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cb. 06 / 05 / 1975

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Message  Sandrine Mar 28 Juil 2009 - 17:14


LETTRE DE LA COMMISSION CARDINALICE A MGR LEFEBVRE


Rome, le 6 mai 1975.
SACRA CONGREGAZIONE
PER L'EDUCAZIONE CATTOLICA
IL CARDINALE PREFETTO
Prot. N. 70/72
A SON EXCELLENCE RÉVÉRENDISSIME MGR MARCEL LEFEBVRE EX-ARCHEVÊQUE DE TULLE
CH - 1908 ECONE/RIDDES (VS)
EXCELLENCE,

C'est au nom de la Commission cardinalice et par mandat exprès du Saint-Père que nous vous écrivons.
Nous vous restons très reconnaissants du climat fraternel dans lequel ont pu se dérouler nos récents entretiens, sans que les divergences de nos jugements aient jamais compromis entre nous une communion profonde et sereine. Mais cela ne fait que nous rendre plus douloureuse l'apparente irréductibilité de vos vues, avec les conséquences qui ne peuvent manquer d'en découler.
C'est autour de votre déclaration publique, dans la revue Itinéraires, que notre échange s'est principalement engagé et poursuivi. Il ne pouvait en être autrement puisque nous trouvions là explicité tout ce que le visiteur à Ecône n'avait pu éclaircir et nous invitait à dégager dans une conversation avec vous.
Or une telle déclaration nous apparaissait en tous points inacceptable. Il est impossible de concilier la plupart des affirmations contenues dans ce document avec une fidélité authentique à l'Eglise, à celui qui en a la charge et au Concile où la pensée et la volonté de l'Eglise se sont exprimées. Il est inadmissible que chacun soit invité à subordonner à son propre jugement les directives venant du Pape pour s'y soumettre ou s'y dérober: c'est là proprement le langage traditionnel des sectes qui en appellent aux Papes d'hier pour se soustraire à l'obéissance au Pape d'aujourd'hui.
Tout le long de nos conversations, notre voeu était de vous amener, Excellence, à reconnaître le bien-fondé de telles objections et à revenir sur vos propres affirmations. Cela, nous avez-vous dit, vous était impossible: « Si je devais modifier ce texte, disiez-vous, j'écrirais les mêmes choses. »
En ces conditions, la Commission ne pouvait que remettre au Saint-Père ses conclusions absolument unanimes et le dossier complet de cette affaire pour qu'il puisse juger lui-même. C'est avec l'entière approbation de Sa Sainteté que nous vous faisons part des décisions suivantes:

1. « Une lettre sera envoyée à Mgr Mamie, lui reconnaissant le droit de retirer l'approbation donnée par son prédécesseur à la Fraternité et à ses statuts. » C'est chose faite par lettre de Son Eminence le cardinal Tabera, préfet de la S. congrégation pour les Religieux.

2. Une fois supprimée la Fraternité, celle-ci « n'ayant plus d'appui juridique, ses fondations, et notamment le séminaire d'Ecône, perdent du même coup le droit à l'existence ».

3. Il est évident — nous sommes invités à le notifier clairement — « qu'aucun appui ne pourra être donné à Mgr Lefebvre tant que les idées contenues dans le manifeste du 21 novembre 1974 resteront la loi de son action ».

Nous ne vous communiquons pas ces décisions, Excellence, sans une profonde tristesse. Nous savons avec quelle généreuse persévérance vous avez travaillé, le bien qui s'est accompli ainsi. Nous devinons dans quelle situation cruelle vous allez vous trouver. Mais nous sommes sûrs que tous ceux qui auront lu ou voudront lire votre déclaration, et qui voudront bien ne pas soupçonner gratuitement aux décisions prises d'autres motifs que cette déclaration elle-même, se rendront à l'évidence que les choses ne pouvaient pas se résoudre autrement, étant donné votre refus de retirer ce texte: aucune institution d'Eglise, aucune formation au sacerdoce ne peuvent se bâtir sur un tel fondement.
Nous souhaitons, Excellence, que le Seigneur vous donne la lumière et vous fasse trouver la voie conforme à sa volonté, dans la confiance à celui à qui nous devons comme évêques une sincère et effective obéissance.
Pour nous, nous ne pouvons que vous dire notre attachement fraternel, et vous assurer de notre prière.

GABRIEL-MARIE cardinal GARRONE,
préfet de la S. congrégation pour l'Education catholique,
président de la Commission cardinalice.

JOHN cardinal WRIGHT,
préfet de la S. congrégation pour le Clergé.

ARTURO cardinal TABERA,
préfet de la S. congrégation pour les Religieux et les Instituts séculiers

Cette lettre est communiquée à S. Exc. Mgr MAMIE et à S. Exc. Mgr ADAM.

Note: Mgr Mamie a communiqué la présente lettre à la presse le 2 juin 1975. Il a introduit cette publication par le communiqué suivant: « Pour répondre à de nombreuses questions posées ainsi qu'à des accusations non fondées, Mgr Pierre Mamie, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, et Mgr Nestor Adam, évêque de Sion, publient, avec l'assentiment du Saint-Siège, la lettre adressée le 6 mai à Mgr Marcel Lefebvre par la Commission des trois cardinaux chargés d'examiner le dossier le concernant (1). »

(1) Mgr Lefebvre a déposé le 5 juin un recours auprès du tribunal de la Signature apostolique. Celui-ci lui a répondu le 10 juin que ce recours avait été refusé (la Liberté de Fribourg, 9 juin, Kipa, 20 juin — NDLR.)

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LETTRE DE MGR MAMIE A MGR LEFEBVRE


1 701 Fribourg, le 6 mai 1975.
EVECHE DE LAUSANNE, GENEVE ET FRIBOURG
Personnelle — Recommandée

Son Excellence
Mgr Marcel LEFEBVRE
Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X
40, route de la Vignettaz,
Fribourg

MONSEIGNEUR,

Mgr François Charrière, mon prédécesseur, avait signé, le 1er novembre 1970, le décret d'érection de la Fraternité sacerdotale internationale Saint-Pie-X, au titre de « Pia Unio », avec siège à Fribourg, approuvant et confirmant les statuts de ladite Fraternité.
Après de longs mois de prières et de réflexions, après avoir tant souhaité maintenir entre nous une communion fraternelle, après vous avoir entendu et écrit plus d'une fois (pensez entre autres à notre dernière conversation, ouverte et loyale, où vous m'avez clairement dit que vous n'acceptiez pas certaines déclarations conciliaires; je vous rappelais aussi alors votre refus en ce qui concerne la célébration de la sainte messe selon le rite établi par S. S. Paul VI; je vous disais enfin que votre attitude et vos actes me posaient une grave question de conscience en ce qui regardait l'appui canonique de l'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg à votre institut),
j'en arrive à la conclusion douloureuse, mais qui me parait nécessaire aujourd'hui:
Je vous informe donc que je retire les actes et les concessions effectuées par mon prédécesseur en ce qui regarde la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, particulièrement le décret d'érection du 1er novembre 1970.
Vous recevrez ces jours-ci ou vous avez déjà reçu une lettre du Saint-Siège, plus précisément de la Commission cardinalice « ad hoc ». C'est donc en plein accord avec le Saint-Siège, en particulier conformément à une réponse que j'ai reçue du cardinal Arturo Tabera, préfet de la S. congrégation pour les Religieux et les Instituts séculiers, que je prends cette décision.
En date du 21 novembre 1974, vous avez publié et signé un texte qui commence par ces mots: « Nous adhérons de tout coeur, de toute notre âme, à la Rome catholique... »
Cette déclaration a été pour moi la confirmation que je ne pouvais plus, en conscience, soutenir votre Fraternité.
Vous vous opposez si manifestement au IIe Concile du Vatican et à la personne et aux actes du successeur de Pierre, S. S. le Pape Paul V; vous avez si souvent dit et écrit que vous aviez l'appui de l'évêque de Fribourg, que je ne puis plus admettre que l'autorité de l'évêque de Lausanne, Genève et Fribourg demeure le fondement canonique de vos institutions. J'ai conscience aussi que cette décision met en cause tout ce qui est prévu dans les statuts de la Fraternité Saint-Pie-X.
Cette décision est immédiatement effective et j'en informe, par le même courrier, les instances romaines compétentes (S. congrégation pour les Religieux, S. congrégation pour l'Education catholique et S. congrégation pour le Clergé), ainsi que S. Exc. Mgr Ambrogio Marchioni, nonce apostolique en Suisse, et Mgr Nestor Adam, président de la Conférence des évêques suisses.
Quant à nous, nous continuons de demander aux fidèles comme aux prêtres catholiques d'accepter et d'appliquer toutes les orientations et décisions du IIe Concile du Vatican, tous les enseignements de Jean XXIII et de Paul VI, toutes les directives des secrétariats institués par le Concile, y compris dans la liturgie nouvelle. Cela nous l'avons fait et nous le ferons encore, même aux jours les plus difficiles et avec la grâce de Dieu, parce que, pour nous, c'est là le seul chemin pour « édifier » l'Eglise.
C'est donc avec une grande tristesse, Monseigneur, que je vous assure de ma fidèle prière et de mes sentiments très fraternels, dans l'attachement au Christ-Jésus, à son Eglise et à celui qui a reçu le pouvoir divin de confirmer ses frères, le Souverain Pontife, successeur de Pierre.

† Pierre MAMIE,
évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.
Sandrine
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