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Mgr Faurie , à Kouy-Thchéou ( Chine) 1824-1871

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Message  gabrielle Mer 12 Aoû 2009 - 0:32

Les orphelinats de la métropole en 1867 comptaient plus de 1 200 sujets. La richesse ne trônait pas dans ces maisons ; le saint apôtre en fut réduit à devenir fabricant de parapluies pour les nourrir.

Néanmoins, les orphelins avaient bon air et bon entrain. Mgr Faurie avait pour eux toutes les tendresses, et son cœur savait leur procurer l'agréable en même temps que l'utile. Aux jours de grandes fêtes, il leur réservait toujours une heure de récep-tion à son palais épiscopal. On voyait, ces jours-là, tous les orphelins capables de marcher s'avancer en longues théories à travers les rues de la ville, jusqu'à l'église Saint-Joseph. La réception se terminait toujours par une abondante distribution d'objets pieux, de gâteries et de vêtements. Tels qui étaient venus vêtus d'une chemise et d'un pantalon blanc, s'en retournaient avec en plus des bas blancs et des souliers !

Un jour, les séminaristes de Lou-Tson-Kouang vinrent visiter les orphelinats de la métropole; ils dînèrent à Saint-Etienne. Quelque temps après, les orphelins demandèrent à Mgr Faurie l'autorisation de rendre la visite : le bon évêque accorda. La nouvelle courut d'un orphelinat à l'autre, et bientôt tous les orphelins valides prirent le chemin du plateau des ciboules vertes. La joie des séminaristes s'accrut de toute l'étendue de leur surprise. On tua deux moutons pour fêter les visiteurs. A leur départ, on les chargea de présents: c'était du maïs frais ou grillé, des raves ou des carottes, friandises exquises pour des orphelins chinois. Et l'évêque jouissait de leur bonheur enfantin! « Ils rentrèrent à Kouy-Yan, dit-il plus heureux que Christophe Colomb après la découverte de l'Amérique. »


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Message  gabrielle Mer 12 Aoû 2009 - 18:14

X. LE SÉMINAIRE DE LOU-TSON-KOUANG —-L ÉVÊQUE ET LES PRÊTRES


En même temps que les orphelinats grandissaient, les églises s'élevaient et les écoles s'établissaient un peu partout, dans la province du Kouy-Tchéou.

Il serait trop long de suivre dans leur développement ces œuvres de bienfaisance. Disons seulement un mot du Séminaire. Aussi bien, nos lecteurs peuvent se demander quel fut le sort des élèves de Tsin-Gay, après leur fuite de cette ville.

Ils furent recueillis à Lou-Tson-Kouang, où les jeunes latinistes se serrèrent pour donner une place à leurs aînés. Mais Lou-Tson-Kouang lui-même fut bien éprouvé. De 44 élèves de toutes classes formés au prix de mille sacrifices, il n'y restait plus, en 1866, que deux théologiens et 26 enfants encore à leur début. Cette diminution d'élèves était due à la guerre civile, aux épidémies, et, en partie aussi, il faut le dire, aux méthodes trop païennes. « J'ai commis, écrit humblement Mgr Faurie, bien des fautes, les premières années, pour avoir voulu, dans mon inexpérience, faire trop à la française. » En conséquence, il apporta au programme des études plusieurs réformes intéressantes.

Mgr Faurie, si dévoué aux orphelins et aux jeunes-lévites, avait réservé le meilleur de son cœur pour les ouvriers qui défrichaient sous ses ordres la vigne du Seigneur. Chaque fête de Pâques les ramenait à la métropole,où ils passaient plusieurs jours dans la retraite et en se communiquant leurs épreuves, leurs joies et leurs espérances. L'évêque se montrait alors pour eux un véritable père, leur distribuant avec largesse et avec bonne humeur les mille dons que lui avaient adressés ses amis de Bordeaux.

« Qu'il fait bon être missionnaire ici, écrivait un jour un prêtre de Mgr Faurie au supérieur des Missions étrangères. Nous sommes gais comme à Paris. Jamais ni tristesse, ni difficultés, ni froideur entre nous. C'est un paradis! Je vous avoue que je n'ai pas encore éprouvé de déceptions. Telles je me figurais les missions étant à Paris, telles je les trouve ici. Toujours des misères et des revers à l'extérieur, mais toujours la gaieté et la sainte paix entre confrères.....Vivent les Bordelais, évêques ou non! »


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Message  gabrielle Jeu 13 Aoû 2009 - 0:48

Cet évêque si rempli de bonne humeur était, par un contraste singulier, accablé d'infirmités corporelles, « On pourrait, dit son biographe, écrire un long chapitre des maladies de Mgr Faurie. La petite vérole, les fièvres, le choléra, la peste, les maladies d'estomac, et ces langueurs, ces inappétences, ces malaises indéfinissables causés par la fatigue, le manque de soins ou de nourriture, l'éprouvèrent tour à tour. Ses missionnaires prirent son portrait à différentes époques. En voyant tantôt amaigri et contracté, tantôt pâle et boursouflé, son mâle et ferme visage, on se demande si, pendant ces vingt années, les maladies lui laissèrent une semaine, un jour, l'entière disposition de ses forces; mais, autour de lui comme en France, on apprenait toujours sa guérison avant sa maladie ; et, de même que son sourire dissipait sur les fronts les plus sombres nuages, l'allégresse de son style ranimait au loin les cœurs brisés et les corps abattus ! »

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Message  gabrielle Ven 14 Aoû 2009 - 17:47

X. LE PERE DU CONCILE DU VATICAN


On était dans l'année 1869; Mgr Faurie dut quitter à regret son Kouy-Tchéou pour obéir au cardinal Barnabo qui le pressait au nom du Pape de se rendre au Concile du Vatican.

« Au moment de quitter ses chères montagnes», écrit l'abbé Gastaing, Mgr Faurie ne leur trouve plus que des charmes. Il va laisser là, dans ces montagnes, la meilleure part de sa vie ! les reliques de quinze martyrs, son église cathédrale bâtie de ses mains, ses oratoires, ses prêtres, son séminaire, trente vierges qu'il a formées, douze orphelinats, trente-quatre écoles, plus de mille orphelines, dix mille chrétiens, sans compter ceux que la tempête a dispersés, germes emportes par le vent qui fleurissent sous d'autres climats ! »

« Mais Rome a parlé ; il est parti ! »

Arrivé à Marseille le 28 août, il était à Rome au commencement de décembre. Entre ces deux dates, l'évêque missionnaire visita successivement Paris, Bordeaux, Monségur (son pays natal), la Belgique et la Hollande, semant partout la bonne parole et recueillant, avec l'enthousiasme des foules, les aumônes des riches pour ses nombreux orphelins.

A Rome, Mgr Faurie logea sur la piazza Poli, dans une modeste maison, en compagnie de onze, puis de quatorze pauvres évêques missionnaires. Par sa bonne humeur et son empressement à servir ses frères, il devint bientôt l'âme de ce petit cénacle et en fut élu procureur à l'unanimité des voix.

Il accepta volontiers ces fonctions qui lui paraissaient bien moins un honneur qu'une charge. Il connaissait, pour l'avoir pratiquée depuis vingt ans, la parole de l'apôtre des Gentils : « Ces mains que voici ont préparé tout ce qui était nécessaire à moi et à ceux qui vivent avec moi. » Il fit de même pendant toute la durée du Concile avec sa manière à part de rester grand dans son humilité et sa familiarité voulue, « Nous vivons, disait-il, tous les douze en commun et aussi économiquement que possible. Nous avons un cuisinier et deux zouaves pour faire tout le service. C'est moi qui suis le tailleur du régiment pour poser les boutons et opérer les raccommodages faciles; pour les travaux d'aiguilles trop longs ou trop fins, j'ai trouvé les Sœurs françaises de la Providence qui m'ont offert leurs services. C'est une économie considérable, car les Romains exploitent la circonstance et font payer tout fort cher. »

On ne sera pas étonné, après cela, d'apprendre que Mgr Faurie n'usait jamais de voiture. On le voyait tous les matins franchir les 2 kilomètres qui séparent le Vatican de la piazza Poli d'un pas alerte et emportant sous son bras ses cahiers de notes, son rochet, sa mantellata, sa barrette, et, les jours de session, sa chape et sa mitre. En le voyant passer, le peuple disait : « Voilà un vrai successeur des apôtres. »

Toujours timide, souvent décontenancé, presque sans parole dans les brillants salons de Rome, il se mouvait à l'aise et s'asseyait, le front haut, dans l'assemblée des Princes de l'Église; là, il s'estimait l'égal de tous.

Après le Concile, où les vicaires apostoliques et l'évêque de Kouy-Tchéou plus que tous les autres se montrèrent — est-il besoin de le dire? — les partisans les plus décidés des prérogatives pontificales, Mgr Faurie rentra en France (juillet 1870).


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Message  gabrielle Sam 15 Aoû 2009 - 15:49

XI. TRISTESSES — « AU PRUSSIEN ! » RETOUR EN CHINE — LA MORT



Il passa quelques jours à la rue du Bac, puis, le 24 août, il se rendit à Bordeaux, où il séjourna jusqu'au 14 février 1871, jour de son départ pour l'Extrême-Orient. C'était durant l'hiver terrible. Chaque jour apportait de nouvelles douleurs au bon évêque. Aux désastres de la France, venaient se joindre les malheurs du Pape et les bruits de la persécution en Chine. Tout ce qu'il aimait, la France, le Kouy-Tchéou, Rome, n'excitait plus en lui que des images funèbres.

Du moins, pour reposer ses yeux de tant de funestes visions, il y avait Bordeaux, où ses amis rivalisaient de zèle pour lui faire goûter un peu de consolation.

Mais, faut-il le raconter? Bordeaux lui-même, un jour, lui fit sentir la plus cuisante des aventures. Laissons parler son biographe. Comme il revenait de présider une cérémonie religieuse sur la rive droite du fleuve, il fut assailli, en débarquant sur le quai de Bourgogne, par une troupe de gens sans aveu, écume de toutes les mers, entassée dans notre port.

«Au Prussien ! »

s'écriaient-ils, en poursuivant celui qui depuis vingt ans luttait en Chine pour la gloire de Dieu et de la France.

« Au Prussien! »

et ils l'accablèrent d'injures et de coups. Vainement, un honorable habitant de la cité offrit son bras au missionnaire, et se retournant vers ces forcenés :

« Misérables leur cria-t-il, c'est un évêque, c'est un apôtre c'est Mgr Faurie, que vous traitez ainsi! »

— Au Prussien! hurlaient toujours les misérables, et ils continuaient de frapper.

L'évêque avait le visage tuméfié, les yeux ensanglantés. Il ne dit mot. On l'introduisit dans une maison. Alors il pleura.

— « J'ai vécu vingt ans, dit-il, parmi les rebelles chinois; je n'ai jamais été battu. Il fallait donc, mon Dieu, que je revinsse en France, dans mon pays, à Bordeaux, pour subir un pareil traitement ! »

Après cette cruelle épreuve, Mgr Faurie quitta les siens avec moins de regret, et il fit hâte vers la Chine.


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Message  gabrielle Dim 16 Aoû 2009 - 17:01

Le saint missionnaire ne revit cependant pas ses orphelins de Kouy-Yang. Il était arrivé à Kouy-Fou, dans le Su-Tchuen, aux frontières du Kouy-Tchéou, quand la mort l'enleva aux tristesses de ce monde (21 juin 1871). Il n'avait que quarante-sept ans. Les douleurs morales causées par les événements, et les fatigues d'un long voyage avaient achevé de ruiner une santé déjà compromise par vingt ans de labeurs apostoliques. Un prêtre de la mission, présent à son agonie qui fut douce, lui administra les derniers sacrements et l'aida à franchir sans crainte le redoutable passage du temps à l'éternité.

Les restes du vénérable défunt séjournèrent deux mois à Kouy-Fou; ils furent ensuite transportés à Kouy-Yang et inhumés sur la colline de Tse-Ky-Pa. Ce jour-là, les rues de la cité, ordinairement bruyantes, encombrées de marchands et de porteurs de tout genre, devinrent tout à coup silencieuses et calmes. On n'entendait plus que le chant du Miserere en chinois, tant que dura le passage du cortège funèbre de l'évêque, où les autorités locales étaient largement représentées.

L'ami de Mgr Faurie, le vice-roi Tien-Ta-Jen, l'avait précédé de quatre ans dans la tombe. Il était allé achever sa longue carrière dans le Yun-Nan. Ce sympathique personnage eut avec l'évêque plusieurs conférences religieuses qui touchèrent fortement son âme, sans toutefois l'arracher complètement à certains préjugés. L'Incarnation du Verbe offusquait son intelligence de diplomate. Son respect pour notre religion, les services signalés qu'il rendit aux missionnaires lui ont-ils obtenu la grâce de la conversion finale? Il est permis de l'espérer.


Breuille. A. Savoie.
BIBLIOGRAPHIE

Abbé Castaing : Vie de Mgr Faurie — Annales de la Propagation de la Foi — Louvet : Missions catholiques. — Launay : Histoire des Missions étrangères.

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