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LE LIBÉRALISME EST UN PÉCHÉ

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Message  Monique Ven 21 Oct 2016 - 0:17

XI - De la dernière et de la plus solennelle condamnation du libéralisme par le Syllabus

Résumant tout ce qui a été dit du libéralisme par le Pape en divers documents, nous ne pouvons que rappeler les suivantes et très dures épithètes dont, en différentes occasions, il l'a qualifié. Dans son bref(note: 1er avril 1874) à Mgr de Ségur au sujet de son livre si connu l’Hommage (note: Titre complet : « Hommage aux jeunes catholiques-libéraux »), il l'appelle perfide ennemi ; dans son allocution à l'évêque de Nevers (note : 18 juin 1871), la véritable calamité actuelle ; dans sa lettre au Cercle catholique de Saint-Ambroise à Milan (note: 6 mars 1873), un pacte entre la justice et l'iniquité ; dans le même document, il le dit plus funeste et plus dangereux qu'un ennemi déclaré ; dans la lettre à l'évêque de Quimper (note: 28 juillet 1873) déjà citée),un virus occulte ; dans le Bref aux Belges (note: 8 mai 1873), une erreur sournoise et insidieuse; dans un autre Bref à Mgr Gaume (note: 15 janvier 1872), une peste très pernicieuse. Tous ces documents peuvent se lire en entier dans le livre de Mgr de Ségur que nous avons mentionné, Hommage aux catholiques libéraux.

Cependant le libéralisme pouvait avec une certaine apparence de raison récuser l'autorité de ces déclarations pontificales, parce que toutes avaient été faites dans des documents de caractère purement privé. L'hérésie est toujours sophistiquée et tenace, elle se raccroche à tous les prétextes et à toutes les excuses pour éluder une condamnation. Un document officiel, public, solennel, d'un caractère général, universellement promulgué, et par conséquent définitif, était donc devenu nécessaire. L'Église ne pouvait refuser cette formelle et décisive parole de son souverain magistère à l'anxiété de ses fils. Elle la leur accorda, et ce fut le Syllabus du 8 décembre 1864.

Tous les bons catholiques l'accueillirent avec un enthousiasme qui n'eut d'égal que le paroxysme de fureur avec lequel le saluèrent les libéraux. Quant aux catholiques-libéraux, ils crurent plus prudent de le frapper de côté au moyen d'interprétations artificieuses. Les uns et les autres eurent raison de lui accorder une souveraine importance. Le Syllabus est un catalogue officiel des principales erreurs contemporaines en forme de propositions concrètes, telles qu'on les rencontre dans les auteurs les plus connus parmi ceux qui les ont propagées. On y trouve donc en détail toutes celles qui constituent le dogmatisme libéral. Quoique le libéralisme ne soit nommé que dans une seule de ces propositions, il est certain que la plupart des erreurs mises là au pilori sont des erreurs libérales ; et que par conséquent de la condamnation de chacune d'elles résulte la condamnation totale du système. Nous ne ferons que les énumérer rapidement ici.

Condamnation

-de la liberté des cultes (propositions 15e, 77 e et 78 e) ;
- du placet gouvernemental (propositions 20e et 28e) ;
- de la désamortisation (propositions 16e et 27e) ;
- de la suprématie absolue de l'État (proposition 39e) ;
- du laïcisme dans l'enseignement public (propositions 45e, 47e et 48e) ;
- de la séparation de l'Église et de l'État (proposition 15e) ;
- du droit absolu de légiférer sans Dieu (proposition 56e) ;
- du principe de non-intervention (proposition 63e) ;
- du mariage civil (propositions 73e et autres) ;
- de la liberté de la presse (proposition 79e) ;
- du suffrage universel comme source d'autorité (proposition 60e) ;
- enfin du nom même de libéralisme (proposition 80e).

Plusieurs livres, exposant clairement et succinctement chacune de ces propositions, ont été écrits depuis lors ; on peut y recourir. Mais l'interprétation et le commentaire les plus autorisés du Syllabus se doivent à ceux qui l'ont combattu, aux libéraux de toutes nuances nous le présentant comme leur ennemi le plus détesté, comme le symbole le plus complet de ce qu'ils appellent le cléricalisme, l'ultramontanisme et la réaction. Satan, qui, si mauvais qu'il soit, n’est pas un sot, vit très clairement où portait un coup si bien asséné ; aussi a-t-il apposé à cette œuvre grandiose le sceau le plus autorisé après celui de Dieu, le sceau de son inextinguible haine. Croyons-en sur ces point le père du mensonge ; car ce qu'il abhorre et ce qu'il diffame tire de là une garantie sûre et certaine de sa vérité.



A suivre : XII- D'une chose qui ressemble au libéralisme et qui ne l'est pas, et d'une autre qui est le libéralisme quoiqu'elle ne lui ressemble pas
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Message  Monique Ven 21 Oct 2016 - 18:18

XII - D'une chose qui ressemble au libéralisme et qui ne l'est pas, et d'une autre qui est le libéralisme quoiqu'elle ne lui ressemble pas

Le diable est un grand maître en artifices et en fourberies ; sa plus habile diplomatie consiste à introduire la confusion dans les idées, et ce maudit perdrait la moitié de son pouvoir sur les hommes, si les idées bonnes ou mauvaises nous apparaissaient en toute netteté et franchise. Remarquez, en passant, qu'appeler le diable, diable, n'est pas de mode aujourd'hui, sans doute parce que le libéralisme nous a donné l'habitude de traiter messire le Diable avec un certain respect. Donc la première chose que fait le diable en temps de schisme et d'hérésie, c'est de brouiller et de changer le sens propre des mots moyen infaillible de fausser et de troubler promptement la plupart des intelligences.

Ce fait se produisit avec l'arianisme, au point que divers évêques d'une haute sainteté en arrivèrent à souscrire, au concile de Milan, une formule qui condamnait l'illustre Anasthase (?), marteau de cette hérésie ; et ces prélats auraient figuré dans l'histoire comme véritables fauteurs de cette hérésie, si le saint martyr Eusèbe, légat pontifical, ne fût arrivé à temps pour délivrer de ses pièges ce que le bréviaire appelle la Simplicité captive de quelques-uns de ces naïfs vieillards. Pareille chose se produisit avec le pélagianisme, et plus tard avec le jansénisme ; il en est de même aujourd'hui avec le libéralisme.

Pour quelques-uns le libéralisme consiste dans certaines formes politiques ; pour d'autres dans un certain esprit de tolérance et de générosité opposé au despotisme et à la tyrannie ; pour d'autres, c'est l'égalité civile ; pour beaucoup, une chose vague et incertaine qui pourrait se traduire simplement par l'opposé à tout arbitraire gouvernemental. Il est donc indispensable de poser de nouveau ici cette question. Qu'est-ce que le libéralisme ? Ou mieux, qu'est-ce qui ne l'est pas ?


A suivre.
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Message  Monique Mar 25 Oct 2016 - 18:48

En premier lieu, les formes politiques de quelque nature qu'elles soient, si démocratiques ou populaires qu'on les suppose, ne sont pas d'elles-mêmes
(ex se) le libéralisme. Chaque chose est ce qu'elle est ; les formes sont des formes, et rien de plus. République unitaire ou fédérale, démocratique, aristocratique, ou mixte, gouvernement représentatif ou mixte, avec plus ou moins de prérogatives du pouvoir royal, c'est-à-dire avec le maximum ou le minimum de roi que l'on veut faire entrer dans la mixture ; monarchie absolue ou tempérée, héréditaire ou élective, rien de tout cela n'a de soi (remarquez bien ces mots de soi quelque chose à voir avec le libéralisme. Ces gouvernements peuvent être parfaitement et intégralement catholiques. S'ils acceptent au-dessus de leur propre souveraineté la souveraineté de Dieu, s'ils confessent l'avoir reçue de lui et s'ils en soumettent l'exercice à la règle inviolable de la loi chrétienne ; s'ils tiennent pour indiscutable dans leurs parlements tout ce qui est défini par cette loi ; s'ils reconnaissent comme base du droit public la suprématie morale de l'Église et son droit absolu dans toutes les choses qui sont de sa compétence, de tels gouvernements sont véritablement catholiques, et le plus exigeant ultramontanisme ne peut rien leur reprocher, parce qu'ils sont vraiment ultramontains.

L'histoire nous offre l'exemple réputé de puissantes républiques très ferventes catholiques. Telles furent la république aristocratique de Venise, telle la république marchande de Gênes, telles sont de nos jours celles de certains cantons suisses. Comme exemple de monarchies mixtes très catholiques, nous pouvons citer notre si glorieuse monarchie de Catalogne et d'Aragon, la plus démocratique et en même temps la plus catholique du monde au Moyen Age ; l'antique monarchie de Castille jusqu'à la maison d'Autriche ; la monarchie élective de Pologne jusqu'à l'inique démembrement de ce religieux royaume. Croire que les monarchies sont de soi, ex se, plus religieuses que les républiques, c'est un préjugé. Précisément les plus scandaleux exemples de persécution contre le catholicisme ont été donnés, dans les temps modernes par des monarchies, citons celle de la Russie et celle de la Prusse.


A suivre.
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Message  Monique Jeu 27 Oct 2016 - 16:08

Un gouvernement quelle que soit sa forme est catholique, si sa constitution, si sa législation et sa politique sont basées sur des principes catholiques ; il est libéral s'il base sa constitution, sa législation et sa politique sur des principes rationalistes. Ce n'est point l'acte de légiférer accompli par un roi dans la monarchie, par le peuple dans une république, ou par tous deux ensemble dans les formes mixtes, qui constitue la nature essentielle d'une législation ou d'une constitution. Ce qui la constitue c'est que tout y porte ou n'y porte pas le sceau immuable de la foi et soit ou non conforme à ce que la loi chrétienne commande aux États comme aux individus. De même que, parmi les individus, un roi avec sa pourpre, un noble avec son blason, et un ouvrier avec sa blouse peuvent être catholiques, ainsi les États peuvent être catholiques, quelle que soit la place qu'on leur assigne dans le tableau synoptique des formes gouvernementales. Par conséquent le fait d'être libéral ou anti-libéral n'a rien à voir avec l'horreur naturelle que doit professer tout homme pour l'arbitraire et la tyrannie, ni avec le désir de l'égalité civile entre tous les citoyens ; bien moins encore, avec l'esprit de tolérance et de générosité qui, dans leur acception légitime, sont des vertus chrétiennes. Et cependant tout cela, dans le langage de certaines gens et même de certains journaux, s'appelle libéralisme. Voilà donc une chose qui a les apparences du libéralisme et qui ne l'est nullement en réalité.

Il existe en revanche une chose qui est bien réellement le libéralisme, quoiqu'elle n'en ait pas les apparences. Supposez une monarchie absolue comme celle de la Russie, ou de la Turquie, si vous aimez mieux ; ou bien encore un de ces gouvernements conservateurs d'aujourd'hui, et le plus conservateur qui se puisse imaginer ; supposez que la constitution et la législation de cette monarchie ou de ce gouvernement conservateur soient basées sur le principe de la volonté libre du roi ou sur celui de la volonté libre de la majorité conservatrice, au lieu de l'être sur les principes du droit catholique, sur l'indiscutabilité de la foi, ou sur le respect rigoureux des droits de l'Église ; cette monarchie et ce gouvernement conservateur sont parfaitement libéraux et anti-catholiques. Que le libre-penseur soit un monarque avec ses ministres responsables, qu'il soit un ministre responsable avec ses corps législatifs : au point de vue des conséquences, c'est absolument la même chose. Dans l'un et l'autre cas, la politique marche sous la direction de la libre-pensée, et elle est par conséquent libérale. Qu'il entre ou n'entre pas dans ses vues de mettre des entraves à la presse ; que, sous n'importe quel prétexte, elle flagelle le pays ; qu'elle régisse ses sujets avec une verge de fer : le misérable pays qui lui sera soumis pourra ne pas être libre, mais il sera certainement libéral. Telles furent les anciens empires asiatiques, telles diverses monarchies modernes ; tel sera, si le rêve de M. de Bismarck se réalise, l'empire allemand ; telle est la monarchie actuelle de l'Espagne, dont la Constitution déclare le roi inviolable, mais non pas Dieu.

Voici donc quelque chose qui, sans ressembler au libéralisme, l'est véritablement, et le plus raffiné et le plus dangereux, précisément parce qu'il n'en a pas l'apparence.

On voit par là de quelle délicatesse il faut user, quand on traite de pareilles questions. Il importe avant tout de définir les termes du débat et d'éviter les équivoques qui favorisent l'erreur plus que tout le reste.



À suivre : XIII- Notes et commentaires sur la doctrine exposée dans le chapitre précédent
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Message  Monique Dim 6 Nov 2016 - 20:57

XIII - Notes et commentaires sur la doctrine exposée dans le chapitre précédent


Nous avons dit que les formes de gouvernement démocratiques ou populaires, pures ou mixtes, ne sont pas libérales de soi, ex se, et nous croyons l'avoir suffisamment démontré. Cependant, ce qui spéculativement ou abstraitement parlant est une vérité, ne l'est pas au même degré en pratique, c'est-à-dire dans l'ordre des faits que doit toujours et surtout avoir devant les yeux le polémiste catholique.

En effet, quoique considérées en elles-mêmes ces formes de gouvernement ne soient pas libérales, elles le sont dans notre siècle, étant donné que la révolution moderne, qui n'est pas autre chose que le libéralisme en action, ne nous les présente que basées sur ses doctrines erronées. Aussi le vulgaire, qui n'est pas fort en distinctions, qualifie-t-il très sagement de libéralisme tout ce qui de nos jours se présente comme réforme démocratique dans le gouvernement des nations ; parce que, s'il ne l'est pas au point de vue de l'essence même des idées, il l'est de fait. Voilà pourquoi nos pères montraient un grand tact et une singulière prudence quand ils repoussaient, comme contraire à leur foi, la forme de gouvernement constitutionnelle ou représentative, et lui préféraient la monarchie pure, qui dans ces derniers siècles était le gouvernement de l'Espagne. Un certain instinct naturel faisait comprendre aux moins avisés que les nouvelles formes politiques, si inoffensives qu'elles fussent en elles-mêmes, en tant que formes, leur venaient imprégnées du principe hérétique libéral, raison pour laquelle ils faisaient très bien de les appeler libérales. Par ailleurs la monarchie pure qui de soi pouvait être très impie et même hérétique, leur apparaissait comme forme de gouvernement essentiellement catholique, parce que, depuis de longs siècles, les peuples ne l'avaient connue qu'imbue de l'esprit du catholicisme.

Idéologiquement parlant, nos royalistes se trompaient donc quand ils identifiaient la religion avec l'antique régime politique, et réputaient impies les régimes constitutionnels ; mais ils touchaient juste, pratiquement parlant, parce que, à la clarté de leur foi, ils voyaient l'idée libérale cachée sous ce qu'on leur présentait comme une pure forme politique indifférente.



A suivre.
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Message  Monique Dim 13 Nov 2016 - 20:24

Au reste, les coryphées et les sectaires du parti libéral firent par leurs blasphèmes et leurs attentats tout leur possible pour que le véritable peuple ne méconnût pas quelle était au fond la signification de leur odieux drapeau.

Il n'est pas non plus rigoureusement exact que les formes politiques soient indifférentes à la religion, quoiqu'elle les admette toutes. La saine philosophie les étudie, les analyse, et sans en condamner aucune, ne laisse point toutefois de manifester sa préférence pour celles qui sauvegardent le mieux le principe d'autorité basé spécialement sur l'unité ; ce qui revient à dire que la monarchie est de toutes les formes de gouvernement la plus parfaite, parce que, plus que toute autre, elle se rapproche du gouvernement de Dieu et de l'Église ; de même que la plus imparfaite est la république, pour la raison contraire. La monarchie n'exige la vertu que d'un seul homme, la république l'exige de la majorité des citoyens. Il est donc, logiquement parlant, plus difficile de réaliser l'idéal républicain que l'idéal monarchique. Ce dernier est plus humain que le premier, parce qu'il exige moins de perfection humaine, et s'accommode davantage à l'ignorance et aux vices du grand nombre.

Mais de toutes les raisons qui doivent tenir le catholique de notre temps en garde contre les gouvernements de forme populaire, la plus forte doit être l'empressement que la franc-maçonnerie a mis toujours et partout à les établir. Avec une intuition merveilleuse, l'enfer a reconnu que ces systèmes de gouvernement étaient les meilleurs conducteurs de son électricité, et qu'aucun autre ne pouvait mieux le servir à souhait. Il est donc hors de doute qu'un catholique doit tenir pour suspect tout ce que sous ce rapport la révolution lui recommande comme mieux approprié à ses fins, et, partant, considérer comme libéralisme véritable tout ce qu'elle vante et recommande sous le nom de libéralisme, bien qu'il ne soit question que de formes ; car dans ce cas, les formes ne sont autre chose que le vase ou l'enveloppe dont on se sert pour faire pénétrer jusqu'à lui la contrebande de Satan
.


A suivre. XIV- Ceci posé, est-il oui ou non permis à un bon catholique de prendre en bonne part le mot libéralisme, et peut-il se glorifier d'être libéral ?
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Message  Monique Lun 14 Nov 2016 - 22:01

XIV- Ceci posé, est-il oui ou non permis à un bon catholique de prendre en bonne part le mot libéralisme, et peut-il se glorifier d'être libéral ?  


Nous demandons la permission de transcrire intégralement ici un chapitre d'un autre de nos opuscules (Choses du jour[i], car il répond aux questions posées en tête de cette page :

« Que Dieu me vienne en aide, cher lecteur, avec ces grands mots de libéralisme et de libéral ! Vous en êtes véritablement épris, et l'amour vous a rendu aveugle comme tous les amoureux. Quels inconvénients peut bien avoir, me demanderez-vous, l'usage de ces mots ? Il en a tant, à mon point de vue, que je vais jusqu'à y trouver matière de péché ! Ne vous effrayez pas, mais écoutez-moi patiemment ; vous me comprendrez vite et sans difficulté. Il est bien certain que le mot libéralisme signifie en Europe, dans le siècle présent, une chose suspecte qui n'est pas entièrement d'accord avec le vrai catholicisme.

Ne me dites pas que je pose le problème en termes exagérés. Vous devez, en effet, m'accorder que, dans l'acception ordinaire du mot, libéralisme et libéralisme catholique sont des choses réprouvées par Pie IX. Laissons de côté pour le moment ceux qui en plus ou moins grand nombre, prétendent pouvoir continuer à professer un certain libéralisme, qu'au fond ils ne veulent pas reconnaître pour tel. Mais ce qui est incontestable, c'est que le courant libéral en Europe et en Amérique au moment où nous écrivons, est anti-catholique et rationaliste. Passez le monde en revue: voyez ce que signifie parti libéral en Belgique, en Allemagne, en Angleterre, en Hollande, en Autriche, en Italie, dans les républiques hispano-américaines, et dans les neuf dixièmes de la presse espagnole. Demandez à tous ce que signifie en langage ordinaire [i]critère libéral, courant libéral, atmosphère libérale
, etc, etc ; voyez, si parmi les hommes qui se vouent aux études politiques et sociales en Europe et en Amérique, quatre-vingt-dix-neuf pour cent n'entendent pas par libéralisme le pur et franc rationalisme appliqué à la science sociale.

« En vain maintenant vous et quelques douzaines de personnes vous obstinez à donner un sens de chose indifférente à ce que le courant général a marqué de son sceau comme chose anti-catholique : il n'en est pas moins certain que l'usage, arbitre et juge suprême en matière de langage, persiste à tenir le libéralisme pour un drapeau dressé contre le catholicisme.

Par conséquent, quoiqu'au moyen de mille distinctions, exceptions et subtilités, vous arriviez à former pour vous seul un libéralisme qui n'ait rien de contraire à la foi, dans l'opinion du grand nombre, dès que vous vous appelez libéral, vous appartenez comme tous les autres libéraux à la grande famille du libéralisme européen, tel que tout le monde le comprend. Votre journal, si vous le rédigez comme libéral et que vous lui donniez ce nom, sera dans l'opinion générale un soldat de plus parmi ceux qui, sous cette devise, combattent l'Église catholique de front ou de flanc. Vainement vous vous en excuserez quelquefois : ces excuses et ces explications, vous ne pouvez les donner tous les jours ; ce serait par trop ennuyeux. En revanche, vous devez vous servir à chacun de vos paragraphes du mot libéral. Vous ne serez donc, dans la commune créance, qu'un soldat de plus, militant comme tant d'autres sous cette devise, et lors même que, en votre intérieur, vous seriez aussi catholique que le Pape (ainsi que se vantent de l'être certains libéraux), il est hors de doute que vous influerez, non comme catholique, mais comme libéral sur le mouvement des idées et sur la marche des événements ; et même malgré vous, vous serez un satellite, forcé de vous mouvoir dans l'orbite général que décrit le libéralisme.

Et tout cela à propos d'un mot ! D'un simple mot ! Oui, mon ami, c'est là ce que vous gagnerez à vous appeler libéral et à qualifier votre journal de libéral. Point d'illusion ! L'usage de ce mot vous rend presque toujours et pour une grande part solidaire de tout ce qui s'abrite à son ombre. Or, ce que son ombre abrite vous le voyez et n'avez pu le nier : c'est le courant rationaliste. Cela étant, à votre place, je me ferais un cas de conscience d'accepter cette solidarité avec les ennemis de Jésus-Christ. »



A suivre.
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Message  Monique Lun 21 Nov 2016 - 22:10

« Passons à une autre réflexion :

« Il est aussi impossible de mettre en doute que, parmi ceux qui lisent vos journaux et entendent vos conversations, peu sont en état de subtiliser comme vous le faites dans vos distinctions entre libéralisme et libéralisme. Il est donc évident que le plus grand nombre prendra ce terme dans le sens général et croira que vous l'employez ainsi. Sans en avoir l'intention, et même à l'encontre de vos intentions, vous obtiendrez le résultat suivant : procurer des adeptes à l'erreur rationaliste.

« Et maintenant, dites-moi, savez-vous ce que c'est que le scandale ? Savez-vous ce que c'est qu'induire le prochain en erreur par des paroles ambiguës ? Savez-vous ce que c'est que semer le doute, la méfiance et d'ébranler la foi des simples par attachement plus ou moins justifié à un mot ? Quant à moi, en ma qualité de moraliste catholique, je vois en cela matière à péché, et si vous n'avez pas l'excuse d'une souveraine bonne foi ou de quelqu'autre circonstance atténuante, matière à péché mortel.

« Écoutez cette comparaison :

« Vous savez que de nos jours a pris naissance une secte qui s'appelle : la Secte des vieux catholiques (note. Secte regroupant les catholiques allemands qui refusèrent le dogme de l'infaillibilité pontificale défini au 1er concile du Vatican. ) Elle a eu la fantaisie de se donner elle-même ce nom : laissons-la faire. Supposons maintenant que moi, par exemple, qui suis, par la grâce de Dieu et quoique pécheur, catholique, et un des plus vieuxpar-dessus le marché, puisque mon catholicisme date du calvaire et du Cénacle de Jérusalem, toutes choses qui remontent très loin, supposons, dis-je, que je fonde un journal plus ou moins équivoque et que je l'intitule : Journal vieux catholique, ce titre sera-t-il un mensonge ? Non : car je suis un vieux catholique, dans la bonne acception du terme.

Mais, m'objecterez-vous, pourquoi adopter ce titre mal sonnant qui est la devise d'un schisme ? Il donnera occasion aux esprits peu attentifs de croire que vous êtes schismatique, et aux vieux catholiques allemands d'entrer en liesse, persuadés qu'il leur est né un nouveau confrère. Pourquoi scandaliser ainsi les simples ? - J'use de cette expression dans le bon sens ! - Soit : mais ne vaudrait-il pas mieux éviter de faire croire que vous l'employez dans le mauvais ?

« Voilà le langage que je tiendrais à quiconque s'obstinerait à considérer encore comme inoffensif le titre de libéral, réprouvé par le Pape, et cause de scandale pour les vrais croyants. Pourquoi se parer de titres qui exigent des explications ? Pourquoi exciter des soupçons qu'il faudra se hâter de dissiper ? Pourquoi prendre rang parmi les ennemis et arborer leur devise si dans le fond on est du nombre des amis ?

« Vous dites que les mots n'ont pas d'importance ! Ils en ont bien plus que vous ne vous l'imaginez, mon ami. Les mots sont la physionomie extérieure des idées, et vous n'ignorez pas combien la bonne ou la mauvaise physionomie d'une affaire importe à son succès.

Si les mots n'avaient aucune importance, les révolutionnaires ne s'en serviraient pas avec un si grand soin pour travestir le catholicisme, ils ne l'appelleraient pas à toute heure obscurantisme, fanatisme, théocratie, réaction : ils l'appelleraient tout simplement catholicisme, et eux-mêmes ne s'enguirlanderaient pas à chaque instant des vocables flatteurs de liberté, de progrès, d'esprit du siècle, de droit nouveau, de conquête intellectuelle, de civilisation, de lumière, etc., etc. Ils s'intituleraient toujours en usant de leur véritable nom : Révolution.

« Il en a de tout temps été ainsi, toutes les hérésies ont commencé par être de simples jeux de mots et ont fini par devenir de sanglantes luttes d'idées. Quelque chose de semblable dut avoir lieu au temps de saint Paul, ou bien le grand Apôtre en a eu l'intuition pour l'avenir lorsque, s'adressant à Timothée (1 Tim., 6, 20), il l'exhorte à se tenir en garde non seulement contre la fausse science (oppositiones falsi nominis scientiæ), mais encore contre la simple nouveauté dans les expressions (profanas vocum novitates).

Que dirait aujourd'hui le docteur des nations s'il voyait des catholiques se décorer de l'épithète de libéral en opposition avec les catholiques qui portent purement et simplement l'antique nom de famille et rester sourds aux réprobations tant de fois répétées, qu'a lancées avec tant d'insistance la chaire apostolique, contre cette nouveauté profane ? Que dirait-il les voyant ajouter à l'immuable expression de catholicisme, cet odieux appendice que n'ont connu ni Jésus-Christ, ni les Apôtres, ni les Pères, ni les Docteurs, ni aucun des Maîtres autorisés qui forment la magnifique chaîne de la tradition chrétienne ?


A suivre.
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Message  Monique Mar 29 Nov 2016 - 22:19

« Méditez tout cela, dans vos moments lucides, si tant est que l'aveuglement de votre passion vous en ménage quelques-uns, et vous reconnaîtrez la gravité de ce qui à première vue vous paraît n'être qu'une question de mots. Non, vous ne pouvez être catholique libre, vous ne pouvez porter ce nom réprouvé, quoique, à l'aide de sophismes subtils, vous parveniez à découvrir un moyen secret de le concilier avec l'intégrité de la foi. Non, la charité chrétienne vous le défend, cette sainte charité que vous invoquez à toute heure, et qui, si je comprends bien, est pour vous synonyme de tolérance révolutionnaire.

« La charité vous le défend, parce que la première condition de la charité est de ne point trahir la vérité, de ne pas être un piège destiné à surprendre la bonne foi des moins avisés de vos frères. Non, mon ami, non, il ne vous est point permis de vous appeler libéral ».

Nous n'avons plus rien à dire sur ce point, il est résolu pour tout homme de bonne foi.

Au surplus, les libéraux eux-mêmes emploient plus rarement aujourd'hui qu'autrefois ce qualificatif de libéral, tant il est usé et discrédité par la miséricorde de Dieu. Ce qu'on rencontre plus fréquemment ce sont des hommes qui, tout en reniant à chaque jour et à chaque heure le libéralisme, en sont imbus jusqu'à la moelle des os et ne savent écrire, parler, agir que sous son inspiration : ces hommes-là sont, de nos jours, les plus à craindre
.



A suivre. XV- Très simple observation qui achèvera de montrer la question sous son véritable jour
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Message  Monique Sam 10 Déc 2016 - 21:50

XV- Très simple observation qui achèvera de montrer la question sous son véritable jour  


Je ne comprends pas que les libéraux de bonne foi, s'il en est qui méritent encore cet adoucissement charitable de leur triste dénomination, ne se fassent pas chaque jour une réflexion que je me suis faite mille fois : la voici.

De nos jours le monde catholique attache avec autant de justice que de raison l'idée d'impiété au qualificatif de libre-penseur appliqué à une personne, à un journal, à une institution quelconque. Académie libre-penseuse, société de libres-penseurs, journal écrit sous l'inspiration de la libre-pensée sont des expressions odieuses qui font dresser les cheveux sur la tête de nos frères, même de ceux qui affectent le plus de dédain pour l'intraitable intransigeance ultramontaine.

Et cependant voyez ce que sont les choses, et quelle ridicule importance on attache en général à de simples mots. Les personnes, les associations, les livres, les gouvernements, que ne régit pas en matière de foi et de morale le critère unique et exclusif de l'Église catholique sont libéraux. Ils reconnaissent qu'ils le sont eux-mêmes, s'honorent de l'être, et nul ne songe à s'en scandaliser, hors nous, les terribles intransigeants !

Maintenant changez l'expression, appelez-les libres-penseurs : aussitôt ils rejettent l'épithète comme une calomnie, et il faudra rendre grâces à Dieu s'il ne vous en demandent pas raison comme d'une insulte. Mais, voyons, mes amis, pourquoi ces variations, cur tam varie ?

N'avez-vous pas banni de votre conscience, de votre gouvernement, de votre journal, ou de votre académie le veto absolu de l'Église ?

N'avez-vous pas érigé en critère fondamental de vos idées et de vos résolutions la raison libre ?

Donc, vous le dites à bon droit, vous êtes libéral, et, personne ne vous marchandera ce titre. Mais sachez-le, vous êtes par cela même des libres-penseurs, encore que cette dénomination vous fasse rougir. Tout libéral, à n'importe quel degré, ou de n'importe quelle nuance, est ipso facto libre-penseur ; et tout libre-penseur, si odieux et si blessant que puisse être ce nom au point de vue des convenances sociales, n'est rien de plus qu'un libéral logique. C'est là une doctrine exacte et précise comme une proposition mathématique ! C'est, comme on dit vulgairement, une médaille sans revers.

Applications pratiques. Vous êtes un catholique plus ou moins condescendant ou faux d'allures et pour vos péchés vous appartenez à un athénée (note: Établissement destiné à des lectures, des leçons publiques.) libéral. Recueillez-vous un moment, et posez-vous la question suivante : continuerais-je d'appartenir à cet athénée si demain il se déclarait publiquement et hardiment libre-penseur ?

Quelle réponse vous dictent la conscience et la pudeur ? Une réponse négative ?



A suivre.
Monique
Monique

Nombre de messages : 1600
Date d'inscription : 18/02/2009

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