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CARÊME 2009

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Message  Diane Mer 25 Fév 2009 - 19:01

SERMON POUR LE PREMIER JOUR DU CARÊME

Que faut-il entendre par ces mots : «Parfumez-vous la tête et lavez-vous le visage (Matth., VI, 17)? »
( Saint Bernard )


1. Nous entrons aujourd'hui, mes bien-aimés, dans le saint temps du carême, dans le temps destiné aux combats du chrétien, car les observances du carême ne sont pas faites pour nous seulement, elles le sont pour tous ceux qui nous sont unis par les liens de la foi. Après tout, pourquoi le jeûne du Christ ne serait-il pas commun à tous les chrétiens? Pourquoi les membres ne suivraient-ils point leur chef? Si nous recevons les biens des mains de ce chef, pourquoi n'en accepterions-nous point aussi les maux? Voudrions-nous donc n'avoir de commun avec lui que ce qui est agréable, non aussi ce qui est triste et pénible ? S'il en est ainsi, nous montrons assez que irons sommes des membres indignes d'une pareille tête. En effet, tout ce qu'il souffre, c'est pour nous qu'il l'endure; s'il nous en coûte trop de travailler avec lui à l'œuvre de notre salut, en quoi pourrons-nous après cela unir nos rouvres aux siennes. Il n'y a pas grand mérite de jeûner avec Jésus-Christ quand on doit s'asseoir avec lui à la table de son Père, et il n'y a rien de bien surprenant. que le membre souffre avec la tête, quand il doit être glorifié avec elle.

Heureux le membre qui aura en toutes choses adhéré à la tête, et qui l'aura suivie partout où elle sera allée. Après tout, s'il lui arrive de se séparer d'elle et d'en être retranché, il est inévitablement privé de vie à l'instant même ; car toute partie du corps qui ne tient plus à la tête, perd, à 'l'instant, le sentiment et la vie. Mais il ne manquera point d'êtres qui s'en emparent et qui lui servent de tête. On verra germer de nouveau pour elle une racine pleine d'amertume, et repousser la tête venimeuse que la femme forte, je veux dire l'Église notre mère, avait, jadis écrasée, 1e jour où elle enfanta, à l'espérance de la vie, celui qu'une mère, selon la chair, avait fait enfant de colère.

2. Alors quiconque a les yeux du cœur ouverts, et sait regarder de l'œil de l'esprit, apercevra un monstre horrible ayant un corps d'homme et une tête de démon. C'est peu que cela, le dernier état de cet homme sera certainement pire que le premier; car la tête du serpent, qui avait été coupée, ne repoussera qu'avec sept autres têtes pires qu'elle; qui ne tremble en entendant ces choses? Irai-je donc prendre les membres de Jésus-Christ pour en faire les membres du démon ? Serai-je assez malheureux pour aller me joindre au corps de Satan, après m'être séparé de celui du Sauveur ?

Ah ! mes frères, Dieu nous préserve à jamais d'un si exécrable échange. C'est pour moi le plus grand des bonheurs, ô tête glorieuse que les anges brûlent du désir de contempler, de m'attacher à vous. Je veux vous suivre partout où vous irez. Si vous passez par le feu, je ne me séparerai point de vous, il n'est point de maux que je redoute, parce que vous êtes avec moi. Vous vous chargez de mes douleurs, et vous souffrez pour moi, vous passez par l'étroit sentier de la passion, pour frayer à vos membres qui vous suivront une voie large et facile. « Qui donc pourra nous séparer de la charité de Jésus-Christ (Rom. VII, 35) ? » N'est-ce point elle qui donne la force et l'accroissement aux liens et aux jointures de tous les membres du corps. C'est le bon mastic dont parle Isaïe (Is. XLI, 7). C'est elle qui fait goûter à des frères, le plaisir et le bonheur de vivre unis. Elle est ce parfum répandu sur la tête qui descend de la tête sur la barbe, et jusques sur le bord du vêtement (Psal. CXXXII, 1), en sorte qu'il n'est pas un fil qui n'en soit embaumé.

En effet, c'est dans la tête que se trouve la plénitude des grâces, d'où nous avons tous reçu nous-mêmes celles que nous avons; c'est dans la tête que réside toute la miséricorde, la source intarissable de la bonté divine, et l'inépuisable abondance des parfums spirituels, selon ce qui est écrit : « Le Seigneur vous a oint d'une huile de joie, de préférence à tous ceux qui ont part à votre gloire (Psal. XLIV, VIII). » Mais l'huile que le Père avait si abondamment versée sur cette tête, n'a point empêché Marie de l'arroser à son tour. Les disciples en murmurèrent, il est vrai, mais la Vérité répondit pour elle, et dit qu'elle avait fait une bonne œuvre.


À suivre..
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Message  Diane Jeu 26 Fév 2009 - 0:14

3. Eh bien! qu'est-ce que l'Évangile nous ordonne aujourd'hui ? « Pour vous, dit-il, lorsque vous jeûnez, parfumez votre tête. » Quelle condescendance admirable ! L'esprit du Seigneur repose en lui, puisqu'il l'a oint, et néanmoins il évangélise les pauvres et leur dit : « parfumez votre tête. » Dieu le Père se complait en son Fils, et pendant que sa voix retentit dans les cieux, l'Esprit-Saint descend sous la forme d'une colombe. Pensez-vous, mes frères, due le saint Chrême fit défaut au baptême du Christ ?

Le Saint-Esprit se repose sur lui, qui osera douter qu'il ait été oint par lui ? « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances (Matth. III, 17). » Ne s'exhale-t-il point de ces mots tout un parfum d'onction spirituelle ? Le Père a oint son Fils de préférence à tous ceux qui ont part à sa gloire, parce qu'il se complait en lui beaucoup plus qu'en tous les autres, attendu qu'il l'aime d'un amour divin, inconnu à toute créature. Le Père, dis-je, a donc oint son Fils de préférence à tous ceux qui partagent sa gloire, il a accumulé sur lui toutes les Chrêmes de bonté, de mansuétude et de douceur, et fa rempli abondamment des entrailles de sa miséricorde et de sa pitié. Lorsqu'il l'eut oint il nous l'envoya, et nous le fit voir plein de grâce et de miséricorde. Oui, voilà comment notre chef fut oint par son Père, et cela ne l'empêche point de nous demander de l'oindre encore nous-mêmes, car il nous dit : « Lorsque vous jeûnerez ayez soin d'oindre votre tête. » Eh quoi, la source intarissable demande de l'eau à un mince ruisseau? Oui, elle lui en demande, ou plutôt elle la lui redemande, car les eaux reviennent à la source d'où elles sont parties pour s'en écouler de nouveau.

4. Ce n'est pas toutefois parce qu'il est dans le besoin, que le Christ redemande ce qu'il vous a donné, mais c'est afin de vous conserver tout ce que vous voudrez bien lui rendre. De même que l'eau d'un fleuve, si elle cesse de couler, se corrompt, et arrête en même temps, par une sorte d'inondation, le cours des eaux qui surviennent, ainsi en est-il de la grâce, elle cesse de couler dès qu'elle ne revient plus à sa source, et, non-seulement elle cesse de s'accroître chez l'ingrat, mais de plus celles qu'il a reçues tournent à sa perte. Au contraire, celui qui se montre fidèle en de petites choses se rend digne d'une récompense plus grande. Parfumez donc votre tête en rapportant à celui qui est ai dessus de vous, tout ce que vous avez de dévotion, de bonheur et d'amour. Oui, parfumez votre tête, c'est-à-dire rapportez-lui toutes les grâces que vous en aviez reçues, et recherchez sa gloire bien plus que la vôtre. Or, celui-là seul parfume le Christ, qui répand lui-même une bonne odeur de vertu en tous lieux. Sachez que c'est contre les hypocrites qu'il a parlé ainsi, car il a dit : « Ne ressemblez point aux hypocrites (Matth. VI, 16). » Le Seigneur n'interdit point par-là toute espèce de tristesse, mais celle qu'on affecte d'avoir quand on se trouve en public, car il est dit ailleurs : «Le cœur des sages est volontiers là où se trouve la tristesse (Eccl. VII, 5), » et saint Paul ne regrette point d'avoir contristé ses disciples, puisque leur tristesse a contribué à leur salut (II Cor. VII, VIII).

Or telle n'est point la tristesse des hypocrites, parce qu'elle n'est point dans leur lune mais uniquement sur leur visage, car ils affectent de paraître avec un air abattu (Matth. V., 6).

5. Au reste, remarquez bien que le Seigneur n'a pas dit : ne soyez pas tristes comme; les hypocrites, mais «ne leur ressemblez, pas , » c'est-à-dire, n'affectez point comme ceux-là d'être tristes. On dit, en effet, vulgairement en parlant d'un homme, il fait le triste, ou bien il fait le superbe ; et encore, ceux qui vantent votre bonheur vous trompent ; il y a beaucoup d'autres tours semblables, à l'usage de la feinté plutôt que de la vérité. « Pour vous, quand vous jeûnez, parfumez votre tête et lavez votre visage. » Ils affectent un air abattu, à vous, on, recommande; de vous laver la figure; or, la figure signifie ici les actions de la vie qui paraissent au dehors. Voilà ce qu'un fidèle serviteur du Christ lave avec soin, afin de n'y rien laisser qui choque les regards ; l'hypocrite, au contraire, leur donne un air d'abattement, en affectant toute sorte de singularités et de pratiques extraordinaires.

Il ne parfume point non plus sa tête, dont toutes les pensées sont loin du Christ, et que charment seulement les vaines louanges des hommes. Il aime mieux se parfumer lui-même, pour s'enivrer de la bonne odeur de l'opinion qu'il a de lui, ou bien encore, comme il est manifeste que le Christ n'est pas le chef de l'hypocrite, il ne parfume même point sa tête, quelle qu'elle soit, attendu que son esprit se complaît, non point dans le témoignage de sa conscience, mais uniquement dans l'estime des hommes. Les vierges folles disaient aux vierges sages : « Donnez-nous de votre huile (Matt. XXV, VIII), » pourquoi cela? Parce qu'elles n'en avaient point dans leurs lampes; mais ce n'est pas le fait de vierges prudentes de donner ainsi de l'huile aux autres. Elles ne voudraient pas en recevoir, comment en donneraient-elles ? Mais écoutez un Prophète à qui Dieu avait révélé les impénétrables secrets de sa sagesse : « L'huile du pécheur, dit-il, ne parfumera point ma tête (Psal. CXI., 5). »

Voilà, l'huile qu'achètent les hypocrites, mais comme dit le Seigneur: « En vérité, ils ont reçu leur récompense. Ils affectent, en effet, de paraître avec un visage pâle et défiguré, pour faire voir aux hommes qu'ils jeûnent (Matt. VI, 16). » Voyez-vous comment en deux mots il signale les habitudes de singularité des hypocrites et condamne leur vanité ? Mais remarquez aussi comment en quelques mots, il nous engage à faire de bonnes œuvres devant Dieu et devant les hommes : « Parfumez votre tête, dit-il, et lavez votre visage. » En d'autres termes : ayez soin de vous montrer toujours au dehors d'une conduite irréprochable, mais en ayant soin de vous rendre dignes de la grâce de Dieu; et ne recherchez point votre gloire, mais celle de votre Auteur devant les hommes.

6. On peut encore entendre par ce visage lavé, une conscience pure, et par cette tête parfumée, une âme dévote. Mais si on les prend en ce sens, il semble alors que les paroles du Sauveur sont dirigées particulièrement contre deux défauts propres aux personnes qui jeûnent. En effet, les uns jeûnent par ostentation, c'est à eux qu'il est dit : « Lavez votre visage. » Les autres jeûnent avec impatience et murmure; ce sont ceux qui ont besoin de se parfumer la tête. Or, par la tête, il faut entendre les dispositions intérieures de l'âme, qui se trouvent parfumées dans le jeûne, lorsqu'on est spirituellement heureux de jeûner. Il vous semble peut-être que je m'explique d'une façon bien nouvelle, quand je dis que le jeûne parfume? je vais plus loin, je prétends même qu'il engraisse. En effet, n'avez-vous jamais lu dans les Saintes Lettres « qu'il doit les nourrir dans la faim (Psal. XXXII, 10) ? »

Le jeûne du corps est donc l'onction de la, tête ; et les privations de la chair, la réfection du cœur. Après tout, pourquoi ne verrais-je point une onction dans ce qui guérit nos blessures et adoucit les tourments de la conscience? Que l'hypocrite achète donc au prix de son jeûne l'huile du pécheur; pour moi, je ne vends point mon jeûne, je m'en sers comme d'une huile dont je me parfume. « Parfumez votre tête, » est-il dit, de peur que le murmure ou l'impatience n'entrent dans votre âme. Ce n'est même pas encore assez; mais « glorifiez-vous dans la tribulation (Rom. V, 3), selon le mot de l'Apôtre. Oui, glorifiez-vous, mais sans jamais céder à une pensée de vanité, afin que votre figure soit pure de l'huile du pécheur.


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Message  Guillaume Sam 28 Fév 2009 - 17:08

Sur les tentations

Evangile du jour:
Ductes est Jesus in desertum a Spiritu Sancto, ut tentaretur a diabolo.
Jésus fut conduit dans le désert par le Saint-Esprit pour y être tenté par le démon. (S. Matth., IV, 1.)
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Message  Guillaume Sam 28 Fév 2009 - 17:09


Que Jésus-Christ, M. F., choisisse le désert pour y prier, cela ne doit pas nous étonner, puisque la solitude faisait ses délices ; qu'il y soit conduit par le Saint-Esprit, cela doit encore moins nous surprendre, parce que le Fils de Dieu ne pouvait avoir que le Saint-Esprit pour conducteur. Mais qu'il soit tenté par le démon, qu'il soit emporté plusieurs fois par cet esprit de ténebres, qui oserait le croire, si ce n'était Jésus-Christ lui-même qui nous le dit par la bouche de saint Matthieu ? Cependant, M. F. bien loin de nous en étonner, au contraire, nous devons nous en réjouir et en remercier infiniment ce bon Sauveur, qui n'a voulu être tenté que pour nousmériter la victoire dans nos tentations. Que nous sommes heureux, M. F. Depuis que ce tendre Sauveur a voulu être tenté, nous n'avons qu'à vouloir être victorieux pour vaincre. Voilà, M. F., les grands avantages que nous retirons de la tentation du Fils de Dieu.

Quel est mon dessein, M. F. ? Le voici : c'est de vous montrer : 1 ° que la tentation nous est très nécessaire pour nous faire connaître ce que nous sommes ; 2° que nous devons grandement craindre la tentation, parce que le démon est très fin et très rusé, et qu'une seule tentation peut nous jeter en enfer, si nous avons le malheur de succomber ; 3° que nous devons combattre vigoureusement jusqu'à la fin, parce que ce n'est qu'à cette condition que le ciel nous sera donné.

Vouloir, M. F., vous prouver qu'il y a des démons pour nous tenter ; il faudrait supposer que je parle à des idolâtres ou à des païens, ou, si vous voulez, à des chrétiens enveloppés dans l'ignorance la plus crasse et la plus misérable ; ce serait me persuader que vous n'avez jamais su votre catéchisme. On vous a demandé, dès votre enfance, si tous les anges sont demeurés fidèles à Dieu ? Vous avez répondu que non ; qu'une partie s'est révoltée contre Dieu, a été chassée du ciel et précipitée en enfer. L'on vous a encore demandé : Quelle est l'occupation de ces anges rebelles ? Vous avez dit que c'était de tenter les hommes, et de faire tous leurs efforts pour les porter au mal ; j'ai des preuves plus avantageuses que vous de tout cela. Vous savez que ce fut le démon qui tenta nos premiers parents dans le paradis terrestre (Gen. III. 1.), où il remporta sa première victoire : ce qui le rendit si fier et si orgueilleux. Ce fut le démon qui tenta Caïn, qui le porta à tuer son frère Abel (Gen. IV, 8.). Nous lisons dans l'Ancieil Testament (Job, I, 7.) que le Seigneur dit à Satan : « D'où viens-tu ? » - « Je viens, lui répondit le démon, de faire le tour du monde. » preuve bien forte, M. F., que le démon roule sur la terre pour nous tenter. Nous lisons dans l'Évangile que Madeleine ayant confessé ses péchés à Jésus-Christ, il sortit sept démons de son corps (Luc. VIII, 2.). Nous voyons encore, dans un autre endroit de l'Évangile, que l'esprit impur étant sorti du corps d'une personne, dit : « J'y reviendrai avec d'autres démons encore plus méchants que moi (Luc, VI, 26.). » Tout ceci, M. F., n'est pas ce qui vous est le plus nécessaire à savoir ; personne n'a le moindre doute là-dessus ; mais ce qui vous est le plus avantageux, c'est de vous bien faire comprendre la manière dont le démon peut vous tenter.

Pour bien vous convaincre de la nécessité de repousser la tentation, demandez à tous les chrétiens réprouvés pourquoi est-ce qu'ils sont allés en enfer, eux qui n'étaient créés que pour le ciel : tous vous répondront que c'est parce qu'étant tentés, ils ont succombé à la tentation. Aller encore demander à tous les saints qui règnent dans le ciel, qui leur a procuré ce bonheur ; tous vous diront : C'est qu'étant tentés, nous avons, avec la grâce de Dieu, résisté à la tentation et méprisé le tentateur. - Mais, me direz-vous peut-être, qu'est-ce donc que d'être tentés ? - Mon ami, le voici ; écoutez-le bien, et vous verrez, vous comprendrez : toutes les fois que le démon vous tente, c'est de faire une chose que le bon Dieu vous défend, ou de ne pas faire ce qu'il vous ordonne ou vous commande. Le bon Dieu veut que vous fassiez bien vos prières le matin et le soir, à genoux, avec un grand respect. Le bon Dieu veut que vous passiez saintement le saint jour du dimanche à prier, c'est-à-dire à assister à tous les offices (1) ; que vous ne travailliez nullement, pas plus que si vous étiez à l'agonie. Le bon Dieu veut que les enfants respectent grandement leurs pères et mères ; les domestiques, leurs maîtres. Le bon Dieu veut que vous aimiez tout le monde, que vous fassiez du bien à tout le monde, sans aucune préférence (2), même à vos ennemis ; que vous ne fassiez jamais gras les jours défendus ; que vous ayez un grand zèle à vous instruire de vos devoirs ; que vous pardonniez de bon coeur à ceux qui vous ont fait quelque injure. Le bon Dieu veut que vous ne disiez jamais de jurements, de médisances, de calomnies, de paroles sales, que vous ne fassiez jamais d'actions honteuses : ceci est bien aisé à comprendre.


A suivre…

(1) A tous les offices, c'est-à-dire, a la messe, comme étant de précepte ; et aux autres offices, comme les vêpres, la prière du soir, comme étant de conseil et bien utiles.
(2) Il ne faudrait point prendre cette proposition dans toute sa rigeur. Pourvu que nous ne fasions pas d'exclusion pour nos ennemi, dans notre charité, Jésus-Christ ne nous défend pas d'avoir certaines préferences justifiées par la parenté, l'amitié. Le Sauteur Lui-même n'a-t-il point manifesté des preférences d'affection vis-a-vis de saint Pierre, de saint Jacques et de saint Jean ?


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Message  Guillaume Sam 28 Fév 2009 - 17:13

Si, malgré que le démon vous tente de faire ce que le bon Dieu vous défend, vous ne le faites pas, alors vous ne succombez pas à la tentation ; si vous allez faire ce qu'il vous défend, alors vous succomberez à la tentation. Ou, si vous voulez encore mieux le comprendre, avant de consentir à ce que le démon voudra vous inspirer de faire, pensez si, à l'heure de la mort, vous voudriez l'avoir fait, et vous verrez que votre conscience criera.

Savez-vous, M. F., pourquoi est-ce que le démon est si en fureur, pour nous porter au mal ? Le voici : C'est, que, ne pouvant pas mépriser Dieu par lui-même, il le fait mépriser par ses créatures. Mais, que nous sommes heureux, M. F. ! quel bonheur pour nous d'avoir un Dieu pour notre modèle ! Sommes-nous pauvres, nous avons un Dieu qui naît dans une crèche, couché sur une poignée de paille. Sommes-nous méprisés, nous avons un Dieu qui marche devant nous, qui a été couronné d'épines, revêtu d'un vil manteau d'écarlate et traité comme un fou. Sommes-nous dans les souffrances, nous avons devant nos yeux un Dieu tout couvert de plaies, et qui meurt de la manière la plus douloureuse, que jamais nous ne pourrons comprendre. Sommes-nous persécutés, eh bien ! M. F., comment pourrons-nous oser nous plaindre, puisque nous avons un Dieu qui meurt pour ses propres bourreaux ? Mais sommes-nous tentés par le démon, nous avons notre aimable Rédempteur qui a été tenté par le démon, emporté deux fois par cet esprit infernal ; de sorte, M. F., que, dans quelque état de souffrances, de peines ou de tentations que nous nous trouvions, nous avons partout et toujours notre Dieu qui marche devant, nous, nous assurant la victoire toutes les fois que nous le désirons.

Voilà, M. F., ce qui doit grandement consoler un chrétien ; en pensant que toutes les fois qu'étant tenté, il aura recours à Dieu, il est sûr de ne pas succomber à la tentation.


A suivre…


Dernière édition par Guillaume le Lun 2 Mar 2009 - 15:54, édité 1 fois
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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 15:51

1.- Nous avons dit que la tentation nous était nécessaire pour nous faire sentir que nous ne sommes rien de nous-mêmes. Saint-Augustin nous dit que nous devons autant remercier le bon Dieu des péchés dont il nous a préservés que de ceux qu'il a eu la charité de nous pardonner. Si nous avons le malheur de tomber si souvent dans les pièges du démon, c'est que nous nous refions trop sur nos résolutions et sur nos promesses, pas assez sur le bon Dieu. Cela est très véritable. Lorsque rien ne nous chagrine, et que tout va selon nos désir, nous osons croire que rien ne nous pourra faire tomber ; nous oublions notre néant et notre pauvre faiblesse ; nous faisons les plus belles protestations, que nous sommes prêts à mourir plutôt que de nous laisser vaincre. Nous en voyons un bel exemple dans saint Pierre, qui disait au bon Dieu : « Quand même tous les autres vous renieraient, pour moi, je ne le ferai jamais (Math, XXVI, 33.). » Hélas ! le bon Dieu, pour lui montrer combien l'homme livré à lui-même est peu de chose, ne se servit pas des rois, ni des princes, ni des armes, mais de la seule voix d'une servante, qui paraissait même lui parler d'une manière fort indifférente. Tout à l'heure, il était prêt à mourir pour lui, et maintenant il assure qu'il ne le connaît pas, qu'il ne sait pas de qui on veut lui parler ; pour mieux les assurer qu'il ne le connaissait pas, il en fait serment. Mon Dieu, de quoi nous sommes capables, livrés à nous-mêmes ! Il y en a qui, à leur langage, semblent porter envie aux saints qui ont fait de grandes pénitences ; ils croient qu'ils en pourraient bien faire autant. En lisant la vie de quelques martyrs, nous serions, disons-nous, prêts à tout souffrir cela pour le bon Dieu. Ce moment est bientôt passé, disons-nous, pour une éternité de récompense. Mais que fait le bon Dieu pour un peu nous apprendre à nous connaître, ou plutôt, nous montrer que nous ne sommes rien ? Le voici : il permet au démon de s'approcher un peu plus près de nous.

Écoutez ce chrétien, qui, tout à l'heure, portait envie aux solitaires qui ne vivent que de racines et d'herbes, qui prenait la grande résolution de traiter si durement son corps ; hélas ! un petit mal de tête, une piqûre d'épingle le fait plaindre aussi gros qu'il est : il se tourmente, il crie, tout à l'heure il aurait voulu faire toutes les pénitences des anachorètes, et un rien le désespère. Voyez cet autre, qui semble vouloir donner volontiers toute sa vie pour le bon Dieu, que tous les tourments ne sont pas capables d'arrêter : une petite médisance, une calomnie, même un air un peu froid, une petite injustice qu'on lui a faite, un bienfait payé d'ingratitude fait de suite naître dans son âme des sentiments de haine, de vangeance, d'aversion, au point souvent de ne vouloir plus voir son prochain ou du moins, d'une manière froide, avec un air qui montre bien ce qui se passe dans son coeur ; et combien de fois en s'éveillant c'est sa première pensée, qui va jusqu'à l'empêcher de dormir. Hélas ! M. F., que nous sommes peu de chose et que nous devons peu compter sur toutes nos belles résolutions !
Vous voyez donc que rien n'est plus nécessaire que la tentation pour nous tenir renfermés dans notre néant, et pour nous empêcher de nous laisser dominer par l'orgueil. Écoutez ce que nous dit saint Philippe de Néri, qui, considérant combien nous sommes faibles et en danger de nous perdre a chaque instant, disait au bon Dieu en versant des larmes : « Mon Dieu, tenez-moi bien, vous savez que je suis un traître, vous connaissez combien je suis mauvais : si vous me quittez un instant, je crains de vous trahir. »

Mais, peut-être pensez-vous, qui sont donc ceux qui sont les plus tentés : ce sont sans doute les ivrognes, les médisants et les impudiques qui se jettent à corps perdu dans leurs ordures, un avare, qui prend de toutes manières ? Non, M. F., non, ce ne sont pas ceux-là ; au contraire, le démon les méprise, ou bien il les retient, crainte qu'ils ne fassent pas le mal assez longtemps, parce que, plus ils vivront, plus leurs mauvais exemples traînent d'âmes en enfer. En effet, si le démon avait pressé fortement ce vieux impudique, qu'il ait abrégé ses jours de quinze ou vingt ans, il n'aurait pas enlevé la fleur de la virginité à cette jeune fille en la plongeant dans le plus infâme bourbier de ses impudicités, il n'aurait pas encore séduit cette femme, ou il n'aurait pas appris le mal à ce jeune homme, qui peut-être le continuera jusqu'à la mort. Si le démon avait porté ce voleur à piller en toute rencontre, depuis longtemps il serait conduit sur l'échafaud, il n'aurait pas porté son voisin à faire comme lui. Si le démon avait sollicité cet ivrogne à se remplir sans cesse de vin, depuis longtemps il aurait péri dans sa crapule ; au lieu qu'en prolongeant ses jours, il en a rendu plusieurs semblables à lui. Si le démon avait ôté la vie à ce musicien, à ce teneur de bal, à ce cabaretier dans une battue ou d'autres occasions, combien qui, sans toutes ces gens, ne seraient pas damnés et qui le seront. Saint Augustin nous apprend que le démon ne tourmente pas beaucoup ces personnes, au contraire, il les méprise et leur crache dessus.
Mais, me direz-vous, qui sont donc ceux qui sont les plus tentés ? Mon ami, le voici, écoutez-le bien. Ce sont ceux qui sont prêts, avec la grâce de Dieu, de tout sacrifier pour le salut de leur pauvre âme ; qui renoncent à tout ce que sur la terre on recherche avec tant d'empressement. Ce n'est pas seulement un démon qui les tente, mais des millions qui leur tombent dessus pour les faire tomber dans leurs pièges : en voici un bel exemple. Il est rapporté dans l'histoire que saint Frattçois d'Assise était rassemblé avec tous ses religieux dans un grand champ où l'on avait bâti de petites maisons de jonc. Saint François, voyant qu'ils faisaient des pénitences si extraordinaires, leur commande d'apporter tous, leurs instruments de pénitence ; l'on en fit comme des monceaux de paille. Dans ce moment, il y avait un jeune homme à qui le bon Dieu fit la grâce de lui rendre son ange gardien visible : d'un côté, il voyait tous ces bons religieux qui ne pouvaient pas assez se rassasier de pénitences ; d'un autre côté, son bon ange gardien lui fit voir une assemblée de dix-huit mille démons, qui tenaient conseil de la manière dont ils pourraient renverser ces religieux par la tentation. Il y en eut un qui dit : « Vous n'y comprenez rien, ces religieux sont si humbles, ah ! belle vertu ! si détachés d’eux-mêmes, si attachés à Dieu ; ils ont un supérieur qui les conduit si bien qu'il est impossible de pouvoir les vaincre ; attendons que le supérieur soit mort, alors nous tâcherons d'introduire des jeunes gens sans vocation qui porteront le relâchement, et par ce moyen nous les aurons. Un peu plus loin, en entrant dans la ville il vit un démon seul, qui était assis sur les portes de la ville pour tenter ceux qui étaient dedans. Ce saint demanda à son ange gardien, pourquoi est-ce que, pour tenter tous ces religieux, il y avait tant de mille de démons, tandis que pour toute une ville, il n'y en avait qu'un, encore était-il assis ? Son bon ange lui répondit que les gens du monde n'avaient pas même besoin de tentations, qu'ils se portaient assez d'eux-mêmes au mal, tandis que le, religieux faisaient bien, malgré tous les pièges et les combats que le démon pouvait leur livrer (3).


A suivre…

(3) on trouve dans la Vie des Pères du désert une histoire semblable à la precédente. N'est-ce point même celle que rapporte le saint curé avec quelque changement dans certains détail ?


A suivre…
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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 15:55

II. - En second lieu, nous avons dit, que la tentation nous est absolument nécessaire pour nous tenir dans l'humilité et la défiance de nous-mêmes, et pour nous obliger à avoir recours au bon Dieu. Nous lisons dans l'histoire qu'un solitaire étant extrêmement tenté par le démon, son supérieur lui dit : « Mon ami, voulez-vous que je demande au bon Dieu de vous délivrer de vos tentations ? » - « Non, mon père, lui répondit le solitaire, parce que cela fait que je ne perds presque jamais la présence du bon Dieu, puisque j'ai toujours besoin d'avoir recours à lui pour m'aider à combattre. » Cependant, M. F., nous pouvons dire que, quoiqu'il soit bien humiliant d'être tenté, c'est la marque la plus sûre que nous sommes dans le chemin du ciel. Il ne nous reste qu'une seule chose, c'est de combattre avec courage, parce que la tentation est un temps de moisson : en voici un bel exemple. Nous lisons dans l'histoire qu'une sainte était depuis longtemps tellement tourmentée par le démon, qu'elle se croyait réprouvée. Le bon Dieu lui apparut pour la consoler et lui dit qu'elle avait plus gagné depuis cette épreuve que dans tous les autres temps de sa vie. Saint Augustin nous dit que, sans les tentations, tout ce que nous faisons serait de peu de mérite ; bien loin de nous tourmenter dans la tentation, au contraire, nous devons remercier le bon Dieu et combattre avec courage, parce que nous sommes sûrs d'être toujours victorieux, et que jamais le bon Dieu ne permettra au démon de nous tenter au-dessus de nos forces.

Mais, ce qu'il y a de sûr, M. F., c'est que nous devons nous attendre à n'être plus tentés que quand nous serons morts ; le démon étant un esprit, il ne se lasse jamais : après nous avoir tentés pendant cent mille ans, il est aussi fort, aussi en fureur que si c'était la première fois. Nous ne devons point croire que nous puissions vaincre le démon, le fuir, pour n'être plus tentés : puisque le grand Origène nous dit que les démons sont si nombreux, qu'ils surpassent les atomes qui sont dans les airs, les gouttes d'eau qui composent les mers, pour nous montrer que le nombre en est infini. Saint Pierre nous dit : « Veillez sans cesse, car le démon rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche à dévorer quelqu'un (I Petr., V, 8.). » Jésus-Christ nous dit lui-même : « Priez sans cesse, pour ne pas succomber à la tentation (Matth., XXVI, 41.) ; » c'est-à-dire que le démon nous attend partout. De même, il faut nous attendre à être tentés, dans quelque endroit et dans quelque état que nous soyons. Voyez ce saint homme qui était tout couvert de plaies, ou plutôt tout pourri ; le démon ne laissa pas de le tenter pendant sept ans ; sainte Marie Egyptienne, pendant dix-neuf ans ; saint Paul, pendant toute sa vie, c'est-à-dire, depuis le moment qu'il se donna au bon Dieu. Saint Augustin, pour nous consoler, nous dit que le démon est un gros chien à l'attache, qui aboie, qui fait grand bruit, mais qui ne mord que ceux qui s'approchent trop de près. Un saint prêtre trouva un jeune homme qui était bien tourmenté ; il lui demanda pourquoi il se tourmentait tant. Hélas ! mon père, lui dit-il, je crains d'être tenté et de succomber. Vous sentez-vous tenté, dit-il, faites un signe de croix, une élévation de votre coeur vers le bon Dieu ; si le démon continue, continuez aussi, et vous êtes sûr de ne pas souiller votre âme. Voyez ce que fit saint Macaire, qui venant chercher de quoi faire des nattes, rencontra en son chemin un démon avec une faux toute en feu qui lui courait dessus comme pour le tuer et l'écraser. Saint Macaire sans s'étonner éleva son coeur vers Dieu. Le démon en fut si en fureur, qu'il s'écria : « Ah ! Macaire, que tu me fais souffrir de ne pouvoir te maltraiter ! Cependant tout ce que tu fais, je le fais aussi bien que toi : si tu veilles, moi je ne dors rien ; si tu jeûnes, moi je ne mange jamais ; il n'y a qu'une chose que tu as, que je n'ai pas moi-même. Le saint lui demanda ce que c'était ; il lui répondit : « C'est l'humilité ; » et il disparut. Oui, M. F., l'humilité est une vertu redoutable au démon. Aussi, nous voyons que quand saint Antoine était tenté, il ne faisait que s'humilier profondément, en disant, à Dieu : « Mon Dieu, ayez pitié de ce grand pécheur ; » de suite le démon prenait la fuite.


A suivre…


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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 15:56

III.- Nous avons dit, troisièmement, que le démon se déchaine contre les personnes qui ont vraiment à coeur leur salut, et il les poursuit continuellement, vigoureusement, toujours dans l'espérance de les vaincre : en voici un bel exemple. Il est rapporté qu'un jeune solitaire, déjà depuis plusieurs années, avait quitté le monde pour ne penser qu'à sauver son âme. Le démon en fut si en fureur, qu'il semblait à ce pauvre jeune homme que tout l'enfer lui était après. Cassien, qui rapporte cet exemple, nous dit que ce solitaire étant tourmenté de tentations d'impureté, après bien des larmes et des pénitences, il lui vint la pensée d'aller trouver un ancien solitaire pour se consoler, espérant qu'il lui donnerait des remèdes pour mieux vaincre son ennemi, et, surtout pour se recommander à ses prières. Mais il en arriva tout autrement : Ce vieillard, qui avait passé sa vie presque sans combats, bien loin de consoler ce jeunne homme, lui témoigna une extrême surprise au récit qu'il lui fit de ses tentations, le reprit avec aigreur, lui dit des paroles dures, en l'appelant infâme, malheureux, et lui disant qu'il était indigne de porter le nom de solitaire, puisqu'il lui arrivait de semblables choses. Ce pauvre jeune homme s'en alla si désolé, qu'il se crut perdu et damné, et se laissa aller au désespoir. Il se disait à lui-même : « Puisque je suis damné, il ne faut plus résister, ni combattre, il faut m'abandonner à tout ce que le démon voudra ; cependant le bon Pieu sait que je n'ai quitté le monde que pour l'aimer et sauver mon âme. Pourquoi, mon Dieu ! disait-il dans son désespoir, m'avez-vous si peu donné de forces ? Vous savez que je veux vous aimer, puisque j'ai tant de crainte et de douleur de vous déplaire ; et pourtant vous ne m'en donnez pas la force et vous me laissez tomber ! Puisque tout est perdu pour moi, que je n'ai plus le moyen de me sauver, je vais retourner dans le monde. »
Comme, dans ce désespoir, il sortait déjà de sa solitude, il y avait dans le même désert un saint abbé nommé Apollon, qui était, en grande réputation de sainteté à qui le bon Dieu fit connaitre l'état de son âme ; il alla à sa rencontre ; le voyant si troublé, et s'étant approché de lui, il lui demanda avec beaucoup de douceur ce qu'il avait et quelle était la cause de son égarement et de la tristesse qui paraissait sur son visage. Mais ce pauvre jeune homme était si profondément enseveli dans ses pensées, qu'il ne répondit rien. Le saint abbé, qui voyait le désordre de son âme, le pressa tant de lui dire ce qui l'agitait de la sorte, d'où venait qu'il sortait de sa solitude, et quel était le but qu'il se proposait dans son chemin, que, voyant, que son état était à découvert à ce saint abbé, malgré qu'il le cachait autant qu'il le pouvait, ce jeune homme lui dit en versant des larmes en abondance et poussant les sanglots les plus attendrissants : « Je retourne dans le monde, parce que je suis damné ; je n'ai plus d'espérance de pouvoir me sauver. Je suis allé trouver un vieillard qui a été bien scandalisé de ma vie. Puisque j'étais si malheureux de ne pouvoir plaire à Dieu, j'ai résolu d'abandonner ma solitude pour retourner dans le monde où je vais m'abandonner à tout ce que le démon voudra. J'ai cependant bien versé tant des larmes, je voudrais ne pas offenser le bon Dieu ; je voulais bien me sauver, j'avais un grand plaisir à faire pénitence ; mais je n'ai pas assez de force, je ne vais pas plus loin. » Le saint abbé l'entendant parler et le voyant pleurer, lui dit, mêlant ses larmes avec les siennes : « Ah ! mon ami, vous ne voyez donc pas que, bien loin d'avoir offensé le bon Dieu, au contraire, c'est précisément parce que vous lui êtes bien agréable, que vous êtes tenté de la sorte. Consolez-vous, mon cher ami, et reprenez courage, le démon vous croyait vaincu ; mais au contraire, vous allez le vaincre ; retournez au moins jusqu'à demain dans votre cellule. Ne perdez pas courage, mon ami ; je suis moi-même tous les jours tenté de la même manière que vous. Ce n'est pas sur nos forces que nous devons compter, mais sur la miséricorde du bon Dieu : Je vais vous aider à vaincre en priant avec vous. O mon ami ! il est trop bon pour nous abandonner à la fureur de nos ennemis sans nous donner la force pour les vaincre, c'est le bon Dieu, mon cher ami, qui m'envoie pour vous consoler et vous dire de ne pas vous perdre : vous allez être délivré. » Ce pauvre jeune homme, déjà tout consolé, retourna dans sa solitude, en se jetant, entre les bras de la miséricorde de Dieu, disant : « Je croyais que vous vous étiez retiré de moi pour toujours. »


A suivre...
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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 15:58


Pendant ce temps-là, Apollon va auprès de la cellule de ce vieillard qui avait si mal reçu ce pauvre jeune homme, se prosterne la face contre terre en disant « Seigneur, mon Dieu, vous connaissez nos faiblesses délivrez, s'il vous plaît, ce jeune homme de ses tentations qui le découragent ; vous voyez les larmes qu'il a versées par la peine qu'il avait de vous avoir offensé. Faites passer la même tentation à ce vieillard, afin qu'il apprenne à avoir pitié de ceux que vous permettez qu'ils soient tentés. » A peine eût-il achevé sa prière, qu'il vit le démon en forme d'un petit nègre hideux qui lançait une flèche de feu impur à la cellule du vieillard, qui n'en eût pas plus tôt senti l'atteinte, que le voilà dans une agitation épouvantable qui ne lui donnait aucune relâche. Il se lève, il sort, il rentre. Aprés avoir fait assez longtemps la même chose, enfin, pensant que jamais il ne pourrait combattre, il fait comme le jeune solitaire, et prend la résolution de s'en aller dans le monde, puisqu'il ne pouvait plus résister au démon ; il dit adieu à sa cellule et part. Le saint abbé, qui l'observait sans que l'autre s'en aperçut (le bon Dieu lui fit connaître que la tentation du jeune homme avait passé au vieillard), s'étant approché de lui, lui demande où il va, et d'où vient qu'il oublie la gravité de son âge, paraissant si agité ; que sans doute il avait quelque inquiétude sur le salut de son âme. Le vieillard vit bien que le bon Dieu lui faisait connaître ce qui se passait au-dedans de lui-même. « Retournez, mon ami, lui dit le saint, rappelez-vous bien que cette tentation ne vous est arrivée dans votre vieillesse qu'afin que vous appreniez à compatir aux infirmités de vos frères, et à les consoler dans leurs infirmités. Vous aviez découragé ce pauvre jeune homme qui est allé vous faire part de ses peines ; au lieu de le consoler vous alliez le jeter au désespoir ; sans une grâce extraordinaire, il aurait été perdu. Savez-vous, mon père, pourquoi le démon avait livré une guerre si opiniâtre et si cruelle à ce pauvre jeune homme, c'est qu'il apercevait en lui de grandes dispositions pour la vertu, ce qui le piquait d'un vif sentiment de jalousie et d'envie, et qu'une vertu si ferme ne pouvait être vaincue qu'après une tentation trop forte et trop violente. Apprenez à avoir compassion des autres, à leur tendre la main pour ne pas les laisser tomber. Si le démon vous a laissé tranquille, malgré tant d'années de solitude, c'est qu'il voyait en vous peu de bien : au lieu de vous tenter, il vous méprise. »

D'après cet exemple, nous voyons que bien loin de nous décourager dans les tentations, au contraire, nous devons nous consoler et même nous réjouir, parce qu'il n'y a de tentés que ceux que le démon prévoit que leur manière de vivre leur gagnera le ciel. D'ailleurs, M. F., nous devons bien être persuadés qu'il est impossible de vouloir plaire au bon Dieu et sauver son âme sans être tenté. Voyez Jésus-Christ : après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il fut bien tenté et emporté deux fois par le démon, lui qui était la sainteté même (Matth., IV.).



A suivre…
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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 15:59

Je ne sais pas, M. F., si vous comprenez bien ce que c'est qu'une tentation. Ce n'est pas seulement une mauvaise pensée d'impureté ou de haine ou de vengeance qu'il faut rejeter, mais ce sont tous les ennuis qui nous arrivent : comme une maladie où nous sommes porté à nous plaindre, une calomnie qu'on fait contre nous, une injustice qu'on nous fait, une perte de biens, d'un père, d'une mère, ou d'un enfant. Si nous ne nous soumettons pas volontiers à la volonté du bon Dieu, alors nous succombons à la tentation, parce que le bon Dieu veut que nous souffrions cela pour son amour ; et d'un autre côté, le démon fait tout ce qu'il peut pour nous faire murmurer contre le bon Dieu. Mais voici les tentations les plus à craindre, et qui perdent bien plus d'âmes qu'on ne croit : ce sont ces petites pensées d'amour-propre, ces pensées d'estime de soi, ces petits applaudissements sur tout ce que l'on fait, sur ce que l'on a dit de nous : nous repassons tout cela dans notre tête, nous aimons à voir les personnes à qui nous avons fait quelque bien, et il nous semble qu'elles y pensent, qu'elles ont bonne opinion de nous ; nous aimons quand on se recommande à nos prières ; nous nous empressons de savoir si ce que nous avons demandé au bon Dieu pour eux, ils l'ont obtenu. Oui, M. F., voilà une des plus rudes tentations du démon ; là, je dis que nous devons grandement veiller sur nous-mêmes, parce que le démon est très adroit ; ce qui doit bien nous porter à demander au bon Dieu tous les matins la grâce de bien connaître toutes les fois que le démon viendra nous tenter. Pourquoi est-ce que si souvent nous faisons le mal et que nous n'y pensons qu'après ? C'est que nous n'avons pas demandé cette grâce au bon Dieu le matin, ou que nous l'avons mal demandée.

Enfin nous disons, M. F., que nous devons combattre vigoureusement, et non comme nous faisons : nous disons non au démon et nous lui tendons la main. Voyez saint Bernard faisant un voyage, étant couché, dans une chambre ; une malheureuse femme vient le trouver la nuit pour le solliciter au péché ; il se met à crier au voleur : elle revint jusqu'à trois fois, mais il la renvoya honteusement. Voyez saint Martinien, qu'une femme de mauvaise vie vint tenter, et le reste. Voyez saint Thomas d'Aquin, à qui l'on envoya une fille dans sa chambre pour tâcher de le porter au péché : il prend un tison et la chasse honteusement de sa chambre. Voyez ce que fit saint Bernard qui, étant tenté, alla se jeter dans un étang glacé jusqu'au cou. D'autres (saint Benoit et saint François d'assise) se roulèrent dans les épines. Il est rapporté qu'il y avait une fois un saint (saint Macaire d'Alexandrie) qui, étant tenté, alla dans un marais où il y avait quantité de guêpes qui se mirent après lui, lui rendirent le corps semblable à une lèpre ; à son retour, son supérieur ne le reconnaissant plus que par sa voix, lui demanda pourquoi il s'était mis dans cet état ? « C'est, lui dit-il, que mon corps voulait perdre mon âme : voilà pourquoi je l'ai réduit dans cet état. »


A suivre…
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Message  Guillaume Lun 2 Mar 2009 - 16:01

Que devons-nous conclure de tout cela, M. F. ?
Le voici :
1° C'est de ne pas croire que nous serons délivrés de tentations ou d'une manière ou d'une autre, tant que nous vivrons ; par conséquent, il faut nous résoudre à combattre jusqu'à la mort ;
2° Dès que nous sommes tentés, de vite avoir recours au bon Dieu, autant de temps que la tentation dure, parce que, si le démon persévère à nous tenter, c'est toujours dans l'espérance de nous gagner.
En troisième lieu, c'est de fuir tout ce qui est capable de nous donner des tentations, du moins si nous le pouvons, et de ne jamais perdre de vue que les mauvais anges n'ont été tentés qu'une fois, et que, de la tentation ils sont tombés en enfer. Il faut avoir une grande humilité, ne jamais croire que, de nous-même, nous pouvons ne pas succomber ; mais seulement, qu'aidés de la gràce du bon Dieu nous ne tomberons pas. Heureux, M. F., celui qui, à l'heure de la mort, pourra dire comme saint Paul : « J'ai bien combattu, mais avec la grâce du bon Dieu, j'ai vaincu ; c'est pour cela que j'attends la couronne de gloire que le bon Dieu donne à celui qui lui a été fidèle jusqu'à la mort (II Tim., IV, 8.). » C'est le bonheur...



FIN
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CARÊME 2009 Empty Quatrième semaine de Carême

Message  Sandrine Lun 23 Mar 2009 - 16:28

Lundi de la quatrième semaine de Carême

A la pratique du jeûne, ajoutons la droiture dans nos jugements, si nous voulons trouver grâce devant Dieu qui rendra justice à chacun. La sagesse de Salomon n'est que l'image de l'omniscience de Celui qui scrute les coeurs.

O Dieu, sauvez-moi par votre Nom, et délivrez-moi par votre puissance. O Dieu, exaucez ma prière; prêtez l'oreille aux paroles de ma bouche car des étrangers se sont élevés contre moi, et des puissants ont cherché à m'ôter la vie !

Evangile selon saint Jean, 2 : 13-25

En ce temps-là, la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem; et il trouva dans le temple des vendeurs de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs assis à leurs tables. Et ayant fait comme un fouet avec ses cordes, il les chassa tous du temple avec les brebis et les boeufs, répandit l'argent des changeurs, et renversa leurs tables. Et à ceux qui vendaient les colombes, il dit : Emportez cela d'ici, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Or ses disciples se ressouvinrent qu'il était écrit : Le zèle de votre maison me dévore. Les Juifs donc prenant la parole lui dirent : Par quel signe nous montres-tu que tu peux faire ces choses ? Jésus répondit et leur dit : Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. Mais les Juifs repartirent : On a mis quarante-six ans à bâtir ce temple; et toi, tu le relèveras en trois jours ? Mais Jésus parlait du temple de son corps. Lors donc qu'il fut ressuscité d'entre les morts, ses disciples se ressouvinrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Ecriture, et à la parole qu'avait dite Jésus. Or, lorsque Jésus était à Jérusalem pendant la fête de Pâque, beaucoup crurent en son Nom, voyant les miracles qu'il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous, et qu'il n'avait pas besoin que personne lui rendit témoignage d'aucun homme, car il savait par lui-même ce qu'il y avait dans l'homme.
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Message  Sandrine Mar 24 Mar 2009 - 10:10

Mardi de la quatrième semaine de Carême

Le jeûne du saint Carême doit nous procurer comme double fruit, le progrès dans la piété et l'assistance de la miséricorde divine. A cet effet, adressons avec Moïse nos humbles supplications à Dieu, et gardons-nous de l'arrogance des Juifs.

Exaucez, ô Dieu, ma prière, et ne méprisez pas ma supplication; écoutez-moi et exaucez-moi. J'ai été rempli de tristesse dans mon épreuve, et le trouble m'a saisi à la voix de mes ennemis, et devant l'oppression du pécheur.


Evangile selon saint Jean , 7 : 14-31

En ces temps-là vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. Et les Juifs s'étonnaient, disant : Comment celui-ci sait-il les Ecritures, puisqu'il ne les a point apprises ? Jésus leur répondit et dit : Ma doctrine n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra touchant ma doctrine, si elle est de lui ou si je parle moi-même. Celui qui parle de lui-même cherche sa propre gloire, mais qui cherche la Gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? Cependant nul de vous ne pratique la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? Le peuple répondit et dit : Tu es possédé du démon; qui cherche à te faire mourir ? Jésus répliqua et leur dit : J'ai fait une seule oeuvre, et vous êtes tous étonnés. Cependant Moïse vous a donné la circoncision ( bien qu'elle ne soit pas de Moïse mais des patriarches ) ; et vous circoncisez le jour du sabbat. Or, si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit point violée, comment vous indignez-vous contre moi, parce que j'ai rendu un homme sain tout entier un jour de sabbat ? Ne jugez point sur l'apparence, mais rendez un juste jugement. Quelques-uns de Jérusalem disaient donc : N'est-ce pas là celui qu'ils cherchent à faire mourir ? Et voilà qu'il parle publiquement et ils ne lui disent rien. Les chefs du peuple auraient-ils réellement reconnu que c'est lui qui est le Christ ? Cependant pour celui-ci, nous savons d'où il est ; mais quand le Christ viendra, personne ne saura d'où il est. Ainsi Jésus parlait à haute voix dans le monde, enseignant et disant : Et vous savez qui je suis, et je ne suis point venu de moi-même, mais il est vrai celui qui m'a envoyé, et que vous ne connaissez point. Moi je le connais, parce que je suis de lui, et que c'est lui qui m'a envoyé. Ils cherchaient donc à le prendre ; mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Mais beaucoup d'entre le peuple crurent en lui.
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Message  Sandrine Jeu 26 Mar 2009 - 13:17

Mercredi de la quatrième semaine de Carême

O Dieu , qui, par le jeûne, accordez aux justes la récompense de leurs mérites et aux pécheurs le pardon de leurs péchés, ayez pitié de ceux qui vous supplient, afin que par l'humble aveu de nos offenses, nous méritions d'en obtenir la rémission


Isaïe, I : 16-19


Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez le mal de vos pensées de devant mes yeux, cessez d'agir avec perversité; apprenez à bien faire, cherchez la justice, venez au secours de l'opprimé, jugez l'orphelin, défendez la veuve. Et venez, et accusez-moi, dit le Seigneur; si vos péchés sont comme l'écarlate, comme la neige ils deviendront blancs, et s'ils sont rouges comme le vermillon, comme la laine ils seront blancs. Si vous voulez, et que vous m'écoutiez, vous mangerez les biens de la terre, dit le Seigneur tout-puissant.
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Message  Sandrine Jeu 26 Mar 2009 - 13:17

Jeudi de la quatrième semaine de Carême

Que le coeur de ceux qui cherchent le Seigneur se réjouisse, cherchez le Seigneur, et soyez remplis de joie, cherchez sans cesse son visage.


Saint Luc, 7 : 11-16


En ce temps-là Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm; et ses disciples allaient avec lui, ainsi qu'une foule nombreuse. Et comme il approchait de la porte de la ville, voici qu'on apportait un mort, fils unique de sa mère, et celle-ci était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de personnes de cette ville. Lorsque le Seigneur l'eut vue, touché de compassion pour elle, il lui dit: Ne pleure point. Puis il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Et il dit : Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi. Et le mort se mit sur son séant, et commença à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, en disant : Un grand prophète a surgi parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
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Message  Sandrine Ven 27 Mar 2009 - 16:45

Vendredi de la quatrième semaine de Carême

La résurrection du fils de la veuve de Sarepta et celle de Lazare, figurent l’une la vocation des Gentils, l’autre la conversion des pécheurs vivant longtemps dans le péché mortel.


La méditation de mon cœur sera toujours en votre présence. Seigneur, vous êtes mon secours et mon rédempteur. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains.

Livre des Rois, III, 7 : 17-24

En ces jours-là : Le fils d’une femme mère de famille devint malade, et sa maladie fut si violente qu’il ne resta plus en lui de respiration. Cette femme dit donc à Elie : Qu’y-a-t-il de commun entre vous et moi,, homme de Dieu ? Etes-vous venu chez moi pour renouveler la mémoire de mes péchés, et pour faire mourir mon fils ? Elie lui dit : Donnez-moi votre fils. Et l’ayant pris d’entre ses bras, il le porta dans la chambre où il demeurait, et il le mit sur son lit. Il cria ensuite au Seigneur, et il lui dit : Seigneur, mon Dieu, avez-vous aussi affligé cette veuve, qui a soin de me nourrir comme elle peut, jusqu’à faire mourir son fils ? Après cela il s’étendit sur l’enfant par trois fois, en se mesurant à son petit corps, et il cria au Seigneur et lui dit : Seigneur, mon Dieu, faites, je vous prie, que l’âme de cet enfant rentre dans son corps . Et le Seigneur exauça la voix d’Elie ; l’âme de l’enfant rentra en lui, et il recouvra la vie. Et Elie prit l’enfant, le descendit de sa chambre au bas de la maison, le mit entre les mains de sa mère et lui dit : Voici que votre fils est vivant. La femme répondit à Elie : Je reconnais maintenant à cette action que vous êtes un homme de Dieu, et que la parole du Seigneur est véritable dans votre bouche.
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Message  Sandrine Dim 29 Mar 2009 - 0:42

Samedi de la quatrième semaine de Carême

Comme autrefois les Catéchumènes, auxquels la Liturgie de cette Messe fait allusion, marchons dans la lumière de la Foi et désaltérons-nous aux sources vives de la grâce.

Vous qui avez soif, venez aux eaux, dit le Seigneur, et vous qui n’avez pas d’argent, venez et buvez avec joie. Mon peuple, écoutez ma loi ; prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche.

Isaïe, 49 : 8-15

Voici ce que dit le Seigneur : En un temps favorable, je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru, je t’ai conservé, et je t’ai établi, pour faire alliance avec un peuple, afin que tu rétablisses une terre, et que tu possèdes des héritages dissipés ; afin que tu dises à ceux qui étaient dans les fers : Sortez ; et à ceux qui étaient dans les ténèbres : Venez à la lumière. Sur les chemins ils trouveront à paître et dans toutes les plaines seront leurs pâturages. Ils n’auront pas faim, ni soif ; la chaleur ne les atteindra pas, ni le soleil ; parce que celui qui a pitié d’eux les conduira, et à des sources d’eaux il les fera boire. Et je disposerai toutes mes montagnes en une voie et mes sentiers seront élevés. Voici que ceux-ci viendront de loin, et voici que ceux-là viendront de l’aquilon et de la mer, et ceux-ci de la terre du midi. Louez, cieux ; exulte, terre ; montagnes, faites retentir la louange, parce que le Seigneur a consolé son peuple, et qu’il aura pitié de ses pauvres. Et Sion a dit : Le Seigneur m’a abandonnée, et le Seigneur m’a oubliée. Est-ce qu’une mère peut oublier son enfant, de sorte qu’elle n’ait pas pitié du fils de son sein ? Mais quand même elle l’oublierait, pour moi, je ne t’oublierai point, dit le Seigneur tout-puissant.
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CARÊME 2009 Empty Samedi Saint

Message  Guillaume Sam 11 Avr 2009 - 12:49

Abbé Meusy, Cathéchisme des Fêtes, Besançon, 1774

Samedi Saint


D. Quelles sont les principales cérémonies du Samedi Saint ?
R. La bénédiction du feu nouveau, du cierge pascal et des fonts baptismaux.

D. Pourquoi bénit-on le feu nouveau le Samedi Saint ?
R. Pour marquer la résurrection de Jésus-Christ figurée par la lumière.

D. Que représente le cierge pascal ?
R. Le cierge pascal peut être regardé comme l’image du Sauveur ressuscité.
Explication. Au moins dès le temps de l’abbé Rupert, au douzième siècle, on donnait des raisons mystiques du cierge pascal. Cet auteur, Durand & beaucoup d’autres disent que les cinq grains d’encens qu’on y met représentent ou les cinq plaies du Christ, ou les aromates dont son corps fut embaumé, & qu’on allume le cierge pascal pour marquer la résurrection. C’est pourquoi on le fait brûler pendant le temps pascal, parce que le Sauveur était alors sur la terre & apparaissait à ses disciples. On l’éteint à l’Ascension, parce que Jésus-Christ est monté au ciel.

D. Pourquoi fait-on la bénédiction des fonts au Samedi Saint ?
R. Parce qu’anciennement on administrait le baptême solennel aux catéchumènes en cette nuit.

D. Que faut-il faire pendant la bénédiction des fonts baptismaux ?
R. Il faut remercier Dieu de la grâce du baptême & en renouveller les promesses.
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Message  Guillaume Sam 11 Avr 2009 - 12:51

BENEDICTION DU CIERGE PASCAL


CARÊME 2009 Exultet-rouleau-troia-cath%E9drale-ascension-cire


CARÊME 2009 Exultet-rouleau-troia-cath%E9drale-benediction-cire
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Message  Guillaume Sam 11 Avr 2009 - 13:20

Le chant de l'Exsultet:


Exsultet iam angelica turba caelorum exsultent divina mysteria et pro tanti Regis victoria, tuba insonet salutaris.
Gaudeat et tellus tantis irradiata fulgoribus et, aeterni regis splendore illustrata, totius orbis se sentiat amisisse caliginem.
Laetetur et mater Ecclesia tanti luminis adornata fulgoribus: et magnis populorum vocibus haec aula resultet.
Quapropter adstantes vos, fratres carissimi, ad tam miram huius sancti luminis claritatem, una mecum, quaeso, Dei omnipotentis misericordiam invocate.
Ut, qui me non meis meritis intra Levitarum numerum dignatus est aggregare luminis sui claritatem infundens cerei huius laudem implere perficiat..



Qu'exulte désormais la troupe angélique des cieux !
Que soient célébrés dans l'allégresse les divins mystères,
et que pour la victoire d'un si grand Roi résonne la trompe du salut !
Que la Terre se réjouisse, irradiée de tant de splendeur et,
illuminée de l'éclat du Roi éternel,
qu'elle perçoive qu'elle a été délivrée des ténèbres sur toute sa surface !
Que se réjouisse aussi l'Eglise Mère,
ornée par l'éclat d'une si grande lumière,
et que cette salle résonne des voix fortes de l'assistance !

Voici cette nuit, pendant laquelle nos pères, les enfants d'Israël,
sortant d'Egypte, ont passé la mer Rouge à pied sec.
Voici cette nuit qui a dissipé les ténèbres des péchés
par l'illumination de la colonne de feu.

Voici cette nuit dans laquelle le Christ, en brisant les chaînes de la mort,
est remonté victorieux des enfers.

O admirable effusion de ta bonté pour nous !
O incompréhensible amour de ta charité !
Pour racheter l'esclave, tu as livré ton Fils !
O nécessité du péché d'Adam,
qui a été effacé par la mort du Christ !
O heureuse faute, qui nous a valu un tel Rédempteur !
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CARÊME 2009 Empty Dimanche de Pâques

Message  Guillaume Dim 12 Avr 2009 - 21:43

Joyeuses Pâques à tous les membres du forum ! !


J'en profite pour poster une vidéo, bien connue du reste, de la Grand' messe du dimanche de Pâques.

(messe donnée à Chicago en 1941 en l'église Notre Dame des Douleurs)

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Message  Sandrine Dim 12 Avr 2009 - 22:42

Guillaume a écrit:Joyeuses Pâques à tous les membres du forum ! !


Merci Guillaume ! A mon tour de vous souhaiter de Joyeuses Pâques ainsi qu'à tous les membres de DJ et de Te Deum ainsi qu'à tous nos lecteurs anonymes Wink

Qu'en ces temps d'apostasie générale, le Saint-Esprit nous éclaire de sa Lumière Céleste et Salvatrice.


Dieu vous garde tous !

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