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Le Cardinal Merry del Val

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Message  gabrielle Lun 8 Aoû 2011 - 15:23

Le Cardinal Merry del Val Merryd10

AU PIED DE L'AUTEL

LE conclave va élire le successeur de Léon XIII. Pour la cinquième fois, les membres du Sacré Collège ont voté dans une atmosphère enfiévrée de calculs, d'un caractère assez en marge de l'esprit du serment prêté par des électeurs « ayant pris à Témoin Jésus-Christ qui sera leur Juge » et qui se sont solennellement engagés à élire pape « le plus méritant d'entre-eux qu'ils jugent devoir être élu devant Dieu ».

Dans une élection qui doit être marquée du Sceau Divin, ne seront pas absentes de trop subtiles manœuvres, des tractations passionnées, voire une audacieuse et brutale intervention, due à la morgue austro-allemande, qui ne dissimuleront guère l'intention d'en imposer à l'Esprit-Saint pour régler les destinées de l'Eglise.

Le Ciel en a disposé autrement.

Dans l'une des passes les plus redoutables que devra traverser le catholicisme, Dieu, qui sait que Son Eglise verra se dresser devant Elle ses pires ennemis, va déjouer les intrigues et les combinaisons politiques pour anéantir les convoitises humaines.

Le choix divin est fait ; celui d'un Elu, déjà saint, à l'intrépidité trempée dans le surnaturel, dont les mérites, les vertus, la bravoure, par l'héroïcité de tous ses actes, lucides sous le regard de Dieu et des hommes, resplendiront d'une céleste clarté (1). (page 11)


Extraits de

HARY MITCHELL
LE CARDINAL
R. MERRY DEL VAL
Secrétaire d'Etat de Saint Pie X
PARIS-LIVRES
39, rue Vancau - PARIS (7e)
1956



(1) Sur le conclave de 1903, voir les ouvrages que nous avons consacrés à Pie X : — Pie X le Saint (Nouvelles Editions Latines). — Pie X et la France (Les Editions du Cèdre).

J'ai placé ce dossier ici car il s'agit d'une biographie contemporaine du Cardinal. Peut-être que cela demandera des ajouts ou précisions de la part de ceux qui le connaissent mieux que moi ou qui ont des biographies plus approfondies


Dernière édition par gabrielle le Jeu 11 Aoû 2011 - 17:57, édité 1 fois (Raison : J'avais oublié la note 1...)
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Message  gabrielle Mar 9 Aoû 2011 - 17:45

En cette fin de matinée du 3 août 1903, les cardinaux ont quitté la chapelle Sixtine pour reprendre leurs conciliabules anxieux ; c'est que le résultat du dernier scrutin vient d'accentuer la progression constante des voix en faveur de l'un d'eux, inconnu de beaucoup ; c'est, aussi, qu'ils discernent la nette intervention de Jésus-Christ dans la désignation de Son Représentant.

La Chapelle Pauline est obscure et silencieuse.

Entourant une image de Notre-Dame du Bon Conseil, quelques cierges étoilent l'ombre de points d'or.
Devant le Saint Sacrement, un cardinal est agenouillé à même le marbre du pavement, les coudes appuyés sur un tabouret, la tête dans les mains, absorbé dans une prière angoissée.

C'est Joseph Sarto, Patriarche de Venise.

Un immense désarroi spirituel l'étreint, car c'est sur son nom que ne cessent de s'affirmer les votes.
Épouvanté dans son humilité par ce qui se prépare, après avoir supplié ses collègues de l'oublier, il implore le Père d'éloigner le calice qu'on veut lui imposer.

Chargé par le Cardinal Camerlingue, Oreglia di San Stefano, de s'assurer si le Cardinal Sarto persiste dans son refus d'assumer la Papauté, le secrétaire du conclave, Mgr Merry del Val vient s'agenouiller près de lui, respectant son douloureux colloque avec le ciel.

S'étant aperçu de cette présence, le Cardinal tourne lentement la tête ; des larmes descendent de ses yeux au regard suppliant. Comprenant la mission dont est chargé le secrétaire, la voix altérée par le trouble de son âme, il articule humblement :

— Oui, oui..., Monseigneur, demandez au Cardinal Camerlingue que l'on me fasse la charité de ne plus penser à moi...

Son émoi est tel, l'accent si poignant, que Mgr Merry del Val, bouleversé, sous une impression indéfinissable, ne peut que répondre :

— Courage, Éminence, courage, le Seigneur aidera votre Éminence !...


page 12
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Message  gabrielle Jeu 11 Aoû 2011 - 17:57

Avant de reprendre sa tête dans ses mains pour continuer sa prière, le Cardinal Sarto dit à l'envoyé :

— Merci..., merci...

Le Cardinal Merry del Val nous dira :

— C'était la première fois que j'approchais le Patriarche de Venise et je venais d'avoir le sentiment de m'être trouvé en présence d'un Saint.

La rencontre de ces deux hommes, au pied de l'autel, — cet autre Calvaire de chaque jour — rencontre unique dans les annales de la Papauté, marquait les prémices d'une œuvre surhumaine inscrite dans le Plan Divin.

Alors que ces deux âmes saintes n'avaient aspiré qu'à obéir dans l'effacement, Dieu venait de les unir pour commander, pour ordonner, pour affronter les furieux assauts des adversaires de la Religion, pour flageller de nouveaux hérésiarques, pour confondre les négateurs de Sa Divinité.

Dans la plus intime, dans la plus féconde entente inspirée par une affectueuse et totale confiance réciproque, envers et contre les sarcasmes, les outrages calculés, la calomnie, désormais, par l'accomplissement d'une tâche assignée, ces deux âmes vont travailler, combattre, souffrir pour l'amour de l'Eglise.


page 13
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Message  gabrielle Ven 12 Aoû 2011 - 17:11

LE COMMENCEMENT
DES GRANDES COLERES

Nous avons surpris les prémices de la haine qui ne cessera de poursuivre férocement le Cardinal Secrétaire d'Etat au cours de onze années d'un labeur et d'un dévouement exemplaires aux côtés du Pontife qui discerna son mérite.

Les faits vont permettre aux imaginations dépravées de s'activer en raison même de leur déroute infligée par de courageuses initiatives qui mettront en pièces leurs calculs.

Ministre d'un Pontife qui allait être un grand réformateur, la collaboration du Serviteur ne pouvait que correspondre aux amples conceptions de son Maître.

Dès le début de son entrée en charge, le jeune Secrétaire d'Etat s'était proposé diverses retouches au fonctionnement du dicastère qui lui était confié.

Le Cardinal savait toute l'importance que l'Evêque de Mantoue, puis le Patriarche de Venise avait accordé à la Presse ; aussi, comprit-il tôt qu'il urgeait de réformer hardiment et de rajeunir le vieil appareil de l'information vaticane dont les rouages désuets n'étaient plus adaptés aux nécessités impérieuses de mise au point, de réfutation, commandées par les agissements déloyaux des adversaires de la Papauté.

Pour situer exactement l'atmosphère d'alors et permettre une pleine compréhension des faits, il est indispensable d'établir un schéma des procédés employés de part et d'autre. Emprunton-le, encore, au témoin le plus autorisé (1) qui, à l'époque, nous fit constater, personnellement, combien s'étaient imposées les énergiques initiatives prises par le Secrétaire d'Etat.

Léon XIII, qui avait été quelque peu journaliste, avait fondé, à Rome, un organe dépendant directement de lui, le « Moniteur de Rome », et n'avait pas dédaigné de passer, à maintes reprises, de la copie à ce journal.

Mais cette valeureuse conception de la presse dans les batailles de la politique et des idées n'avait pas été acceptée par l'entourage du Pape. En dépit de son caractère autoritaire, il n'avait pu vaincre les habitudes « discrètes » de la curie romaine. Seul, le grave « Osser-vatore Romano » faisait, à de rares intervalles, entendre sa voix solennelle ; mais, lorsque le monde catholique ou profane se trouvait en face de quelque acte ou de quelque événement imprévu, aucun commentaire autorisé ne venait faire connaître la pensée de Rome, assez à temps pour prévenir les interprétations hostiles et déjouer les manœuvres occultes.


(1) Aventino, « Le gouvernement de Pie X ».

pages 111 et 112
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Message  gabrielle Sam 13 Aoû 2011 - 16:10

Tandis que les innombrables ennemis du Vatican préparaient leurs coups en ahurissant d'abord l'opinion par une nuée de nouvelles fausses ou perfides, dont il restait toujours quelque chose, le Vatican affectait une indifférence dédaigneuse. La calomnie avait donc beau jeu.

Ce dédain des Congrégations romaines pour les journalistes atteignait des proportions inouies et, parfois, ridicules. Des prélats qui avaient la réputation d'être très fins, répondaient à des journalistes catholiques, lorsqu'ils ne pouvaient se dérober, qu'il n'y avait rien de nouveau, au moment précis où, parfois, ils venaient d'envoyer à « l'Osservatore Romano » une note ou un document important, lequel passait inaperçu ou était noyé dans la foule des nouvelles télégraphiques transmises par les agences de presse.

On ne devait donc guère s'étonner si des directeurs de journaux à la conscience extensible ou à la solde des ennemis du catholicisme, accueillaient avec joie les nouvelles les plus fantaisistes de leurs correspondants romains, lesquels y ajoutaient des clichés truqués .

Le monde diplomatique n'échappait pas à cet étrange état d'esprit. Un exemple permettra de juger à quel degré d'inconscience pouvait atteindre une telle méconnaissance des besoins et des intérêts de la papauté, de la part de ceux qui avaient mission de les défendre. Le trait concerne personnellement le témoin, l'ami, auteur de cet historique.

Envoyé à Rome; en 1900, en mission par un grand journal, il eut besoin d'une lettre d'introduction auprès d'un cardinal qu'il ne connaissait pas. Il s'adressa à un diplomate :

— Voir le Cardinal, lui dit-il, mais c'est inutile, faites-lui dire ce que vous voudrez, le Cardinal ne dément jamais, le Vatican non plus...

On en était là lorsque Pie X dut affronter les difficultés de la Séparation, en France, la lutte contre le « Modernisme » et son cortège d'idées subversives.-

pages 112 et 113
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Message  gabrielle Lun 15 Aoû 2011 - 15:32

Les nouvelles tendancieuses redoublèrent ; pour leur donner une apparence de sérieux, on les accompagnait de la formule consacrée : « nous savons de source autorisée ». Par habitude, l'opinion publique arrivait à considérer comme vrai ce qui n'était qu'invention de reporter, quand ce n'était pas une infamie de franc-maçon.

Mais on s'aperçut un beau jour, que d'autres journaux recevaient aussi des informations de Rome, accompagnées de la même formule et démentant catégoriquement les précédentes. La surprise fut plus que désagréable ; les notes nouvelles ne venaient pas d'un journal clérical quelconque, que l'on aurait aisément dédaigné ; elles paraissaient dans les journaux les plus divers, dans des organes exclusivement politiques. On eut recours à une tentative comique qui ne dura pas longtemps.

Le vieux cliché « de source autorisée » fit place à une autre rubrique plus décisive ; on imprima que l'on savait « de source officielle » ; mais le public ne tarda pas à s'apercevoir que les faits démentaient assez invariablement ces « officiels » improvisés. Le pavillon ne couvrait plus la marchandise, elle était décidément de la mauvaise contrebande. Le Vatican changeait de tactique. Il ouvrait ses portes aux journalistes catholiques, libéraux, protestants ou libre-penseurs, lorsqu'ils se montraient exclusivement désireux d'envoyer à leurs directeurs des nouvelles vraies, sans vouloir s'y mêler de juger si le Vatican suivait une bonne ou mauvaise voie. Le Vatican ne demanda ni aux journalistes, ni aux journaux une profession de foi politique ou religieuse, on n'exigea d'eux , que la loyauté à transmettre des informations, et des garanties d'honnêteté humaine. Des journaux, notoirement libéraux, furent traités avec plus de faveur que certains organes d'un catholicisme suspect ; des feuilles d'importance secondaire forcèrent les portes restées closes à des grands journaux qui disaient tout mais étaient considérés comme irrémédiablement tarés, et ce malgré les qualités personnelles de leurs correspondants. Ceux-ci, malgré une position sociale privilégiée qui devait faciliter certaines entrées, furent, néanmoins, tenus en une rigoureuse quarantaine à cause de la réputation des milieux qu'ils représentaient. Bref, on put s'informer, mais il fallut renoncer à inventer.

En présence de tels changements, dus à la clairvoyance du Secrétaire d'Etat, ce fut une immense surprise.

La suprise devint fureur, quand, en mai 1907, la « Corrispondenza Romana », (devenue par la suite « La Correspondance de Rome ») fit son apparition et commença la guerre ouverte contre les amateurs de fausses nouvelles et contre les catholiques apathiques par tempérament ou par intérêt.



pages 113-114
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Message  gabrielle Mer 17 Aoû 2011 - 16:45

Cette intervention journalistique, dans les luttes que le Vatican devait soutenir, leur donnait une physionomie particulière. L'opinion publique fut mise au courant des diverses phases de la lutte, elle put connaître les arguments des divers adversaires et non pas seulement les imaginations d'un seul, comme c'était la coutume auparavant ; suscitant forcément les polémiques, la « Corrispondenza » allait aider à démasquer certaines équivoques et permettre à Rome de se rendre compte de l'état d'esprit de ses ennemis et de ses fidèles.

La campagne de presse dirigée contre Rome dut modifier sa tactique en raison de l'entrée en lice de combattants inattendus, experts dans ces escarmouches et exactement informés.

Dans les premiers temps, on fit flèche de tous bois ; tout fut bon, depuis les élucubrations fantaisistes de quelque journaliste à l'imagination trop fertile, jusqu'aux inventions calculées de publi-cistes blocards, jusqu'aux nouvelles tendancieuses inspirées par des milieux maçonniques et gouvernementaux ; il fallait discréditer le Pape, sa politique, ses intentions, ses actes ; il fallait jeter le désarroi dans le camp catholique, si riche en braves gens... et en caractères faibles, soit en jouant un faux libéralisme, soit en effrayant avec la certitude que les craintes les plus folles seraient colportées.

En France, on accusa le Vatican de faire le jeu de l'Allemagne et de l'Italie en Orient, comme si le sectarisme des ministres français n'avait pas été le premier artisan du discrédit de la France et de la perte de son influence en Turquie ; comme si Combes n'avait pas chargé un journaliste parisien d'aller rédiger, sur place, un réquisitoire contre l'utilité de notre protectorat et contre la présence des ordres religieux...

L'intervention d'une presse exactement informée, due au Secrétaire d'Etat, mit fin aux inventions grossières, nuisibles ou burlesques.

On chercha, alors, à se débarrasser des journalistes importuns ou, tout au moins, à jeter le discrédit sur eux ; les attaques prirent un caractère personnel. Ne pouvant compromettre des écrivains notoirement dévoués au Saint-Siège, on chercha à salir d'honnêtes journalistes en insinuant que leurs services n'étaient pas désintéressés. Une rude bagarre au cours de laquelle les calomniateurs reçurent une dure leçon leur inspira la prudence à l'égard de gens qui savaient ou pouvaient se défendre et n'étaient pas comme les diplomates ou comme les ecclésiastiques obligés de se taire.

Vu le danger de s'en prendre à des laïques, la presse française biocarde, moderniste et libérale (y compris la presse catholique libérale qui était la meilleure alliée des ennemis de Rome) changea ses batteries.

Elle feignit de séparer la responsabilité du Pape de celle du Secrétaire d'Etat qu'elle allait charger de tous les maux ; elle crut saper l'autorité et le crédit du Cardinal Merry del Val en annonçant périodiquement sa démission ou sa disgrâce, restées sans effet..., tandis que les foudres de la calomnie et l'injure la plus triviale ne cessaient de tomber sur le Cardinal.
pages 114 et 115
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Message  gabrielle Sam 20 Aoû 2011 - 16:35

Il était naturel que ce soit contre la « Correspondance de Rome » — conception personnelle du Cardinal — contre ses inspirateurs et collaborateurs que se déchainât la rage de la coalition ennemie ; fabricants de nouvelles fausses ou tendancieuses, cénacles de modernistes de toutes nuances, politiciens blocards et « soumis-sionistes », en un mot, tous ceux qui désiraient jouir d'une pleine liberté pour entraver les directions pontificales qui les gênaient.

Le Cardinal Merry del Val, nous l'avons vu, s'était tôt rendu compte de la nécessité d'affronter le trust j***-maçonnique qui s'était emparé de la presse internationale, soit pour donner une juste interprétation des actes officiels, soit pour préparer l'opinion à quelque décision importante, soit pour démentir les nouvelles erronées et les inventions malignes. C'est ainsi, qu'à la suggestion du Ministre, vit le jour « La Corrispondenza Romana », ressuscitant, sans qu'on y pensât, la « Correspondance de Rome » qui avait bataillé sous Pie IX dans des circonstances analogues.

11 n'y eut donc rien de mystérieux, comme on le prétendit, dans l'apparition de ce bulletin d'information ; placé sous le contrôle privé du Secrétaire d'Etat. Comme toute entreprise de presse, il fut créé par des individus liés par des intérêts communs, avec cette différence que, si, clans un journal, on n'apporte souvent que des capitaux et des ambitions pour en retirer des dividendes et des profits, les animateurs de « La Correspondance de Rome » n'apportèrent que leur collaboration et leurs convictions pour recueillir les injures de tous les ennemis de l'Eglise.

Les attaques seront ridicules ou enfantines, sournoises ou ouvertes, nuancées d'hypocrisie ou elles afficheront le plus insolent cynisme.

C'est en France, nous le savons, que s'exercera tout particulièrement ce labeur à base de truquages et de falsifications des textes pour présenter « La Correspondance de Rome » comme un organe antifrançais, offensant pour l'épiscopat, et compromettant, par la violence de ses polémiques, la dignité du Saint-Siège.

Nous ne pûmes jamais relever, à l'époque, quoi que ce soit d'offensant pour le sentiment patriotique français et catholique ; en revanche, elle ne manquât jamais de signaler et d'encourager chaleureusement tout bon mouvement parti de France
.


pages 115 et 116
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Message  gabrielle Jeu 25 Aoû 2011 - 17:33

S'il est vrai que, parfois, son ton fut « âpre et violent », âpreté et violence n'atteignirent jamais que les ennemis intérieurs de la France et ceux de l'Eglise ; blocards, j***s, francs-maçons, protestants et étrangers dont la coalition dénationalisait la France et ne pouvait la personnifier aux yeux d'aucun Français, même non catholique. Les notes violentes de « La Correspondance de Rome » ne furent que des réponses à des actes de violence ou de trahison.

« La Correspondance de Rome » atteignit un but qui justifiait, à lui seul, son action catholique et française : elle obligea les mauvais Français et les faux catholiques à montrer leurs vrais visages (1).

Merry del Val avait conscience de la valeur périlleuse que le service de la Vérité confère à l'Homme qui l'assume. C'est pourquoi il sut ce qu'il faut d'humilité vigilante pour garder cette valeur du sentiment ambitieux que lui ont prêté, — et que lui prêtent gratuitement encore — des esprits soumis à l'envie, ou, plus vilainement courbés sous la malice.

Dans un recul suggestif, abordons des rives où la perfidie et la calomnie abjectes vont enchevêtrer leurs lianes vénéneuses.

Sur ces rivages où, sans trêve, viendront battre les flots d'une haine irréductible, nous allons rencontrer, de nouveau, l'auteur du « Baptême du sang », dont la fringale de salissure ne sera égalée que par sa mauvaise foi.

Notre auteur, gavé de ressentiment et de dépit jusqu'à la congestion spirituelle, placera ses attaques sous le signe du mépris pour affirmer péremptoirement que « La Correspondance de Rome » fut « une vaste entreprise de diffamation nationale, non seulement contre l'Eglise de France et ses évêques, mais contre la Nation française ».

(1) En réalité, cet objectif ne fut acquis que partiellement et non sans de rudes difficultés, parmi une résistance ouverte ou larvée, toujours farouche, qui n'attestait que trop visiblement ses mobiles.

Dans une anticipation inspirée, le Cardinal Merry del Val. nous disait ses craintes que la réalisation de ses desseins libérateurs ne soit, de longtemps, pleinement assurée, comme sa grande inquiétude quant à l'évolution probable d'une presse, prétendue catholique, qui aux mains de ces « mauvais Français », de ces « faux catholiques » devait faire si remarquablement école sur la pente des compromissions inavouables...

Après de savantes transitions, nous voyons, aujourd'hui, se confirmer, en plein essor, les prévisions du Cardinal. On assiste au scandale de ces « mauvais Français , de ces « faux catholiques », « empoisonneurs de l'esprit public », devenus les animateurs de cette presse « évoluée » aux si étranges alliances, et aux moyens illimités, pactiser avec la Franc-Maçonnerie et, dans une impudence accrue par des possibilités matérielles tyranniques, couler des regards de tendresse du côté du communisme, pour distiller le venin marxiste en de diaboliques dosages, sous l'autre regard, passif, d'une certaine autorité religieuse, avant tout soucieuse de ne pas manquer à la « Charité » (?...) et de conserver les « gains acquis »...


pages 116 et 117
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Message  gabrielle Sam 27 Aoû 2011 - 16:12

Prêchée par un prêtre français, d'après un tel postulat, la croisade de la haine n'aura nulle peine à rallier les déçus, les aigris, les insatisfaits, surtout ceux qui se sentaient visés ou entravés par des dispositions qui dénonçaient leurs trop fréquents écarts.

Il faut se prémunir contre la nausée avant de s'aventurer dans cette mare fangeuse.

Du moins, cette première incursion, dans les bas-fonds de la vilenie humaine, permettra-t-elle d'évaluer l'étiage moral de notre auteur et de ses complices.

Suivons, en partie, l'horaire du « réquisitoire « truqué » établi par cet « Abbé Daniel », qui entendit démontrer que le Cardinal Merry del Val fut un monstre de duplicité et de hideur, un virtuose de l'hypocrisie, un traître à la confiance de son Maître :

« Il y avait à la tête de la rédaction de « La Correspondance de Rome », écrit ce valeureux redresseur de torts, un certain Monseigneur Benigni, espèce de prélat domestique, plus ou moins domestiqué, qui ne quittait le Vatican ni le jour ni la nuit. Nous ne nous occuperons pas autrement de ce personnage en chambre. Les valets importent peu... »

Ce « désintéressement, aussi étrange que regrettable, ne laisse pas d'étonner de la part d'un fustigeur de scélératesses alors qu'il s'agit du directeur de l'organe vomi par le clan « justicier ».

Nous nous occuperons, nous, plus loin et plus longuement de ce prélat effacé qui, non sans un fier courage teinté d'héroïsme, assuma une tâche particulièrement ingrate et redoutable, et dont les services, ainsi que le dévouement, furent hautement reconnus et récompensés par Pie X qui créa spécialement pour lui « ex novo » un poste de Protonotaire Apostolique Participant.

Redisons qu'il fallut, en effet, à l'époque, un courage héroïque pour rappeler, en termes d'une énergie impérative, le sens catholique à ceux qui, à la faveur d'un catholicisme déployé n'en cherchaient pas moins, pour des mobiles divers, à dérouter la masse au profit des adversaires de la Religion.

Voici qui va éclairer notre lanterne et projetera une lueur révélatrice sur les objectifs réels de cette « ténébreuse entreprise » :

« Ce qu'il est capital de noter, c'est que « La Correspondance de Rome » ne faisait que reproduire mot pour mot, en les faisant siennes, les informations qui lui venaient d'une source boche, tout ce qu'il peut y avoir de plus boche, par un contrat passé avec la « Central Anskunstelle der Katolischen Presse » dont le centre télégraphiste était à Coblentz.

« L'intermédiaire était l'abbé Bruneau, jeune prêtre bavarois.

« Le mot d'ordre, parti de Berlin, passait par les confluents du Rhin et de la Moselle, arrivait au Vatican, recevait l'estampille sacrée, puis, il reprenait pieusement son vol, et allait déposer sa prose dans les feuilles religieuses qui la reproduisaient avec la formule consacrée : « On dit à Rome que... » ; « On pense au Vatican que... », etc., etc..

« Tel fut l'organe de la curie romaine, du Pape, comme disaient les bonnes âmes, soigneusement entretenues dans une sainte ignorance, et qui prenaient pour infaillible tout ce qui venait de Rome. »

Voilà qui est clair, et on ne pouvait plus lumineusement « établir la fourberie du Secrétaire d'Etat », ainsi que l'aveuglement, ou la complicité de son Maître ».

Cependant, ne nous hâtons pas de peser, car il y a plus explicite, et c'est ici que l'art du tronquage et de la falsification des textes, frôle une haute science :

Feuilletons quelques-unes des éphémérides, suintant la bile, de l'agenda frauduleusement agencé par ce falsificateur émérite :

« Nous donnons quelques références :

« 10 juillet 1908, article « Byzance agonisante ». — La France est socialement tombée si bas qu'elle est comparée aux plus mauvais jours du bas Empire... »

Trait magnifique de ce que peut une complaisante dextérité pour condenser en quatre lignes un article de deux colonnes...

Si l'on veut bien se souvenir que la constatation se rapporte aux cents faits découlant de la tornade antireligieuse qui s'était abattue sur la France, peut-être conviendra-t-on que la dite constatation n'était point totalement erronée ?

« 25 mars 1907 ; tableau d'une persécution religieuse digne de celle du temps de Néron et de Dioclétien... »

Les « jeux » du cirque en moins, la persécution ne justifiait-elle pas l'évocation?


pages 118-119
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Message  gabrielle Mer 31 Aoû 2011 - 16:28

« 30 juin 1907 — et les années 1908 et 1909, où abondent les excitations à la révolte et aux mépris des lois (des lois sectaires). Les prélats rédacteurs s'appliqueront à semer, en France, la division, la suspicion et la guerre civile... (et voici le « bout de l'oreille »). Les catholiques modérés qui cherchent un terrain de conciliation et de paix religieuse (l'alliance du diable avec le ciel) sont traités avec mépris de « soumissionistes ».

« La France est tombée dans l'impiété, l'athéisme, l'irréligion... »

« 2 novembre 1908, l'organe du Vatican compare la France aux peuples sauvages qu'il faut évangéliser, village par village, rue par rue, homme par homme... »

Ouvrons ici une parenthèse, puisque aussi bien cette comparaison de la France à une région qu'il faut évangéliser suscite si fort l'indignation de l'impitoyable commentateur.

Plusieurs lustres se sont écoulés depuis que « La Correspondance de Rome » donnait un solennel avertissement à la France, à un moment où des gouvernements, exterminateurs de la Religion, aidaient officiellement à toutes les entreprises de déchristianisation.

Et voici que, quelque quarante ans plus tard, au spectacle de campagnes et de banlieues prolétariennes paganisées, deux jeunes prêtres français — au courage lucide — vont jeter un autre cri d'alarme pour formuler, dans un terrible petit livre, qui aura une immense répercussion, les données indiscutables de la tragédie en action, pour l'Eglise de France ; celle de la déchristianisation des masses ouvrières (1).


(1) Abbés Godin et Yvan Daniel, « La France pays de mission ».

page 120
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Message  gabrielle Ven 2 Sep 2011 - 15:21

Ce ne sera plus l'organe du Vatican — rageusement pourfendu, exécré par d'émérites ratiocineurs — mais un grand nombre d' « apôtres nouveaux » qui parleront de régions auxquelles il faut apporter l'Evangile, de populations qui ont oublié le Christ ; les évêques, les plus hautes personnalités catholiques, qui oseront franchement regarder en face une situation angoissante pour en tirer les mesures qui s'imposeront de toute urgence en présence de cette déchristianisation dont les enquêtes, les statistiques accusent qu'en certaines régions industrielles, en dépit d'un conformisme officiel, l'athéisme a gagné pratiquement tout le prolétariat.

Malheureusement, les « observateurs à retardement » de 1944, avaient négligé, en leur temps, les avertissements éclairés venus de Rome, alors que sévissait en France un laxisme qui ne laissait que trop prévoir un état de choses devant lequel tout catholique — non pas de NOM, mais de FAIT — ne peut que méditer douloureusement sur sa part de responsabilité (1).

L'affirmation de « la Correspondance de Rome », qui déchaîna une ire scandalisée chez certains, correspondait donc bien à une clairvoyante anticipation du Cardinal Merry del Val.

Si l'avertissement de « La Correspondance de Rome » avait sa justification en 1908, que dire de l'état des esprits au moment où, pour la première fois, fut lancé par une voix française le second cri d'alarme, et que faut-il en penser aujourd'hui, alors qu'après deux cataclysmes effroyables, qui eussent dû inciter les hommes à fixer le ciel, on a vu un monde qui, de jour en jour, se détachait davantage de son Créateur ?

Et la dénonciation d'un athéisme angoissant ne sera plus considérée comme injurieuse... Devant le terrain perdu et l'énormité de la tâche à accomplir, la Hiérarchie, ouvertement, courageusement, enfin, parlera de « la France Pays de Mission... »

Que n'écouta-t-on, en leur temps, les avertissements prodigués par la sollicitude Pontificale à l'endroit d'une Nation qui, si elle a des titres à une bienveillance particulière n'en a que plus de devoirs ?...

Par ailleurs, pourrait-on oublier l'ignoble système des « fiches », imaginé et mis en action par le « Grand Orient » pour « cataloguer les serviteurs du Pape — pratiquants —, grâce auquel, la Maçonnerie tenait, à sa merci, l'avancement des fonctionnaires, des officiers, et qui provoqua une terrible désagrégation des cadres de l'armée
?



(1) Le cardinal Ottaviani, lui-même Sercétaire du Saint-Office, ne devait-il pas écrire le 13 novembre 1954 : — « Non, les Iles lointaines et le centre inexploré des grands continents ne sont pas aujourd'hui les seules terres de mission. Est également terre de mission chaque cité, chaque maison. Est terre de mission chaque contrée, si riche soit-elle d'histoire chrétienne ou d'une multitude de saints. Est terre de mission, même cette ville de Rome. »

pages 120,121,122
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Message  gabrielle Sam 3 Sep 2011 - 15:46

La perfidie va s'élever à des hauteurs où sera savamment brouillée la compréhension du lecteur moyen :

« 18 février 1908 ; Paris est appelé « l'âme déclarée de tous les centres sectaires (lire : révolutionnaires) des pays latins;

« 6 octobre 1909 ; nous attirons l'attention de toute la presse catholique sur les menées du complot international dont Paris est le centre, contre la couronne et le gouvernement d'Espagne. Les massacres du roi Carlos et du prince héritier de Portugal avaient été décrétés à Paris, par une entente entre le centre et les chefs révolutionnaires du Portugal.

A peu de chose près, c'est-à-dire, si l'on renverse les rôles, l'accusation serait rigoureusement exacte...
« 1908 ; presque tous les numéros de ce mois sont remplis d'une série d'insinuations qui rendent la France responsable des assassinats politiques au Portugal. (Etait-ce sans raison ?...). L'année suivante, même campagne en ce qui concerne l'Espagne...»

...Ce qui suscitera une émouvante tendresse chez notre « Abbé » à l'endroit de la France, si injustement accusée d'accorder une stupéfiante hospitalité à des catégories les plus variées d'indésirables...

Cependant, n'est-cepoint en France — grâce à cette stupéfiante générosité avec laquelle elle n'a cessé d'accueillir les pires éléments rejetés par les autres nations et de tolérer des foyers révolutionnaires, des centres de subversions — que s'élaboreront, pour une part, les coups de force réalisés à l'étranger, et n'a-t-elle pas toléré, durant l'atroce guerre civile d'Espagne, que fonctionnent, sur son sol, des agences de recrutement destinées à grossir les légions de dynamiteurs, de flambeurs de nonnes et autres valeureux parangons de la liberté d'opinion et de l'amour fraternel ?

Apparemment initié aux arcanes de la diplomatie, notre « Abbé Daniel », au bénéfice d'un salmigondis obtenu par le malaxage de plusieurs articles, entendra démontrer que « l'Entente Cordiale » eut le don d'horripiler le cardinal Merry del Val, « lequel aurait mis en œuvre tous les moyens dont disposait le Vatican pour l'entraver ».

Nous savons de quel crédit personnel jouissait le Cardinal Merry del Val auprès des hautes sphères officielles, politiques et diplomatiques d'Angleterre. L'imputation prêterait tout au plus au sourire.

« 18 octobre 1909; « La Correspondance insinue (!) que c'est la France qui sème l'anarchie en Russie (! !). Elle parle d'un coup antiespagnol et antirusse... »

Les mêmes considérations s'imposent pour la Russie qu'en ce qui concernait le Portugal et l'Espagne. Nous n'avons pas perdu le souvenir de l'activité exercée, en France, par les nihilistes, ni par un certain Lénine assisté de ses congénères...

« J'arrête mes citations — nous en avons passé, appuie discrètement notre narrateur à l'esbrouffe — elles sont largement suffisantes pour fixer l'opinion du lecteur (plus que suffisantes !). Il est bien entendu que lorsque Merry del Val parlait de la France, il ne manquait pas de dire : « cette grande et Noble Nation », cela faisait passer le reste... »

Nous avons conseillé de se prémunir contre la nausée, la conclusion de ce chapitre du « Baptême du sang » va particulièrement justifier notre invite.

« Tel était le pieux animateur de cette feuille d'espionage et de trahison, celui que les pèlerins français allaient, à Rome, consulter sur la façon dont ils devaient aimer leur Patrie (!). Le Cardinal leur parlait, sans doute, avec des nuances et des réticences, mais, dès qu'il se trouvait seul avec les Von Jagow, les Tisza, les Von der Goltz et tutti quani, combien il se payait la tête de ces « bonnes poires » françaises. Le Denier de Saint-Pierre alimentait tout ce beau commerce. Les Français payaient et ils chantaient avec une ferveur candide :

« Sauvez Rome et la France au nom du Sacré-Cœur. »
« Pauvre Sacré-Cœur, que de crimes on commet en Ton Nom ! »

Voilà déchiré, enfin, la nuée de nos propres misères...

Autre parenthèse :

Nous avons entendu des « modérés » dire : — Soit ! mais pour si judicieuses, pour si justifiées qu'aient pu être les considérations de « La Correspondance de Rome », il n'appartenait pas à un organe étranger de mettre, avec une telle rigueur, le doigt sur la plaie des défaillances de la France, ni de lui faire la leçon, avec une telle impertinence. »


pages 122,123,124
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Message  gabrielle Lun 5 Sep 2011 - 16:02

N'en déplaise à de trop chatouilleux xénophobes... Puisque vous avez excipé que « La Correspondance de Rome » était l'organe direct du Vatican et qu'elle reflétait la pensée même du Pape — Chef de l'Eglise Catholique — elle était pleinement qualifiée pour administrer d'aussi sévères monitions et pour rappeler à sa mission une France — Fille Aînée de l'Eglise — oublieuse de son passé, de ses gloires, du rôle qu'Elle a joué au firmament de la Sainteté dans la Chrétienté.

Oui, pieusement, dévotement, pareils cris auraient dû être entendus et mis à profit par la Nation qui a tant fait pour le Catholicisme et qui a donné à l'Eglise une somptueuse cohorte parmi ses plus illustres Serviteurs.

Et Pie X, le Saint, malgré ses surnaturelles facultés de pénétration des âmes, malgré un prodigieux discernement des faits et des choses, malgré un sens divinatoire miraculeux des individus, n'aurait rien surpris de l'abominable machination qui se tramait en permanence, si près de Lui, pour déchiqueter la France et vouer son peuple aux affres que lui préparaient ses ennemis !...

On estimera, peut-être, que c'en est assez ? Non pas. Il y a une suite qui parachèvera l'édification du lecteur « sur la félonie » du Cardinal Merry del Val.

« Les citations un peu sèches (!) du chapitre précédent se passent de commentaires (! !). Ce venin distillé avec autant d'art que de prodigalité (! ! !) tendait à prouver que la France a des alliances, il faut l'en détourner ; que la France a des amitiés, il faut la brouiller avec ses amis ; que la France a une armée, il faut discréditer ses généraux et ses soldats... (comme si la Franc-Maçonnerie ne s'en était point admirablement chargée !).

« Il faut insinuer que sa prospérité est factice, que ses mœurs sont corrompues, qu'elle est en proie à l'anarchie, qu'elle est, en un mot, un danger pour la société, d'où la nécessité pour les rois de s'unir pour supprimer le péril.

« Si la France était humiliée, écrasée, réduite à néant, si elle rentrait dans l'ordre, c'est-à-dire sous la botte du Kaiser, qui ne plaisante pas avec l'anarchie, aussitôt, la paix, la prospérité, l'âge d'or régnerait dans le monde, cela ressort avec évidence de la lecture de « La Correspondance de Rome ».

Il y a des « évidences » qui, tout de même, heurtent l'entendement du vulgaire !

Pour mieux jeter le trouble et la confusion dans les esprits, notre bouleversant « Ministre de Paix », démoniaquement ensou-tané, va fouetter le patriotisme des catholiques français, précisant, tout d'abord, que « c'est le Général des Jésuites, un Français, qui, en étroit accord avec le Cardinal Merry del Val conduit le bal au profit de l'Allemagne ».

En bref, si Pie X régnait, il ne gouvernait pas, « infatigable rameur, le Secrétaire d'Etat dirigeait la barque de Pierre sous la conduite d'un pilote qui s'appelait « Guillaume ». Cela, parce que « tout espoir de ramener la France aux vieilles idées politico-religieuses étant perdu, il faut la ramener, à tout prix, par la force, il n'existe pas d'autre moyen... N'ampute-t-on pas le membre gangrené pour sauver le reste du corps ?

« Donc, que la force ait le dernier mot, voici le Kaiser qui se présente avec la force dans les mains, le grand sabre qui dissipe toutes les erreurs et fait tout rentrer dans l'ordre ? Le Kaiser sera le bras droit du Saint-Siège.

« Le Kaiser serviteur de l'Eglise, le Kaiser protecteur de l'Eglise, le Kaiser vengeur de l'Eglise, voilà toute la politique géniale de Merry del Val. Vous ne comprenez pas ? Mettez-vous dans la peau d'un Jésuite boche et vous comprendrez.

« Mais le Kaiser n'est-il pas luthérien ? Oui, mais il fait bon commerce avec les évêques, il bâtit des cathédrales, il paie bien le budget des cultes, il envoie au Pape un vin d'honneur, il a fait cadeau au Général des Jésuites d'une tabatière en or...

« Alors, vive le Kaiser et à bas la France ! ».

On peut mesurer le degré où atteint l'ignominie lorsqu'on sait les efforts de deux âmes d'élite qui n'en formaient qu'une seule, dans le labeur entrepris, dès le début de son pontificat, par Pie X et son Ministre, pour conjurer, tout au moins, neutraliser les effets du « travail » accompli, en profondeur, par les Empires centraux au sein de la curie romaine.



pages 124, 125
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Message  gabrielle Sam 10 Sep 2011 - 16:10

Vers la fin du pontificat de Léon XIII, le clan austro-allemand s'était assuré, en effet, une prise de possession sur tous les terrains où cela avait été possible, et une influence, de plus en plus agissante, dans le Sacré Collège.

Ce sera un autre mérite, et non des moindres, de Pie X et du Cardinal Merry del Val d'avoir œuvré efficacement dans une tâche aussi prudente que résolue au démantellement de cette citadelle austrogermanique édifiée au sein du Vatican.

...Ainsi, grâce à la puissance d'introspection de l « Abbé Daniel », nous avons pénétré, dans ses moindres replis, l'activité diabolique du Cardinal Mcrry del Val...

Toutefois, il convient d'ajouter une « félonie » au « satanisme » du Secrétaire d'Etat.

Nous allons le voir se mêler sournoisement à la politique intérieure de la France, pour choisir des candidats aux élections et assurer leur succès, violentant ainsi la liberté d'opinion, achetant des consciences...(1).
Puisons donc, encore, dans cet intarissable réservoir où la bave, en éruption, déborde la margelle.

« A la même époque (c'est l'Auteur qui écrit) Un prêtre, écrivain distingué, polémiste plus remarquable encore, (et voici qui conditionne tout naturellement ce qui suit) dévoré du feu sacré d'une réforme et d'un rajeunissement de l'Eglise, a perdu la foi en présence de cette honteuse « Correspondance Pontificale » (une « loi » qui, apparemment, ne devait pas avoir de racines bien profondes !)

« Voici le cri d'indignation qu'il a poussé dans un manifeste qui a produit, en France, la plus légitime sensation : (?...).

« Le rôle accompli par ce journal — dit-il, en parlant de « La Correspondance de Rome » est si fantastique et si odieux, le ton dont il se met à traiter les personnages les plus haut placés, les plus vénérables et les intérêts les plus graves, est encore si au-dessous de ce qu'aurait pu se permettre l'intelligence la plus dévergondée ou l'imagination la plus corrompue, il a roulé, en un mot, et il roule encore dans ses pages indignes de telles insanités, de telles saletés que... « (— et notre Auteur de conclure en « trémolo »), ce prêtre s'en est allé, le scandale dans l'âme, le mépris dans le cœur, l'anathème à la bouche, ne voulant plus entendre parler d'Eglise, de religion et de prêtres. Il est mort sans sacrements, sans prières. Merry del Val, comme chez des milliers d'autres (!), avait tout tué dans ce cœur, toute la foi de son enfance, de son sacerdoce, de sa religion maternelle » (1).

N'oublions pas que c'est un prêtre, — un prêtre français — un prêtre « pour l'Eternité », qui parle.




(1) De nouveau on objectera : — Pourquoi accorder une telle importance aux affabulations absurdes de cet ecclésiastique, qui implorent la pitié ?
— Pourquoi ?..., parce que, si les légendes, celles qui attisent les plus bas sentiments de l'individu, ont la vie dure, il faut, pour les tuer, user d'autres moyens que le mépris ou l'indifférence...
— Pourquoi ?..., parce que, aussi, cet affabulateur mythomane a suscité nombre d'adeptes pour accroître le peloton des aigries, des ratés, des insatisfaits et des médiocres, qu'il est toujours si aisé de grossir...
— Pourquoi ?..., encore, parce que tout ce que l'on a pu lire et entendre d'hostile au Cardinal — bien que cela puisse paraître extravagant — a été inspiré du teste de cet « Abbé Daniel », dont le livre est la source empoisonnée à laquelle ont puisé et puisent les adversaires irréductibles du Secrétaire d'Etat de Pie X.

1. Abbé Pierre Dabry, Mon expérience religieuse.

pages 126, 127
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Message  gabrielle Lun 12 Sep 2011 - 15:09

L'ébauche d'une telle valeureuse et salutaire entreprise ne pouvait échapper à la sollicitude morbide d'une presse biocarde pour lui permettre de modeler, en des touches les plus dévergondées, une aussi riche pâture fournie par un « curé ».

On voudrait croire du moins que ce « prêtre » a trouvé son refuge dans une clinique..., il n'en fut rien. Il se borna à sortir de l'Eglise pour continuer, sans fin, à éjaculer un venin distillé dans le ressentiment, les déceptions matérielles et un orgueil inassouvi.

Et cela aide à mieux surprendre les origines de la légende imaginée sur le Cardinal Merry del Val, légende acceptée, colportée, particulièrement en France, par nombre de « propagandistes » d'un certain clergé et de milieux catholiques qui, possédant la clef de la porte ouverte sur l'avenir, arborent fièrement le panache de l'orthodoxie en matière de jugement.

Devant la survivance d'une telle conjuration, le précepte de l'un des plus fiers champions de la Vérité s'impose :

« Le plus grand service que l'on puisse rendre à la Vérité, c'est de donner la formule de l'erreur, le plus grand service que l'on puisse rendre à l'erreur, c'est de voiler la formule de la Vérité. Car l'intérêt de l'erreur c'est de combattre la nuit » (1).

1.Ernest Hello

pages 127, 128
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Message  gabrielle Jeu 15 Sep 2011 - 16:45

A la suite de la Séparation, le Saint-Siège avait rappelé le Nonce à Paris, Mgr Lorenzelli. Mais le Secrétaire d'Etat, inquiet, à bon droit, de la condition faite aux catholiques de France par des gouvernements de plus en plus sectaires, crut devoir maintenir à la nonciature un auditeur ; Mgr Montagnini, pour garder les archives et pour tenir le Saint-Siège au courant de péripéties de la lutte poursuivie par les forces antireligieuses contre l'Eglise.

Cette disposition, toute de sagesse, car il était bien naturel que le Vatican ne se désintéressât pas du sort imposé aux catholiques français — fournira, à l'auteur du « Baptême du sang », un aliment supplémentaire à sa hargne devenue obsessionnelle.

« Le Secrétaire d'Etat, écrit-il, pensait avoir ainsi, à Paris, un agent officiellement muni des privilèges de l'immunité.

« L'illégalité d'une pareille intention n'était pas discutable. C'est ainsi que nous vîmes, en plein Paris, un signor Montagnini, ponlificalement, agent électoral, marchand de décorations sacrées, surveillant des évêques, des curés, des députés, des hommes d'Etat, espion, délateur, conspirateur, nonce in partibus, pour le grand complot contre la France impie et corrompue... »

L'ébauche de cette campagne allait être achevée par la presse biocarde, trop friande de cette pâture inespérée servie par un « curé ». Elle somma le gouvernement de perquisitionner à l'hôtel de la nonciature, pour ouvrir le coffre dans lequel devait se trouver les preuves de la complicité de l'auditeur, ce « chef d'Etat-Major de toutes les réactions », tandis que les organes du gouvernement annonçaient de sensationnelles découvertes...

On ne trouva dans le coffre que ce qui était normal qui y fût ; protocole général des actes, clefs du chiffre, livres d'administration du Denier de Saint-Pierre, notes journalières, état des groupements catholiques, etc..


page 128
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Message  gabrielle Ven 23 Sep 2011 - 16:53

Sous la pression des feuilles gouvernementales, stylées par la Maçonnerie, Mgr Montagnini n'en fut pas moins arrêté, au mépris des conventions diplomatiques, et conduit à la frontière entre deux policiers, comme un vulgaire malfaiteur.

Il était exact que le coffre de la nonciature contint des rapports sur l'évolution de la politique, en vue des prochaines élections. Le Secrétaire d'Etat, esprit réaliste, considérait, en effet, que l'unique moyen d'endiguer les désastres, de pallier aux conséquences d'un sectarisme qui ne connaissait plus de bornes et d'obtenir un « renversement de vapeur » était de désigner des candidats aux opinions sûres, fermes dans le combat et qui eussent donné des gages d'un inébranlable loyalisme à la cause catholique.

Cette pseudo-immixtion d'un pouvoir étranger dans la politique française, qui allait décupler la rage de la presse biocarde, ne relevait, en fait, que du rôle strict du Saint-Siège, seul qualifié pour juger les hommes susceptibles de défendre courageusement les droits de la Religion et de l'Eglise dans un Pays, où les masses, un moment courbées sous les forces du Mal coalisées mais demeurées bonnes, étaient profondément attachées à leur Foi, à la tradition, à leurs pratiques religieuses (1).

(1) L'Affaire de l'Action Française, qui demeurera un fait politique important dans l'histoire de l'Eglise, apporte une contribution maîtresse au droit strict qu'a le Saint-Siège de veiller à ce que soit maintenue l'«unité » des catholiques dans les luttes politiques pour la défense de leurs aspirations.

Pie X, en parfait accord de vues avec son Secrétaire d'Etat, n'avait pas jugé devoir condamner Charles Maurras ni frapper l'Action Française, dont les disciples constituaient une force au service de l'Eglise, force qui inquiétait grandement Briand..., tandis que des autorités ecclésiastiques donnaient leur approbation aux groupements, aux hommes, ecclésiastiques et laïcs, qui soutenaient le « briandisme ».

Ce « cléricalisme » affiché, de la part du gouvernement relevait de motifs qui n'avaient point échappé à Pie X ni à son Ministre.

Briand, sous le couvert d'assurances fallacieuses, rêvait d'un second « Ralliement » et escomptait pouvoir briser l'unité des catholiques, car cette unité était un danger pour le gouvernement ; elle constituait une masse de manœuvre qui composait une force d'opposition même au point de vue électoral ; les catholiques n'étaient donc pas à négliger, d'autant que dans les différents partis politiques ils montraient du dévouement et, souvent même, comptaient parmi les plus ardents.

Cette idée fixe de Briand de briser l'union des catholiques en obtenant un second « Ralliement » était, d'ailleurs, fort habile. Mais le Ministre — Protée allait rencontrer son maître en la Personne du Ministre de Pie X. qui avait tôt diseerné la manoeuvre ainsi que l'objectif réel de Briand.

Lorsqu'on 1926, la condamnation de l'Action Française — refusée par Pie X, — en plein accord avec son Secrétaire d'Etat — interviendra, sous l'injonction de Briand, la mesure montrera tout le dommage qui pouvait être causé à un parti politique en le privant d'une importante fraction de ses adhérents catholiques. De toute évidence, ce ne sera ni l'Eglise ni la France qui devaient y gagner...

La docilité d'un « certain épiscopat », escompté comme monnaie d'échange » par le Directeur des Cultes, Dumay, « faiseur d'évêques », portera ses fruits en cette affaire, où l'abdication de cet épiscopat fut douloureusement illustrée par celle du cardinal Andrieu. lequel se déjugera reniant ses « hautes félicitations » adressées, peu avant à Charles Maurras...

« La condamnation de l'organe du « Nationalisme Intégral », véritable « Affaire de l'A.F. », montée et exploitée par les Nonces Ceretti et Maglione d'accord avec Briand. — ce qui n'est plus contesté aujourd'hui — aura. tantt au point de vue intérieur qu'extérieur, de fort graves conséquences.

Les catholiques d'Action Française affirmeront bien que, soumis d'avance à toute décision doctrinale, ils demeureront fidèles au Parti politique parce que tel était leur devoir de citoyens, mais l'union des catholiques sera irrémédiablement brisée. Briand avait vu juste, il s'en vantait publiquement comme de son œuvre.

Pie X et son Ministre, — taxés d'avoir dirigé la résistance des monarchistes français au « briandisme » — n'avaient-ils pas fait preuve d'une clairvoyance qui ne s'inspirait que de l'intérêt réel de la France, en différant de frapper le nationalisme français, lui permettant ainsi de lutter contre le nationalisme allemand ?... » (L'Eglise catholique en France.)


page 130
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Message  gabrielle Mar 27 Sep 2011 - 16:15

L'Eglise était donc dans son droit et ne faisait que son devoir quand elle s'efforçait de soustraire les catholiques français à la domination de politiciens élus sur l'engagement de culbuter les principes religieux.
Il s'en faudra, pour autant, d'ailleurs, que les catholiques inclinent à la sollicitude éclairée du Saint-Siège pour observer rigoureusement les consignes pontificales.

Pie X et son Ministre, parlaient : « Patrie et Religion » ; les candidats catholiques, soumis à leurs préférences, répondront : « partis ! »

Le mot d'ordre sauveur ne sera pas suivi, et, lors des élections futures, on verra se reproduire les mêmes abdications que par le passé, c'est-à-dire des catholiques faisant triompher des candidatures suspectes, mêmes dangereuses pour la Religion, par un choix personnel et la dispersion de leurs votes.

On ne voit guère, en tout cela, que le Cardinal Merry del Val ait outrepassé les attributions d'un assistant du Vicaire de Jésus-Christ ; au contraire, conscient des obligations de sa charge, il a obéi à l'impérieux devoir d'apporter, aux catholiques de France, le précieux appui du Chef de la Chrétienté dans une conjoncture où tant d'intérêts majeurs de la Nation menaçaient d'être engloutis dans un naufrage organisé par de coupables pilotes.

Un dernier trait, sur ce chapitre, « coiffera » l'amas d'immondices religieusement élevé par cet « Abbé Daniel », prêtre de la Sainte Eglise Apostolique Romaine, lequel se refusait à en sortir, afin de mieux la saper.

Voici ce que ce malheureux, — qui, depuis, a dû répondre devant un Tribunal où les cabrioles et les pirouettes n'ont plus audience — écrivait, pour la plus grande jubilation des tenants de la Secte, sans se soucier que l'outrage visait l'un des plus grands Saints :

« De la lecture de nombreux documents saisis à la nonciature, qui se trouvaient entre les mains du prélat italien, il ressort que, lors des nominations faites récemment par Pie X dans l'épiscopat français, pour obtenir d'être considéré comme « persona grata » par le Vatican, les candidats ont dû verser préalablement une trentaine de mille francs entre les mains de Monsignor Montagnini... (1).


(1) L'un des griefs majeurs fait au Cardinal Merry del Val. fut de s'occuper de la nomination des évêques français.

Le Secrétaire d'Etat, en effet, ne s'en désintéressait pas, et bien qu'en très bon termes avec le cardinal de Lai, Secrétaire de la Concistoriale, saisissait volontiers l'occasion de le montrer.
Le Cardinal savait que, pour être hommes d'Eglise les ecclésiastiques n'en sont pas moins perméables à l'ambition.

C'est qu'il savait, aussi, comment, en ces temps de Concordat, le fameux Directeur des Cultes, Dumay, — franc-maçon —, décidait du choix des évêques français pour s'en assurer la docilité.

Les historiens impartiaux de l'époque, les auteurs eux-mêmes, de manuels adoptés dans les grands séminaires se sont montrés sévères pour les évêques concordataires.

Aussitôt après la Séparation, le Secrétaire d'Etat voulut remédier au mode de nomination des évêques en France, et le tout puissant cardinal de Lai en reconnut la nécessité.

Les catholiques français, d'ailleurs, demandaient instamment au Saint-Siège, des évêques qui ne fussent plus des « fonctionnaires ». Si le peuple chrétien, en portant ce jugement sur ses chefs, manquait en général à la justice, Il n'en restait pas moins que le gouvernement avait toujours pris soin, afin de diminuer le prestige épiscopal, de l'entretenir dans cet état d'esprit en faisant choix d'ecclésiastiques médiocres. (« L'Eglise catholique en France ».)


pages 130, 131

Fin de ce chapitre
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