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Condamnées parce que condamnables.

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Message  gabrielle Dim 17 Juil 2016 - 15:19

Condamnées
parce que
condamnables
RÉSUMÉ DE QUARANTE-QUATRE INSTRUCTIONS
sur le SYLLABUS
Par l'abbé G. LENERT
CURÉ DE  SAINT-NICOLAS DU CHARDONNET,  A PARIS

Ouvrage précédé d'une lettre de m. le comte de LAS CASES, avocat a la Cour d'appel de Paris
sénateur de la Lozère

PARIS

A. TRAL1N,  LIBRAIRE-ÉDITEUR
12  RUE DU   VlEUX-COLOMBIER,  12
1911
Tous droits réservés

IMPRIMATUR : Parisiis, die 27 sept. 1910.
P. Fages, vic. gen.
NIHIL OBSTAT : P. Pisani, can, censor deputatus.

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Message  gabrielle Lun 18 Juil 2016 - 15:17

PRÉFACE

Il n'est pas de document pontifical plus important, plus actuel et plus méconnu que le Syllabus. Aussi n'avons-nous pas cru pouvoir choisir, pour notre cours d'instructions de la messe de onze heures et demie, sujet plus opportun.

A l'époque où, dans certains milieux, on voudrait opposer un pape à un autre, il est intéressant d'étudier un acte solennel du magistère infaillible, promulgué par Pie IX et confirmé, à diverses reprises, par Léon XIII, qui, n'en déplaise à certains esprits, en avait conçu la première idée, alors que, cardinal archevêque de Pérouse, il assistait au concile provincial de Spolète.

Le vœu fut alors émis que le Saint-Père donnât une constitution qui énumérât les diverses erreurs sur l'Église et la société. Le saint concile était persuadé que, bien qu'elles eussent été déjà condamnées, il y aurait grand profit, pour le salut des fidèles, si on les présentait sous une forme telle qu'on puisse, pour ainsi dire, les embrasser d'un seul coup d'œil.

L'idée fit son chemin. Le Saint-Siège pensa d'abord insérer ce tableau dans la bulle de définition du dogme de l'Immaculée Conception de la très sainte Vierge, puissante exterminatrice des hérésies.
Il abandonna ensuite ce projet lorsque le cardinal Fornari eut, sur l'ordre du Pape, écrit aux membres les plus en vue de l'épiscopat et à quelques catholiques éminents, leur présentant un projet de vingt-huit propositions. Il fut décidé que, pour donner à la condamnation plus de solennité, elle se ferait par un acte pontifical distinct.

Pendant douze ans, une commission spéciale se livra à un travail inlassable.

Le 23 juillet 1860, Mgr Gerbet, évêque de Perpignan, publia une instruction pastorale, condamnant quatre-vingt-cinq propositions distribuées sous onze chefs distincts.

La commission fit alors un deuxième, puis un troisième projet, qui fut soumis aux évêques.

Le Pape avait demandé le secret. Mais en octobre 1862, Le Mediatore, journal de Turin, ouvertement hostile au Saint-Siège, publiait le texte même de ces propositions.

Pie IX institua une nouvelle commission et, le 8 décembre 1864, était publiée la célèbre encyclique Quanta cura, à laquelle étaient annexées les quatre-vingts propositions du Syllabus.

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Message  gabrielle Mer 20 Juil 2016 - 15:26

Recueil

renfermant les principales erreurs de notre temps qui sont signalées dans les allocutions consistoriales, Encycliques et autres Lettres apostoliques de N. T. S. P. le Pape Pie IX.


Connaissez-vous le Syllabus?


Non sans doute; vous avez au moins le mérite de n'en pas parler. Beaucoup d'autres ne l'ont pas eu et se sont rendus ridicules dans les conférences et dans les assemblées par les sottises qu'ils ont débitées à son sujet.

Comme l'étymologie grecque du nom l'indique, c'est un recueil. C'est la série de quatre-vingts propositions annexées par Pie IX à son encyclique du 8 décembre 1864, relatives à divers points de philosophie, de morale et de droit public et condamnées dans plusieurs lettres et documents pontificaux de 1846 à 1864. Ces propositions, la plupart du moins, ne sont point hérétiques, mais elles sont si dangereuses et si dignes de réprobation que nous croyons utile et intéressant d'en faire, cette année, l'objet de notre étude.

Le Syllabus servit longtemps de cible aux adversaires du catholicisme. C'était pour eux un merveilleux instrument de division qu'ils employaient à l'égard des catholiques, dont les uns, qui se targuaient du nom de libéraux, méprisaient les autres qu'ils appelaient ultramontains. C'était le temps où l'on distinguait avec soin le cléricalisme du catholicisme, où les loups qui dévorent maintenant l'Église se couvraient de peaux de brebis et disaient pieusement : « Nous défendons Dieu contre le Syllabus ! » (Chambre des députés, discours de M. Henri de Lacretelle du 9 avril 1876.)

L'arbre des erreurs du Syllabus a donné aujourd'hui ses détestables fruits : il sera intéressant de le constater ; et la seconde pousse sera pire, hélas ! que la première.

En tout cas, après avoir divisé les catholiques, elles leur ont du moins ouvert les yeux et les ont tournés avec leurs cœurs vers Rome.

On lit à Rome sur le mont Cœlius, raconte le P. Petitalot, cette épitaphe touchante, dans un coin du cloître de Saint-Grégoire le Grand : « Ci-« gît Robert Pecham, Anglais catholique. Il a quitté sa patrie, ne pouvant supporter d'y vivre  sans la foi. Venu à Rome, il y est mort, ne pouvant supporter d'y vivre sans patrie.»

Il n'est pas de meilleure sauvegarde et de plus puissant stimulant du patriotisme que l'amour de Rome...
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Message  gabrielle Jeu 21 Juil 2016 - 15:30

CHAPITRE PREMIER

PANTHÉISME,   NATURALISME   ET   RATIONALISME ABSOLU


I.


Il n'existe aucun Être divin, suprême, parfait dans sa sagesse et dans sa providence, distinct de cet univers matériel ; Dieu est identique à la nature et par conséquent soumis aux changements ; c'est Dieu qui existe dans l'homme et dans le monde ; toutes choses sont Dieu et ont la propre substance de Dieu, Dieu est donc une seule et même chose avec le monde, et par suite l'esprit avec la matière, la nécessité avec la liberté, le vrai avec le faux, le bien avec le mal, et le juste avec l'injuste.


Tout est Dieu excepté Dieu lui-même


" Toutes choses sont Dieu.... Dieu est une seule « et même chose avec le monde.... » Tel est le résumé de la première proposition du Syllabus.

Contentons-nous de la stigmatiser en lui jetant à la face ses stupides contradictions. La croyance à l'existence de Dieu s'impose à la raison d'une manière si impérieuse que n'est pas athée qui veut. Il est des hommes qui se vantent de l'être, ils le sont moins qu'ils le disent, moins même qu'ils le croient. Encore sont-ils dans l'humanité des exceptions méprisées par la presque unanimité de leurs semblables.

Mais la croyance en Dieu a des conséquences logiques fort défavorables à notre orgueil, à notre égoïsme et à nos mauvais instincts. Comment y échapper sans tomber dans l'athéisme insensé et grossier ?


Si la passion aveugle, elle est singulièrement industrieuse, elle a renouvelé l'absurde panthéisme des anciens. — Nous ne sommes pas des athées, disent ces beaux esprits, fi donc ! nous disons, au contraire, que tout est Dieu, que la montagne et la goutte d'eau, que l'homme et le vermisseau, que le vrai et le faux, tout et rien, ne sont que des modifications de Dieu. Mais nous n'admettons pas que Dieu soit un Être personnel capable d'exercer sur le monde une action quelconque, créatrice, directrice ou conservatrice.

— Votre Dieu comme votre raison, répondrons-nous, ressemble beaucoup à rien.

Nous préférons notre Dieu au vôtre, notre raison à la vôtre.
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Message  gabrielle Sam 23 Juil 2016 - 14:55

II.
       Il faut nier toute action de
    Dieu sur les hommes et sur
         le monde.

Qui est donc comme notre Dieu?

Non, la doctrine panthéiste qui, défiant les forces de la nature, matérialise si bien Dieu qu'elle n'est de fait qu'un athéisme déguisé, ne saurait nous satisfaire. « Qui est comme notre Dieu? »
(Ps. CXII, 6)

C'est un Dieu unique, substance simple et immuable, réellement et substantiellement distinct du monde. Il est quelqu'un qui connaît tout, qui aime infiniment, capable de vouloir et de faire tout ce qu'il lui plaît. L'unité de sa nature n'est pas un obstacle à sa trinité de personnes : Père, Fils et Saint-Esprit. Chacune de ses trois personnes est incréée, immense, éternelle, toute-puissante. Chacune est Dieu, et ces trois personnes sont un seul Dieu.

Il est le Créateur : il a tiré du néant l'esprit et la matière. Son chef-d'œuvre est l'homme, composé lui-même d'esprit et de matière.

Notre Dieu est Providence : toutes les créatures qu'il a faites, Dieu les conserve et les gouverne par sa Providence, atteignant d'une extrémité à l'autre avec force et disposant tout avec suavité.

Il est Rémunérateur : ayant fait à l'homme le don de la liberté, il le laisse dans la main de son propre conseil, mettant devant lui le bien et le mal, l'invitant à choisir le bien, lui fournissant les secours pour bien vivre et, lui promettant la vie éternelle, il le menace, s'il se montre infidèle, d'un éternel châtiment.

Enfin notre Dieu s'est fait homme. " L'un des grands effets de l'amitié est d'égaler le supérieur à l'inférieur ", dit Cicéron.

" C'est ainsi que Dieu a aimé le monde. Il lui a donné son Fils unique. " (Jean, III, 16.) Le Tout-Puissant est descendu jusqu'à nous pour nous élever jusqu'à Lui. Il nous a donné la puissance de devenir enfants de Dieu.

Qui est donc comme notre Dieu ? Quel trésor précieux que notre foi ! et combien coupables ceux qui nous la voudraient ravir ! Arrière donc, misérables ; laissez-nous jouir de notre bonheur ; ou du moins, répondant à l'appel de Celui qui en est l'auteur, venez le partager avec nous : Dieu seul a les paroles de la vie éternelle !
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Message  gabrielle Dim 24 Juil 2016 - 15:02

III.

La raison humaine, sans tenir aucun compte de Dieu, est l'unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal ; elle est à elle-même sa loi, et suffit, par ses seules forces naturelles, pour procurer le bonheur des hommes et des peuples.


IV.

Toutes les vérités de la religion dérivent de la force native de la raison humaine : d'où il suit que la raison est la règle souveraine, à l'aide de laquelle l'homme peut et doit acquérir la connaissance de toutes les vérités, de quelque genre qu'elles soient.



V.

La révélation divine est imparfaite, et par cela même sujette à un progrès continu et indéfini, correspondant au développement de la raison humaine.


à suivre
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Message  gabrielle Mar 26 Juil 2016 - 14:48

Raisonnable ou rationaliste


L'homme raisonnable est celui qui pense, parle et agit conformément à la raison, moyen naturel pour l'homme de connaître, en partie du moins, les choses et d'entrevoir leur nature. Il ne croira pas faire abdication de sa raison, mais au contraire il pensera en faire le plus noble usage, lorsque, en présence du fait de la révélation, il s'élèvera sur les ailes de la foi jusque dans les régions supérieures de la nature intime de Dieu et des secrets dévoilés de notre immortelle destinée.

Le rationaliste, au contraire, refuse à Dieu le pouvoir de faire connaître à l'homme, par la révélation, des vérités que la seule raison serait incapable d'atteindre. Et si le fait de la révélation semble s'imposer à lui, il refuse à sa raison le droit de le contrôler et surtout de lui donner son adhésion. Il fait comme cet astronome arriéré qui aurait en sa vue, à l'œil nu, une telle confiance qu'il croirait se déshonorer en regardant les astres à travers ces puissants instruments d'optique qu'on appelle des télescopes, ou comme le paysan ignorant qui ne croirait pas à la parole à distance, par peur de la cabine téléphonique et de son mystérieux appareil.

C'est cependant cette étrange doctrine qui est exposée et condamnée dans le Syllabus. La raison humaine, unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal, capable, sans la révélation, de procurer le bonheur des hommes et des peuples, source unique de toutes vérités, règle absolue qui rectifie et supprime bientôt toute révélation.

Les adeptes de cette erreur n'ont, pour la défendre, que des négations qu'ils sont dans l'impossibilité de prouver. Non, il n'est pas possible ni utile, disent-ils, que l'homme apprenne par révélation divine quoi que ce soit sur Dieu et le culte, qu'il soit divinement élevé à une connaissance et à une perfection au-dessus de sa nature.

Or le concile du Vatican prouve le contraire ; il démontre la possibilité, la très grande utilité et la nécessité, vu la destinée surnaturelle de l'homme, d'une divine révélation.

Aussi proclamons-nous que notre raison est un rayon de la raison même de Dieu. Nous vouions être raisonnables et, comme tels, nous rejetons le rationalisme exclusiviste, qui, sous prétexte d'élever la raison, que dis-je? de la déifier, la rend essentiellement bornée, caduque et périssable. Nous prétendons, nous, catholiques, qu'au-dessus de la sphère, hélas! bien étroite, de la raison humaine, nous trouvons les régions beaucoup plus vastes de la révélation ; la raison nous y accompagne, bien qu'elle ne puisse nous y éclairer, mais les rayons surnaturels qui l'inondent lui donnent plus de sécurité et d'incomparables jouissances.
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Message  gabrielle Mer 27 Juil 2016 - 15:29

VI.


La foi chrétienne est contraire à la raison humaine ; et la révélation divine non seulement ne sert de rien, mais encore est nuisible à la perfection de l'homme.


VII.


Les prophéties et les miracles exposés et racontés dans les saintes Écritures sont des fables de poètes ; les mystères de la foi chrétienne sont le résumé des investigations de la philosophie ; dans les livres de l'un et l'autre Testament sont contenues des inventions mythiques; enfin Jésus-Christ lui-même est une fiction et un mythe.


A quoi sert la Foi ?


La foi, avons-nous dit, est un merveilleux télescope à l'aide duquel nous pouvons connaître et voir, en quelque manière, l'incompréhensible, le monde suprasensible et l'au delà.

Deux questions se présentent à nous : il importe de les résoudre.

1° Ces régions inexplorées, inaccessibles à la raison, existent-elles réellement?.... Nous répondrons: Dieu existe; Être personnel, infini, nécessaire, éternel et parfait ; il est donc nécessairement l'Incompréhensible. Toute intelligence créée ne peut que s'en faire une très faible idée, qui demeurera toujours au-dessous de la divine réalité.

Tous les peuples ont cru à l'immortalité de l'âme. Ils se sont fait des opinions plus ou moins bizarres sur l'état des âmes après la mort, mais ils ont tous admis l'existence de l'au delàOr, il ne peut arriver, de l'aveu de la philosophie, qu'une croyance unanime sur un point de cette importance soit dépourvue de fondements. Donc il y a une autre vie.

Mais comment les sens et la raison elle-même peuvent-ils prendre leur essor vers ce monde inconnu?.... Ils ne le peuvent pas. Sans doute, l'homme peut, par des moyens naturels, acquérir quelque intelligence des mystères surnaturels. Leur analogie avec les choses qu'il voit, la sagesse profonde qui les caractérise, les convenances secrètes qu'il découvre en lui, sont autant d'éléments de découverte dont il peut tenir compte en une large mesure. Mais il a besoin de certitude en matière si grave; les hypothèses de son esprit chercheur ne sauraient lui suffire.

Alors se pose notre seconde question :

2° Y a-t-il un instrument assez puissant et assez résistant pour nous introduire dans les hauteurs incommensurables de la nature même de Dieu et de l'au delà ? Il ne peut s'agir d'une sorte de vision qui soit complète et adéquate et qui est le partage des bienheureux. Mais, notre foi en la parole de Dieu, tout en laissant couverts d'un voile les mystères sacrés à l'existence desquels elle adhère, projette sur eux un rayon de lumière si brillant et si pénétrant qu'elle nous les fait connaître, désirer et aimer avec une telle conviction et une telle ardeur que la vie présente, avec ses décevantes réalités, nous paraît souverainement méprisable à côté de l'éternité. Nous nous écrions alors avec les saints : « Que la terre me semble vile quand je regarde le ciel!.... »

Les biens que j'attends sont si grands
Que la peine m'est passe-temps.

Voilà à quoi sert notre foi.
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Message  gabrielle Jeu 28 Juil 2016 - 15:36

CHAPITRE II

RATIONALISME  MODÉRÉ


VIII.

Comme la raison humaine va de pair avec la religion, les sciences théologiques doivent être traitées sur le même pied que les sciences philosophiques.


IX.

Tous les dogmes sans distinction de la religion chrétienne sont l'objet de la science naturelle ou philosophie : et la raison humaine, avec une culture simplement historique, est capable d'arriver, par ses forces naturelles et ses seuls principes, à une vraie science de tous les dogmes même les plus cachés, pourvu que ces dogmes lui aient été proposés comme objet.


X.

Comme autre chose est le philosophe,   autre   chose   la philosophie, le philosophe a le droit et le devoir de se soumettre à l'autorité dont il s'est démontré la vérité; mais la philosophie ne peut ni ne doit se soumettre à aucune autorité.


XL

Non seulement l'Église ne doit jamais sévir contre la philosophie, mais elle doit tolérer les erreurs de la philosophie, et lui laisser le soin de se corriger elle-même.


XIL

Les décrets du Siège apostolique et des Congrégations romaines empêchent le libre progrès de la science.


L'instruction religieuse.... fi donc!


Il y a quelques années encore, l'instruction religieuse figurait dans les programmes; elle y avait même souvent la place d'honneur. Ce qui n'empêchait que des hommes fort instruits, n'ayant pas daigné s'appliquer à cette étude, ne fussent d'une  monstrueuse ignorance en matière religieuse. Aujourd'hui, la science sacrée est a la fois vilipendée et, chose singulière ! — ou plutôt, hélas ! chose fort courante, ne fait-on pas argent de tout?— présentée comme article de luxe aux malheureux parents, qui donnent leur argent et risquent par cela même d'être mis au nombre des suspects.

Les sciences théologiques et les sciences philosophiques sont-elles donc si différentes? Oui, sans doute, mais la comparaison, sans rabaisser les secondes, est toute en faveur des premières. Comment donc en est-on venu à mépriser ainsi celles-ci ? — C'est en les égalant à celles-là, en leur assignant les mêmes méthodes et en refusant à la révélation surnaturelle le droit de contrôler les découvertes de la raison et, au besoin, d'en corriger les divagations. Telles sont les erreurs signalées dans sept propositions du Syllabus (de la VIIIe à la XIVe).

On croit avec raison à l'autorité du témoignage humain quand il est revêtu des conditions requises, et les savants eux-mêmes, sauf de très rares et très éminentes exceptions, sont parfois d'une singulière crédulité, même dans leurs propres études. Que dire de la facilité avec laquelle leurs élèves acceptent sans broncher leurs élucubrations les plus hypothétiques?

Pourquoi donc refuser de croire au témoignage infaillible de Dieu? Le théologien démontre le fait de la révélation, puis il étudie les vérités que Dieu a fait surnaturellement connaître à l'homme et qui ne sauraient être révoquées en doute.

Le naturaliste, le physicien, le chimiste, le philosophe, suivent une autre méthode : ils examinent les phénomènes, ils cherchent à formuler les lois qui y président et, par une série d'inductions ou de déductions, ils établissent des théories plus ou moins certaines ou plus ou moins hypothétiques.

Comme la foi et la raison doivent avoir la vérité pour objet, elles ne sauraient jamais être en désaccord réel. La foi aura donc pour mission de délivrer la raison de l'erreur et de l'enrichir de connaissances multiples. Les décrets du Siège apostolique et des Congrégations romaines favorisent, bien loin de l'empêcher, le progrès de la science, qu'ils préservent du sophisme et de la fatuité.

Va, sainte Église du Christ ; Dieu t'a faite immortelle comme la vérité dont tu es l'organe. Remplis sans crainte ton auguste mission. II est avec toi jusqu'à la consommation des siècles....
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Message  gabrielle Sam 30 Juil 2016 - 15:47

XIII.

La méthode et les principes à l'aide desquels les anciens docteurs scolastiques ont étudié la théologie, ne

conviennent pas aux nécessités de notre époque et au progrès des sciences.

XIV.

Il faut traiter la philosophie, sans tenir aucun compte de la révélation surnaturelle.


Je crois, donc je raisonne...


On a remarqué fort justement que l'érection en système, par la formation d'un nom en isme, de certaines qualités, transforme souvent ces dernières en défauts en les exagérant et en les dénaturant. Social fait socialisme, moderne modernisme, positif positivisme, raisonnable rationalisme. Nous avons démontré en effet que les rationalistes, en limitant l'objet de la connaissance par le rejet de la révélation divine, cessent d'être raisonnables. Il nous faut aujourd'hui prouver que l'acte de foi est absolument rationnel, qu'il ne peut être fait que par un être doué de raison, qu'il est de cette dernière le plus bel exercice, et que les limites qu'il lui trace sont consenties par celle-ci et tout à son honneur.

La raison doit exercer ses droits et mettre en œuvre toutes ses énergies avant, pendant et après l'acte de foi.

Avant l'acte de foi, la raison connaît avec certitude certaines vérités qui sont comme des préambules à la foi. Ces vérités sont principalement la spiritualité, la liberté, l'immortalité de l'âme, l'existence et les attributs de Dieu, la loi morale. Ils sont donc condamnables, les traditionalistes qui disent que ces vérités ne peuvent être connues que par la révélation surnaturelle faite primitivement aux hommes et transmise par la tradition.

Avant l'acte de foi, la raison peut connaître avec certitude les motifs de crédibilité, c'est-à-dire les arguments qui établissent d'une manière certaine le fait de la révélation divine. Un mystère m'est-il proposé, je ne puis sans doute le comprendre, mais je puis et dois voir avec évidence les raisons de le croire et me rendre compte qu'il y aurait déraison à ne le pas croire.

Pendant
l'acte de foi, je n'abdique en aucune manière les droits de ma raison. Elle ne pourra jamais dire avec vérité qu'elle perçoit l'impossibilité d'un dogme : ce serait dire qu'elle le comprend dans son essence intime, ce qui est contraire à la nature même du mystère.

La foi favorise, bien loin de s'y opposer, les développements de la raison humaine, d'abord par la nécessité de sa propre défense, ensuite par la sécurité qu'elle donne aux investigations de la science. D'ailleurs l'influence salutaire, à ce point de vue, du christianisme est un fait historique.

Enfin, après l'acte de foi, la raison peut rechercher pour les défendre les fondements de la foi, repousser aussi loin que possible, sans les violer, les limites du mystère, en étudier les convenances et les conséquences.

Mais, dira-t-on, Tertullien n'a-t-il pas avoué lui-même l'absurdité des dogmes? Ne lui a-t-on pas souvent emprunté cette parole pour la jeter à la face de l'Église : « C'est absurde, donc je crois : Credo quia absurdum » ? Il s'agit, non pas du fait de la révélation, mais de son objet incompréhensible. Cet écrivain veut dire, avec sa rudesse habituelle : « Je reconnais l'impuissance de ma raison à comprendre ce mystère ; il peut me paraître absurde, mais il ne l'est pas. Son incompréhensibilité est un nouveau motif de sa divine origine : donc je crois. »
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Message  gabrielle Mar 2 Aoû 2016 - 15:26

CHAPITRE III

INDIFFÉRENTISME.  LATITUDINARISME


XV.

Tout homme est libre d'embrasser et de suivre la religion qu'il croit vraie, en s'en rapportant à la lumière de sa raison.

XVI
.
Dans tout culte religieux les hommes peuvent trouver la voie du salut éternel et obtenir le salut éternel.

XVII.

Tout au moins faut-il bien espérer du salut éternel de tous ceux qui ne vivent pas dans la vraie Église de Jésus-Christ.


Intolérance!

Les quatre articles suivants du Syllabus sont de ceux qui ont suscité le plus d'attaques contre l'Église et l'ont fait accuser de la plus révoltante intolérance: Condamnée, la liberté d'embrasser une religion qu'on croit vraie à la lumière de la raison. Condamnée, la possibilité de trouver le salut dans tout culte religieux. Condamnée, l'espérance du salut pour tous ceux qui sont hors de l'Église. Condamnée, la possibilité de plaire à Dieu dans le protestantisme. Il faut avouer que l'Église, en ces condamnations, se montre singulièrement intolérante. Intolérante, oui, contre l'erreur, mais maternellement indulgente pour les personnes. Réservons le protestantisme pour notre prochain entretien ; ne parlons que des trois premières propositions.

Et d'abord, comment l'homme qui suit une religion qu'il croit vraie, en s'en rapportant à la lumière de sa raison, peut-il être blâmable ? N'avez-vous pas enseigné, me direz-vous, que la raison doit guider l'homme dans le choix qu'il doit faire d'une religion?

Il doit certes prouver par sa raison le fait de la révélation, mais non vouloir comprendre l'objet incompréhensible de cette dernière et, pour ce motif, il ne lui est pas permis de rejeter toute religion révélée pour ne garder que la religion naturelle.

L'étude des trois grandes révélations : la révélation primitive, la révélation mosaïque et la révélation chrétienne, montre leur divine origine, leur incontestable utilité et la sévérité redoutable avec laquelle Dieu punit la violation des préceptes dont il a révélé la teneur et l'obligation.

On ne peut pas nier la révélation sous prétexte qu'on ne la comprend pas ; on ne peut non plus nier les différences objectives qui existent dans les diverses religions et qui distinguent essentiellement la vérité de l'erreur.

Du moins, ne peut-on pas se sauver dans toute religion ?

Non, si l'erreur qui maintient l'homme dans la fausse est vincible ; oui, si elle est invincible, de telle manière que la bonne foi soit complète. Dans ce dernier cas, Dieu enverrait plutôt un ange à cet honnête homme, dit saint Thomas, pour l'instruire des vérités essentielles et lui donner au moins ce baptême de désir qui est la volonté de prendre tous les moyens de salut que Dieu daignerait lui présenter.

Mais l'erreur qui retient loin de la vraie Église est-elle toujours invincible?

Évidemment non. Les considérations de famille, de fortune, d'amour-propre et bien d'autres passions sont autant de nuages qui donnent aux infidèles et aux hérétiques tant d'illusions que beaucoup ne voient pas la vérité que parce qu'ils ne veulent pas la voir; et leur apparente bonne foi est incapable de les sauver. Dieu daigne les éclairer et toucher leur cœur !
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Message  gabrielle Mer 3 Aoû 2016 - 15:15

XVIII.

Le Protestantisme n'est pas antre chose qu'une forme différente de la même religion chrétienne, et là il est possible de plaire à Dieu aussi bien que dans l'Église catholique.


Le Protestantisme est-il une forme du Christianisme?


Dans l'anathème prononcé par l'Église contre toute autre religion, ne semblerait-il pas qu'une exception s'imposerait en faveur du protestantisme, qui n'est qu'une forme différente du christianisme? Je ne parle pas de ces féroces huguenots plus révolutionnaires que religieux, ni de ces incrédules qui se disent protestants et n'ont plus la foi en la divinité du Christ, moins encore de ces ambitieux sectaires qui, sous le couvert de la religion réformée, propagent les doctrines internationalistes, dénoncent les catholiques et les traquent de toutes parts pour s'emparer de leurs places. Je parle de ces hommes intègres, charitables, libéraux dans le vrai sens, qui nourris-sent leur âme des divines Écritures, comprennent et pratiquent l'Évangile beaucoup mieux que ces faux dévots ou ces catholiques paganisés qui sont légion dans notre malheureux pays. Je parle surtout de ces fervents protestants qui rendent à Dieu un culte intérieur, extérieur et public, selon les formes traditionnelles : la messe, les cérémonies saintes que l'on retrouve à la fois chez les catholiques romains, chez les schismatiques de Russie et chez les anglicans. Vraiment, ces vrais chrétiens doivent-ils être exclus de la véritable religion et être jugés dans l'impossibilité de plaire à Dieu?

Et d'abord, nous rappelons la toute-puissance justificatrice de la bonne foi et de l'ignorance invincible, grâce auxquelles nos frères séparés plaisent à Dieu beaucoup mieux que nos mauvais catholiques.
Ce principe admis, sus à l'hérésie! Sans doute, le protestantisme est une forme du christianisme, « comme le sarment séparé, dit Grégoire XVI, conserve la forme de la vigne ; en est-il moins jeté au feu ? »

Sur quoi repose le catholicisme? sur l'autorité infaillible de l'Église, gardienne et interprète de la révélation divine.

Le protestantisme, au contraire, c'est le libre examen, c'est-à-dire l'interprétation personnelle, éminemment variable, des saintes Écritures. Il est vrai que, dans chaque secte, la masse des adeptes suit l'avis de ses pasteurs. Mais de quel droit ceux-ci condamneront-ils celui des chefs des autres confessions? C'est donc une inévitable anarchie dans les croyances, au grand préjudice de la vérité. Le malheureux hérétique ne pourra jamais être sûr de marcher sur les traces de Jésus-Christ. Pour nous, soyons toujours dociles à la voix de ceux à qui il a dit : « Celui qui vous écoute m'écoute » (Luc, x, 16), et « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de éternelle vie. » (Jean, VIII, 12.)
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Message  gabrielle Ven 5 Aoû 2016 - 15:32

CHAPITRE IV

SOCIALISME,   COMMUNISME,   SOCIETES   SECRÈTES
SOCIÉTÉS BIBLIQUES SOCIÉTÉS   CLÉRICO-LIBÉRALES


Ces pestes furent maintes fois et très énergiquement réprouvées par le Saint-Siège.


Question sociale


Et d'abord, y a-t-il une question sociale?

Certains ont cru la supprimer en la niant, sots comme l'autruche qui se croit à l'abri du péril parce que, plongeant sa tête dans le sable, elle ne voit plus l'imminence du danger.

Qu'on le veuille ou non, le conflit s'annonce de jour en jour plus redoutable.

« En effet, dit Léon XIII, dans son immortelle  encyclique sur la condition des ouvriers, les  progrès incessants de l'industrie...., l'altération  des rapports entre les ouvriers et les patrons, l'affluence de la richesse dans les mains du petit  nombre, à côté de l'indigence de la multitude;  l'opinion plus grande que les ouvriers ont conçue d'eux-mêmes, et leur union plus compacte,  sans parler de la corruption des mœurs » ; telles sont les causes de la lutte inévitable des classes.

Le Pape signale, en outre, « la proscription de  tout principe religieux et, par conséquent, l'isolement des travailleurs, livrés sans défense  à la merci de maîtres inhumains et cupides;  enfin, l'usure vorace, l'exécrable fécondité de  l'argent », comme disaient les Pères. L'Église a interdit, aussi longtemps qu'elle l'a pu, le prêt à intérêt, que le changement des conditions sociales rendit ensuite inévitable. Des abus se produisirent, et il arriva « qu'un petit nombre de riches et d'opulents imposèrent un joug presque  servile à l'infinie multitude des prolétaires.

« De là, le problème de l'accord du capital et du  travail, problème difficile : comment préciser  avec justesse les droits et les devoirs qui doivent lier réciproquement la richesse et le prolétariat? Problème dangereux, parce que trop  souvent des hommes turbulents et astucieux  cherchent à en dénaturer le sens et en profitent  pour exciter les multitudes et fomenter des  troubles. »

Deux solutions se présentent : 1° le socialisme, qui réclame la suppression de la propriété privée, en tout ou en partie, et la mise en commun des biens, dont l'administration sera confiée aux municipalités ou à l'État.

L'Église réprouve ce système; nous verrons pourquoi.

2° L'application des principes évangéliques dans toutes les œuvres sociales : seule méthode vraiment efficace ; il nous sera facile de le prouver ensuite.

Par la brève analyse de l'encyclique Rerum novarum, nous constaterons l'intérêt maternel qu'a toujours porté l'Église à ceux de ses enfants visités par l'épreuve de la pauvreté, et nous la remercierons de ses conseils et de sa prévoyance.

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Message  gabrielle Sam 6 Aoû 2016 - 16:16

Socialisme condamné


Il est de malheureuses créatures qui ne peuvent sortir du cloaque en lequel elles croupissent. Sans cesse repoussées par les gens honnêtes, toujours revendiquées par leurs patrons et leur infâme clientèle, elles retombent enfin pour ne plus se relever. Il en est ainsi de certaines locutions. Tel le mot socialisme Que de candidats aux fonctions publiques ont tenté de lui faciliter accès dans les milieux paisibles, en lui donnant le sens de justice et de philanthropie ! Certains lui ont même donné l'épithète catholique; mais le Pape, qui n'aime pas que l'on se paie de mots, a condamné le socialisme chrétien; et les orateurs des congrès socialistes ont déclaré, avec non moins de sincérité, l'incompatibilité absolue du socialisme avec la religion. Pourquoi cette intransigeance de part et d'autre ?

Le socialisme est injuste et il est funeste.

Il est injuste : il viole les droits légitimes des propriétaires, qu'ils soient considérés comme hommes privés ou, à plus forte raison, comme chefs de famille. Le but immédiat de tout travailleur est de conquérir un bien dont il aura le droit strict et rigoureux d'user comme bon lui semblera. Cette propriété privée et personnelle est de droit naturel. L'animal ne se gouverne pas lui-même : son instinct le porte à sa conservation, à sa défense et à la propagation de son espèce. Mû par ses sens et par chaque objet particulier perçu par eux, il lui suffit de se servir des choses présentes et mises à sa portée. L'homme a la vie des sens, mais il a aussi l'intelligence, qui embrasse une infinité d'objets présents auxquels il rattache les choses futures. Il est prévoyant et libre. Il faut donc qu'il ait et la faculté d'user des choses, et le droit stable et perpétuel de les posséder.

Sur ce point, la coutume, les lois civiles et la loi divine sont pleinement d'accord.

Le socialisme est funeste aux individus et à la société :

Aux individus, auxquels il ôte toute initiative, dans lesquels il attise les dévorantes passions de la jalousie et de la haine, et qu'il réduit à l'égalité dans le dénuement, l'indigence et la misère.

A la société, dont il détruit les principes fondamentaux, bouleverse les éléments et prépare l'inévitable ruine.

Les socialistes veulent imposer par la force, à tous les citoyens, le dépouillement librement accepté par les religieux, tandis que les mêmes socialistes ne cessent de le mépriser et de le condamner. 0 stupéfiante inconséquence! 0 détestable tyrannie ! Sociaux, parce que catholiques, toujours; socialistes, jamais.
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Message  gabrielle Lun 8 Aoû 2016 - 15:57

L'Église, bienfaitrice des travailleurs


Après l'exposé des charges accablantes qui ont motivé la condamnation du socialisme, nous pourrions peut-être passer à un autre sujet. Nous ne le ferons pas. Il ne suffit pas, en effet, de démolir; il faut édifier.

La question sociale existe ; le socialisme prétend la résoudre; l'Église le dénonce comme la plus mensongère des utopies et la plus néfaste des injustices.

Interviendra-t-elle elle-même pour mettre fin au conflit, ou du moins pour l'adoucir, en lui enlevant ce qu'il a d'âpreté et d'aigreur?

Elle interviendra, et ses théories sublimes seront resplendissantes de beauté à la lumière des faits et des résultats acquis. Bienfaitrice des travailleurs, modératrice des capitalistes, inspiratrice des lois sociales : tel est son triple rôle. Considérons-la d'abord dans l'exercice du premier.

Et d'abord, elle fait pénétrer dans les esprits aigris de ceux qui peinent et qui souffrent des vérités fondamentales dont l'ignorance cause les plus redoutables excès : par exemple, l'inévitable inégalité des conditions résultant des différences d'intelligence, de talent, de santé, de forces, et la non moins inévitable nécessité de la souffrance, suite de la déchéance originelle.

L'Église enseigne que non seulement les riches et les pauvres ne sont pas ennemis-nés, mais qu'ils ont besoin les uns des autres dans une aussi large mesure. « Il ne peut y avoir de capital sans  travail, dit Léon XIII, ni de travail sans capital. »

L'Église fera briller devant tous ses enfants l'espérance des biens éternels et les entraînants exemples de Jésus-Christ : « Si nous souffrons  avec Lui, nous régnerons avec Lui. * (II Tim., 11, 12.) « Le moment si court et si léger des afflictions de cette vie produit en nous le poids éternel  d'une gloire souveraine et incomparable. » (II Cor., IV, 15.)

Comme elle le fera aux grands, elle rappelle aux petits leurs devoirs : travail équitable fourni intégralement; revendications toujours exemptes de violences et de séditions; défiance contre les meneurs; répression du désir excessif des richesses et des plaisirs; amour de la simplicité dans la table et le vêtement. Mère véritablement bienfaisante, elle récompensera ses enfants dociles par la paix et la douce et fortifiante onction des grâces du Très-Haut.

Et, pour remédier aux souffrances de tous, elle couvre le monde, depuis vingt siècles, de l'aveu même de ses adversaires, de ses œuvres d'assistance et de bienfaisance que lui inspire la charité qu'elle a puisée dans le Cœur même du Christ, charité inimitable, charité indestructible, malgré les efforts de l'impiété. « La charité chrétienne ne cessera jamais. » (I Cor., XIII, 8.)

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Message  gabrielle Mar 9 Aoû 2016 - 15:22

L'Église, inspiratrice des lois sociales


Donner aux grands et aux petits de salutaires conseils, c'est bien ; multiplier les institutions charitables et sociales, c'est mieux encore ; demander à l'État son intervention quand elle est nécessaire, lui inspirer, malgré sa résistance parfois, les lois et les règlements capables de prévenir ou du moins de faire cesser les conflits, c'est faire œuvre véritablement divine. Or cette dernière forme de l'intervention de l'Église, comme les deux premières, est un fait historique. Nous ne pouvons que l'esquisser à grands traits, pour ne pas interrompre le cours de nos instructions.

Les plus audacieux sectaires, qui n'ont sur les lèvres que les mots d'obscurantisme et d'asservissement dont ils accusent les dogmes chrétiens, sont obligés de faire les trois constatations suivantes :

1° L'Évangile a apporté au monde la liberté et la charité ; l'Église a de tout temps réprimé les abus du pouvoir civil ; elle a été la protectrice des travailleurs ; elle a imprégné la législation de l'esprit de justice et de bienfaisance.

Ils peuvent bien dire que le christianisme n'a été qu'une des phases de l'heureuse et inévitable évolution du monde, qu'il doit être aujourd'hui remplacé par le rationalisme contemporain. Du moins ils sont forcés d'avouer que si celui-ci croit pouvoir aujourd'hui assurer à lui seul le bonheur de la société, c'est parce qu'il a hérité des bienfaits de l'action de l'Église à travers les siècles : ce qu'il fallait démontrer.

2° Personne ne peut nier que le Décalogue, l'Évangile et l'interprétation qu'en a faite l'Église à toutes les époques sont marqués au coin d'une sagesse éminemment pratique et de la plus admirable philanthropie qui devraient inspirer toute législation.

L'encyclique Rerum novarum, que nous analysons, demande à tous les gouvernements, en leur en facilitant l'exécution, toutes les réformes capables de faire le bonheur de tous : c'est depuis son apparition que le nôtre s'est mis à l'œuvre : protection de l'épargne, repos dominical, remèdes contre les grèves, réglementation de salaire, durée du travail, assurances contre les accidents, protection de la femme et de l'enfant, retraites et associations ouvrières.

3° Enfin, de l'aveu de tous, le pays où les lois protègent le mieux les intérêts des travailleurs, où les réformes sociales sont en grande partie réalisées, est la Belgique. Or, la Belgique a depuis vingt-cinq ans un gouvernement catholique. ( note de gabrielle: ce livre date de 1911)

L'Église a donc le droit de dire avec Léon XIII : « Le gouvernement ne doit pas viser l'intérêt de  ceux qui ont le pouvoir entre les mains, mais le  bien de ceux qui leur sont soumis.... L'action  de l'Église sera d'autant plus féconde qu'elle  aura pu se développer avec plus de liberté....  Que chacun donc se mette à l'œuvre ! » (Encyclique Rerum novarum.)
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Message  gabrielle Jeu 11 Aoû 2016 - 16:04

La Franc-Maçonnerie condamnée


Parmi les pestes signalées par le Syllabus, se trouvent les sociétés secrètes. Ce n'est pas à cause du mystère dont elles s'entourent qu'elles sont condamnables: l'Église elle-même n'a-t-elle pas dû, aux premiers siècles surtout, former une société secrète ? Mais s'envelopper de ténèbres pour dissimuler les doctrines les plus pernicieuses et réaliser ainsi des projets subversifs contre l'Eglise, la société et les individus, voilà l'œuvre infernale qui a été dénoncée et formellement condamnée par les Souverains Pontifes.

« Il existe un certain nombre de sectes, dit  Léon XIII, dans l'encyclique Humanum genus  du 20 avril 1884...., identiques à la franc-maçonnerie, qui est pour toutes les autres comme le  point central d'où elles procèdent et où elles  aboutissent.... Les francs-maçons ne prennent  plus la peine de dissimuler leurs intentions.  C'est publiquement et à ciel ouvert, qu'ils  entreprennent de ruiner la sainte Église, afin  d'arriver, si c'était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits  dont elles sont redevables au Sauveur Jésus- Christ. »

Le péril fut dénoncé pour la première fois par Clément XII en 1738, puis par Benoît XIV, Pie VII, Léon XII, Pie VIII, Grégoire XVI, Pie IX et Léon XIII.

Les obsèques religieuses doivent être refusées aux francs-maçons impénitents. Les adeptes de la secte sont d'ailleurs frappés ipso facto d'une excommunication réservée au Souverain Pontife. Il est vrai que pour tomber sous le coup de cette censure, il faut la connaître ; mais aujourd'hui, qui oserait espérer bénéficier d'une ignorance devenue à peu près impossible?

Les francs-maçons furent d'abord irrités de ces graves mesures et ne ménagèrent pas aux Souverains Pontifes qui les portèrent leurs sarcasmes et leurs accusations. Il en fut cependant parmi eux de plus sincères qui reconnurent la parfaite légitimité de la condamnation. Un grand nombre d'États donnèrent raison à l'Église en portant eux-mêmes des lois contre la maçonnerie.

Avant d'étudier plus à fond les motifs de la condamnation, constatons une fois de plus, à la lumière des faits, la divine perspicacité de l'Église notre mère: il y a quelque vingt ou trente ans, on riait du péril maçonnique et des avertissements des Papes. Aujourd'hui, la joie est le partage des seuls francs-maçons. Mais qu'ils se rappellent le proverbe sacré : « La joie se termine souvent par le deuil ». (Pr., xiv, 13.) Pour les fidèles du Christ, la parole divine se réalisera : « Votre tristesse se changera en joie. » (Jean, xvi.)

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Message  gabrielle Ven 12 Aoû 2016 - 14:55

La Franc-Maçonnerie peste des individus


Un jour le diable transporta le Christ sur une haute montagne du sommet de laquelle on pouvait découvrir tous les royaumes du monde : « Je te donnerai tout cela si, tombant à mes pieds, tu m'adores. » Voilà la franc-maçonnerie avec ses promesses, ses avilissantes prétentions et ses effroyables exigences. C'est ainsi qu'elle traite les individus ; nous verrons dimanche ce qu'elle fait des États : la sévérité de l'Église à son égard est facile à justifier.

Et d'abord, qu'on ne nous accuse pas d'être les victimes d'un mysticisme outré en dénonçant en la personne de Satan le maître invisible de la maçonnerie. Le 19 décembre 1892, M. Lemmi, le chef suprême de la franc-maçonnerie, dans un banquet public, à Naples, portait un toast au génie qui a inspiré à Carducci son hymne « immortel » au génie qui est l'âme de la révolution. Or, cet hymne, c'est l'hymne à Satan : "II passe, ô  peuples, Satan le Grand.... Salut, ô Satan, ô  rébellion, ô force vengeresse de la raison....  Satan, tu as vaincu le Jéhovah des prêtres ».

Poésie que cela, direz-vous peut-être. Voyons donc la secte aux prises avec l'individu, et vous me direz si vous n'y voyez pas l'œuvre de celui qui a dit au Christ : " Je te donnerai tout cela si, tombant à mes pieds, tu m'adores ».

Des promesses ! Ah ! elle est puissante, la maçonnerie : elle dispose des trésors, des honneurs et des plaisirs.

Ces biens enivrants, mais il faut se cacher et mentir pour les ravir : on se cachera et on mentira ; mais il faut fouler aux pieds sa conscience : on la foulera aux pieds ; mais il ne faut pas croire à Dieu ni à l'éternité. — Dieu ? mais c'est la nature impersonnelle ; l'éternité, mais c'est l'inconnu. O homme, sois donc ton dieu à toi-même. Si tu manges de ce fruit, tu deviendras comme un Dieu : ne crois désormais qu'à ta seule raison.

—Mais j'ai des traditions de famille chrétienne qu'il me faut conserver; je suis d'un caractère fort tolérant : je ne puis devenir un détestable sectaire.

— Oh ! ne crains pas ; d'autres feront la besogne trop répugnante pour tes scrupules.... Mais vois donc tous ces biens que je te présente. Tu veux donc que je les offre à d'autres ?.... Allons, un simple acte d'adhésion, et je me déclare satisfait....

Et le malheureux tombe, il adore l'infâme créature. Il cesse d'être libre, il devient esclave.

Il renonce au royal honneur de servir le Créateur ; il croit suivre sa raison, il devient insensé. La maîtrise des biens, il l'a.... ou il ne l'a pas. S'il veut rompre sa chaîne, il est parfois menacé de mort. Heureux s'il obtient miséricorde avant d'être jeté pantelant aux pieds du tribunal de Dieu !

Voilà pourquoi l'Église condamne la franc-maçonnerie.
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Message  gabrielle Sam 13 Aoû 2016 - 15:44

La Franc-Maçonnerie peste des États



Est-il donc vrai que la franc-maçonnerie fasse courir aux États de si redoutables dangers ?

Il ne nous sera que trop facile de le prouver par la continuation de l'analyse de l'encyclique Humanum  genus. Comme le document pontifical, nous étudierons la question au point de vue général, laissant à chacun le soin de faire les douloureux rapprochements qui, après vingt-cinq ans, donnent à la parole du pape une bien saisissante actualité.

Laissons de côté les cérémonies grotesques de l'affiliation : le ridicule tue, dit-on, mais la question est trop grave pour être traitée en riant.

Le franc-maçon doit obéir à un mot d'ordre; de ce mot d'ordre, il ignore l'origine. Le vénérable d'une loge le reçoit d'un autre qui lui-même l'a demandé à un autre d'un grade supérieur, et ainsi jusqu'aux dignitaires les plus élevés, qui ne disent pas, eux, où ils puisent leur inspiration. Le franc-maçon est-il magistrat ? il devra conformer ses arrêts au mot d'ordre reçu. Est-il législateur? il devra en inspirer ses votes.

On objectera que les religieux, les prêtres, les catholiques se lient, eux aussi, et pour la vie, à un chef auquel ils doivent obéir. Mais ce chef, tout le monde le connaît, aussi bien que ses représentants, qui, à divers degrés, parlent en son nom. Et l'objet de cette obéissance n'est caché à personne : c'est le dogme chrétien et la morale évangélique. Si jamais un supérieur commandait à un chrétien un acte injuste ou immoral, il serait aussitôt désavoué, et son inférieur devrait lui résister.

Au contraire, l'objet de l'obéissance maçonnique ne connaît aucune limite. Il suffit de résumer les principes de la secte pour s'en convaincre : suppression de la crainte de Dieu et de la soumission à l'autorité légitime; encouragements donnés à la manie des révolutions et excitation des passions populaires. Il ne reste plus que l'appât du gain et du plaisir et la crainte des châtiments légaux et extrajudiciaires : la résultante inévitable, c'est le bouleversement universel et la ruine de toutes les institutions. « La secte des  francs-maçons n'a pas le droit, dit Léon XIII,  de se dire étrangère aux attentats des communistes, puisqu'elle favorise leurs desseins par  l'acquiescement aux mêmes principes.... Et le  peuple, bien loin d'être plus heureux, accablé  par une oppression et une misère croissante, se  voit encore dépouillé des consolations qu'il eût pu trouver dans les croyances et la pratique de  la religion chrétienne. »

L'Église a donc bien fait de condamner la franc-maçonnerie.
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Message  gabrielle Lun 15 Aoû 2016 - 15:49

Remèdes à la peste maçonnique


Tous les catholiques et tous les amis de l'ordre social se mettent facilement d'accord sur l'existence du péril maçonnique, ils le déplorent et ils s'en effraient ; mais ils négligent ou ils se gardent bien de rechercher les remèdes proportionnés au mal. Et s'ils les connaissent, combien, hélas! par respect humain ou par paresse, ne veulent pas les employer !

Ces remèdes, Léon XIII les a indiqués dans l'encyclique sur la franc-maçonnerie : y a-t-on porté une attention suffisante et surtout les a-t-on loyalement et généreusement appliqués?

Et d'abord : démasquer la franc-maçonnerie, la faire voir telle qu'elle est ; montrer la perversité des doctrines et l'infamie des actes sous le couvert de liberté et de philanthropie ; rappeler les justes condamnations portées contre elle par l'Église ; détourner par conséquent les honnêtes gens de donner leur nom à la secte, sous quelque prétexte que ce soit, comme l'admission à un examen, l'acquisition d'un brillant avenir, même avec l'intention de se retirer ensuite.

Léon XIII, d'un regard inspiré, se rend compte ensuite de la profondeur des ténèbres qui assombrissent les intelligences et des principes morbides qui affaiblissent la volonté. Il signale alors avec véhémence la nécessité de renseignement de la philosophie chrétienne à tous les degrés. Il veut que les savants laïques ou ecclésiastiques soient mis à même de se préserver et de guérir les autres des maladies intellectuelles. Il insiste particulièrement sur l'éducation à donner aux jeunes gens.

Pour fortifier les volontés affaiblies, il veut l'union de plus en plus étroite des prêtres et des fidèles dans la connaissance et l'amour de l'Église catholique.

Il recommande les associations telles que le tiers ordre de Saint-François, « véritable école  de liberté, de fraternité et d'égalité, non selon  l'absurde façon dont les francs-maçons entendent  ces choses, mais telles que Jésus-Christ a voulu  en enrichir le genre humain et que saint Fran çois a mises en pratique. »
Le Pape voudrait voir s'établir partout des corporations ouvrières, patronales ou mixtes, pour la solution des questions économiques.

Enfin il souhaite la diffusion des conférences de Saint-Vincent de Paul pour l'assistance des malheureux.

Mais, avant tout, il faut prier et recourir à l'intercession de la très sainte Vierge, de saint Joseph de saint Michel, des apôtres saint Pierre et saint Paul. C'est l'objet des prières qui doivent être récitées après la messe par la prêtre et par les fidèles. A-t-on bien compris la parole du Pape ? A-t-on obéi ? Prêtres et fidèles, répondons et agissons en conséquence.
( Date de ce livre : 1917)
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Message  gabrielle Mar 16 Aoû 2016 - 16:08

Sociétés bibliques : qu'est-ce donc?
En quoi sont-elles condamnables?


Rien de plus sacré que la Bible. Rien de plus consolant que la méditation des saintes Écritures. La plupart des catholiques l'oublient : les uns préfèrent aux livres saints des ouvrages qui n'en sont que le commentaire plus ou moins imparfait; les autres englobent ceux-ci comme ceux-là dans la même indifférence, si ce n'est dans le même mépris.

Les protestants, ordinairement du moins, se parent volontiers d'un plus fréquent usage de la parole inspirée ; ils nous serviraient même d'exemple à ce titre s'ils comprenaient que pour lire un texte aussi ancien et aussi important il faut : 1° être sûr de la fidélité de la traduction, et 2° l'entourer de notes et d'explications capables d'en déterminer le véritable sens.

Or, le protestantisme se garde bien de tenir compte de ces exigences, quelque rationnelles qu'elles soient.

Il a suscité partout des associations, sous le nom de sociétés bibliques : elles inondent l'univers entier de traductions de livres saints qui, à cause des mutilations, des additions ou des fausses interprétations qui les défigurent, entretiennent dans les âmes je ne sais quelle tendance au libre examen et à cette sentimentale et stérile religiosité qui est la foi protestante.

Des sommes fantastiques sont versées par les gouvernements et par les individus pour cette propagande qui couvre l'Europe aussi bien que les pays infidèles de ces bibles altérées vendues à vil prix ou données gratuitement.

Ce procédé, joint à l'appui des pouvoirs publics et à l'alliance hétéroclite de la franc-maçonnerie, de la haute finance et du socialisme, produit dans les pays catholiques des infiltrations protestantes qui désagrègent les forces sociales et nationales.

Les passions révolutionnaires n'ont rien à craindre du protestantisme, qui donne satisfaction au sentiment religieux naturel à l'homme sans lui imposer des règles fixes en contradiction avec ses appétits naturels et souvent inavouables.

L'Église a donc, pour ces motifs, mis au nombre des pestes dangereuses les sociétés bibliques. Nous resterons dans son esprit en remplaçant ces dernières par des ligues salutaires pour la propagation des traductions autorisées et commentées des divines Écritures, et surtout en réglant de mieux en mieux notre conduite sur le divin Évangile.
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Message  gabrielle Mer 17 Aoû 2016 - 16:38

Libéral et libéral


Le même mot a souvent, selon les temps et les lieux, des sens bien différents.

Aujourd'hui, en France, nous appelons libéraux les adversaires des sectaires intolérants, les défenseurs de la liberté pour tous, les ennemis de l'oppression qui, sous le nom fallacieux de liberté de pensée, voudrait empêcher les catholiques de croire et de manifester leur foi.

Au milieu du dernier siècle, et aujourd'hui encore en certains pays, en Belgique et en Allemagne par exemple, les libéraux sont les hommes qui rejettent en tout ou en partie l'autorité de l'Église catholique romaine. Ils font d'une manière plus ou moins constante le jeu de la franc-maçonnerie, et l'on voit parfois ces bourgeois nantis s'unir contre les catholiques aux pires collectivistes, en attendant le jour où ceux-ci, pour se payer, par un juste retour des choses, se tournent contre eux pour les dévorer.

Or, cette peste de discussion continuelle du domaine de l'autorité pontificale envahit, il y a quelque soixante ans, certains groupements de prêtres qui fondèrent des sociétés clérico-libérales. Elles furent condamnées le 10 août 1863 dans l'encyclique Quanto conficiamur moerore et signalées dans le Syllabus.

Ces malheureux ecclésiastiques entraînaient évidemment des fidèles à leur suite, au grand préjudice de l'union des catholiques. La discipline et la foi ne tardaient pas à être mises en péril.

Où en est aujourd'hui ce détestable mal ? Grâce à Dieu, en pleine décroissance.( note de gabrielle: la décroissance fut brève) Les ennemis avaient escompté sa puissance pour faire comme autrefois une Église constitutionnelle, bien disposés, comme autrefois, à persécuter pareillement ensuite les constitutionnels. Ils ont comiquement échoué dans le pitoyable essai des cultuelles. On est aujourd'hui, en France surtout, catholique romain ou on ne l'est pas du tout. Est-ce à dire cependant que le péril ait entièrement disparu ?

Non, certes. Il y a encore des hommes qui prétendent n'obéir à l'Eglise que sur le terrain restreint où son infaillibilité est formellement engagée: comme si l'enfant ou le soldat ne devaient se soumettre qu'à des ordres infaillibles ? ( note de gabrielle : Tiens! on dirait qu'il parle de la Frate!!!)

Il y a aussi les imitateurs des juges de Jeanne d'Arc qui prennent le masque de l'orthodoxie pour cacher leurs visées politiques ou pécuniaires, en accusant faussement de libéralisme complaisant  leurs   supérieurs   immédiats,  qui sont les fils de l'Église les plus obéissants et les plus zélés.

Arrière les insoumis, arrière les hypocrites ! Suivons tous loyalement les ordres de nos évêques et du Pape!....
(date : 1917)
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Message  gabrielle Jeu 18 Aoû 2016 - 15:57

CHAPITRE V

ERREURS  RELATIVES   A L'EGLISE ET  A   SES DROITS


XIX.

L'Église n'est pas une vraie société, parfaite et pleinement libre ; elle ne jouit pas de droits propres et constants, qui lui auraient été conférés par son divin Fondateur ; mais il appartient à la puissance civile de déterminer quels sont les droits de l'Église, et dans quelles limites elle peut les exercer.


XX.

La puissance ecclésiastique ne doit pas exercer son autorité sans la permission et le consentement du gouvernement civil.


L'Église de Dieu ne doit pas être enchaînée


Nous abordons un certain nombre d'erreurs qui, sous le nom de césarisme, sont les différentes formes d'empiétements de la société civile sur l'Église. Ces questions ont souvent été traitées de part et d'autre avec trop d'âpreté et de passion ; toutefois, la violence des détenteurs du pouvoir, dépositaires de la force et de la fortune publiques, oublieux des droits les plus sacrés, peut, en quelque manière du moins, excuser les excès de langage de certains défenseurs de l'Église opprimée et bafouée.

Il est facile de réfuter ces deux propositions, en en dégageant les quelques idées justes et en exposant les principes incontestables de l'indépendance nécessaire de l'Église.

On a souvent comparé l'Église et l'État à l'âme et au corps de l'homme : la fin de l'Église est le bien surnaturel et éternel de la société; la fin de l'État en est le bien naturel et temporel. Ainsi l'âme de l'homme tend au libre exercice des facultés intellectuelles, tandis que son corps se propose la mise en acte de ses puissances végétatives et sensitives.

Les actes d'intelligence et de volonté sont certes d'ordre supérieur aux fonctions des organes et aux émotions sensibles.

Sans doute l'âme, après sa séparation d'avec le corps, pourra subsister et agir, comme le cavalier descendu de son cheval peut continuer à marcher. Cependant, tant que dure l'union des deux éléments du composé humain, malgré la supériorité de l'âme et la liberté de sa volonté, elle devra se soumettre aux justes exigences du corps qui ne cessera pas, de son côté, de lui prêter son concours et de la servir.

De même l'État pourra, par de justes lois et de sages règlements d'administration ou de police, intervenir dans les matières mixtes touchant au spirituel et au temporel, et l'Église fera toutes les concessions qui ne mettront en péril ni son dogme ni sa morale intangibles.

Étant donnée sa divine origine, l'Église, comme son auguste Fondateur, rendra toujours à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ; et César outrepassera toujours ses droits quand il prétendra enchaîner la parole de Dieu. D'ailleurs il n'y parviendra jamais : Veritas Domini manet in aeternum.
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Message  gabrielle Ven 19 Aoû 2016 - 15:27

XXI.


L'Eglise n'a pas le pouvoir de définir dogmatiquement que la religion de l'Église catholique est la seule religion
vraie.


XXII.


L'obligation par laquelle les professeurs et écrivains catholiques sont tout à fait liés se renferme dans les seuls points que le jugement infaillible de l'Église propose à la croyance de tous comme des dogmes de foi.


XXIII.


Les Pontifes romains et les Conciles œcuméniques sont sortis des limites de leur puissance, ont usurpé les droits des princes, et se sont même trompés dans leurs définitions dogmatiques et morales.


L'Église n'abuse-t-elle pas
de notre crédulité?


Trois propositions, dont voici la substance, restreignent l'autorité doctrinale de l'Église : « L'Église  n'a pas le pouvoir de définir dogmatiquement  que la religion catholique est la seule vraie  religion.

« — Professeurs et écrivains catholiques ne  sont tout à fait liés que lorsqu'ils traitent des  dogmes définis comme articles de foi.

— Papes et Conciles œcuméniques ont parfois  usurpé les droits des princes et ont erré dans  leurs définitions dogmatiques et morales. »

1° L'Église peut-elle définir que la religion catholique est la seule vraie? — Les motifs qui nous montrent qu'il est raisonnable de croire, c'est-à-dire les motifs de crédibilité, n'excèdent pas, il est vrai, les forces naturelles, et sont du domaine de la raison, tandis que le motif même de notre foi est la véracité même de Dieu : ma raison me fait admettre telle vérité qui la surpasse, parce que cette vérité est révélée par Dieu infaillible.

Mais pourquoi Dieu ne confirmerait-il pas par la révélation une vérité déjà connue par la raison? Il l'a fait pour prouver sa propre existence, pourquoi ne le ferait-il pas pour recommander exclusivement la religion catholique ?

2° L'infaillibilité de l'Église s'étend au delà des articles de foi qu'on ne peut rejeter qu'en devenant hérétique. Il y a des vérités révélées qui n'ont jamais été définies, parce qu'elles n'ont jamais été niées, ou si elles l'ont été, ce ne fut que dans telles circonstances que l'Église ne croyait pas nécessaire alors d'émettre une définition dogmatique, par exemple l'infaillibilité pontificale avant le concile du Vatican : les discussions du concile ne portaient pas sur l'infaillibilité elle-même, mais sur l'opportunité de sa définition.
On n'est pas hérétique parce qu'on rejette une vérité de cette nature, mais on pèche contre la foi.

Il y a ensuite des vérités non définies et non définissables, n'étant pas révélées en propres termes, mais implicitement contenues dans d'autres vérités expressément révélées. Ce sont les conclusions théologiques, très certaines bien que leur contradiction ne soit pas hérétique.

Quand l'Église déclare une doctrine fausse, erronée, scandaleuse, dangereuse, impie, proche de l'hérésie, nous devons, sous peine de pécher contre la foi, la regarder comme telle.

3° La troisième proposition accuse l'Eglise d'avoir usurpé les droits des princes en matière d'enseignement et de s'être trompée dans ses définitions. L'accusation est trop vague et trop générale pour que nous nous attardions à la réfuter. L'objection se présentera souvent sous une forme plus précise. D'ailleurs, il est clair que des non-catholiques seuls peuvent proférer pareil outrage contre l'Église fondée par Jésus-Christ, qui a reçu de Lui les promesses de l'éternelle vie et de l'infaillible vérité.

A Dieu ne plaise que nous, catholiques, nous fassions ainsi le jeu de nos adversaires !
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Message  gabrielle Sam 20 Aoû 2016 - 15:34

XXIV.

L'Eglise n'a pas le pouvoir d'employer la force, ni aucune puissance temporelle directe et indirecte.


XXV.

En dehors de la puissance inhérente à la dignité épiscopale, une autre puissance temporelle a été attribuée à l'Église par le sentiment formel ou tacite du pouvoir civil ; le pouvoir civil peut donc, quand il lui plaît, révoquer cette puissance.


Lois d'Église


L'Église peut-elle faire des lois pour le gouvernement des âmes ? C'est incontestable. Son pouvoir législatif embrasse le culte, la forme des élections des ministres de Dieu et leur institution, les jeûnes, les vœux, les jours de fête, en un mot tout le domaine du spirituel, voire même, en partie du moins, les matières mixtes. Les propositions XXIV et XXV du Syllabus contestent à l'Église le pouvoir d'employer la force, ni aucune puissance temporelle directe et indirecte, en dehors des limites du consentement formel ou tacite et toujours révocable du pouvoir civil.

Il importe dès maintenant de faire la distinction, dont nous ferons fréquemment l'application, entre la thèse et l'hypothèse : c'est-à-dire le principe et l'application du principe eu égard aux circonstances.

Pourquoi les lois, décrets, arrêtés, ordonnances de l'autorité civile sont-ils observés avec tant de révérence, tandis que les actes de la puissance ecclésiastique demeurent souvent lettre morte? C'est que ces derniers n'ont le plus souvent comme sanction que des peines spirituelles, tandis que la violation des premiers est punie par des châtiments matériels. Sans doute les peines spirituelles sont plus redoutables que les corporelles, mais l'homme est ainsi fait que celles-ci le détournent du mal d'une manière autrement efficace que celles-là.

L'Église devra-t-elle donc demeurer impuissante parce qu'elle ne dispose que d'une sanction spirituelle?

Évidemment non. Elle doit donc avoir nécessairement le droit de punir par des peines salutaires, spirituelles ou temporelles, les transgresseurs de ses lois. L'Église, comme l'État, commande à des hommes composés d'une âme et d'un corps ; par conséquent la puissance de l'une et de l'autre est par quelque côté temporelle et spirituelle, atteignant la personne tout entière.

Voilà la thèse ; quant à l'hypothèse, c'est-à-dire à l'application de la thèse aux circonstances de temps, de lieux, de personnes, l'Église a toujours fait et fera toujours de très grandes concessions. Le temps n'est plus où le Saint-Siège déposait les souverains, dans des cas évidemment fort rares, ou déliait les sujets du serment de fidélité. Pratiquement, la puissance spirituelle n'a le plus souvent usé de son pouvoir temporel que dans la mesure où le lui permettait l'autorité civile.

Mais ce que tout catholique doit admettre, c'est que le droit qu'a l'Église de commander et de se faire obéir ne vient pas des concessions des princes, ni du droit public, mais de l'autorité pontificale donnée par Jésus-Christ à ses Vicaires, autorité infaillible quand elle juge les doctrines et les mœurs, mais pas infaillible, quoique souveraine, quand elle commande.
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