Conséquences de notre conduite
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Conséquences de notre conduite
« Il n’y a rien à négliger dans notre vie ; chaque battement du cœur, chaque éclair de la pensée, chaque acte ou démarche, quelque petits qu’ils soient, ont des suites éternelles. »
Bossuet
Voici deux exemples qui feront mieux saisir cette grande vérité énoncée par Bossuet :
1) Un matin, à l’église, vous faites place, en vous gênant un peu, à une dame dont le tout petit acte de courtoise charité dilate le cœur. Elle prie mieux et elle peut rendre elle-même un peu plus tard, en pensant à ce que vous avez fait pour elle, un pareil service à une autre personne.
Au retour de l’église, elle trouve sa bonne en faute. Au lieu de la reprendre aigrement, elle lui indique avec douceur la chose essentielle où elle a manqué … Touchée de la bonté de sa maîtresse, la servante reconnaît sa faute et promet de bien veiller sur son service à l’avenir.
Le mari de la dame rentre pour déjeuner, et fort mal disposé. Un collègue lui a manqué à son bureau, et naturellement, il fait retomber sa mauvaise humeur sur sa femme. En pareille occurrence, celle-ci, ordinairement révoltée de cette injustice, devient grimaçante et … quand le fer et le feu viennent à se heurter, l’étincelle jaillit et l’incendie prend la maison.
Mais aujourd’hui, elle est encore tout imprégnée des bonnes dispositions écloses sous l’empire de votre petit acte du matin ; elle écoute avec condescendance les plaintes interminables du mécontent ; puis elle lui représente que peut-être on a agi sans réflexion, sans aucune intention de le blesser.
Le monsieur maugrée encore un peu de temps, puis il finit par dire … que c’est possible, qu’on verra bien.
De retour au bureau, au lieu d’avancer contre vents et marées, ainsi qu’il se l’était promis, il louvoie et tout s’arrange comme par magie. Celui qui avait failli, un peu étourdiment il est vrai, charmé de la tournure que ce malentendu a prise, devient d’une humeur conciliante avec tous … et le soir, charmant avec sa femme. Celle-ci d’abord lui parle d’un petit ton vinaigré au souvenir d’une rebuffade au déjeuner précédent ; mais cela ne tient pas devant la bonne humeur de son mari, et la voilà aussi le sourire aux lèvres et au cœur.
… Nous ne pouvons suivre plus longtemps le doux écho de votre petit acte de courtoise charité. Il retentira durant un an, dix ans, cent ans, à l’Infini.
2) Deuxième exemple. Vous vous approchez du confessionnal ; il y a foule, et vous arrivez bon dernier.
Une poussée se fait, un certain désordre s’ensuit, et vous voilà porté au premier rang, sans l’avoir cherché, sans avoir bousculé personne : le confessionnal est sous votre main, le pénitent sort et vous prenez sa place, non cependant sans un léger combat intérieur ( « ce n’est pas très juste, mais tant pis, je n’y suis pour rien, je suis pressé, ne m’a-t-on pas poussé, etc » ). Et vous vous confessez au bruit d’un léger murmure de protestation qui s’élève.
La dame évincée de son tour de confession se confesse enfin, mais encore troublée du léger tort que vous lui avez fait. Elle aussi est pressée ; elle attendait depuis longtemps, elle prie mal, elle conserve un levain d’amertume dans le cœur, et au sortir de l’église, cela l’étouffe, la tient à la gorge et elle ne peut se retenir de dire à une autre dame, évincée comme elle : « La piété, chez Mr X… est semblable à ces écorces qui recouvrent un fruit sans saveur. Ce qu’il a fait ce matin indique assez une âme tournée vers l’égoïsme. » - « Oui, riposte l’autre dame, la justice est une belle chose, mais qu’elle est loin de présider à tout en ce bas-monde ! »…
Et les voilà toutes les deux manquant sans réfléchir à la Charité, et si vous les entendiez, vous n’auriez pas lieu d’être glorieux des cloches qui sonnent en votre honneur.
La première dame ( nous n’en pouvons suivre qu’une ) rentre chez elle. Humeur et malheur ! Tout va de travers ; l’air intérieur n’a bientôt plus que trouble et nuage.
C’est en un mot le contre-pied du petit acte de charité cité en 1)…
Nous pourrions également accompagner celui-ci dans ses funestes suites qui s’étendront de même à l’Infini.
Que dire du plus léger manquement, du plus léger laisser-aller, surtout dans une personne pieuse ! On la voit dans un petit instant d’oubli ; on s’autorise de son exemple, parce qu’on la sait pieuse ; et les funestes anneaux commencent à se former, à se joindre les uns aux autres, et la chaîne s’allonge toujours, toujours !
« Ah ! , s’écriait une âme du Purgatoire, si je n’avais au moins que mes fautes à regretter ! Si, en mourant, j’avais pu arrêter les conséquences de mes exemples ! Mais non, à cause de moi, il se commet encore du mal, et cela durera des années, des siècles … et il m’est demandé compte de tous les péchés dont je suis la cause. »
Bossuet
Voici deux exemples qui feront mieux saisir cette grande vérité énoncée par Bossuet :
1) Un matin, à l’église, vous faites place, en vous gênant un peu, à une dame dont le tout petit acte de courtoise charité dilate le cœur. Elle prie mieux et elle peut rendre elle-même un peu plus tard, en pensant à ce que vous avez fait pour elle, un pareil service à une autre personne.
Au retour de l’église, elle trouve sa bonne en faute. Au lieu de la reprendre aigrement, elle lui indique avec douceur la chose essentielle où elle a manqué … Touchée de la bonté de sa maîtresse, la servante reconnaît sa faute et promet de bien veiller sur son service à l’avenir.
Le mari de la dame rentre pour déjeuner, et fort mal disposé. Un collègue lui a manqué à son bureau, et naturellement, il fait retomber sa mauvaise humeur sur sa femme. En pareille occurrence, celle-ci, ordinairement révoltée de cette injustice, devient grimaçante et … quand le fer et le feu viennent à se heurter, l’étincelle jaillit et l’incendie prend la maison.
Mais aujourd’hui, elle est encore tout imprégnée des bonnes dispositions écloses sous l’empire de votre petit acte du matin ; elle écoute avec condescendance les plaintes interminables du mécontent ; puis elle lui représente que peut-être on a agi sans réflexion, sans aucune intention de le blesser.
Le monsieur maugrée encore un peu de temps, puis il finit par dire … que c’est possible, qu’on verra bien.
De retour au bureau, au lieu d’avancer contre vents et marées, ainsi qu’il se l’était promis, il louvoie et tout s’arrange comme par magie. Celui qui avait failli, un peu étourdiment il est vrai, charmé de la tournure que ce malentendu a prise, devient d’une humeur conciliante avec tous … et le soir, charmant avec sa femme. Celle-ci d’abord lui parle d’un petit ton vinaigré au souvenir d’une rebuffade au déjeuner précédent ; mais cela ne tient pas devant la bonne humeur de son mari, et la voilà aussi le sourire aux lèvres et au cœur.
… Nous ne pouvons suivre plus longtemps le doux écho de votre petit acte de courtoise charité. Il retentira durant un an, dix ans, cent ans, à l’Infini.
2) Deuxième exemple. Vous vous approchez du confessionnal ; il y a foule, et vous arrivez bon dernier.
Une poussée se fait, un certain désordre s’ensuit, et vous voilà porté au premier rang, sans l’avoir cherché, sans avoir bousculé personne : le confessionnal est sous votre main, le pénitent sort et vous prenez sa place, non cependant sans un léger combat intérieur ( « ce n’est pas très juste, mais tant pis, je n’y suis pour rien, je suis pressé, ne m’a-t-on pas poussé, etc » ). Et vous vous confessez au bruit d’un léger murmure de protestation qui s’élève.
La dame évincée de son tour de confession se confesse enfin, mais encore troublée du léger tort que vous lui avez fait. Elle aussi est pressée ; elle attendait depuis longtemps, elle prie mal, elle conserve un levain d’amertume dans le cœur, et au sortir de l’église, cela l’étouffe, la tient à la gorge et elle ne peut se retenir de dire à une autre dame, évincée comme elle : « La piété, chez Mr X… est semblable à ces écorces qui recouvrent un fruit sans saveur. Ce qu’il a fait ce matin indique assez une âme tournée vers l’égoïsme. » - « Oui, riposte l’autre dame, la justice est une belle chose, mais qu’elle est loin de présider à tout en ce bas-monde ! »…
Et les voilà toutes les deux manquant sans réfléchir à la Charité, et si vous les entendiez, vous n’auriez pas lieu d’être glorieux des cloches qui sonnent en votre honneur.
La première dame ( nous n’en pouvons suivre qu’une ) rentre chez elle. Humeur et malheur ! Tout va de travers ; l’air intérieur n’a bientôt plus que trouble et nuage.
C’est en un mot le contre-pied du petit acte de charité cité en 1)…
Nous pourrions également accompagner celui-ci dans ses funestes suites qui s’étendront de même à l’Infini.
Que dire du plus léger manquement, du plus léger laisser-aller, surtout dans une personne pieuse ! On la voit dans un petit instant d’oubli ; on s’autorise de son exemple, parce qu’on la sait pieuse ; et les funestes anneaux commencent à se former, à se joindre les uns aux autres, et la chaîne s’allonge toujours, toujours !
« Ah ! , s’écriait une âme du Purgatoire, si je n’avais au moins que mes fautes à regretter ! Si, en mourant, j’avais pu arrêter les conséquences de mes exemples ! Mais non, à cause de moi, il se commet encore du mal, et cela durera des années, des siècles … et il m’est demandé compte de tous les péchés dont je suis la cause. »
Sandrine- Nombre de messages : 1756
Date d'inscription : 24/08/2008
Re: Conséquences de notre conduite
Gratis pro Deo a écrit :
Merci infiniment pour cette instruction, c'est très apprécié, car c'est si important l'exemple que l'on donne aux autres ! ! !
Au soir de notre vie, on va bien avoir assez de nos propres manquements sans être responsable de ceux d'autrui! !
« Ah ! , s’écriait une âme du Purgatoire, si je n’avais au moins que mes fautes à regretter ! Si, en mourant, j’avais pu arrêter les conséquences de mes exemples ! Mais non, à cause de moi, il se commet encore du mal, et cela durera des années, des siècles … et il m’est demandé compte de tous les péchés dont je suis la cause. »
Merci infiniment pour cette instruction, c'est très apprécié, car c'est si important l'exemple que l'on donne aux autres ! ! !
Au soir de notre vie, on va bien avoir assez de nos propres manquements sans être responsable de ceux d'autrui! !
Diane- Nombre de messages : 2463
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Conséquences de notre conduite
Elle est terrible cette instruction religieuse... mais combien nécessaire à notre nature viciée par le péché et à notre langue si prompte à s'énerver à droite et gauche sur notre prochain.
Je trouve qu'elle nous redit très fortement ce dogme de la Communion des saints.
Nous sommes un seul Coprs dont Jésus-Christ est la tête, alors, de même qu'on ne peut se frapper un bras avec un marteau sans que tout notre corps s'en ressente, de même pour les âmes, on ne peut en blesser une sans provoqué une forte secousse au Corps Mystique...
La phrase de l'âme du purgatoire a de quoi nous faire trembler...
A méditer longtemps en cette veille de la Semaine Sainte, où Notre Seigneur sera la grande Victime de la dureté des coeurs.
Merci Gratis pro Deo
Je trouve qu'elle nous redit très fortement ce dogme de la Communion des saints.
Nous sommes un seul Coprs dont Jésus-Christ est la tête, alors, de même qu'on ne peut se frapper un bras avec un marteau sans que tout notre corps s'en ressente, de même pour les âmes, on ne peut en blesser une sans provoqué une forte secousse au Corps Mystique...
La phrase de l'âme du purgatoire a de quoi nous faire trembler...
et il m’est demandé compte de tous les péchés dont je suis la cause. »
A méditer longtemps en cette veille de la Semaine Sainte, où Notre Seigneur sera la grande Victime de la dureté des coeurs.
Merci Gratis pro Deo
gabrielle- Nombre de messages : 2043
Date d'inscription : 19/01/2009
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