'Enfant Jésus dans les bras de sa divine Mère, on peut lire cette inscription : Notre-Seigneur Jésus-Christ.
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
Date d'inscription : 24/08/2008
Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE VII – Triomphale installation de Notre-Dame du Perpétuel-Secours dans l'église de Saint-Alphonse sur l'Esquilin.
NOTRE-DAME du Perpétuel-Secours va donc de nouveau, après cinquante ans d'oubli, apparaître au monde plus glorieuse que jamais. Voici en quels termes le Cardinal-Vicaire annonça aux Romains cet heureux événement :
« Cher peuple romain, l'antique et miraculeuse Image de la très sainte Vierge, dite du Perpétuel-Secours, qui, pendant trois siècles, fut si vénérée de vos ancêtres, en l'église de Saint-Matthieu, sera bientôt rendue au culte public.......
« Sa Sainteté le Pape Pie IX, glorieusement régnant, a tracé de sa main l'ordre suivant : « La Madone du Perpétuel-Secours retournera sur l'Esquilin, entre la basilique de Latran et la basilique Libérienne. Désormais, elle sera exposée à la vénération du peuple dans l'église Saint-Alphonse, qui appartient à la Congrégation du Très Saint Rédempteur, et qui est située précisément dans l'enceinte où se trouvait autrefois l'église Saint-Matthieu.»
« Par reconnaissance envers Marie, qui choisit leur église pour sa demeure et eux-mêmes pour gardiens de sa précieuse Image, les Pères Rédemptoristes célèbreront un Triduum solennel pour inaugurer la restauration du culte de la Madone. La veille de cette solennité, c'est-à-dire le 26 avril, dans l'après-midi, la sainte Image sera portée processionnellement dans les rues de Rome, et ensuite placée sur le maître-autel dans l'église Saint-Alphonse.
« Romains....., montrez-vous les vrais enfants de Marie. Vos ancêtres se distinguèrent par leur dévotion envers Notre-Dame du Perpétuel-Secours ; marchez sur leurs traces..... »
Prêtres et fidèles répondirent à cette invitation avec un enthousiasme indescriptible ; ils voulurent accueillir la célèbre Madone par un triomphe au moins égal à celui qui, trois siècles auparavant, saluait sa première apparition dans la Ville éternelle. - Le 26 avril 1866, dans l'après-midi, une procession triomphale, sortant du couvent des Rédemptoristes, parcourt les rues de la cité. Dans le long cortège, on remarque les curés des paroisses limitrophes, les prêtres séculiers de tous les quartiers de la Ville, les représentants des Ordres religieux. Puis, sous un dais magnifiquement orné, apparaît la Vierge miraculeuse abaissant sur ses enfants de la terre des regards pleins de bonté. Comme suite d'honneur, un Evêque, entouré des Supérieurs de diverses Communautés, portait une relique de la sainte Vierge ; enfin, tout le peuple priait et chantait avec des transports admirables d'allégresse et de foi.
Sur tout le parcours, les maisons étaient enguirlandées comme aux jours de grande solennité ; de riches tapisseries, d'opulentes tentures, tombaient de tous les balcons ; le sol était jonché de fleurs, de feuilles de myrte et de laurier. A ces témoignages de généreux amour, Marie répondit par les témoignages de sa toute-puissante bonté ; des miracles éclatants signalèrent la marche glorieuse de cette Reine et Mère qui revenait bénir ses chers enfants et régner sur ses dévoués serviteurs.
La procession, conduisant la Vierge miraculeuse à son nouveau sanctuaire, avançait triomphalement. Au moment où le cortège passait devant sa maison, une pauvre mère priait auprès du berceau de son enfant, qu'une fièvre cérébrale allait lui ravir. Emportée par son amour de mère et par sa foi de chrétienne, elle saisit le petit moribond dans ses bras, le porte jusqu'à la fenêtre ouverte, et le présente à Marie au milieu de ses pleurs. « Bonne Mère, s'écrie-t-elle, guérissez-le, ou prenez-le avec vous en paradis ! »
Marie ne put résister à cet élan de foi. Quelques jours après, la mère et l'enfant, agenouillés auprès de leur céleste Bienfaitrice, lui apportaient, avec un cierge, le tribut de leur reconnaissance.
Quelques pas plus loin, une autre femme, entendant les cantiques et les prières de la foule qui passait devant sa demeure, implore avec larmes la Vierge du Perpétuel-Secours. Sa petite fille, âgée de huit ans, avait perdu, depuis quatre ans déjà, l'usage de ses jambes, et ne pouvait se mouvoir qu'avec une extrême difficulté.
Marie, mère elle aussi, entend ce cri maternel ; son coeur ému n'y peut résister. A l'instant même, l'enfant éprouve une secousse dans tout son être et retrouve en partie la liberté de ses mouvements.
Encouragée par cette amélioration instantanée, la mère, quelques jours après, reprend l'enfant dans ses bras, la porte dans l'église des Pères Rédemptoristes, et, la déposant devant la sainte Image, s'écrie avec cette confiance qui obtient des miracles : « O Marie, achevez ce que vous avez commencé ! » A peine a-t-elle prononcé cette ardente prière qu'à la stupéfaction des assistants, la petite percluse se lève, et, sans aucune peine, se met à marcher.
C'est ainsi que la sainte Image, escortée, acclamée, priée par un peuple immense, rentra à l'église Saint-Alphonse, où elle fut définitivement placée sur un trône splendide.
Un triduum solennel d'action de grâces suivit cette inoubliable journée. Dans le nouveau sanctuaire, la foule se succéda suppliante, enthousiaste, comme aux temps de grande foi. L'empressement populaire, les prières ininterrompues en firent comme l'acte de consécration de la Ville entière à Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
Pendant ces trois jours et durant tout le mois de mai, Rome tout entière accourut aux pieds de sa céleste Bienfaitrice. Les plus indifférents se laissaient porter par les flots de la grâce qui entrainaient le peuple romain vers cette nouvelle source de la vie. Comme le plus humble des fidèles, le Souverain Pontife, Pie IX, vint apporter à Marie l'hommage de son filial amour et en implorer le perpétuel secours. « J'ai appris, disait-il avec une aimable simplicité, qu'elle accorde des grâces qui tiennent du prodige. Elle devrait bien user de sa puissance en faveur du pauvre Pape. »
A suivre ...
NOTRE-DAME du Perpétuel-Secours va donc de nouveau, après cinquante ans d'oubli, apparaître au monde plus glorieuse que jamais. Voici en quels termes le Cardinal-Vicaire annonça aux Romains cet heureux événement :
« Cher peuple romain, l'antique et miraculeuse Image de la très sainte Vierge, dite du Perpétuel-Secours, qui, pendant trois siècles, fut si vénérée de vos ancêtres, en l'église de Saint-Matthieu, sera bientôt rendue au culte public.......
« Sa Sainteté le Pape Pie IX, glorieusement régnant, a tracé de sa main l'ordre suivant : « La Madone du Perpétuel-Secours retournera sur l'Esquilin, entre la basilique de Latran et la basilique Libérienne. Désormais, elle sera exposée à la vénération du peuple dans l'église Saint-Alphonse, qui appartient à la Congrégation du Très Saint Rédempteur, et qui est située précisément dans l'enceinte où se trouvait autrefois l'église Saint-Matthieu.»
« Par reconnaissance envers Marie, qui choisit leur église pour sa demeure et eux-mêmes pour gardiens de sa précieuse Image, les Pères Rédemptoristes célèbreront un Triduum solennel pour inaugurer la restauration du culte de la Madone. La veille de cette solennité, c'est-à-dire le 26 avril, dans l'après-midi, la sainte Image sera portée processionnellement dans les rues de Rome, et ensuite placée sur le maître-autel dans l'église Saint-Alphonse.
« Romains....., montrez-vous les vrais enfants de Marie. Vos ancêtres se distinguèrent par leur dévotion envers Notre-Dame du Perpétuel-Secours ; marchez sur leurs traces..... »
Prêtres et fidèles répondirent à cette invitation avec un enthousiasme indescriptible ; ils voulurent accueillir la célèbre Madone par un triomphe au moins égal à celui qui, trois siècles auparavant, saluait sa première apparition dans la Ville éternelle. - Le 26 avril 1866, dans l'après-midi, une procession triomphale, sortant du couvent des Rédemptoristes, parcourt les rues de la cité. Dans le long cortège, on remarque les curés des paroisses limitrophes, les prêtres séculiers de tous les quartiers de la Ville, les représentants des Ordres religieux. Puis, sous un dais magnifiquement orné, apparaît la Vierge miraculeuse abaissant sur ses enfants de la terre des regards pleins de bonté. Comme suite d'honneur, un Evêque, entouré des Supérieurs de diverses Communautés, portait une relique de la sainte Vierge ; enfin, tout le peuple priait et chantait avec des transports admirables d'allégresse et de foi.
Sur tout le parcours, les maisons étaient enguirlandées comme aux jours de grande solennité ; de riches tapisseries, d'opulentes tentures, tombaient de tous les balcons ; le sol était jonché de fleurs, de feuilles de myrte et de laurier. A ces témoignages de généreux amour, Marie répondit par les témoignages de sa toute-puissante bonté ; des miracles éclatants signalèrent la marche glorieuse de cette Reine et Mère qui revenait bénir ses chers enfants et régner sur ses dévoués serviteurs.
La procession, conduisant la Vierge miraculeuse à son nouveau sanctuaire, avançait triomphalement. Au moment où le cortège passait devant sa maison, une pauvre mère priait auprès du berceau de son enfant, qu'une fièvre cérébrale allait lui ravir. Emportée par son amour de mère et par sa foi de chrétienne, elle saisit le petit moribond dans ses bras, le porte jusqu'à la fenêtre ouverte, et le présente à Marie au milieu de ses pleurs. « Bonne Mère, s'écrie-t-elle, guérissez-le, ou prenez-le avec vous en paradis ! »
Marie ne put résister à cet élan de foi. Quelques jours après, la mère et l'enfant, agenouillés auprès de leur céleste Bienfaitrice, lui apportaient, avec un cierge, le tribut de leur reconnaissance.
Quelques pas plus loin, une autre femme, entendant les cantiques et les prières de la foule qui passait devant sa demeure, implore avec larmes la Vierge du Perpétuel-Secours. Sa petite fille, âgée de huit ans, avait perdu, depuis quatre ans déjà, l'usage de ses jambes, et ne pouvait se mouvoir qu'avec une extrême difficulté.
Marie, mère elle aussi, entend ce cri maternel ; son coeur ému n'y peut résister. A l'instant même, l'enfant éprouve une secousse dans tout son être et retrouve en partie la liberté de ses mouvements.
Encouragée par cette amélioration instantanée, la mère, quelques jours après, reprend l'enfant dans ses bras, la porte dans l'église des Pères Rédemptoristes, et, la déposant devant la sainte Image, s'écrie avec cette confiance qui obtient des miracles : « O Marie, achevez ce que vous avez commencé ! » A peine a-t-elle prononcé cette ardente prière qu'à la stupéfaction des assistants, la petite percluse se lève, et, sans aucune peine, se met à marcher.
C'est ainsi que la sainte Image, escortée, acclamée, priée par un peuple immense, rentra à l'église Saint-Alphonse, où elle fut définitivement placée sur un trône splendide.
Un triduum solennel d'action de grâces suivit cette inoubliable journée. Dans le nouveau sanctuaire, la foule se succéda suppliante, enthousiaste, comme aux temps de grande foi. L'empressement populaire, les prières ininterrompues en firent comme l'acte de consécration de la Ville entière à Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
Pendant ces trois jours et durant tout le mois de mai, Rome tout entière accourut aux pieds de sa céleste Bienfaitrice. Les plus indifférents se laissaient porter par les flots de la grâce qui entrainaient le peuple romain vers cette nouvelle source de la vie. Comme le plus humble des fidèles, le Souverain Pontife, Pie IX, vint apporter à Marie l'hommage de son filial amour et en implorer le perpétuel secours. « J'ai appris, disait-il avec une aimable simplicité, qu'elle accorde des grâces qui tiennent du prodige. Elle devrait bien user de sa puissance en faveur du pauvre Pape. »
A suivre ...
Sandrine- Nombre de messages : 1756
Date d'inscription : 24/08/2008
Re: Notre-Dame du Perpétuel-Secours
CHAPITRE VIII – Couronnement de la Vierge. Prodigieuse diffusion de son culte.
Une année s'était à peine écoulée depuis la solennelle réintégration de la sainte Image, que l'on parlait déjà pour elle d'une nouvelle glorification. C'est une ancienne coutume, à Rome, de couronner d'un diadème d'or les Madones les plus vénérées. Par son antiquité comme par ses miracles, la Vierge du Perpétuel-Secours fut jugée digne de cette distinction. On en fit la demande au vénérable Chapitre du Vatican, à qui revient le droit de décerner ce suprême honneur. Il accueillit favorablement la supplique, vota une couronne d'or, et délégua, pour rendre à Marie ce glorieux hommage, son illustre doyen, Mgr Mattei. Cette cérémonie, fixée au 23 juin 1867, et à laquelle le Cardinal-Vicaire invita de nouveau tous les Romains, eut un éclat inouï. Après la messe pontificale, au chant du Regina coeli, l'officiant, portant deux couronnes dans ses mains, monta les degrés de l'autel. En présence de tout le peuple, il déposa la première sur la tète de l'Enfant-Jésus, et la seconde sur celle de sa Mère. Aussitôt, les voûtes du temple sacré retentirent des acclamations du Te Deum, chanté par la foule avec transport, pendant qu'au dehors le bruit du canon et la voix des cloches des basiliques annoncèrent au loin le nouveau triomphe de la Mère de Dieu.
Cette cérémonie s'accomplissait à l'époque des splendides fêtes du Centenaire de saint Pierre. Plus de cinq cents évêques, une multitude de prêtres et de fidèles accourus de tous les points de la terre, entendirent parler de Notre-Dame du Perpétuel-Secours et purent contempler de leurs yeux les solennités dont elle était l'objet. Rentrés dans leur pays et dans leurs familles, ils durent, sans aucun doute, en parlant de Rome, faire connaître la nouvelle Protectrice du peuple chrétien.
De son côté, le Saint-Siège n'a rien épargné pour favoriser le culte de la Vierge miraculeuse. Par une faveur spéciale, le Souverain Pontife a concédé une messe et un office propres en l'honneur de la Madone. De plus, il a érigé une Archiconfrérie sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours et de saint Alphonse ; plusieurs prières à ces deux patrons de l'Archiconfrérie ont été richement indulgenciées. Aussi, dès cette époque, la dévotion à la secourable Madone prit un merveilleux essor. Aujourd'hui, la Vierge du Perpétuel-Secours est connue et vénérée dans le monde entier. Elles sont rares les cathédrales, ou même les églises de village, dans lesquelles le pieux pèlerin n'ait le bonheur de rencontrer la sainte Image. Des millions de gravures et de médailles, humbles messagères de la Vierge miraculeuse, sont actuellement répandues dans les cinq parties du monde. Incalculable est le nombre des membres de l'Archiconfrérie.
Et pourquoi s'étonner de cette surprenante diffusion ? Le nom de Perpétuel-Secours n'explique-t-il pas, à lui seul, la faveur dont cette précieuse dévotion est partout l'objet ? Au milieu de nos perpétuelles misères, il est si consolant d'apprendre qu'il existe un perpétuel secours ! Perpétuel-Secours ! Ce mot répond à nos sollicitudes du présent et de l'avenir. Perpétuel-Secours ! C'est donc le secours d'aujourd'hui, le secours de tous les instants de la journée ; c’est le secours de demain ; le secours à mon dernier soupir ; le secours jusque dans les flammes du purgatoire ; le secours en tout temps, en tout lieu, en toutes circonstances ; le secours dans les tentations, dans les difficultés, dans les peines, dans les misères de la vie. Voilà pourquoi le chrétien s'attache volontiers à une dévotion si pleine d'espérances.
D'ailleurs, Marie prend soin de justifier son titre de Mère du Perpétuel-Secours. Vierge secourable, souriant à toutes les douleurs, compatissant à toutes les tristesses, elle accourt au premier cri d'alarme et assiste ses enfants malheureux. On en jugera par la lecture des grâces signalées, et des prodiges sans nombre qui seront relatés dans la deuxième partie de cet ouvrage.
FIN
Une année s'était à peine écoulée depuis la solennelle réintégration de la sainte Image, que l'on parlait déjà pour elle d'une nouvelle glorification. C'est une ancienne coutume, à Rome, de couronner d'un diadème d'or les Madones les plus vénérées. Par son antiquité comme par ses miracles, la Vierge du Perpétuel-Secours fut jugée digne de cette distinction. On en fit la demande au vénérable Chapitre du Vatican, à qui revient le droit de décerner ce suprême honneur. Il accueillit favorablement la supplique, vota une couronne d'or, et délégua, pour rendre à Marie ce glorieux hommage, son illustre doyen, Mgr Mattei. Cette cérémonie, fixée au 23 juin 1867, et à laquelle le Cardinal-Vicaire invita de nouveau tous les Romains, eut un éclat inouï. Après la messe pontificale, au chant du Regina coeli, l'officiant, portant deux couronnes dans ses mains, monta les degrés de l'autel. En présence de tout le peuple, il déposa la première sur la tète de l'Enfant-Jésus, et la seconde sur celle de sa Mère. Aussitôt, les voûtes du temple sacré retentirent des acclamations du Te Deum, chanté par la foule avec transport, pendant qu'au dehors le bruit du canon et la voix des cloches des basiliques annoncèrent au loin le nouveau triomphe de la Mère de Dieu.
Cette cérémonie s'accomplissait à l'époque des splendides fêtes du Centenaire de saint Pierre. Plus de cinq cents évêques, une multitude de prêtres et de fidèles accourus de tous les points de la terre, entendirent parler de Notre-Dame du Perpétuel-Secours et purent contempler de leurs yeux les solennités dont elle était l'objet. Rentrés dans leur pays et dans leurs familles, ils durent, sans aucun doute, en parlant de Rome, faire connaître la nouvelle Protectrice du peuple chrétien.
De son côté, le Saint-Siège n'a rien épargné pour favoriser le culte de la Vierge miraculeuse. Par une faveur spéciale, le Souverain Pontife a concédé une messe et un office propres en l'honneur de la Madone. De plus, il a érigé une Archiconfrérie sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel-Secours et de saint Alphonse ; plusieurs prières à ces deux patrons de l'Archiconfrérie ont été richement indulgenciées. Aussi, dès cette époque, la dévotion à la secourable Madone prit un merveilleux essor. Aujourd'hui, la Vierge du Perpétuel-Secours est connue et vénérée dans le monde entier. Elles sont rares les cathédrales, ou même les églises de village, dans lesquelles le pieux pèlerin n'ait le bonheur de rencontrer la sainte Image. Des millions de gravures et de médailles, humbles messagères de la Vierge miraculeuse, sont actuellement répandues dans les cinq parties du monde. Incalculable est le nombre des membres de l'Archiconfrérie.
Et pourquoi s'étonner de cette surprenante diffusion ? Le nom de Perpétuel-Secours n'explique-t-il pas, à lui seul, la faveur dont cette précieuse dévotion est partout l'objet ? Au milieu de nos perpétuelles misères, il est si consolant d'apprendre qu'il existe un perpétuel secours ! Perpétuel-Secours ! Ce mot répond à nos sollicitudes du présent et de l'avenir. Perpétuel-Secours ! C'est donc le secours d'aujourd'hui, le secours de tous les instants de la journée ; c’est le secours de demain ; le secours à mon dernier soupir ; le secours jusque dans les flammes du purgatoire ; le secours en tout temps, en tout lieu, en toutes circonstances ; le secours dans les tentations, dans les difficultés, dans les peines, dans les misères de la vie. Voilà pourquoi le chrétien s'attache volontiers à une dévotion si pleine d'espérances.
D'ailleurs, Marie prend soin de justifier son titre de Mère du Perpétuel-Secours. Vierge secourable, souriant à toutes les douleurs, compatissant à toutes les tristesses, elle accourt au premier cri d'alarme et assiste ses enfants malheureux. On en jugera par la lecture des grâces signalées, et des prodiges sans nombre qui seront relatés dans la deuxième partie de cet ouvrage.
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